L’imprégnation du bois représente un maillon essentiel dans la chaîne de valorisation de cette matière première naturelle. Le code NAF 16.10B identifie spécifiquement cette activité industrielle qui transforme le bois brut en un matériau plus résistant et durable. Cette classification englobe l’ensemble des procédés techniques permettant de traiter le bois contre les agressions biologiques, les intempéries et le feu. Dans un contexte où la durabilité des matériaux devient prioritaire, cette nomenclature sectorielle prend une importance croissante, à la croisée des enjeux environnementaux et des exigences techniques. L’imprégnation confère au bois des propriétés essentielles à son utilisation dans la construction, les aménagements extérieurs et de nombreux autres domaines nécessitant des matériaux performants sur le long terme.
Panorama économique du secteur de l’imprégnation du bois
Le secteur de l’imprégnation du bois en France s’inscrit dans une filière bois plus large, représentant un pan significatif de l’économie nationale. Cette activité de transformation intermédiaire se positionne comme un secteur spécialisé au sein de la première transformation du bois, offrant une valeur ajoutée considérable aux matériaux bruts.
Un secteur technique en évolution constante
L’imprégnation du bois mobilise environ 200 entreprises en France, principalement des PME spécialisées et quelques acteurs industriels de plus grande envergure. Ces structures génèrent un chiffre d’affaires cumulé estimé à environ 350 millions d’euros annuels. La production nationale traitée représente approximativement 1,5 million de mètres cubes de bois chaque année.
Ce secteur se caractérise par une répartition géographique étroitement liée aux bassins forestiers français. Les régions Nouvelle-Aquitaine, Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes concentrent près de 60% des unités de production, bénéficiant de la proximité des ressources forestières exploitables.
Malgré une tendance à la concentration des acteurs ces dernières années, le tissu d’entreprises reste majoritairement composé de structures familiales ancrées dans leurs territoires, souvent héritières d’un savoir-faire transmis sur plusieurs générations.
Définition et classification de l’imprégnation du bois
Le code NAF 16.10B désigne spécifiquement l’activité d’imprégnation du bois, un procédé industriel qui consiste à faire pénétrer des substances protectrices dans la matière ligneuse pour en améliorer les propriétés et la durabilité. Cette classification s’intègre dans la nomenclature hiérarchique de l’INSEE selon l’arborescence suivante :
- Section C : Industrie manufacturière
- Division 16 : Travail du bois et fabrication d’articles en bois et en liège, à l’exception des meubles ; fabrication d’articles en vannerie et sparterie
- Groupe 16.1 : Sciage et rabotage du bois
- Classe 16.10 : Sciage et rabotage du bois
- Sous-classe 16.10B : Imprégnation du bois
Cette nomenclature distingue clairement l’imprégnation des autres activités de première transformation du bois comme le sciage (16.10A). Cette distinction est fondamentale car elle sépare les opérations mécaniques des traitements chimiques ou physiques visant à modifier les propriétés intrinsèques du matériau.
Au niveau européen, cette activité correspond au code NACE Rév. 2 16.10, tandis qu’au niveau international, elle s’aligne avec le code CITI 1610 de la classification internationale type.
Activités principales et secondaires couvertes par le code 16.10B
Procédés d’imprégnation couverts par la classification
Le code NAF 16.10B englobe une diversité de techniques d’imprégnation, chacune adaptée à des usages spécifiques du bois :
- Traitement par autoclave : procédé industriel utilisant la pression pour faire pénétrer les produits de préservation en profondeur dans le bois. Cette technique, particulièrement efficace, est utilisée pour les bois destinés aux usages extérieurs exigeants (classe d’emploi 4).
- Traitement par trempage : immersion du bois dans des cuves contenant des solutions de préservation. Cette méthode, moins intensive, convient aux bois destinés à des usages intérieurs ou extérieurs abrités.
- Traitement par aspersion : application de produits de préservation par pulvérisation sur la surface du bois. Cette technique, plus superficielle, est adaptée aux traitements préventifs contre les insectes et champignons.
- Traitement par diffusion : application de produits sous forme de pâtes ou gels qui pénètrent progressivement dans le bois. Utilisé notamment pour traiter des zones spécifiques ou pour des interventions curatives.
- Traitement thermique : modification des propriétés du bois par chauffage à haute température (180-240°C) sans ajout de produits chimiques. Cette méthode confère une meilleure stabilité dimensionnelle et une résistance accrue aux agents biologiques.
- Oléothermie : procédé consistant à immerger le bois dans des bains d’huiles végétales chauffées pour le protéger contre l’humidité et améliorer sa durabilité.
Types de traitements par destination
Cette classification couvre également différents types d’imprégnation selon leur finalité :
- Traitements fongicides : protection contre les champignons lignivores comme la mérule ou le polypore
- Traitements insecticides : protection contre les insectes xylophages (capricornes, vrillettes, termites)
- Traitements hydrofuges : protection contre l’humidité et les intempéries
- Traitements ignifuges : amélioration de la résistance au feu
- Imprégnation décorative : coloration du bois dans la masse
- Stabilisation dimensionnelle : traitements visant à réduire les phénomènes de retrait-gonflement du bois
Il est important de noter que ce code exclut spécifiquement les activités de traitement chimique des bois ronds (poteaux télégraphiques) qui relèvent d’autres classifications.
Tendances et évolutions du marché de l’imprégnation du bois
Le secteur de l’imprégnation du bois connaît actuellement de profondes mutations, influencées par les évolutions réglementaires, les attentes des consommateurs et les innovations technologiques.
Virage écologique et réglementaire
La tendance la plus marquante concerne l’évolution vers des procédés plus respectueux de l’environnement. Avec l’interdiction progressive des substances les plus toxiques (CCA, créosote), les industriels se tournent vers des solutions alternatives :
- Développement des traitements à base de sels métalliques moins nocifs
- Essor des solutions biosourcées (huiles végétales, tannins, résines naturelles)
- Adoption croissante des procédés thermiques sans produits chimiques
Cette mutation s’accompagne d’un renforcement de la certification en France. Les labels CTB-P+ et CTB-B+ délivrés par l’institut technologique FCBA garantissent l’efficacité des produits et des bois traités tout en assurant une meilleure maîtrise des impacts environnementaux.
Perspectives de marché et positionnement stratégique
Le marché de l’imprégnation du bois bénéficie de plusieurs facteurs porteurs :
- Regain d’intérêt pour les constructions en bois (augmentation de 20% en 5 ans)
- Développement des aménagements extérieurs en bois (terrasses, bardages)
- Valorisation des essences locales nécessitant des traitements pour certains usages
- Nouvelles applications dans le mobilier urbain et les infrastructures publiques
Selon les projections du Comité National pour le Développement du Bois (CNDB), le volume de bois traité pourrait augmenter de 15% d’ici 2025, avec une part croissante des traitements éco-responsables qui représenteront plus de 40% du marché.
Toutefois, le secteur fait face à des défis significatifs, notamment la concurrence des matériaux composites et la nécessité d’investissements importants pour moderniser les équipements face aux nouvelles exigences environnementales.
Environnement réglementaire spécifique à l’imprégnation du bois
L’imprégnation du bois est encadrée par un dispositif réglementaire particulièrement strict en raison des produits chimiques utilisés et de leurs impacts potentiels sur l’environnement et la santé.
Cadre réglementaire européen
Au niveau européen, plusieurs réglementations structurent ce secteur :
- Règlement Biocides (UE) n°528/2012 : Encadre la mise sur le marché des produits de préservation du bois (type de produit PT8). Ce règlement impose des procédures d’autorisation strictes basées sur une évaluation des risques pour la santé humaine et l’environnement.
- Règlement REACH : Soumet les substances chimiques utilisées à des obligations d’enregistrement, d’évaluation et d’autorisation.
- Directive IED 2010/75/UE : Relative aux émissions industrielles, elle concerne les installations d’imprégnation utilisant plus de 25 tonnes/an de solvants, soumises à des valeurs limites d’émission et à l’obligation d’utiliser les meilleures techniques disponibles (MTD).
Dispositions nationales spécifiques
En France, ce cadre européen est complété par des dispositions nationales :
- Réglementation ICPE : Les installations d’imprégnation sont classées sous les rubriques 2415 (traitement du bois) et 3700 (préservation du bois) de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement. Selon la capacité de production, elles sont soumises à déclaration, enregistrement ou autorisation.
- Arrêté du 2 mai 2002 modifié : Définit les prescriptions techniques applicables aux installations d’imprégnation du bois.
- Code du Travail : Impose des mesures spécifiques de protection des travailleurs exposés aux agents chimiques dangereux (articles R.4412-1 et suivants).
- Réglementation sur les déchets : Les bois traités en fin de vie sont soumis à des filières d’élimination spécifiques, notamment pour les bois traités avec des produits dangereux (déchets dangereux au sens de l’article R.541-8 du Code de l’environnement).
Il faut noter l’évolution récente de la réglementation avec l’interdiction progressive de certaines substances : la créosote, autorisée uniquement pour des usages professionnels spécifiques jusqu’au 31 octobre 2023, et les composés du Chrome VI (CCA) strictement limités depuis 2006.
Codes NAF connexes et différences avec le 16.10B
Le secteur de l’imprégnation du bois s’inscrit dans un écosystème plus large d’activités liées à la transformation du bois. Pour bien comprendre sa place dans cette filière, il est essentiel d’identifier les codes NAF connexes et de clarifier les frontières entre ces différentes activités.
| Code NAF | Intitulé | Relation avec le 16.10B |
|---|---|---|
| Code NAF 16.10A | Sciage et rabotage du bois | Activité souvent complémentaire et préalable à l’imprégnation. De nombreuses entreprises combinent ces deux codes, le sciage préparant le bois qui sera ensuite traité. |
| Code NAF 16.21Z | Fabrication de placage et de panneaux de bois | Utilise parfois des bois imprégnés comme matière première, notamment pour les panneaux destinés à un usage extérieur. |
| Code NAF 16.22Z | Fabrication de parquets assemblés | Peut intégrer une phase d’imprégnation des lames avant assemblage, notamment pour les parquets destinés aux pièces humides ou aux extérieurs. |
| Code NAF 16.23Z | Fabrication de charpentes et autres menuiseries | Client principal des entreprises d’imprégnation pour les bois de structure et les menuiseries extérieures nécessitant une protection renforcée. |
| Code NAF 20.30Z | Fabrication de peintures, vernis, encres et mastics | Inclut la fabrication des produits de traitement du bois utilisés dans l’imprégnation, mais exclut leur application industrielle. |
La principale distinction entre le code 16.10B et les autres codes de la filière bois réside dans la nature de la transformation. L’imprégnation modifie les propriétés physico-chimiques du matériau par introduction de substances étrangères, tandis que les autres codes concernent principalement des transformations mécaniques ou d’assemblage.
Il est courant qu’une même entreprise combine plusieurs activités, notamment le sciage (16.10A) et l’imprégnation (16.10B), ce qui peut parfois créer une ambiguïté dans la classification principale. Dans ce cas, c’est l’activité générant la plus grande valeur ajoutée qui détermine le code principal.
Stratégies de prospection B2B dans le secteur de l’imprégnation du bois
La prospection commerciale dans le secteur de l’imprégnation du bois présente des spécificités liées à la structure du marché et aux caractéristiques de cette industrie technique. Pour optimiser vos démarches commerciales auprès des acteurs du code NAF 16.10B, voici les approches les plus pertinentes.
Segmentation adaptée au marché de l’imprégnation du bois
Une segmentation efficace des entreprises d’imprégnation du bois peut s’appuyer sur plusieurs critères distinctifs :
- Par taille d’installation : Grands sites industriels d’imprégnation (plus de 20 000 m³/an), unités moyennes (5 000 à 20 000 m³/an), petites unités artisanales (moins de 5 000 m³/an)
- Par technologie d’imprégnation : Entreprises équipées d’autoclaves industriels, ateliers spécialisés dans le traitement thermique, unités de traitement par trempage
- Par marché de destination : Fournisseurs de l’industrie de la construction, spécialistes de l’aménagement extérieur, traiteurs pour le secteur agricole, producteurs de bois pour infrastructures publiques
- Par certification : Entreprises certifiées CTB-B+, entreprises labellisées PEFC/FSC, structures disposant de certifications environnementales spécifiques
Cette segmentation fine permet d’adapter précisément votre discours commercial aux problématiques spécifiques de chaque type d’acteur.
Ciblage des décideurs et cycle d’achat
Dans cette industrie technique, plusieurs décideurs interviennent généralement dans les processus d’achat :
- Le responsable de production, interlocuteur clé pour les équipements et procédés
- Le directeur technique, concerné par les aspects réglementaires et normatifs
- Le responsable QHSE, particulièrement attentif aux produits chimiques utilisés
- Le directeur général, impliqué dans les investissements significatifs
Le cycle d’achat dans ce secteur est généralement long (6 à 12 mois pour des investissements importants), avec une saisonnalité marquée. Les décisions d’équipement sont souvent prises pendant la basse saison hivernale pour une mise en œuvre au printemps.
Avec Datapult.ai, vous pouvez facilement identifier ces entreprises selon leur taille, leur localisation et d’autres critères pertinents, permettant un ciblage précis des acteurs les plus susceptibles d’être intéressés par votre offre.
Approche commerciale adaptée au secteur
Pour ce secteur technique de niche, privilégiez :
- Une approche technique et experte, démontrant votre compréhension des enjeux spécifiques de l’imprégnation
- La mise en avant des aspects réglementaires et normatifs, cruciaux dans cette industrie fortement encadrée
- La participation aux événements sectoriels comme le Carrefour International du Bois (Nantes) ou le salon Eurobois (Lyon)
- Des démonstrations pratiques et études de cas quantifiées (réduction des coûts, amélioration de la productivité, conformité réglementaire)
Notez également l’importance du maillage territorial : les entreprises d’imprégnation sont souvent concentrées dans les régions forestières, ce qui peut justifier une approche commerciale territorialisée.
Exploiter les données du code NAF 16.10B pour votre prospection
Pour optimiser votre approche commerciale auprès des entreprises d’imprégnation du bois, l’exploitation méthodique des données sectorielles constitue un levier stratégique important. Voici comment structurer cette démarche :
Analyse territoriale des entreprises d’imprégnation
La répartition géographique des entreprises du code 16.10B présente des spécificités notables qui peuvent orienter votre stratégie commerciale. Les bassins de concentration se situent principalement dans :
- Les Landes et la Nouvelle-Aquitaine : tradition forestière autour du pin maritime
- Le Grand Est : exploitation des résineux vosgiens et du chêne
- La Bourgogne-Franche-Comté : traitement des bois feuillus nobles
- L’Auvergne-Rhône-Alpes : valorisation des ressources forestières montagnardes
Cette concentration territoriale suggère une approche de prospection régionalisée, adaptée aux spécificités des essences locales et aux traditions industrielles de chaque bassin.
Indicateurs économiques pertinents
Pour évaluer le potentiel commercial d’une entreprise d’imprégnation, certains indicateurs sont particulièrement révélateurs :
- Le volume de bois traité annuellement (corrélé à la capacité des installations)
- L’âge des équipements d’imprégnation (les autoclaves ayant une durée de vie moyenne de 15-20 ans)
- Les certifications détenues (CTB-B+, PEFC, FSC, certification ISO 14001)
- La diversification des marchés clients (construction, infrastructure, aménagement extérieur)
Ces informations, combinées aux données financières classiques, permettent d’identifier les entreprises en phase d’investissement ou de modernisation, particulièrement réceptives aux nouvelles offres.
Le saviez-vous ? Un secteur en transition écologique
Le saviez-vous ? Le secteur de l’imprégnation du bois connaît une transformation écologique majeure. Alors qu’historiquement dominé par des traitements à base de créosote et d’arsenic, il évolue rapidement vers des solutions plus respectueuses de l’environnement. Aujourd’hui, près de 25% des entreprises françaises du code NAF 16.10B ont investi dans des technologies de traitement thermique sans produits chimiques, et 15% développent des solutions d’imprégnation à base de substances biosourcées comme les tannins, les huiles végétales ou les résines naturelles.
Cette transition écologique crée des opportunités commerciales significatives pour les fournisseurs d’équipements et de solutions innovantes, particulièrement dans les domaines des technologies propres, des produits de traitement biosourcés et des systèmes de contrôle avancés conformes aux nouvelles exigences environnementales.
En ciblant précisément les entreprises du code NAF 16.10B en fonction de leur maturité technologique et de leur positionnement sur cette transition écologique, vous pourrez adapter votre discours commercial et proposer des solutions pertinentes à leurs enjeux actuels de transformation.