Dans un contexte de transition énergétique, le secteur de la production de combustibles gazeux occupe une position stratégique au sein du paysage énergétique français et européen. Le code NAF 35.21Z englobe les activités liées à la production de combustibles gazeux d’un pouvoir calorifique déterminé par purification, mélange ou autres traitements de gaz d’origines diverses. Cette classification, qui s’inscrit dans la section D (Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné) de la nomenclature d’activités française, concerne des acteurs essentiels de la chaîne énergétique nationale. Alors que l’économie bas-carbone gagne en importance, ce secteur connaît des transformations majeures avec l’émergence du biométhane, de l’hydrogène vert et d’autres gaz renouvelables qui redessinent progressivement le profil de cette industrie traditionnellement dominée par le gaz naturel.
Panorama économique du secteur
Le secteur de la production de combustibles gazeux représente un maillon essentiel de la souveraineté énergétique française. Historiquement structuré autour du gaz naturel, il connaît aujourd’hui une diversification accélérée vers des sources alternatives et renouvelables.
Un secteur en pleine mutation énergétique
La production de combustibles gazeux en France était traditionnellement dominée par l’importation et le traitement du gaz naturel provenant de pays comme la Russie, la Norvège, les Pays-Bas ou l’Algérie. Cependant, la volonté d’indépendance énergétique et les objectifs climatiques ont conduit à une transformation progressive du secteur.
Les entreprises classifiées sous le code NAF 35.21Z sont aujourd’hui engagées dans plusieurs domaines stratégiques :
- Le traitement et la purification du gaz naturel pour le rendre compatible avec les réseaux de distribution
- La production de biométhane à partir de déchets organiques ou agricoles
- Le développement de l’hydrogène comme vecteur énergétique d’avenir
- La recherche sur les gaz de synthèse et autres combustibles gazeux innovants
Ce secteur représente environ 30 000 emplois directs en France et participe activement à la politique énergétique nationale dans le cadre de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE).
Le saviez-vous ?
Le biométhane, produit par la méthanisation de déchets organiques, peut être injecté directement dans les réseaux de gaz naturel existants sans modification majeure des infrastructures. Ce gaz renouvelable pourrait représenter jusqu’à 30% de la consommation française de gaz d’ici 2030 selon l’ADEME.
Définition et classification
Le code NAF 35.21Z couvre les activités de production de combustibles gazeux destinés à l’approvisionnement du public en gaz par un réseau de distribution. Cette nomenclature s’intègre dans une hiérarchie précise au sein du système statistique français et européen.
Positionnement dans la nomenclature d’activités
Dans la structure de la nomenclature d’activités française (NAF rév. 2), le code 35.21Z s’inscrit dans :
- Section D : Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné
- Division 35 : Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné
- Groupe 35.2 : Production et distribution de combustibles gazeux
- Classe 35.21 : Production de combustibles gazeux
- Sous-classe 35.21Z : Production de combustibles gazeux
Cette classification correspond au code NACE 35.21 au niveau européen et permet une harmonisation statistique internationale. Elle se distingue notamment du code 35.22Z qui concerne la distribution de combustibles gazeux par conduites, et du code 06.20Z qui couvre l’extraction de gaz naturel.
La particularité de cette classification réside dans sa focalisation sur la transformation et la production de gaz utilisables dans un réseau de distribution, par opposition à l’extraction directe de gaz naturel ou à sa simple distribution.
Activités principales et secondaires
Les entreprises classifiées sous le code NAF 35.21Z exercent un ensemble d’activités spécifiques liées à la production de combustibles gazeux. Voici le détail des opérations couvertes par cette nomenclature.
Activités incluses dans le code 35.21Z
Cette classification couvre spécifiquement :
- La production de gaz à usage de combustible, par carbonisation de la houille ou à partir de sous-produits agricoles ou de déchets
- La production de combustibles gazeux d’un pouvoir calorifique déterminé par purification, mélange ou autres traitements de gaz d’origines diverses, y compris le gaz naturel
- Le traitement du biogaz pour injection dans les réseaux de gaz naturel
- La production d’hydrogène par électrolyse ou reformage du gaz naturel
- La fabrication de gaz de synthèse par procédés thermochimiques
Technologies et procédés émergents
Avec l’évolution des techniques et des besoins énergétiques, plusieurs procédés innovants se développent dans ce secteur :
- Méthanisation : Transformation de matières organiques en biométhane par fermentation anaérobie
- Power-to-Gas : Conversion d’électricité (souvent d’origine renouvelable) en hydrogène par électrolyse, puis potentiellement en méthane de synthèse
- Pyrogazéification : Transformation thermochimique de biomasse ou de déchets en gaz de synthèse
- Capture et valorisation du CO2 : Associée aux procédés précédents pour produire des combustibles gazeux neutres en carbone
Ces technologies permettent de diversifier les sources de production et de réduire l’empreinte carbone des combustibles gazeux, en ligne avec les objectifs de transition énergétique.
Tendances et évolutions du marché
Le secteur de la production de combustibles gazeux connaît des transformations majeures, tant au niveau technologique que réglementaire, qui redessinent progressivement le paysage industriel.
Émergence des gaz renouvelables
Le marché français des combustibles gazeux, historiquement dominé par le gaz naturel fossile, voit émerger de nouvelles solutions décarbonées :
- Le biométhane représentait fin 2022 environ 2% de la consommation nationale de gaz, avec une capacité d’injection en forte croissance (plus de 500 sites connectés au réseau)
- L’hydrogène vert se développe avec plus de 20 projets d’électrolyseurs d’envergure annoncés en France pour la période 2023-2030
- Le gaz de synthèse issu de la pyrogazéification de déchets commence à faire l’objet de démonstrateurs industriels
Selon les projections de GRTgaz et de l’ADEME, les gaz renouvelables pourraient représenter entre 20% et 30% de la consommation nationale à l’horizon 2030, créant de nouvelles opportunités pour les acteurs du secteur.
Données économiques et statistiques sectorielles
Le secteur de la production de combustibles gazeux en France présente les caractéristiques suivantes :
- Chiffre d’affaires estimé à environ 12 milliards d’euros
- Concentration du marché autour de quelques acteurs majeurs (ENGIE, TotalEnergies, Teréga) et d’un écosystème de PME innovantes
- Investissements annuels supérieurs à 500 millions d’euros dans les nouvelles infrastructures et technologies
- Plus de 700 unités de méthanisation en service en 2022, dont environ 450 en injection réseau
- Croissance annuelle moyenne du segment des gaz renouvelables supérieure à 20%
La dynamique du secteur est fortement influencée par les politiques publiques de soutien (tarifs d’achat garantis, appels d’offres) et par les objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050.
Environnement réglementaire
La production de combustibles gazeux est un secteur fortement encadré par des réglementations spécifiques, tant au niveau français qu’européen, qui définissent les conditions d’exercice de l’activité.
Cadre réglementaire français
En France, plusieurs textes structurent le fonctionnement du secteur :
- Le Code de l’énergie, notamment ses articles L. 431-1 à L. 432-13, qui encadrent la production, le transport et la distribution de gaz
- La Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) qui fixe des objectifs chiffrés pour le développement des gaz renouvelables
- Le décret n° 2019-665 du 28 juin 2019 relatif aux renforcements des réseaux de transport et de distribution de gaz naturel pour permettre l’injection de biométhane
- La réglementation ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement) qui s’applique à la majorité des installations de production de combustibles gazeux sous les rubriques 2910, 2781, 3310 ou 4310 selon les technologies
Pour les nouvelles installations de biométhane, l’obtention d’un agrément sanitaire est également obligatoire lorsque des sous-produits animaux sont utilisés comme intrants.
Dispositifs de soutien et évolutions récentes
L’État français a mis en place plusieurs mécanismes de soutien au secteur :
- Le système de tarifs d’achat garantis pour le biométhane injecté dans les réseaux
- Des appels d’offres pour les installations de production d’hydrogène décarboné
- Le droit à l’injection qui facilite le raccordement des producteurs de biogaz aux réseaux
- La mise en place de Garanties d’Origine permettant de tracer les gaz renouvelables
La loi Climat et Résilience de 2021 a renforcé ce cadre en fixant des objectifs d’incorporation de gaz renouvelables et de récupération dans la consommation de gaz naturel. Par ailleurs, la stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné, dotée de 7 milliards d’euros sur la période 2020-2030, appuie la transition du secteur vers des solutions bas-carbone.
Codes NAF connexes et différences
La production de combustibles gazeux (35.21Z) s’intègre dans un écosystème d’activités complémentaires qu’il convient de distinguer pour bien comprendre la chaîne de valeur du gaz.
Principales activités connexes
Plusieurs codes NAF sont directement liés à l’activité de production de combustibles gazeux :
Code NAF | Intitulé | Différence avec 35.21Z |
---|---|---|
06.20Z | Extraction de gaz naturel | Concerne l’extraction primaire du gaz des gisements, et non sa transformation |
35.22Z | Distribution de combustibles gazeux par conduites | Couvre l’acheminement du gaz vers les utilisateurs finaux, mais pas sa production |
35.23Z | Commerce de combustibles gazeux par conduites | Concerne la vente aux clients finaux et les activités des intermédiaires |
38.32Z | Récupération de déchets triés | Peut inclure la valorisation énergétique de déchets, mais pas spécifiquement la production de gaz |
20.11Z | Fabrication de gaz industriels | Concerne les gaz techniques pour applications industrielles, pas les combustibles énergétiques |
Zones de chevauchement et spécificités
Certaines activités peuvent présenter des zones de chevauchement avec le code 35.21Z :
- Les installations de méthanisation agricole peuvent être classées sous le code 35.21Z si leur activité principale est la production de biogaz pour injection, mais sous le code 01.62Z (Activités de soutien à la production animale) si la méthanisation est une activité secondaire à l’exploitation agricole
- La production d’hydrogène peut relever du code 35.21Z lorsqu’elle est destinée à un usage énergétique (combustible), mais du code 20.11Z lorsqu’elle vise des applications industrielles non énergétiques
- Les stations GNV (Gaz Naturel pour Véhicules) relèvent généralement du code 47.30Z (Commerce de détail de carburants) plutôt que du 35.21Z, même si elles comprennent une compression du gaz
Ces distinctions sont importantes pour le traitement fiscal, les obligations réglementaires et les dispositifs de soutien accessibles aux entreprises du secteur.
Stratégies de prospection B2B
Le secteur de la production de combustibles gazeux présente des caractéristiques spécifiques qui nécessitent une approche de prospection B2B adaptée et ciblée.
Segmentation spécifique au secteur gazier
Pour optimiser une démarche de prospection auprès des acteurs du code NAF 35.21Z, plusieurs critères de segmentation peuvent être utilisés :
- Par technologie : Producteurs de biométhane, opérateurs d’hydrogène, entreprises de gazéification, acteurs du gaz naturel conventionnel
- Par taille : Grands groupes énergétiques (plus de 5000 employés), ETI innovantes (250-5000 employés), PME et start-ups spécialisées
- Par position dans la chaîne de valeur : Producteurs intégrés, pure-players, entreprises diversifiées
- Par maturité des projets : Exploitation commerciale, phase de démonstration, R&D
L’identification précise de ces segments permet de personnaliser les approches commerciales et d’adapter les arguments selon les profils d’entreprises.
Exploitation des données pour le ciblage
L’utilisation des données permet d’affiner considérablement la prospection dans ce secteur :
- L’analyse des registres des installations ICPE permet d’identifier les sites de production en activité ou en projet
- Le suivi des appels d’offres publics liés aux énergies renouvelables révèle les acteurs en phase d’expansion
- Les données financières et les levées de fonds indiquent la solidité et les ambitions des entreprises du secteur
- La cartographie des réseaux gaziers aide à identifier les zones géographiques à fort potentiel pour de nouveaux projets
Les plateformes comme Datapult.ai permettent d’accéder à ces données structurées et de les exploiter efficacement pour construire des stratégies de prospection ciblées. L’enrichissement des fiches entreprises avec des informations sectorielles spécifiques (capacités installées, technologies utilisées, certifications) améliore considérablement la pertinence des approches commerciales.
Ciblage B2B par région et taille d’entreprise
La répartition géographique des acteurs du secteur présente des spécificités à prendre en compte :
- La région Grand Est concentre plus de 20% des unités de méthanisation françaises, principalement portées par des acteurs agricoles
- L’Île-de-France abrite les sièges sociaux des grands groupes énergétiques et de nombreuses start-ups innovantes
- La région Hauts-de-France est particulièrement active dans le développement de l’hydrogène vert avec plusieurs projets d’envergure
- La Nouvelle-Aquitaine se distingue par ses projets de pyrogazéification de la biomasse forestière
Ces spécificités régionales permettent d’adapter les campagnes de prospection en fonction des écosystèmes locaux et des priorités énergétiques territoriales.
Exploiter les données pour votre prospection
Dans un secteur aussi spécialisé que la production de combustibles gazeux, une approche de prospection basée sur des données précises et actualisées représente un avantage concurrentiel majeur.
Pour les prestataires et fournisseurs ciblant les entreprises du code NAF 35.21Z, plusieurs stratégies peuvent être particulièrement efficaces :
- Suivre les calendriers d’appels d’offres pour le développement d’installations de production de gaz renouvelables
- Exploiter les données de raccordement aux réseaux pour identifier les projets en phase avancée
- Analyser les investissements sectoriels pour repérer les acteurs en phase d’expansion
- Monitorer les obtentions d’autorisations ICPE qui signalent de nouveaux projets avant leur construction
La transition du secteur vers des combustibles gazeux décarbonés crée de nombreuses opportunités commerciales. Les acteurs du biométhane, de l’hydrogène et des gaz de synthèse sont particulièrement réceptifs aux solutions innovantes permettant d’optimiser leurs performances techniques, environnementales et économiques.
L’utilisation d’outils de data intelligence adaptés au secteur énergétique permet d’identifier précisément ces opportunités et de personnaliser les approches commerciales en fonction des spécificités de chaque segment de marché.