Dans un paysage audiovisuel en constante mutation, le secteur de l’édition et distribution vidéo occupe une position charnière entre création artistique et diffusion commerciale. Le streaming a bouleversé les modèles traditionnels, mais n’a pas pour autant éliminé le besoin d’acteurs spécialisés dans l’édition et la distribution de contenus vidéo. La classification 59.13B reflète cette réalité économique spécifique, regroupant les entreprises qui transforment les œuvres audiovisuelles en produits commercialisables à travers divers canaux physiques et numériques. Cette catégorie s’inscrit dans la transformation numérique du secteur tout en préservant certains aspects traditionnels d’un marché qui a vu son chiffre d’affaires se réinventer ces dernières années.
Panorama économique du secteur
Le marché de l’édition et distribution vidéo a connu des transformations profondes ces deux dernières décennies. Autrefois dominé par les supports physiques (DVD, Blu-ray), il s’est progressivement réorienté vers des modèles numériques. Toutefois, cette évolution n’a pas signifié la disparition complète des supports traditionnels, mais plutôt une diversification des canaux de diffusion.
Un secteur en transition numérique
Les acteurs du code NAF 59.13B ont dû s’adapter à la révolution numérique en transformant leurs modèles d’affaires. Les ventes de DVD et Blu-ray, bien qu’en baisse constante (environ -15% par an depuis 2015), représentent encore un segment non négligeable du marché. En parallèle, la VOD (vidéo à la demande) et l’ESPOSVOD (location et vente en ligne) ont explosé, avec une croissance annuelle moyenne supérieure à 20% ces cinq dernières années.
Le secteur fait face à une concentration accrue, avec quelques acteurs majeurs dominant le marché français, tout en laissant place à des éditeurs spécialisés dans des niches comme le cinéma de patrimoine, le documentaire ou les films indépendants.
Impact économique et résilience
Malgré les défis, ce secteur génère encore un chiffre d’affaires significatif en France, estimé à près de 800 millions d’euros en 2022 (supports physiques et numériques confondus). La valeur ajoutée des entreprises relevant de ce code NAF provient désormais de leur capacité à exploiter les droits audiovisuels sur de multiples canaux et à développer des éditions collectors ou limitées pour le marché physique.
Définition et classification
La nomenclature 59.13B désigne spécifiquement les activités d’édition et de distribution de vidéos auprès du grand public ou d’utilisateurs professionnels. Cette catégorisation s’intègre dans une structure hiérarchique précise au sein du système de classification français.
Position dans la nomenclature INSEE
Le code 59.13B s’inscrit dans une architecture classificatoire où chaque niveau apporte une précision supplémentaire :
- Section J : Information et communication
- Division 59 : Production de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision ; enregistrement sonore et édition musicale
- Groupe 59.1 : Activités cinématographiques, vidéo et de télévision
- Classe 59.13 : Distribution de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision
- Sous-classe 59.13B : Édition et distribution vidéo
Cette classification permet de distinguer cette activité de celle du code 59.13A qui concerne spécifiquement la distribution de films cinématographiques en salles. Cette distinction est fondamentale car elle sépare deux marchés aux fonctionnements et circuits de distribution très différents.
Activités principales et secondaires
Le périmètre d’action des entreprises classées sous le code NAF 59.13B englobe plusieurs activités liées à l’exploitation commerciale des œuvres audiovisuelles hors salles de cinéma.
Édition vidéo sur supports physiques
Cette activité historique comprend la conception, la fabrication et la commercialisation de vidéos sur supports physiques :
- Édition de DVD et Blu-ray pour le grand public
- Création d’éditions spéciales, collectors ou limitées
- Authoring et mastering des supports
- Conception des bonus, suppléments et éléments d’accompagnement
- Élaboration des packagings et matériel promotionnel
Distribution numérique
Face à l’évolution des usages, les entreprises du secteur ont développé ou renforcé leurs activités numériques :
- Commercialisation de contenus en VOD (vidéo à la demande)
- Distribution via des plateformes SVOD (vidéo à la demande par abonnement)
- Exploitation en TVOD (transaction VOD) permettant l’achat ou la location temporaire
- Gestion des droits numériques (DRM)
- Encodage et adaptation technique aux différentes plateformes
Activités connexes incluses
Le code 59.13B englobe également :
- L’acquisition de droits d’exploitation vidéo
- La négociation avec les ayants droit et sociétés de production
- La gestion des fenêtres de diffusion (chronologie des médias)
- Le marketing et la promotion des sorties vidéo
- La distribution aux détaillants (physiques et numériques)
Le saviez-vous ?
Contrairement à une idée reçue, le marché physique (DVD/Blu-ray) n’a pas totalement disparu. En 2022, les ventes de supports physiques représentaient encore environ 25% du marché de la vidéo en France, avec une forte valorisation des éditions collectors qui peuvent atteindre des prix dépassant 100€ pour certaines éditions limitées prisées des cinéphiles.
Tendances et évolutions du marché
Le secteur de l’édition et distribution vidéo traverse actuellement une période de profonde mutation, caractérisée par plusieurs tendances majeures qui redessinent ses contours.
Transformation digitale accélérée
La digitalisation a radicalement bouleversé les modèles économiques traditionnels. Les plateformes de SVOD comme Netflix, Amazon Prime Video ou Disney+ captent désormais une part croissante des revenus du secteur. Face à cette concurrence, les éditeurs vidéo traditionnels ont dû se réinventer, certains développant leurs propres plateformes numériques, d’autres se positionnant sur des catalogues de niche.
On observe également l’émergence de plateformes spécialisées comme MUBI, Criterion Channel ou UniversCiné, qui ciblent des segments précis du marché en proposant une curation exigeante et des contenus exclusifs.
Résurgence des supports physiques premium
Face au déclin général des ventes de DVD et Blu-ray standards, on constate paradoxalement une valorisation croissante des éditions physiques haut de gamme. Les coffrets collectors, éditions limitées et Blu-ray 4K UHD se positionnent désormais comme des produits de luxe destinés aux collectionneurs et cinéphiles exigeants. Ce segment, bien que réduit en volume, génère des marges significativement plus élevées.
Des éditeurs comme Criterion, Arrow Video ou en France ESC Éditions ou Carlotta Films ont développé un modèle économique viable en proposant des éditions physiques enrichies de nombreux suppléments et bénéficiant d’un travail de restauration poussé.
Raccourcissement des cycles d’exploitation
La chronologie des médias, traditionnellement très structurée en France, connaît des évolutions importantes. Les délais entre sortie en salle et disponibilité en vidéo physique ou VOD se réduisent progressivement, parfois sous la pression des plateformes internationales. Cette compression des fenêtres d’exploitation impose aux distributeurs vidéo une réactivité accrue et bouleverse les stratégies marketing traditionnelles.
Environnement réglementaire
Les entreprises opérant sous le code NAF 59.13B évoluent dans un cadre réglementaire spécifique au secteur audiovisuel français, particulièrement structuré et encadré.
Chronologie des médias
La chronologie des médias constitue l’une des spécificités réglementaires majeures du paysage audiovisuel français. Révisée en 2022, elle définit les délais d’exploitation des œuvres cinématographiques sur les différents supports après leur sortie en salle :
- Pour les éditeurs vidéo (DVD/Blu-ray) : exploitation possible à partir de 4 mois après la sortie en salle
- Pour la VOD à l’acte : également 4 mois après la sortie en salle
- Pour les plateformes SVOD ayant signé des accords avec le cinéma français : entre 6 et 17 mois selon les engagements
Cette réglementation, bien que contestée par certains acteurs internationaux, vise à préserver l’équilibre économique du secteur et le financement de la création.
Contribution au financement de la création
Les éditeurs et distributeurs vidéo sont soumis à diverses obligations de contribution :
- Taxe vidéo (TSV) prélevée sur le chiffre d’affaires et reversée au CNC
- Contribution à la SACEM et autres sociétés de gestion des droits d’auteur
- Possibles obligations d’investissement dans la production selon le chiffre d’affaires
Protection des mineurs et signalétique
Les éditeurs vidéo doivent respecter les classifications d’âge délivrées par la Commission de classification du CNC. Chaque support physique ou offre numérique doit afficher clairement la signalétique correspondante (tous publics, -12, -16, -18). Des sanctions sont prévues en cas de non-respect de ces obligations.
Codes NAF connexes et différences
Pour bien comprendre le positionnement du code 59.13B dans l’écosystème audiovisuel, il est essentiel d’identifier les codes NAF apparentés et leurs spécificités respectives.
Code NAF | Intitulé | Principales différences |
---|---|---|
59.13A | Distribution de films cinématographiques | Concerne uniquement la distribution en salles de cinéma, avec des modèles économiques et circuits distincts |
59.11A | Production de films pour le cinéma | Concerne la création des œuvres cinématographiques, en amont de leur distribution |
59.11B | Production de films institutionnels et publicitaires | Secteur spécialisé dans la création de contenus promotionnels ou corporate |
60.20A | Édition de chaînes généralistes | Concerne la télévision traditionnelle, avec un modèle de diffusion linéaire |
47.63Z | Commerce de détail d’enregistrements musicaux et vidéo en magasin spécialisé | Concerne uniquement la vente au détail de supports, sans activité d’édition ou acquisition de droits |
Cette distinction est cruciale pour les activités de prospection B2B, car chaque code correspond à des modèles économiques, interlocuteurs et besoins spécifiques. Par exemple, les entreprises classées en 59.13A (distribution cinéma) travaillent principalement avec les exploitants de salles, tandis que celles en 59.13B ciblent davantage les détaillants physiques et plateformes numériques.
Stratégies de prospection B2B
Les entreprises du secteur de l’édition et distribution vidéo présentent des caractéristiques particulières qui nécessitent des approches de prospection B2B adaptées.
Segmentation stratégique du marché
Une approche efficace pour cibler les acteurs du code NAF 59.13B implique une segmentation multidimensionnelle :
- Par taille : Le secteur compte quelques grands acteurs (filiales de majors américaines ou groupes français), des entreprises de taille intermédiaire et de nombreuses structures indépendantes spécialisées
- Par spécialisation éditoriale : Cinéma mainstream, films d’auteur, documentaires, séries TV, animation, contenus éducatifs, etc.
- Par canal de distribution : Acteurs concentrés sur le physique, pure players numériques ou entreprises hybrides
- Par position dans la chaîne de valeur : Certaines structures intègrent plusieurs activités (production + édition + distribution)
Cycle décisionnel et moments clés
Pour optimiser les démarches commerciales auprès de ce secteur, il convient d’identifier les périodes stratégiques :
- Marchés professionnels comme le MIPTV, le MIPCOM ou le Marché du Film de Cannes où se négocient de nombreux droits
- Périodes précédant les temps forts commerciaux (rentrée, fêtes de fin d’année)
- Phases de renouvellement des catalogues (généralement trimestrielles)
La prospection peut s’appuyer sur les bases de données sectorielles pour identifier précisément les entreprises relevant du code 59.13B. Datapult.ai permet de cibler ces entreprises avec une granularité permettant d’affiner les recherches selon de multiples critères : localisation, taille, création récente, etc.
Approche commerciale personnalisée
Les décideurs de ce secteur sont particulièrement sensibles à une approche démontrant une compréhension fine des enjeux spécifiques :
- Solutions d’optimisation des coûts logistiques (pour le physique)
- Outils de gestion des droits numériques et de suivi des exploitations
- Services marketing adaptés aux spécificités du secteur
- Solutions technologiques d’encodage et de distribution numérique
Répartition géographique des entreprises
Le secteur de l’édition et distribution vidéo présente une concentration géographique marquée qui reflète l’organisation historique de l’industrie audiovisuelle française.
Prédominance francilienne
La région parisienne concentre plus de 75% des entreprises du code NAF 59.13B, avec une forte présence dans les arrondissements de l’ouest parisien (8ème, 16ème, 17ème) et dans les communes limitrophes comme Neuilly-sur-Seine, Boulogne-Billancourt ou Levallois-Perret. Cette concentration s’explique par la proximité des centres décisionnels, des sièges des chaînes de télévision et des autres acteurs de l’écosystème audiovisuel.
Plus spécifiquement, certains quartiers comme celui de la Plaine Saint-Denis ont vu se développer des pôles audiovisuels importants, regroupant studios, sociétés de production et distributeurs.
Pôles régionaux émergents
Bien que minoritaires, des clusters régionaux se développent, notamment :
- Lyon : La métropole lyonnaise bénéficie d’un écosystème cinématographique dynamique avec le pôle Pixel
- Marseille : Le développement du pôle média de la Belle de Mai a attiré plusieurs acteurs de la distribution
- Lille : La proximité avec Paris et les politiques régionales de soutien à l’audiovisuel ont favorisé l’implantation d’acteurs spécialisés
- Bordeaux : Émergence d’un écosystème créatif autour de l’image et du numérique
Cette répartition géographique constitue un élément stratégique pour la prospection commerciale, permettant de planifier des actions ciblées sur les zones à forte concentration d’acteurs du secteur.
Exploiter les données pour votre prospection
Pour les entreprises souhaitant cibler le secteur de l’édition et distribution vidéo, une approche data-driven s’avère particulièrement pertinente, compte tenu des spécificités de ce marché en transformation.
Indicateurs clés pour le ciblage
Au-delà du code NAF 59.13B, plusieurs critères permettent d’affiner la prospection :
- Croissance du chiffre d’affaires : les entreprises en croissance sont généralement plus réceptives aux nouvelles solutions
- Âge de l’entreprise : les structures récentes (moins de 5 ans) ont souvent des besoins différents des acteurs historiques
- Effectif : la taille de l’entreprise influence directement ses processus décisionnels et ses besoins
- Présence internationale : certains éditeurs vidéo opèrent sur plusieurs territoires, ce qui implique des besoins spécifiques
Par exemple, une jeune entreprise spécialisée dans l’édition vidéo numérique aura probablement besoin de solutions technologiques d’encodage et de distribution, tandis qu’un acteur historique cherchera davantage à optimiser ses coûts logistiques pour son catalogue physique.
Cas pratique : prospection ciblée
Imaginons une société proposant des solutions de marketing digital pour le secteur audiovisuel. Une approche efficace consisterait à :
- Extraire la liste des entreprises du code 59.13B ayant plus de 3 ans d’existence (pour avoir un catalogue établi)
- Croiser ces données avec les périodes de sortie vidéo (pour cibler les moments de forte activité marketing)
- Analyser les stratégies digitales existantes de ces acteurs pour identifier leurs lacunes potentielles
- Proposer des solutions personnalisées mettant en avant les spécificités de chaque catalogue
Cette démarche data-driven permet non seulement d’optimiser les efforts commerciaux, mais aussi de construire une proposition de valeur réellement adaptée aux enjeux spécifiques du secteur de l’édition et distribution vidéo.
Dans un marché en pleine transformation, avec l’émergence continue de nouveaux canaux de distribution et modèles économiques, les entreprises du code NAF 59.13B sont particulièrement réceptives aux innovations qui peuvent les aider à s’adapter. La clé d’une prospection réussie réside donc dans la compréhension fine des défis spécifiques à ce secteur et dans la capacité à proposer des solutions véritablement adaptées à cette industrie en mutation permanente.