Avec près de 300 longs-métrages produits chaque année, l’industrie cinématographique française se positionne comme la plus prolifique d’Europe et la troisième mondiale. Cette dynamique créative s’organise autour de structures classifiées sous le code NAF 59.11C, qui encadre spécifiquement les activités de production de films destinés à une exploitation en salles. Cette nomenclature, loin d’être une simple étiquette administrative, reflète un écosystème riche et complexe, combinant dimensions artistiques et industrielles, qui constitue l’un des piliers de l’exception culturelle française. Le secteur rassemble des entreprises aux profils variés, des majors intégrés aux sociétés de production indépendantes, toutes contribuant à la création cinématographique hexagonale.
Panorama économique du secteur cinématographique français
Le secteur de la production cinématographique français se caractérise par un modèle économique singulier, reconnu internationalement pour sa robustesse et son soutien à la diversité créative. En effet, la France dispose d’un des systèmes les plus développés au monde en matière de financement et de soutien à la création cinématographique.
Un modèle économique unique en Europe
Le financement du cinéma français repose sur un mécanisme de solidarité qui redistribue une partie des revenus générés par l’exploitation des œuvres vers la création de nouveaux films. Ce système est principalement orchestré par le Centre National du Cinéma et de l’image animée (CNC), qui gère notamment le compte de soutien financé par diverses taxes parafiscales.
Les entreprises classifiées sous le code NAF 59.11C bénéficient de plusieurs dispositifs spécifiques :
- L’avance sur recettes (soutien sélectif)
- Le soutien automatique (généré par les entrées en salles des films précédents)
- Les crédits d’impôt cinéma et international
- Les aides régionales
- Les obligations d’investissement des chaînes de télévision
En 2022, l’investissement dans la production cinématographique française a atteint 1,1 milliard d’euros pour l’ensemble des films d’initiative française, démontrant la vitalité persistante du secteur malgré les défis contemporains.
Définition et classification du code NAF 59.11C
Le code NAF 59.11C correspond précisément aux activités de production de films et programmes destinés à une première diffusion en salles de cinéma. Cette classification s’inscrit dans une arborescence hiérarchique au sein de la Nomenclature d’Activités Française.
Position dans la nomenclature INSEE
Cette catégorie appartient à la section J (Information et communication), puis à la division 59 (Production de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision; enregistrement sonore et édition musicale). Elle se situe ensuite dans le groupe 59.1 (Activités cinématographiques, vidéo et de télévision) et la classe 59.11 (Production de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision).
La spécificité du code 59.11C réside dans sa focalisation exclusive sur la production d’œuvres destinées à une exploitation commerciale en salles, par opposition aux codes 59.11A (production de films pour la télévision) et 59.11B (production de films institutionnels et publicitaires).
Les sociétés classées sous ce code ont pour activité principale la conception, le financement et la réalisation de longs et courts métrages cinématographiques. Elles assurent la responsabilité juridique, financière et artistique des projets, depuis le développement jusqu’à la livraison de la copie définitive.
Activités principales et secondaires
Processus de production cinématographique
Les entreprises relevant du code NAF 59.11C interviennent à différentes étapes de la chaîne de création d’un film :
- Développement : acquisition de droits, écriture de scénario, recherche de financements
- Pré-production : casting, repérages, constitution des équipes techniques
- Production exécutive : organisation du tournage, gestion des moyens techniques et humains
- Post-production : montage, effets spéciaux, étalonnage, mixage son
- Livraison : finalisation des copies d’exploitation
Une spécificité française réside dans la distinction entre producteur délégué (détenteur des droits et responsable financier) et producteur exécutif (en charge de la réalisation concrète), tous deux pouvant être classés sous le code 59.11C.
Types de productions couvertes
Le code NAF 59.11C englobe différentes catégories de films destinés aux salles :
- Longs métrages de fiction (durée supérieure à 60 minutes)
- Courts métrages (durée inférieure à 60 minutes)
- Films documentaires pour exploitation en salles
- Films d’animation cinématographiques
- Productions internationales et coproductions
En revanche, certaines activités connexes ne relèvent pas directement de ce code, comme la distribution (59.13A), l’exploitation de salles (59.14Z), ou les prestations techniques spécialisées (59.12Z).
Tendances et évolutions du marché cinématographique
Le secteur de la production cinématographique traverse une période de profondes mutations, influencées par les évolutions technologiques et les changements dans les modes de consommation des contenus audiovisuels.
Transformation numérique de la filière
La numérisation complète de la chaîne de production a radicalement transformé les méthodes de travail des sociétés classées sous le code 59.11C. Plusieurs innovations majeures ont émergé ces dernières années :
- Démocratisation des technologies de tournage haute définition
- Développement de la production virtuelle (plateaux LED, prévisualisation 3D)
- Généralisation des effets spéciaux numériques (VFX)
- Adoption des workflows dématérialisés
- Emergence des technologies d’intelligence artificielle dans certains processus créatifs
Ces évolutions engendrent simultanément des opportunités créatives et des défis économiques pour les producteurs, qui doivent adapter leurs modèles d’affaires à ces nouvelles réalités techniques.
Impact des plateformes de streaming
L’arrivée massive des plateformes de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) comme Netflix, Amazon Prime Video ou Disney+ a profondément bouleversé l’écosystème de la production cinématographique. Cette nouvelle donne se caractérise par :
- Une intensification de la concurrence pour les talents et les projets
- Des interrogations sur la chronologie des médias française
- L’émergence de productions hybrides (entre cinéma et séries premium)
- L’intégration de ces acteurs au système de financement français (obligations d’investissement)
Les sociétés du code NAF 59.11C doivent désormais naviguer entre les modèles traditionnels de production pour les salles et les opportunités offertes par ces nouveaux acteurs, dont la puissance financière modifie les équilibres établis.
Le saviez-vous ?
La France est le seul pays au monde à disposer d’un système d’agrément préalable obligatoire pour les films cinématographiques. Ce dispositif, géré par le CNC, conditionne l’accès aux soutiens publics et constitue une spécificité réglementaire majeure pour les entreprises du code NAF 59.11C.
Environnement réglementaire spécifique
La production cinématographique française évolue dans un cadre réglementaire particulièrement élaboré, qui constitue à la fois un filet de sécurité et un ensemble de contraintes pour les entreprises du secteur.
Cadre légal et administratif
Les sociétés classées sous le code NAF 59.11C sont soumises à plusieurs dispositifs réglementaires spécifiques :
- Le Code du cinéma et de l’image animée, qui régit l’ensemble des activités de production, distribution et exploitation
- L’obligation d’être constituées sous forme de société commerciale pour bénéficier des aides du CNC
- Le système d’agrément préalable et définitif pour les films d’initiative française
- Les conventions collectives spécifiques (convention collective de la production cinématographique)
- La réglementation relative aux droits d’auteur et droits voisins
Par ailleurs, les productions cinématographiques sont également soumises à des obligations particulières concernant la délivrance de visas d’exploitation par le CNC, après avis de la commission de classification des œuvres.
Dispositifs de soutien et obligations
Le modèle français repose sur un équilibre entre soutiens publics et obligations imposées aux différents acteurs de la chaîne :
- Contribution des diffuseurs (chaînes de télévision, plateformes) au financement de la production
- Taxe spéciale additionnelle (TSA) sur les entrées en salles
- Taxe sur les services de vidéo (physique et à la demande)
- Respect de la chronologie des médias française
- Obligations liées à l’emploi (notamment concernant les intermittents du spectacle)
Les évolutions récentes du cadre réglementaire, notamment l’intégration des plateformes de streaming au système de financement et la modification de la chronologie des médias en 2022, ont des impacts directs sur les stratégies des producteurs dans le cadre du code NAF 59.11C.
Codes NAF connexes et différences
La production de films pour le cinéma s’inscrit dans un écosystème plus large d’activités audiovisuelles et cinématographiques, avec plusieurs codes NAF proches mais distincts.
Code NAF | Intitulé | Distinction avec 59.11C |
---|---|---|
Code NAF 59.11A | Production de films et programmes pour la télévision | Œuvres destinées à une première diffusion télévisuelle (téléfilms, séries) |
Code NAF 59.11B | Production de films institutionnels et publicitaires | Contenus audiovisuels à visée promotionnelle ou institutionnelle |
Code NAF 59.12Z | Post-production de films, programmes | Prestations techniques après tournage (montage, effets spéciaux…) |
Code NAF 59.13A | Distribution de films cinématographiques | Commercialisation et promotion des films auprès des salles |
Code NAF 59.14Z | Projection de films cinématographiques | Exploitation des salles de cinéma |
Il est important de noter que les frontières entre ces activités peuvent parfois être poreuses, notamment dans le cas des sociétés intégrées qui peuvent exercer plusieurs de ces métiers. Toutefois, le code NAF attribué correspond généralement à l’activité principale générant le plus de chiffre d’affaires.
La distinction entre 59.11C et 59.11A est particulièrement importante en France, car elle détermine l’accès à des mécanismes de financement différents, avec des guichets distincts au CNC et des obligations spécifiques pour les diffuseurs.
Stratégies de prospection B2B pour le secteur cinématographique
Le secteur de la production cinématographique présente des spécificités qui influencent directement les approches de prospection commerciale B2B, tant pour les prestataires que pour les partenaires potentiels.
Cartographie des besoins des producteurs
Les sociétés classées sous le code NAF 59.11C ont des besoins variés qui constituent autant d’opportunités commerciales :
- Services techniques : prestataires de tournage, studios, laboratoires de post-production
- Solutions financières : crédits spécialisés, garanties de bonne fin, assurances de production
- Services juridiques : expertise en droit d’auteur, contrats internationaux, coproductions
- Outils digitaux : logiciels de gestion de production, plateformes collaboratives
- Services logistiques : transport d’équipements, logistique de tournage
La particularité du secteur réside dans son fonctionnement par projet, avec des cycles d’activité irréguliers et des besoins qui évoluent fortement selon les phases de production.
Approches ciblées et événements stratégiques
Pour toucher efficacement les entreprises du code NAF 59.11C, plusieurs approches se révèlent particulièrement efficaces :
- Présence sur les marchés professionnels (Marché du Film à Cannes, Série Series, Sunny Side of the Doc)
- Partenariats avec les associations professionnelles (SPI, UPC, APC)
- Participation aux événements organisés par le CNC ou Film France
- Ciblage via les bases de données sectorielles comme Datapult.ai qui permettent d’identifier précisément les sociétés actives
- Approche par compréhension du cycle de production et adaptation des offres aux différentes phases
Les stratégies gagnantes combinent généralement une forte présence dans l’écosystème professionnel, une connaissance approfondie des spécificités du secteur, et une capacité d’adaptation aux contraintes particulières de la production cinématographique.
Segmentation recommandée pour la prospection
Le secteur des sociétés de production cinématographique peut être efficacement segmenté selon plusieurs critères :
- Taille de l’entreprise : majors intégrés vs producteurs indépendants
- Ligne éditoriale : cinéma d’auteur, films grand public, documentaires, animation
- Volume de production : nombre de films produits annuellement
- Internationalisation : capacité à monter des coproductions internationales
- Stade de développement : sociétés établies vs structures émergentes
Exploiter les données sectorielles pour cibler la production cinématographique
L’utilisation pertinente des données sectorielles permet d’optimiser considérablement les approches commerciales auprès des entreprises du code NAF 59.11C, en particulier dans un secteur aussi spécifique que la production cinématographique.
Indicateurs clés pour qualifier les producteurs de cinéma
Plusieurs indicateurs permettent d’affiner la compréhension et le ciblage des sociétés de production cinématographique :
- Historique des productions (nombre de films, genres dominants, budgets moyens)
- Performances commerciales des précédents films (entrées en salles, ventes internationales)
- Structure financière (capitalisation, résultats annuels, soutiens automatiques générés)
- Réseaux de partenaires habituels (coproducteurs, distributeurs, chaînes)
- Calendrier de production (films en développement, en tournage, en post-production)
Ces données, collectées à partir de sources spécialisées comme les publications du CNC, les observatoires régionaux, ou les outils comme Datapult.ai, permettent de construire des approches commerciales personnalisées et pertinentes.
La production cinématographique française, avec ses mécanismes spécifiques et son modèle économique unique, requiert des approches de prospection sur-mesure. Les entreprises qui parviennent à décoder les particularités du code NAF 59.11C et à adapter leurs propositions aux enjeux du secteur peuvent construire des partenariats durables avec les acteurs de cet écosystème créatif et économique essentiel à l’exception culturelle française.
Témoignage : la vision d’un producteur
« La production cinématographique aujourd’hui ne peut plus se penser comme il y a vingt ans. Nous devons constamment jongler entre l’ambition artistique et les nouvelles réalités économiques. Les partenaires qui comprennent véritablement notre métier, ses contraintes spécifiques et son fonctionnement par projet sont ceux avec qui nous construisons les relations les plus durables. » – Marc Dupont, producteur indépendant
Cette réalité souligne l’importance d’une connaissance approfondie du secteur pour toute entreprise souhaitant développer des relations commerciales avec les sociétés du code NAF 59.11C.