Le secteur des soins de beauté représente un pilier majeur de l’économie du bien-être en France, avec un chiffre d’affaires annuel dépassant 3 milliards d’euros. Classifié sous le code NAF 96.02B, ce secteur englobe une multitude de prestations dédiées à l’esthétique et au bien-être corporel. Dans un marché en constante évolution, porté par les innovations technologiques et les nouvelles tendances en matière de beauté, les entreprises opérant sous cette nomenclature jouent un rôle essentiel dans l’amélioration de la qualité de vie et de l’image personnelle des Français. Cette classification précise permet de distinguer ces activités des services de coiffure (96.02A) tout en regroupant une diversité de pratiques esthétiques professionnelles.
Panorama économique du secteur des soins de beauté
Le secteur des soins de beauté en France présente un tissu économique particulièrement dynamique, caractérisé par une prédominance de petites structures. En effet, plus de 85% des établissements sont des entreprises individuelles ou des micro-entreprises employant moins de 3 personnes. Cette atomisation du marché reflète la nature entrepreneuriale forte de cette profession où l’expertise individuelle et le savoir-faire personnalisé constituent des atouts majeurs.
Les instituts de beauté traditionnels représentent environ 60% du marché, tandis que les centres spécialisés (amincissement, anti-âge, épilation définitive) gagnent progressivement des parts de marché significatives, atteignant près de 25% du secteur. Les 15% restants se répartissent entre les spas, les centres de bien-être intégrés et les praticiens indépendants proposant des soins à domicile.
Évolution et tendances du marché
Le marché des soins de beauté connaît une croissance annuelle moyenne de 2,5%, supérieure à celle de nombreux autres secteurs de services personnels. Cette progression s’explique notamment par l’élargissement constant de la gamme des prestations proposées et l’intégration de technologies innovantes comme les appareils de radiofréquence, les LED thérapeutiques ou les systèmes d’épilation avancés.
On observe également une tendance forte vers la spécialisation des instituts, avec l’émergence d’établissements dédiés exclusivement à certains types de soins comme les bars à sourcils, les nail bars ou les centres de drainage lymphatique. Cette segmentation permet aux professionnels de se démarquer dans un marché concurrentiel tout en répondant à une demande de plus en plus ciblée.
Définition et classification des soins de beauté
Le code NAF 96.02B s’inscrit dans la division 96 “Autres services personnels” de la Nomenclature d’Activités Française. Cette classification, établie par l’INSEE, permet d’identifier précisément les entreprises dont l’activité principale concerne les soins esthétiques non médicaux du visage et du corps.
Cette catégorie se distingue intentionnellement du code 96.02A (Coiffure) et des activités de soins médicaux classées dans la division 86. Elle exclut également les activités de remise en forme (93.13Z) qui se focalisent davantage sur l’aspect sportif que sur l’aspect esthétique pur.
Cette nomenclature s’intègre dans la structure hiérarchique suivante :
- Section S : Autres activités de services
- Division 96 : Autres services personnels
- Groupe 96.0 : Autres services personnels
- Classe 96.02 : Coiffure et soins de beauté
- Sous-classe 96.02B : Soins de beauté
Activités principales et secondaires
Soins esthétiques fondamentaux
Les activités centrales couvertes par le code NAF 96.02B comprennent un large éventail de prestations:
- Les soins du visage (nettoyage, masques, gommages)
- Les soins corporels (modelages à visée esthétique, enveloppements)
- L’épilation temporaire (cire, lumière pulsée non médicale)
- Les soins de manucure et pédicure esthétique
- Le maquillage et les soins des cils (extensions, rehaussement)
- Les techniques d’embellissement du regard (teinture de cils, microblading non permanent)
Prestations esthétiques spécialisées
En complément des services fondamentaux, certaines activités spécialisées relèvent également de cette classification :
- Les soins d’amincissement non médicaux (enveloppements, palper-rouler mécanique)
- Les techniques de bronzage artificiel (cabines UV dans le respect de la réglementation en vigueur)
- L’onglerie décorative et les techniques d’extension d’ongles
- Les soins esthétiques à l’aide d’appareils non médicaux (ultrasons, radiofréquence esthétique)
- Le maquillage semi-permanent (hors tatouage permanent relevant du code 96.09Z)
Il est important de noter que certaines activités se situent à la frontière de plusieurs codes NAF. Par exemple, les massages bien-être peuvent relever du code 96.04Z s’ils sont pratiqués en dehors d’un cadre esthétique global.
Tendances et évolutions du marché des soins de beauté
Le secteur des soins de beauté connaît des transformations significatives, portées par l’évolution des attentes des consommateurs et les innovations technologiques.
Digitalisation et nouveaux services
La transformation numérique impacte profondément ce secteur traditionnellement basé sur le contact physique. Selon une étude de la Confédération Nationale de l’Esthétique Parfumerie (CNEP), plus de 65% des instituts de beauté proposent aujourd’hui des systèmes de réservation en ligne, contre seulement 23% en 2015. Cette digitalisation s’étend également aux consultations beauté virtuelles, particulièrement popularisées durant la crise sanitaire, et qui continuent de séduire une clientèle à la recherche de praticité.
L’intégration d’appareils connectés pour analyser la peau ou personnaliser les soins constitue également une tendance forte. Des dispositifs de diagnostic cutané assistés par intelligence artificielle permettent désormais une personnalisation accrue des protocoles de soins.
Vers une beauté plus naturelle et responsable
Le marché observe un virage significatif vers des approches plus naturelles et écoresponsables. Les instituts proposant des soins à base de produits biologiques ou naturels ont vu leur nombre augmenter de 45% entre 2017 et 2022. Cette tendance s’accompagne d’une demande croissante pour des protocoles moins invasifs, privilégiant la stimulation naturelle des fonctions cutanées plutôt que des résultats immédiats mais temporaires.
Le concept de “clean beauty” gagne également du terrain avec une attention particulière portée à la composition des produits utilisés lors des soins. Cette évolution pousse les professionnels à se former continuellement et à adapter leur offre pour répondre aux attentes d’une clientèle de plus en plus informée et exigeante.
Environnement réglementaire des soins de beauté
Le secteur des soins de beauté est encadré par diverses réglementations visant à garantir la sécurité des consommateurs et la qualité des prestations.
Formation et qualifications requises
Pour exercer professionnellement dans le domaine des soins esthétiques en France, la possession d’un diplôme reconnu est généralement requise, bien que non strictement obligatoire pour l’ouverture d’un établissement. Le CAP Esthétique-Cosmétique-Parfumerie constitue la formation minimale recommandée, souvent complétée par un BP (Brevet Professionnel) ou un BTS Métiers de l’esthétique-cosmétique-parfumerie pour les fonctions de gestion d’institut.
Pour certaines activités spécifiques comme l’utilisation d’appareils UV, des formations complémentaires certifiées sont légalement obligatoires (arrêté du 29 juin 2017 relatif à la formation préalable à la mise à disposition d’appareils de bronzage au public).
Encadrement des pratiques et sécurité
Les activités d’esthétique sont soumises à plusieurs réglementations :
- Le Règlement Cosmétique européen (CE) n°1223/2009 encadrant l’utilisation des produits cosmétiques
- L’arrêté du 6 mars 2013 fixant les conditions d’hygiène et de salubrité relatives aux pratiques du maquillage permanent
- Le décret n°2013-1261 du 27 décembre 2013 limitant strictement l’utilisation des appareils UV
- Le Code de la consommation concernant l’information précontractuelle et la transparence des tarifs
Il est particulièrement important pour les professionnels de ce secteur de bien distinguer les actes esthétiques des actes à visée médicale. Certaines pratiques comme les injections, la cryolipolyse médicale ou l’utilisation de lasers puissants sont strictement réservées aux médecins. Les esthéticiens doivent veiller à ne pas empiéter sur le domaine médical, sous peine de poursuites pour exercice illégal de la médecine.
Codes NAF connexes et différences
Le secteur de la beauté et du bien-être comporte plusieurs codes NAF distincts mais complémentaires, qu’il est essentiel de bien différencier :
Code NAF | Intitulé | Différences avec le 96.02B |
---|---|---|
Code NAF 96.02A | Coiffure | Se concentre exclusivement sur les soins capillaires, la coupe et la coloration, sans inclure les soins du visage ou du corps |
Code NAF 96.04Z | Entretien corporel | Couvre les activités de bien-être comme les saunas, hammams et bains, avec une orientation bien-être plutôt qu’esthétique pure |
Code NAF 96.09Z | Autres services personnels | Inclut le tatouage permanent, les piercings et autres modifications corporelles exclues du 96.02B |
Code NAF 86.90E | Pratiques paramédicales | Concerne les soins à visée thérapeutique comme certains types de massages médicaux |
Code NAF 93.13Z | Activités des centres de fitness | Focalisé sur l’aspect sportif et la remise en forme plutôt que sur l’esthétique |
La distinction entre ces différents codes est parfois subtile. Par exemple, un établissement proposant majoritairement des massages de détente sera classé en 96.04Z, tandis qu’un institut offrant ces massages parmi une gamme plus large de soins esthétiques relèvera du 96.02B. En cas d’activités mixtes, c’est l’activité principale générant le plus de chiffre d’affaires qui détermine le code NAF attribué.
Stratégies de prospection B2B pour le secteur des soins de beauté
Le secteur des soins de beauté présente des opportunités significatives pour les fournisseurs et prestataires B2B qui sauront adapter leur approche aux spécificités de ce marché.
Segmentation stratégique du marché
Pour maximiser l’efficacité de vos campagnes de prospection dans le secteur 96.02B, plusieurs critères de segmentation peuvent être exploités :
- Par taille d’établissement : Les micro-instituts (0-2 employés), les instituts standards (3-5 employés) et les grands centres (plus de 6 employés) n’ont pas les mêmes besoins ni le même pouvoir d’achat.
- Par spécialisation : Les instituts généralistes, les centres spécialisés (épilation, onglerie) et les spas ont des besoins en équipements et consommables très différents.
- Par positionnement : Les établissements premium, milieu de gamme ou accessibles travaillent avec des gammes de produits distinctes et des volumes variables.
- Par maturité digitale : L’adoption des outils numériques varie considérablement dans ce secteur, créant des opportunités distinctes pour les fournisseurs de solutions technologiques.
Cycles d’achat et périodes stratégiques
Le secteur des soins de beauté présente des cycles d’achat particuliers qu’il convient d’identifier :
Le renouvellement des équipements lourds (appareils de soin, mobilier) s’effectue généralement tous les 3-5 ans, souvent en début d’année fiscale. Les achats de consommables suivent quant à eux un rythme beaucoup plus régulier, généralement mensuel, avec des pics avant les périodes de forte affluence (pré-été pour les épilations, fin d’année pour les soins visage).
Les décisions d’achat dans ce secteur sont fortement influencées par les salons professionnels (Congrès International d’Esthétique Appliquée, Beauty Forum) qui constituent des moments privilégiés pour présenter des innovations. Les formations continues représentent également des opportunités de contact qualifié avec les professionnels du secteur.
En exploitant intelligemment les données sectorielles disponibles sur Datapult.ai, il devient possible d’identifier précisément les établissements correspondant à vos critères de ciblage et d’adapter votre approche commerciale en fonction de leur profil spécifique.
Le saviez-vous ? Particularités du secteur des soins de beauté
Le secteur des soins de beauté en France présente plusieurs caractéristiques remarquables qui le distinguent d’autres activités de services personnels :
Contrairement à de nombreux autres pays européens, la France accorde une place importante à la formation diplômante dans ce secteur. Le CAP Esthétique-Cosmétique-Parfumerie, créé en 1963, a été l’un des premiers diplômes officiels d’esthétique au monde, témoignant de la reconnaissance précoce de ce savoir-faire comme une véritable profession.
Le modèle économique des instituts de beauté français est également assez unique, avec une forte proportion d’établissements (environ 35%) qui tirent une partie significative de leurs revenus de la vente de produits cosmétiques, créant un modèle hybride entre service et commerce de détail. Cette particularité influence considérablement les stratégies commerciales et l’aménagement des espaces de ces établissements.
Enfin, la France se distingue par une densité particulièrement élevée d’instituts de beauté, avec en moyenne un établissement pour 1 800 habitants dans les zones urbaines, contre une moyenne européenne d’un établissement pour 2 500 habitants. Cette forte concentration crée un environnement très concurrentiel qui pousse les professionnels à se spécialiser et à innover constamment pour se différencier.
Exploiter les données sectorielles pour votre prospection
Le marché des soins de beauté représente un potentiel commercial considérable pour de nombreux fournisseurs. Avec près de 38 000 établissements classés sous le code 96.02B en France, ce secteur constitue un vivier d’opportunités pour qui sait l’aborder avec méthode.
Pour optimiser vos actions commerciales, l’analyse fine des données sectorielles est essentielle. Au-delà des simples coordonnées, des indicateurs comme l’ancienneté de l’établissement, la taille de la structure ou sa localisation permettent d’affiner considérablement votre approche. Par exemple, les instituts récemment créés (moins de 2 ans) sont généralement plus réceptifs aux offres d’équipements financés par crédit-bail, tandis que les structures plus anciennes privilégient souvent les solutions d’optimisation de l’existant.
La répartition géographique des établissements révèle également des spécificités régionales importantes. Les instituts des grandes métropoles (Paris, Lyon, Marseille) présentent une plus forte propension à adopter des technologies innovantes et à se spécialiser sur des niches précises, tandis que ceux des villes moyennes maintiennent plus souvent une offre généraliste.
En croisant ces données avec des indicateurs économiques locaux et les tendances de consommation, vous pourrez élaborer des argumentaires commerciaux parfaitement adaptés à chaque segment de ce marché dynamique mais exigeant.