Le secteur de la création artistique relevant des arts plastiques représente un pilier fondamental de l’économie créative française. Répertorié sous le code NAF 90.03A, ce domaine englobe une multitude de pratiques artistiques qui façonnent notre patrimoine culturel contemporain. Loin d’être un simple secteur d’expression, les arts plastiques constituent un écosystème économique dynamique qui fait vivre plus de 40 000 artistes professionnels en France. Cette classification spécifique permet d’identifier et d’analyser les activités des artistes qui créent des œuvres visuelles destinées principalement à être vues plutôt qu’à être manipulées ou habitées, contrairement à d’autres formes d’expression artistique classées sous des codes distincts.
Panorama économique du secteur des arts plastiques
Le secteur de la création artistique relevant des arts plastiques se distingue par sa grande diversité d’acteurs et de modèles économiques. Ce segment culturel s’organise autour d’une chaîne de valeur complexe, où l’artiste est le premier maillon d’un système incluant galeries, maisons de ventes, musées, et collectionneurs.
Un écosystème artistique en transformation
L’écosystème des arts plastiques en France réunit des artistes aux statuts variés : indépendants, auto-entrepreneurs, artistes-auteurs affiliés à la Maison des Artistes, ou encore artistes exerçant sous forme de micro-entreprises. Cette diversité de statuts reflète la complexité des parcours professionnels dans ce secteur où l’activité peut être irrégulière et les sources de revenus multiples.
Le marché de l’art français, estimé à près de 4 milliards d’euros annuels, positionne la France comme le quatrième marché mondial de l’art, après les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni. Cette place stratégique tient notamment à la richesse de son patrimoine culturel et à la vitalité de sa scène artistique contemporaine.
L’impact économique de ce secteur dépasse largement la simple transaction d’œuvres d’art, générant des emplois dans les domaines connexes comme l’encadrement, la restauration d’œuvres, la scénographie ou encore la médiation culturelle.
Définition et classification du code NAF 90.03A
La nomenclature des activités françaises (NAF) classe sous le code 90.03A toutes les activités de création artistique relevant spécifiquement des arts plastiques. Cette catégorisation s’inscrit dans une structure hiérarchique précise au sein de la nomenclature INSEE.
Position dans la hiérarchie INSEE
Le code 90.03A appartient à la section R « Arts, spectacles et activités récréatives », à la division 90 « Activités créatives, artistiques et de spectacle », au groupe 90.0 « Activités créatives, artistiques et de spectacle » et à la classe 90.03 « Création artistique ». Cette sous-classe spécifique (90.03A) se distingue notamment de la sous-classe 90.03B qui concerne les autres créations artistiques.
Cette classification permet de différencier précisément les artistes plasticiens des autres créateurs, offrant ainsi une vision plus claire du paysage artistique français et facilitant les analyses sectorielles et statistiques.
Il est important de noter que ce code a été établi lors de la révision de la nomenclature d’activités française de 2008, remplaçant d’anciennes classifications moins précises qui ne distinguaient pas aussi finement les différentes formes de création artistique.
Activités principales et secondaires
Arts plastiques : délimitation du périmètre créatif
Les activités principales couvertes par le code NAF 90.03A comprennent :
- La peinture et le dessin artistique (œuvres originales réalisées à la main)
- La sculpture, incluant toutes les techniques (taille directe, modelage, assemblage)
- La gravure et les techniques d’impression artistique (sérigraphie, lithographie, etc.)
- Les installations artistiques dans l’espace
- La performance artistique lorsqu’elle s’inscrit dans les arts visuels
- Les arts numériques et nouveaux médias comme support d’expression plastique
- La création en design d’objets lorsqu’elle relève d’une démarche artistique unique
- La photographie artistique (hors photographie commerciale)
Techniques et médiums spécifiques
La diversité des médiums utilisés dans les arts plastiques ne cesse de s’enrichir avec l’évolution des technologies et des pratiques. On y trouve des approches traditionnelles comme la peinture à l’huile ou l’aquarelle, mais aussi des techniques contemporaines comme le mapping vidéo, l’art génératif ou les installations interactives.
Un cas particulier concerne les artistes travaillant avec le numérique : leur activité est classée sous ce code lorsque leur démarche s’apparente aux arts plastiques, mais peut relever d’autres codes lorsqu’elle se rapproche davantage du design numérique commercial ou du développement logiciel.
Exclusions notables
Il convient de préciser que certaines activités proches sont exclues de cette classification et relèvent d’autres codes NAF :
- La fabrication d’objets artisanaux (codes NAF de la division 32)
- L’enseignement des arts plastiques (85.52Z)
- La restauration d’œuvres d’art (90.03B)
- La conception graphique commerciale (73.11Z)
- La photographie commerciale (74.20Z)
Tendances et évolutions du marché des arts plastiques
Le secteur des arts plastiques connaît des transformations profondes, accélérées notamment par la révolution numérique et les changements sociétaux.
Digitalisation de l’art
L’émergence des NFT (Non-Fungible Tokens) depuis 2020 constitue peut-être la plus importante évolution récente du marché. Cette technologie a ouvert de nouvelles perspectives de monétisation pour les artistes plasticiens numériques, avec des ventes parfois spectaculaires comme celle de l’œuvre “Everydays: The First 5000 Days” de l’artiste Beeple pour 69 millions de dollars en 2021.
Parallèlement, les plateformes de diffusion et de vente en ligne d’œuvres d’art se sont multipliées, démocratisant l’accès au marché tant pour les artistes que pour les collectionneurs. Cette tendance s’est particulièrement accentuée durant la crise sanitaire de 2020-2021, où les ventes en ligne ont connu une progression de plus de 80%.
Données quantitatives du secteur
En France, on dénombre environ 40 000 artistes plasticiens professionnels, mais ce chiffre peut atteindre 70 000 si l’on inclut ceux qui exercent cette activité de manière secondaire. Le revenu médian annuel des artistes plasticiens reste relativement bas, autour de 15 000 € selon les données de la Maison des Artistes, avec de fortes disparités.
Le marché français de l’art contemporain représente environ 2% du marché mondial en valeur, mais Paris conserve son attractivité comme hub artistique, notamment grâce à ses événements majeurs comme la FIAC (remplacée par Paris+ par Art Basel à partir de 2022) et Art Paris.
L’engagement public dans ce secteur reste important, avec près de 900 millions d’euros de budget annuel du ministère de la Culture consacrés aux arts visuels sous diverses formes (acquisitions, subventions, commandes publiques).
Le saviez-vous ?
En France, les artistes plasticiens bénéficient d’un droit de suite unique au monde. Ce droit permet à l’artiste ou à ses ayants-droit de percevoir un pourcentage du prix de revente de ses œuvres originales sur le marché secondaire pendant 70 ans après son décès. Ce dispositif représente un complément de revenus essentiel pour de nombreux artistes et leurs héritiers.
Environnement réglementaire des artistes plasticiens
Les artistes plasticiens évoluent dans un cadre réglementaire spécifique qui encadre tant leur statut social que leurs droits de propriété intellectuelle.
Le statut d’artiste-auteur
En France, les créateurs relevant du code NAF 90.03A peuvent bénéficier du statut d’artiste-auteur, leur permettant d’accéder au régime de sécurité sociale des artistes-auteurs géré par l’URSSAF depuis 2019 (auparavant par la Maison des Artistes). Ce régime présente plusieurs spécificités :
- Une affiliation obligatoire au-delà d’un certain seuil de revenus artistiques (900 fois la valeur horaire du SMIC)
- Des taux de cotisations alignés sur le régime général des salariés
- Une contribution des diffuseurs (galeries, maisons de ventes) au financement de la protection sociale
- Des dispositions particulières concernant la formation professionnelle
Pour les revenus plus modestes, le régime micro-BNC (avec un abattement forfaitaire de 34%) est souvent privilégié par les artistes débutants ou à l’activité irrégulière.
Droits d’auteur et propriété intellectuelle
Les œuvres des arts plastiques bénéficient d’une protection par le droit d’auteur dès leur création, sans nécessité de dépôt, pour une durée de 70 ans après la mort de l’artiste. Cette protection comprend :
- Les droits patrimoniaux (reproduction, représentation)
- Les droits moraux (paternité, intégrité de l’œuvre)
- Le droit de suite mentionné précédemment
La gestion de ces droits peut être individuelle ou confiée à des organismes de gestion collective comme l’ADAGP (Société des Auteurs dans les Arts Graphiques et Plastiques) qui représente plus de 200 000 artistes dans le monde.
Des évolutions récentes ont renforcé la protection des artistes, notamment avec la directive européenne sur le droit d’auteur de 2019, transposée en droit français en 2021, qui améliore la rémunération des artistes dans l’environnement numérique.
Codes NAF connexes et différences
Le secteur des arts visuels et de la création artistique est représenté par plusieurs codes NAF distincts, chacun couvrant des activités spécifiques mais parfois complémentaires.
| Code NAF | Intitulé | Différence avec le 90.03A |
|---|---|---|
| 90.03B | Autres créations artistiques | Couvre les auteurs littéraires, compositeurs, artistes du spectacle indépendants |
| 74.20Z | Activités photographiques | Photographie commerciale et services, contrairement à la photographie purement artistique |
| 74.10Z | Activités spécialisées de design | Design commercial et industriel vs créations artistiques uniques |
| 32.13Z | Fabrication d’articles de bijouterie fantaisie et similaires | Production en série vs création artistique unique |
| 85.52Z | Enseignement culturel | Transmission des savoirs artistiques et non création directe |
La frontière entre ces activités peut parfois être ténue, notamment pour les artistes qui diversifient leurs sources de revenus. Par exemple, un sculpteur (90.03A) peut également enseigner son art (85.52Z) ou produire des objets en série limitée (32.12Z pour la joaillerie d’art ou 32.13Z pour la bijouterie).
Cette diversité de codes reflète la complexité de l’écosystème artistique professionnel, où les pratiques s’hybrident et où les parcours sont rarement linéaires. Un même professionnel peut ainsi relever de plusieurs codes NAF selon la nature précise de ses activités et leur poids respectif dans son chiffre d’affaires.
Stratégies de prospection B2B dans le secteur des arts plastiques
Le marché B2B lié aux arts plastiques présente des opportunités diverses, souvent méconnues des acteurs économiques traditionnels. Les entreprises relevant du code NAF 90.03A constituent un marché de niche mais à forte valeur ajoutée pour certains types de prestataires.
Segmentation du marché des artistes plasticiens
Une approche efficace de prospection doit tenir compte de la grande hétérogénéité du secteur des arts plastiques. On peut distinguer plusieurs segments :
- Par niveau d’établissement : artistes émergents, confirmés, reconnus internationalement
- Par médium principal : peintres, sculpteurs, photographes d’art, artistes numériques
- Par modèle économique : artistes travaillant principalement avec des galeries, artistes indépendants, artistes-entrepreneurs
- Par volume d’activité : du créateur occasionnel à l’entreprise artistique employant des assistants
Chaque segment présente des besoins spécifiques en termes de services et fournitures, nécessitant une approche commerciale adaptée.
Services et produits recherchés par les artistes plasticiens
Les entreprises souhaitant prospecter dans ce secteur peuvent proposer différents types de produits et services :
- Fournitures et matériaux spécialisés (pigments, toiles, outils)
- Services techniques (fonderie d’art, impression fine art, numérisation 3D)
- Prestations juridiques spécialisées (droit d’auteur, contrats)
- Services bancaires et d’assurance adaptés (assurance des œuvres, financement de projets)
- Solutions logistiques (transport d’œuvres, stockage sécurisé)
- Services numériques (plateformes de vente en ligne, création de NFT)
- Conseil en stratégie et développement de carrière artistique
Pour cibler efficacement ce marché, les données sectorielles précises sont essentielles. Des solutions comme Datapult.ai permettent d’identifier les artistes plasticiens selon différents critères géographiques et économiques, facilitant une prospection ciblée et pertinente.
Approche territoriale et géolocalisation
La répartition géographique des artistes plasticiens en France présente des concentrations significatives qui peuvent orienter les stratégies de prospection :
- Paris et l’Île-de-France concentrent près de 45% des artistes plasticiens professionnels
- Des pôles secondaires importants existent à Marseille, Lyon, Toulouse et Bordeaux
- Certains territoires comme la Bretagne et l’Occitanie connaissent un développement rapide de leur population d’artistes
- Des zones rurales spécifiques accueillent des communautés artistiques établies (Luberon, Cévennes, vallée de la Dordogne)
Cette géographie particulière permet d’envisager des stratégies commerciales localisées, notamment pour les fournisseurs de matériaux ou prestataires techniques nécessitant une proximité physique avec leur clientèle.
Métiers et compétences du secteur des arts plastiques
Au-delà des artistes eux-mêmes, le secteur des arts plastiques fait vivre un écosystème de métiers techniques et créatifs essentiels à son fonctionnement.
Profils professionnels du secteur
Les artistes plasticiens contemporains développent des compétences diverses qui dépassent souvent le simple savoir-faire technique :
- Maîtrise de techniques artistiques traditionnelles et/ou numériques
- Compétences entrepreneuriales (gestion, communication, stratégie)
- Capacités rédactionnelles pour la conceptualisation des œuvres
- Connaissance du marché de l’art et de ses acteurs
- Aptitudes à la médiation et à la présentation publique
Cette polyvalence croissante reflète l’évolution d’un métier qui conjugue aujourd’hui dimensions créative, intellectuelle et entrepreneuriale.
Dans leur environnement professionnel, les artistes travaillent avec des techniciens spécialisés (fondeurs, tireurs photo, fabricants de châssis), des intermédiaires commerciaux (galeristes, agents) et des professionnels de la médiation culturelle. Ce réseau constitue une chaîne de valeur essentielle à l’économie des arts visuels.
Formation et parcours professionnels
Les parcours de formation des artistes plasticiens sont variés :
- Écoles nationales supérieures d’art (ENSA) délivrant des diplômes de niveau master
- Écoles territoriales d’art menant au DNAP et DNSEP
- Filières universitaires en arts plastiques
- Formation continue et professionnelle
- Autodidaxie, particulièrement valorisée dans certains segments du marché
La formation continue joue un rôle crucial pour l’adaptation aux évolutions techniques et conceptuelles du champ artistique. Des organismes comme l’AFDAS gèrent les droits à la formation des artistes-auteurs, permettant l’actualisation régulière de leurs compétences.
Témoignage du secteur
“En tant qu’artiste plasticienne spécialisée dans les installations immersives, j’ai dû développer des compétences techniques que je n’imaginais pas nécessaires à mes débuts. Aujourd’hui, mon métier est à 50% artistique et à 50% entrepreneurial : je gère une micro-entreprise, coordonne des prestataires techniques, négocie avec des galeries et des institutions, tout en poursuivant ma recherche créative. Cette diversité est passionnante mais exigeante. Les jeunes artistes doivent comprendre qu’être talentueux ne suffit pas – il faut également maîtriser les aspects pratiques et stratégiques pour vivre de son art.” – Claire D., artiste plasticienne, Paris.
Exploiter les données sectorielles pour votre prospection
Dans un secteur aussi spécifique que la création artistique relevant des arts plastiques, l’exploitation de données précises et actualisées constitue un avantage concurrentiel majeur pour les entreprises souhaitant y développer leur activité commerciale.
Les professionnels classés sous le code NAF 90.03A présentent des caractéristiques particulières qui nécessitent une approche commerciale adaptée. L’hétérogénéité de leurs profils, de leurs besoins et de leurs modes de fonctionnement rend indispensable l’utilisation d’outils d’analyse permettant une segmentation fine.
Pour optimiser votre prospection auprès des artistes plasticiens, plusieurs critères d’analyse s’avèrent particulièrement pertinents :
- La localisation géographique, avec une attention particulière aux zones de concentration artistique
- Le chiffre d’affaires, indicateur du niveau d’établissement de l’artiste
- L’ancienneté de l’activité, révélatrice de la stabilité professionnelle
- Les activités secondaires éventuelles, permettant d’identifier des besoins complémentaires
- Les liens avec d’autres structures (sociétés de production, galeries)
Ces données, lorsqu’elles sont correctement analysées et exploitées, permettent d’élaborer des stratégies commerciales ciblées et de maximiser le retour sur investissement des campagnes de prospection dans ce secteur de niche mais à fort potentiel pour certains types de produits et services.