Dans un paysage médiatique en constante évolution, le secteur de l’édition de chaînes généralistes occupe une place prépondérante dans l’écosystème audiovisuel français. Représenté par le code NAF 60.20A, ce segment industriel englobe les acteurs majeurs de la télévision française dont l’audience cumulée dépasse encore les 3 heures quotidiennes par habitant. Bien que confrontées à la montée en puissance des plateformes de streaming et à l’évolution des habitudes de consommation, les chaînes généralistes demeurent des piliers essentiels du paysage médiatique, générant un chiffre d’affaires annuel dépassant le milliard d’euros. Cette classification spécifique distingue les éditeurs de chaînes à programmation variée des chaînes thématiques, établissant ainsi un cadre réglementaire et commercial distinct pour ces acteurs majeurs du divertissement et de l’information.
Panorama économique du secteur
Le secteur de l’édition de chaînes généralistes, identifié par le code NAF 60.20A, constitue un pilier fondamental du marché audiovisuel français. Cette classification s’inscrit dans la division 60 (Programmation et diffusion) de la section J (Information et communication) de la nomenclature d’activités française établie par l’INSEE. Elle distingue spécifiquement les acteurs qui conçoivent, produisent et programment des chaînes de télévision à contenu généraliste.
Un marché en transformation digitale
L’écosystème des chaînes généralistes françaises traverse actuellement une phase de mutation profonde. Alors que le modèle traditionnel reposait essentiellement sur la publicité et, pour certains acteurs, sur la redevance audiovisuelle, de nouvelles sources de revenus émergent. Les revenus publicitaires du secteur oscillent autour de 3 milliards d’euros annuels, tandis que la contribution à l’audiovisuel public représentait environ 3,7 milliards d’euros avant sa récente suppression et son remplacement par une part de TVA.
Les principales chaînes généralistes françaises – TF1, France 2, France 3, M6, Arte – captent encore une part significative de l’audience télévisuelle nationale malgré l’érosion progressive liée aux plateformes de streaming. Cette catégorie se distingue clairement des chaînes thématiques (sport, cinéma, information) classées sous le code NAF 60.20B, par la diversité de leur programmation et leur vocation à toucher un public large plutôt qu’un segment spécifique.
Définition et classification
Le code NAF 60.20A désigne spécifiquement les activités d’édition de chaînes de télévision généralistes. Cette classification concerne les entreprises qui conçoivent, assemblent et diffusent des programmes télévisuels destinés à un large public, avec une grille diversifiée couvrant information, divertissement, culture et éducation.
Périmètre précis des activités couvertes
Cette nomenclature englobe la conception éditoriale des programmes, la programmation des grilles de diffusion, et l’exploitation des chaînes. Elle inclut également les activités de production interne de programmes quand elles sont réalisées par l’éditeur lui-même, ainsi que l’acquisition de droits de diffusion pour alimenter les grilles.
Parmi les caractéristiques distinctives des chaînes généralistes classées sous ce code :
- Diffusion nationale ou large couverture territoriale
- Programmation variée incluant plusieurs genres de programmes
- Vocation à toucher un public diversifié plutôt qu’une niche
- Structure de programmation incluant généralement des journaux d’information
- Modèle économique mixte combinant souvent publicité et autres sources de revenus
Il est important de noter que les activités de diffusion technique (émetteurs, satellites, câble) relèvent d’autres codes NAF, notamment du groupe 61, distinguant ainsi clairement le contenu éditorial de sa transmission technique.
Activités principales et secondaires
Cœur de métier des chaînes généralistes
Les entreprises classées sous le code NAF 60.20A exercent plusieurs activités centrales, constituant l’essence même de l’édition de chaînes généralistes :
- Conception et programmation de grilles : Élaboration des grilles horaires, planification des programmes par tranches d’audience, adaptation saisonnière de l’offre
- Acquisition de droits : Négociation et achat de droits de diffusion pour des contenus variés (films, séries, événements sportifs)
- Production de journaux télévisés : Réalisation de bulletins d’information, reportages et magazines d’actualité
- Production ou co-production de programmes originaux : Développement de formats propres, émissions de flux, téléréalités
- Commercialisation d’espaces publicitaires : Vente et gestion des écrans publicitaires constituant une part majeure du modèle économique
Activités connexes et services secondaires
En complément de leur activité principale, les chaînes généralistes développent fréquemment des services annexes :
- Plateformes de replay et VOD : Services de rattrapage et bibliothèques de programmes à la demande (MYTF1, France.tv, 6play)
- Applications mobiles et web : Extensions digitales des chaînes pour consommation sur terminaux mobiles
- Commercialisation de produits dérivés : Exploitation des marques d’émissions et de franchises
- Diversification commerciale : Production phonographique, édition papier, événementiel
- Exploitation de réseaux sociaux et communautés : Développement d’audiences complémentaires sur plateformes tierces
Ces activités secondaires représentent une part croissante du chiffre d’affaires, permettant aux chaînes généralistes de s’adapter à l’évolution des modes de consommation audiovisuelle tout en valorisant leurs marques et contenus sur de multiples supports.
Tendances et évolutions du marché
Le secteur de l’édition de chaînes généralistes connaît actuellement une mutation profonde, confronté à des défis majeurs mais également à de nouvelles opportunités de développement.
Transformation digitale et nouveaux usages
L’évolution des habitudes de consommation constitue le principal bouleversement du secteur. Alors que le temps d’écoute moyen de la télévision linéaire diminue progressivement (3h33 quotidiennes en 2022, contre plus de 4h en 2012), les services de replay et de VOD connaissent une croissance exponentielle. Les chaînes généralistes adaptent leur stratégie en développant leurs propres plateformes numériques, permettant une consommation délinéarisée et personnalisée.
La montée en puissance des plateformes de streaming internationales (Netflix, Disney+, Amazon Prime Video) représente une concurrence directe pour les acteurs traditionnels. Face à cette pression, les groupes français de l’audiovisuel généraliste ont engagé des stratégies d’alliance (comme la plateforme Salto, désormais abandonnée) ou de renforcement de leurs propres offres numériques.
Consolidation et concentration du marché
Le paysage économique du secteur est marqué par une tendance lourde à la consolidation. La proposition de fusion entre TF1 et M6, bien qu’avortée en 2022 suite aux réserves de l’Autorité de la concurrence, illustre cette volonté de créer des champions nationaux capables de rivaliser avec les géants internationaux du streaming. Cette dynamique de concentration devrait se poursuivre sous d’autres formes dans les années à venir.
Parallèlement, on observe une internationalisation des acteurs et des contenus. Les groupes français cherchent à exporter leurs formats et à développer des coproductions internationales pour amortir les coûts de production en hausse et conquérir de nouveaux marchés.
Le saviez-vous ?
Depuis 2018, les chaînes généralistes françaises ont considérablement renforcé leurs investissements dans la production originale, avec une augmentation de plus de 25% des budgets dédiés aux fictions et documentaires produits en France. Cette stratégie vise à développer un catalogue exclusif face à la concurrence des plateformes de streaming.
Environnement réglementaire
Les entreprises relevant du code NAF 60.20A évoluent dans un cadre réglementaire particulièrement dense et spécifique, qui constitue une des caractéristiques fondamentales de ce secteur d’activité.
Obligations légales spécifiques aux chaînes généralistes
Les éditeurs de chaînes généralistes sont soumis à un régime d’autorisation strictement encadré par l’Arcom (ex-CSA), autorité administrative indépendante chargée de réguler le secteur audiovisuel. Cette régulation se traduit par :
- Conventions spécifiques : Chaque chaîne signe avec l’Arcom une convention définissant ses obligations particulières
- Quotas de diffusion : Obligation de diffuser au moins 60% d’œuvres européennes et 40% d’œuvres d’expression originale française
- Obligations d’investissement : Les chaînes doivent consacrer une part de leur chiffre d’affaires (entre 15% et 20% selon leur statut) à la production d’œuvres audiovisuelles et cinématographiques
- Limites publicitaires : Plafonnement du temps consacré à la publicité (12 minutes par heure en moyenne) et interdictions sectorielles (tabac, alcool)
- Protection des mineurs : Classification des programmes et restrictions horaires pour les contenus sensibles
Le service public de l’audiovisuel (France Télévisions) est soumis à des obligations supplémentaires définies par son cahier des charges, notamment en matière d’éducation, de culture et de diversité des programmes.
Évolutions réglementaires récentes
Le cadre légal a connu d’importantes mutations ces dernières années pour s’adapter à la transformation numérique du secteur :
- La loi relative à la communication audiovisuelle et à la souveraineté culturelle à l’ère numérique (2021) a modernisé plusieurs aspects de la régulation
- La transposition de la directive européenne SMA (Services de Médias Audiovisuels) a étendu certaines obligations aux plateformes en ligne
- Le décret SMAD (Services de Médias Audiovisuels à la Demande) de 2021 a imposé aux plateformes de streaming des obligations d’investissement dans la création française et européenne
- La réforme de la chronologie des médias (2022) a redéfini les délais d’exploitation des œuvres cinématographiques entre les différentes fenêtres de diffusion
Ces évolutions réglementaires visent à maintenir un écosystème audiovisuel dynamique tout en préservant la diversité culturelle face aux nouveaux modes de consommation et aux acteurs internationaux.
Codes NAF connexes et différences
Le code NAF 60.20A s’inscrit dans un écosystème de classifications liées aux activités audiovisuelles et médiatiques. Comprendre les distinctions entre ces différents codes permet de mieux appréhender le positionnement spécifique des éditeurs de chaînes généralistes.
Code NAF | Intitulé | Principales différences |
---|---|---|
Code NAF 60.20B | Édition de chaînes thématiques | Contrairement aux chaînes généralistes, ces éditeurs proposent une programmation spécialisée sur un thème spécifique (sport, cinéma, information) et ciblent des audiences plus segmentées. |
Code NAF 60.10Z | Édition et diffusion de programmes radio | Concerne les médias radiophoniques plutôt qu’audiovisuels, avec des structures de coûts et des contraintes techniques différentes. |
Code NAF 59.11A | Production de films et de programmes pour la télévision | Ces entreprises produisent des contenus mais n’assurent pas leur édition ni leur diffusion comme le font les chaînes généralistes. |
Code NAF 59.13A | Distribution de films cinématographiques | Activité centrée sur la distribution des œuvres cinématographiques plutôt que sur la conception et diffusion de chaînes complètes. |
Code NAF 63.12Z | Portails Internet | Bien que certaines plateformes numériques proposent désormais des services audiovisuels, leur activité principale reste distincte de l’édition de chaînes. |
La frontière entre ces différentes activités tend à s’estomper avec la convergence numérique. De nombreuses entreprises développent des activités relevant de plusieurs codes NAF, notamment les grands groupes audiovisuels qui intègrent verticalement production, édition et distribution de contenus.
Une différence fondamentale entre le code 60.20A et les autres classifications tient à la nature de l’offre proposée : les chaînes généralistes construisent une programmation diversifiée et linéaire, quand d’autres acteurs se concentrent soit sur un seul type de contenu, soit sur des modes de distribution différents.
Stratégies de prospection B2B
Cartographie des opportunités commerciales
Le secteur des chaînes généralistes offre plusieurs types d’opportunités B2B pour les prestataires et fournisseurs. L’identification des besoins spécifiques de ces acteurs permet d’élaborer une stratégie de prospection efficace :
- Services de production technique : Équipements de plateau, régies, solutions de captation et de diffusion
- Solutions technologiques : Plateformes de diffusion numérique, outils de gestion des droits, solutions d’analyse d’audience
- Prestations créatives : Conception d’habillages d’antenne, identités visuelles, génériques
- Services éditoriaux : Fourniture de contenus spécialisés, production déléguée
- Services marketing et publicitaires : Études d’audience, solutions d’optimisation publicitaire
L’écosystème des chaînes généralistes comprend non seulement les grands groupes médias (TF1, France Télévisions, M6, Arte), mais également leurs filiales spécialisées et leurs sous-traitants privilégiés, formant un réseau dense d’acteurs interdépendants.
Approche ciblée par typologie d’acteurs
La prospection auprès des entreprises classées sous le code NAF 60.20A nécessite une segmentation fine et une approche différenciée selon :
- La taille et structure des chaînes : Les besoins d’un groupe intégré comme TF1 diffèrent radicalement de ceux d’une chaîne indépendante de taille moyenne
- Le modèle économique : Chaînes publiques vs privées, gratuites vs payantes
- Le positionnement éditorial : Les chaînes à forte composante informationnelle n’ont pas les mêmes besoins que celles orientées divertissement
- Le niveau de digitalisation : Certaines chaînes sont plus avancées que d’autres dans leur transformation numérique
Pour optimiser la prospection, il est recommandé d’utiliser les données sectorielles disponibles via Datapult.ai, permettant d’identifier précisément les acteurs du secteur, leur taille et leurs spécificités. Cette connaissance fine du marché permet de personnaliser les propositions commerciales en fonction des besoins réels de chaque éditeur.
Cycles de décision et moments stratégiques
Le secteur audiovisuel fonctionne selon des cycles spécifiques qu’il convient d’intégrer dans sa stratégie de prospection :
- Les décisions budgétaires majeures sont généralement prises en fin d’année civile
- Les renouvellements technologiques suivent souvent les grands événements médiatiques (JO, élections)
- Les périodes de rentrée (septembre) et de préparation des grilles estivales (février-mars) sont propices aux nouveaux projets
- Les événements professionnels comme le MIPTV à Cannes constituent des moments clés pour établir des contacts
Ciblage B2B par région et taille d’entreprise
Répartition géographique des acteurs du secteur
Le paysage des chaînes généralistes françaises présente une concentration géographique très marquée :
- Paris et Île-de-France : Plus de 85% des effectifs et du chiffre d’affaires du secteur sont concentrés dans la région capitale, où siègent les principales chaînes nationales (TF1 à Boulogne-Billancourt, France Télévisions à Paris, M6 à Neuilly-sur-Seine)
- Pôles régionaux : Quelques centres d’activité secondaires existent, notamment autour de Lyon, Marseille et Lille, principalement liés aux antennes régionales de France 3 ou à des chaînes locales à vocation généraliste
- Territoires d’Outre-mer : Les chaînes du réseau La 1ère (France Télévisions) constituent un maillage spécifique dans les départements et territoires ultramarins
Cette concentration géographique s’explique par la centralisation historique des médias français et par les besoins en infrastructures techniques complexes. Elle conditionne fortement les stratégies de prospection commerciale, qui doivent prioritairement cibler l’écosystème parisien.
Zoom sur les initiatives régionales
Malgré la domination parisienne, plusieurs initiatives régionales méritent attention. En Bretagne, le groupe Télégramme a développé Tébéo et TébéSud, des chaînes locales à programmation généraliste. Dans les Hauts-de-France, Wéo propose une offre régionale diversifiée. Ces acteurs de taille intermédiaire, bien qu’opérant avec des moyens plus limités que les grandes chaînes nationales, représentent des opportunités commerciales intéressantes pour les prestataires locaux.
Segmentation par taille d’entreprise
Le secteur des chaînes généralistes présente une structure oligopolistique avec :
- Grands groupes (plus de 1000 salariés) : France Télévisions (environ 9500 collaborateurs), TF1 (3000 collaborateurs), M6 (1800 collaborateurs) – Ces acteurs représentent plus de 90% du marché en termes d’audience et de chiffre d’affaires
- Acteurs intermédiaires (100 à 500 salariés) : Arte France, chaînes privées indépendantes
- Petits opérateurs (moins de 100 salariés) : Chaînes locales et régionales à vocation généraliste
Cette segmentation a des implications directes sur les stratégies commerciales à adopter :
- Les grands groupes fonctionnent avec des processus d’achat formalisés, nécessitant souvent une inscription préalable comme fournisseur référencé
- Les acteurs intermédiaires offrent des circuits de décision plus courts mais avec des budgets plus restreints
- Les petits opérateurs sont plus accessibles mais disposent de ressources limitées, favorisant des partenariats durables plutôt que des prestations ponctuelles
Pour une prospection efficace dans ce secteur, il est recommandé d’adapter sa proposition de valeur à chaque segment, en tenant compte des contraintes budgétaires, techniques et organisationnelles spécifiques à chaque typologie d’acteur.
Exploiter les données pour votre prospection
Dans un secteur aussi concentré et spécifique que celui de l’édition de chaînes généralistes, une approche data-driven de la prospection commerciale s’avère particulièrement pertinente. L’exploitation intelligente des données permet d’affiner le ciblage et d’optimiser les actions commerciales.
Indicateurs clés pour qualifier les prospects
Pour identifier et prioriser efficacement les prospects au sein du code NAF 60.20A, plusieurs indicateurs méritent une attention particulière :
- Évolution du chiffre d’affaires : Les chaînes en croissance disposent généralement de budgets plus importants pour de nouveaux investissements
- Ratio CA/employé : Cet indicateur peut révéler un potentiel d’optimisation ou d’externalisation de certaines activités
- Investissements récents : Les annonces de nouveaux projets (chaînes, plateformes numériques, studios) signalent opportunités commerciales
- Renouvellements technologiques : La migration vers la HD, la 4K ou de nouvelles infrastructures techniques génère des besoins spécifiques
- Restructurations internes : Les réorganisations s’accompagnent souvent de nouveaux besoins en services externes
L’analyse de ces indicateurs permet de construire une matrice de scoring des prospects et d’identifier les moments propices pour engager ou intensifier une démarche commerciale.
Personnalisation de l’approche commerciale
Au-delà de l’identification des prospects, les données sectorielles permettent d’affiner considérablement le discours commercial :
- Adaptation des propositions commerciales aux cycles budgétaires spécifiques des chaînes
- Personnalisation des arguments en fonction du positionnement éditorial de chaque chaîne
- Anticipation des besoins en fonction des événements médiatiques à venir
- Calibrage des offres selon la maturité technologique de chaque acteur
Dans un secteur où les relations interpersonnelles et la confiance jouent un rôle déterminant, l’expertise sectorielle démontrée lors des premiers contacts constitue un facteur différenciant majeur. Une connaissance approfondie des enjeux spécifiques des chaînes généralistes, alimentée par des données actualisées, permet d’établir une crédibilité immédiate auprès des décideurs.
Pour maximiser l’efficacité de votre prospection dans ce secteur hautement spécialisé, combinez l’exploitation des données structurées avec une veille constante sur les évolutions du paysage audiovisuel français. Cette double approche permettra d’identifier non seulement les clients potentiels d’aujourd’hui, mais aussi d’anticiper les besoins émergents liés à la transformation continue du secteur.