L’industrie de la première transformation du bois constitue un maillon essentiel de la filière bois française, représentant le pont crucial entre l’exploitation forestière et les industries utilisatrices de produits bois. Le code NAF 16.10A désigne spécifiquement les activités de sciage et de rabotage du bois sans traitement chimique préalable. Dans un pays où la forêt couvre près de 31% du territoire, cette classification réglementaire encadre un secteur économique traditionnel qui se modernise face aux enjeux environnementaux. Les scieries françaises, majoritairement des PME souvent familiales, transforment annuellement près de 8 millions de mètres cubes de grumes en produits semi-finis destinés à de multiples usages, du bâtiment à l’ameublement.
Panorama économique du secteur
Le secteur du sciage et rabotage représente un pilier historique de l’économie forestière française, avec un maillage territorial particulièrement dense dans les régions à forte couverture forestière. Cette première transformation valorise la ressource sylvicole nationale tout en soutenant l’emploi rural.
La place des scieries dans l’économie française
La France compte environ 1 500 entreprises de sciage et rabotage, générant plus de 15 000 emplois directs, principalement en zones rurales. Ce secteur réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 2,5 milliards d’euros. Contrairement à d’autres branches industrielles, l’activité reste majoritairement ancrée dans les territoires, avec une forte proportion d’entreprises familiales transmises sur plusieurs générations.
Cependant, le secteur connaît depuis deux décennies une concentration progressive : le nombre d’unités de production a diminué de près de 40% depuis 2000, tandis que la capacité moyenne de production par site augmentait significativement, témoignant d’une industrialisation croissante et d’une course à la productivité.
Distribution géographique et typologie des entreprises
La répartition des entreprises relevant du code 16.10A n’est pas homogène sur le territoire français. On observe une concentration particulière dans les régions suivantes :
- Nouvelle-Aquitaine (première région pour le nombre de scieries et le volume transformé)
- Grand Est (forte tradition de transformation des bois feuillus)
- Auvergne-Rhône-Alpes (spécialisation dans les résineux de montagne)
- Bourgogne-Franche-Comté (valorisation des feuillus de qualité)
Concernant la taille des structures, trois catégories principales se distinguent :
- Les micro-scieries artisanales (moins de 5 salariés) : environ 60% des entreprises mais représentant seulement 15% du volume total scié
- Les PME (5 à 50 salariés) : environ 35% des entreprises pour 50% du volume
- Les unités industrielles (plus de 50 salariés) : à peine 5% des entreprises mais représentant 35% du volume transformé
Définition et classification
Le code NAF 16.10A s’inscrit dans une nomenclature hiérarchisée qui permet de situer précisément cette activité dans le paysage économique français et européen.
Positionnement dans la nomenclature INSEE
Dans la structure pyramidale de la NAF (Nomenclature d’Activités Française), le code 16.10A se positionne ainsi :
- Section C : Industries manufacturières
- Division 16 : Travail du bois et fabrication d’articles en bois et en liège, à l’exception des meubles ; fabrication d’articles en vannerie et sparterie
- Groupe 16.1 : Sciage et rabotage du bois
- Classe 16.10 : Sciage et rabotage du bois
- Sous-classe 16.10A : Sciage et rabotage du bois, hors imprégnation
Cette classification correspond au code NACE (Nomenclature européenne) 16.10. La précision “hors imprégnation” est une spécificité française qui distingue cette activité du code 16.10B, lequel concerne spécifiquement l’imprégnation du bois.
Distinction avec des codes proches
Il est essentiel de bien distinguer le code 16.10A d’autres classifications qui peuvent sembler similaires :
- 16.10B (Imprégnation du bois) : contrairement au 16.10A, ce code concerne le traitement chimique du bois pour sa préservation
- 02.20Z (Exploitation forestière) : cette activité, située en amont, concerne l’abattage et le débardage des arbres
- 16.21Z (Fabrication de placages et panneaux de bois) : transformation plus poussée utilisant les produits du sciage
Activités principales et secondaires
Le périmètre du code NAF 16.10A englobe un ensemble d’opérations techniques précises, toutes liées à la première transformation mécanique du bois.
Opérations de sciage
Le sciage constitue le cœur de métier des entreprises classées sous ce code. Cette opération consiste à débiter des grumes (troncs d’arbres abattus et ébranchés) en produits semi-finis de différentes formes et dimensions. Les principales techniques incluent :
- Le sciage de plots : débit du tronc en plateaux empilés, conservant la largeur naturelle du bois
- Le sciage sur dosse : coupe parallèle à l’axe du tronc
- Le sciage sur quartier : coupe perpendiculaire aux cernes de croissance
- Le sciage avivé : débits à faces parallèles
Les produits obtenus sont variés : planches, chevrons, poutres, madriers, lambourdes, liteaux, etc. Chaque essence de bois requiert des techniques et des équipements spécifiques, distinguant souvent les scieries spécialisées dans les feuillus de celles travaillant les résineux.
Opérations de rabotage
Le rabotage est une opération complémentaire qui consiste à lisser et calibrer les surfaces du bois scié. Cette étape confère aux produits :
- Une meilleure régularité dimensionnelle
- Une finition de surface améliorée
- Une valorisation commerciale supérieure
Cette activité utilise des raboteuses industrielles, parfois intégrées dans des lignes automatisées comportant plusieurs opérations successives (corroyage).
Activités annexes incluses dans le code
Le code 16.10A couvre également plusieurs activités connexes :
- La production de laine de bois, de farine de bois ou de copeaux
- Le séchage du bois (naturel ou artificiel)
- La production de bois de chauffage issu des chutes de scierie
- La fabrication de traverses en bois pour voies ferrées (non imprégnées)
- Le déroulage et tranchage de bois pour placages
Le saviez-vous ?
Les scieries françaises valorisent pratiquement 100% de la matière première. Outre les produits principaux destinés à la construction ou l’ameublement, les connexes de scierie (écorces, sciures, copeaux, délignures) sont désormais recyclés comme matière première pour l’industrie des panneaux, la production de granulés de chauffage ou la biomasse énergétique. Cette économie circulaire avant l’heure fait de l’industrie du sciage l’une des plus vertueuses en termes d’utilisation des ressources.
Tendances et évolutions du marché
Le secteur du sciage et rabotage connaît des mutations profondes, tant sur le plan technologique que commercial, dans un contexte de concurrence internationale accrue et d’enjeux environnementaux grandissants.
Modernisation des outils de production
Face à la compétition de pays disposant de vastes ressources forestières (Scandinavie, Europe de l’Est, Amérique du Nord) et de coûts de main-d’œuvre parfois inférieurs, les scieries françaises s’engagent dans une course à la modernisation. Les investissements portent principalement sur :
- L’automatisation des lignes de sciage et de triage
- L’optimisation des débits par vision numérique et intelligence artificielle
- Le développement des capacités de séchage artificiel
- La valorisation énergétique des connexes de scierie
Cette modernisation s’accompagne d’une spécialisation croissante par essence de bois et par type de produit, permettant d’atteindre des volumes critiques et une meilleure compétitivité.
Évolution des marchés et débouchés
Les débouchés traditionnels des scieries évoluent considérablement :
- Construction : l’essor du bois dans le bâtiment ouvre de nouvelles perspectives, notamment avec le développement de l’ossature bois et la construction multi-étages
- Emballage : la demande de palettes et d’emballages bois reste soutenue, particulièrement pour les produits éco-responsables
- Bois énergie : la valorisation des connexes pour les plaquettes et granulés devient un enjeu économique majeur
- Exportation : les marchés internationaux représentent une part croissante du chiffre d’affaires pour certaines essences valorisées comme le chêne
Innovations et nouveaux produits
Le secteur s’oriente vers des produits à plus forte valeur ajoutée :
- Bois de structure séché et calibré
- Bois d’apparence pour l’agencement intérieur
- Composants industriels pré-usinés
- Solutions constructives préfabriquées
Cette montée en gamme permet aux scieries françaises de mieux résister à la concurrence des pays à bas coûts tout en répondant aux exigences croissantes du marché en termes de qualité et de traçabilité.
Environnement réglementaire
Le sciage et rabotage du bois est encadré par diverses réglementations sectorielles et normes spécifiques qui structurent l’activité et garantissent la conformité des produits.
Cadre législatif et normatif
Les entreprises du code 16.10A sont soumises à plusieurs réglementations :
- Installations classées : selon leur taille, les scieries peuvent être soumises à déclaration ou autorisation au titre des ICPE (rubriques 2410 et 2415)
- Règlement Bois de l’Union Européenne (RBUE) : obligation de diligence raisonnée pour garantir la légalité des approvisionnements en bois
- Règlement sur les Produits de Construction : définit les obligations pour la mise sur le marché des produits de construction
- Normes produits : multiples normes techniques définissant les caractéristiques des bois sciés selon leur usage (construction, emballage, etc.)
Une particularité importante du code 16.10A est l’exclusion explicite des activités d’imprégnation du bois, soumises à des contraintes environnementales beaucoup plus strictes (code 16.10B).
Certifications et labels
Le secteur s’appuie également sur des démarches volontaires de certification :
- PEFC et FSC : certifications de gestion durable des forêts permettant la traçabilité du bois
- Marquage CE : obligatoire pour les bois de structure
- Certification CTB : label qualité pour certains produits spécifiques
- Bois des Alpes, Bois des Territoires du Massif Central : marques collectives valorisant les bois locaux
Ces certifications répondent à une demande croissante de transparence et de garanties environnementales, tant de la part des marchés publics que des clients professionnels et particuliers.
Codes NAF connexes et différences
Pour bien comprendre le périmètre du code 16.10A, il est essentiel de le situer par rapport aux autres classifications de la filière bois avec lesquelles il entretient des relations étroites.
| Code NAF | Intitulé | Différence avec 16.10A | Interaction |
|---|---|---|---|
| Code NAF 16.10B | Imprégnation du bois | Traitement chimique du bois pour sa préservation | Client potentiel des scieries pour ajouter une valeur ajoutée aux bois sciés |
| Code NAF 02.20Z | Exploitation forestière | Activités d’abattage et sortie du bois de la forêt | Fournisseur principal des scieries en matière première |
| Code NAF 16.21Z | Fabrication de placages et panneaux de bois | Transformation des bois en produits reconstitués | Client pour certains produits semi-finis et fournisseur pour d’autres |
| Code NAF 16.23Z | Fabrication de charpentes et autres menuiseries | Transformation secondaire en produits finis | Client majeur des scieries pour les bois de construction |
| Code NAF 16.24Z | Fabrication d’emballages en bois | Production de palettes, caisses et autres contenants | Débouché important pour les scieries, notamment pour les bois de qualité secondaire |
La chaîne de valeur intégrée
Ces différents codes NAF représentent les maillons successifs d’une chaîne de valeur parfois intégrée au sein de mêmes entreprises. En effet, certaines structures peuvent exercer plusieurs activités complémentaires :
- Des exploitants forestiers qui possèdent leur propre scierie (02.20Z + 16.10A)
- Des scieries qui ont développé une activité d’imprégnation (16.10A + 16.10B)
- Des fabricants de menuiseries qui intègrent une scierie pour maîtriser leurs approvisionnements (16.23Z + 16.10A)
Cette intégration verticale constitue souvent une stratégie de développement et de sécurisation pour les entreprises du secteur.
Stratégies de prospection B2B
La prospection commerciale dans le secteur du sciage et rabotage présente des spécificités liées à la structure du marché et aux caractéristiques des entreprises.
Critères de segmentation pertinents
Pour cibler efficacement les entreprises du code 16.10A, plusieurs critères de segmentation s’avèrent particulièrement pertinents :
- Taille de l’entreprise : les besoins diffèrent significativement entre une micro-scierie artisanale et un groupe industriel
- Spécialisation par essence : scieries de feuillus (chêne, hêtre, etc.) vs scieries de résineux (épicéa, sapin, pin, etc.)
- Débouchés principaux : construction, emballage, ameublement
- Niveau d’intégration : scierie simple ou entreprise intégrant d’autres activités
- Degré de mécanisation : traditionnel vs haute technologie
- Certifications détenues : PEFC, FSC, CE, etc.
Ces critères permettent d’adapter précisément l’offre aux besoins spécifiques de chaque segment d’entreprises.
Approches sectorielles recommandées
La prospection auprès des scieries peut s’appuyer sur plusieurs leviers spécifiques :
- Événements professionnels : salons spécialisés comme le Carrefour International du Bois (Nantes), Euroforest, Forexpo
- Organisations professionnelles : Fédération Nationale du Bois, syndicats régionaux de scieurs
- Approche territoriale : concentration géographique dans certains massifs forestiers
- Fournisseurs d’équipements : partenariats avec les vendeurs de machines
- Données sectorielles ciblées : Datapult.ai permet d’accéder à des informations qualifiées sur les entreprises du secteur
Ciblage par région et spécificités locales
La filière sciage présente d’importantes variations régionales qu’il convient d’intégrer dans toute stratégie de prospection :
- Nouvelle-Aquitaine : dominance des résineux (pin maritime) et présence de grandes unités industrielles
- Grand Est : tradition de transformation des feuillus nobles (chêne, hêtre) et scieries de taille moyenne
- Auvergne-Rhône-Alpes : scieries de montagne spécialisées dans le sapin et l’épicéa
- Bourgogne-Franche-Comté : valorisation des feuillus de qualité pour l’ameublement et le merrain
Ces différences territoriales impliquent d’adapter le discours commercial et les solutions proposées selon les réalités locales du tissu industriel.
Répartition géographique des entreprises
La distribution territoriale des entreprises de sciage et rabotage reflète à la fois l’histoire industrielle française et la répartition des ressources forestières.
Concentration dans les massifs forestiers
Sans surprise, les scieries se concentrent prioritairement dans les régions où la ressource forestière est abondante. Les principales régions forestières de France abritent également les plus fortes concentrations d’entreprises du code 16.10A :
- Nouvelle-Aquitaine : premier bassin de transformation, notamment autour du massif landais (pin maritime)
- Grand Est : forte tradition de sciage des feuillus précieux (chêne, hêtre)
- Auvergne-Rhône-Alpes : nombreuses scieries de montagne transformant les résineux
- Bourgogne-Franche-Comté : valorisation des feuillus de qualité
- Occitanie : scieries de résineux dans les Pyrénées et le Massif Central
Cette géographie industrielle s’explique en grande partie par la logique historique de minimisation des coûts de transport de la matière première, le bois étant un matériau pondéreux au ratio valeur/poids relativement faible avant transformation.
Spécialisation territoriale
Au-delà de la simple concentration numérique, on observe une spécialisation des territoires selon les essences disponibles :
- Landes et Gironde : spécialisation pin maritime
- Vosges et Jura : sapins et épicéas
- Centre-Val de Loire et Bourgogne : chênes sessile et pédonculé
- Pyrénées : hêtre et sapin pectiné
Cette spécialisation territoriale s’accompagne souvent de savoir-faire spécifiques et de réseaux d’entreprises connexes qui forment de véritables écosystèmes industriels localisés.
Zoom sur la Nouvelle-Aquitaine, bastion du sciage français
La région Nouvelle-Aquitaine concentre environ un quart des scieries françaises et près d’un tiers du volume total scié. Cette prédominance s’explique par l’importance du massif landais, plus grande forêt cultivée d’Europe occidentale avec ses 1 million d’hectares de pins maritimes. Les scieries néo-aquitaines se caractérisent par un niveau d’industrialisation supérieur à la moyenne nationale, avec des unités de production de grande capacité. La reconstruction du massif après les tempêtes Martin (1999) et Klaus (2009) a accéléré la modernisation du parc de scieries et favorisé l’émergence de leaders nationaux. Cette région illustre parfaitement la dynamique de concentration et d’industrialisation qui transforme progressivement le paysage des scieries françaises.
Prospection B2B adaptée à la répartition territoriale
Cette géographie spécifique des entreprises du code 16.10A offre des opportunités pour une prospection B2B efficace :
- Approche territorialisée par bassins de production
- Participation aux événements régionaux spécialisés
- Collaboration avec les interprofessions régionales du bois
- Adaptation des offres aux spécificités des essences locales
- Prise en compte des cycles économiques propres à chaque bassin forestier
Une connaissance fine de cette répartition géographique et des spécificités territoriales constitue un avantage concurrentiel significatif pour toute entreprise souhaitant prospecter efficacement ce secteur.
Exploiter les données pour votre prospection
L’utilisation des données d’entreprises du secteur du sciage et rabotage peut considérablement améliorer l’efficacité de vos démarches commerciales, particulièrement dans un secteur aussi segmenté et territorialisé.
Optimiser votre ciblage avec des données qualifiées
Pour le code NAF 16.10A, plusieurs critères de segmentation peuvent être exploités pour affiner votre prospection :
- Taille et capacité de production : chiffre d’affaires, effectif, volume transformé
- Spécialisation technique : types de bois transformés, équipements spécifiques
- Marchés desservis : construction, emballage, export
- Certifications détenues : PEFC, FSC, normes qualité
- Intégration d’activités complémentaires : exploitation forestière, menuiserie
Ces données permettent d’adapter précisément votre approche commerciale aux besoins et caractéristiques de chaque entreprise ciblée.
Comprendre les cycles et les saisonnalités
L’activité des scieries présente certaines particularités temporelles qu’il est judicieux d’intégrer dans votre stratégie de prospection :
- Périodes d’approvisionnement en grumes (généralement hiver pour les feuillus)
- Cycles d’investissement (souvent liés aux programmes d’aide publique)
- Saisonnalité de la demande (plus forte au printemps pour la construction)
- Périodes de maintenance des équipements (souvent en août)
Tenir compte de ces cycles permet d’approcher les entreprises aux moments les plus opportuns.
En conclusion, le secteur du sciage et rabotage du bois (code NAF 16.10A) représente un maillon essentiel de la filière forêt-bois française, confronté à des défis de compétitivité et de modernisation. Sa forte dimension territoriale et sa diversité interne en font un secteur où une approche de prospection ciblée et data-driven peut faire la différence. Les données sectorielles spécifiques disponibles via des plateformes comme Datapult permettent d’optimiser cette démarche en identifiant précisément les entreprises correspondant à vos critères, tout en tenant compte des spécificités régionales et des enjeux propres à chaque segment du marché.