Dans l’écosystème financier français, le code NAF 64.19Z occupe une position stratégique en regroupant l’ensemble des établissements d’intermédiation monétaire autres que la Banque de France. Ce secteur, pilier de l’économie nationale, représente plus de 350 000 emplois directs et constitue l’épine dorsale du système de financement des particuliers et des entreprises. Contrairement à la Banque centrale (code 64.11Z), les établissements classés sous ce code assurent quotidiennement les services bancaires essentiels, de la gestion des dépôts à l’octroi de crédits, en passant par les opérations de change et les services de paiement. Dans un contexte de transformation digitale accélérée et de réglementation renforcée post-crise financière, ce secteur connaît des mutations profondes qui redessinent progressivement le paysage bancaire français.
Panorama économique du secteur
Le secteur des autres intermédiations monétaires occupe une place prédominante dans le paysage financier français. Avec un total de bilan dépassant les 8 500 milliards d’euros, ce secteur représente approximativement quatre fois le PIB de la France. L’intermédiation monétaire constitue l’une des activités économiques les plus concentrées, où les six principaux groupes bancaires français détiennent plus de 85% des actifs totaux du secteur.
Impact économique des établissements bancaires traditionnels
Les établissements classés sous le code NAF 64.19Z jouent un rôle fondamental dans le financement de l’économie. En 2022, l’encours total des crédits aux agents non financiers (particuliers et entreprises) atteignait environ 3 000 milliards d’euros. Cette activité de crédit représente le cœur de métier de ces institutions et constitue le principal canal de transmission de la politique monétaire.
Le secteur se caractérise également par une forte capacité d’innovation, avec des investissements technologiques dépassant les 5 milliards d’euros annuels, principalement orientés vers la transformation digitale et la cybersécurité. Ces investissements traduisent l’adaptation constante des établissements face à l’émergence de nouveaux acteurs comme les néobanques et les fintechs.
Le saviez-vous ?
La France possède l’un des taux de bancarisation les plus élevés au monde, avec plus de 99% des adultes détenant au moins un compte bancaire. Cette particularité est notamment due au droit au compte bancaire, inscrit dans la loi française depuis 1984, qui permet à tout citoyen d’accéder aux services bancaires de base.
Définition et classification
Le code NAF 64.19Z, relatif aux “Autres intermédiations monétaires”, s’inscrit dans la section K (Activités financières et d’assurance) de la Nomenclature d’Activités Française. Plus précisément, il appartient à la division 64 (Activités des services financiers), au groupe 64.1 (Intermédiation monétaire) et à la classe 64.19 (Autres intermédiations monétaires).
Cette classification couvre les activités de réception de dépôts et/ou de proches substituts de dépôts et d’octroi de crédits ou de prêts de fonds. L’octroi de crédit peut prendre différentes formes (prêts, hypothèques, cartes de crédit, etc.). Ces activités sont généralement réalisées par des institutions monétaires autres que les banques centrales, telles que :
- Les banques commerciales
- Les banques universelles
- Les banques mutualistes ou coopératives
- Les caisses d’épargne
- Les établissements spécialisés autorisés à recevoir des dépôts ou des proches substituts de dépôts
Il est essentiel de comprendre que ce code exclut spécifiquement les banques centrales (64.11Z) ainsi que les sociétés holdings (64.20Z), les fonds de placement et entités financières similaires (64.30Z), et divers autres intermédiaires financiers non monétaires.
Activités principales et secondaires
Services bancaires traditionnels
Les établissements classés sous le code 64.19Z fournissent principalement des services bancaires traditionnels qui constituent leur cœur de métier :
- Collecte de dépôts : comptes courants, livrets d’épargne réglementés (Livret A, LDDS, etc.), dépôts à terme
- Octroi de crédits : crédits immobiliers, crédits à la consommation, crédits aux entreprises, facilités de trésorerie
- Services de paiement : virements, prélèvements, cartes bancaires, chèques
- Opérations de change : conversion de devises, transferts internationaux
Activités connexes et diversification
Au-delà de ces activités principales, de nombreux établissements ont développé des activités connexes qui, bien que souvent rattachées à d’autres codes NAF, peuvent être exercées par les mêmes entités juridiques :
- Distribution de produits d’assurance (bancassurance) – activité généralement classée sous les codes 65.XX
- Gestion d’actifs et conseil en investissement – activité souvent classée sous le code 66.30Z
- Crédit-bail et location financière – activités généralement classées sous les codes 64.91Z
- Services bancaires d’investissement – activités parfois classées sous d’autres codes
Cette diversification des activités constitue une caractéristique majeure du modèle bancaire français, souvent qualifié de “banque universelle”, qui combine des services de banque de détail, de banque d’investissement et de gestion d’actifs au sein des mêmes groupes.
Tendances et évolutions du marché
Le secteur de l’intermédiation monétaire traverse une période de mutations profondes, marquée par plusieurs tendances lourdes qui redessinent progressivement le paysage bancaire français.
Transformation digitale et nouveaux acteurs
La digitalisation des services bancaires s’est considérablement accélérée ces dernières années, avec une adoption massive des applications mobiles et des services en ligne. Plus de 70% des Français utilisent désormais régulièrement les services bancaires digitaux. Cette évolution a favorisé l’émergence de nouveaux acteurs comme les néobanques (Revolut, N26, Nickel) qui, bien que souvent classées sous d’autres codes NAF, concurrencent directement les acteurs traditionnels sur certains segments.
L’introduction de la directive européenne DSP2 (Directive sur les Services de Paiement 2) a également ouvert le marché à de nouveaux entrants spécialisés, comme les prestataires de services d’information sur les comptes (AISP) et les prestataires de services d’initiation de paiement (PISP).
Consolidation du secteur et pression réglementaire
La pression réglementaire post-crise financière de 2008 (Bâle III, MIFID II, etc.) a considérablement renforcé les exigences en matière de fonds propres et de liquidité. Ces nouvelles contraintes, combinées à un environnement prolongé de taux bas jusqu’à récemment, ont pesé sur la rentabilité des établissements et favorisé un mouvement de consolidation. Le nombre d’établissements de crédit en France est ainsi passé de plus de 400 en 2008 à environ 335 aujourd’hui.
Par ailleurs, les enjeux liés à la finance durable et à l’impact environnemental prennent une importance croissante, avec l’émergence de nouvelles réglementations comme la Taxonomie européenne qui impose progressivement une transparence accrue sur les investissements durables.
Environnement réglementaire
Les établissements d’intermédiation monétaire opèrent dans un cadre réglementaire particulièrement dense et complexe, qui s’est considérablement renforcé depuis la crise financière de 2008.
Autorités de supervision et principales réglementations
En France, les établissements relevant du code NAF 64.19Z sont soumis à une supervision multi-niveaux :
- Au niveau européen : La Banque Centrale Européenne (BCE) supervise directement les établissements d’importance systémique via le Mécanisme de Supervision Unique (MSU)
- Au niveau national : L’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR), adossée à la Banque de France, assure le contrôle des autres établissements
- Pour les activités de marché : L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) réglemente et supervise les activités liées aux marchés financiers
Les principales réglementations encadrant ces activités comprennent :
- Le Code monétaire et financier, qui constitue le socle législatif national
- Les accords de Bâle III (et bientôt Bâle IV), transposés dans le droit européen via le paquet CRD IV/CRR, qui définissent les exigences en matière de fonds propres et de liquidité
- La directive sur le redressement et la résolution des banques (BRRD), qui établit un cadre pour le traitement des défaillances bancaires
- La directive sur les services de paiement (DSP2), qui modernise le cadre réglementaire des paiements
Spécificités réglementaires françaises
Le cadre français présente certaines particularités, comme la séparation des activités bancaires (loi de 2013), qui impose une filialisation de certaines activités spéculatives, ou encore les contraintes spécifiques liées aux taux d’usure et aux frais bancaires. Le droit au compte bancaire, garanti par la loi, constitue également une spécificité française qui impose aux établissements certaines obligations de service public.
Ces dernières années, les exigences en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme (LCB-FT) se sont considérablement renforcées, avec une transposition continue des directives européennes (5e directive anti-blanchiment notamment).
Codes NAF connexes et différences
Le secteur financier présente une segmentation réglementaire et statistique assez fine, avec plusieurs codes NAF étroitement liés au 64.19Z mais correspondant à des activités distinctes.
Code NAF | Intitulé | Différence avec 64.19Z |
---|---|---|
Code NAF 64.11Z | Activités de banque centrale | Concerne exclusivement la Banque de France, avec ses missions de politique monétaire et de service public |
Code NAF 64.30Z | Fonds de placement et entités financières similaires | Concerne les organismes de placement collectif sans activité de collecte de dépôts ou d’octroi de crédits |
Code NAF 64.91Z | Crédit-bail | Activité de financement spécialisée sans collecte de dépôts, basée sur la location d’actifs |
Code NAF 64.92Z | Autre distribution de crédit | Activité d’octroi de crédits sans collecte de dépôts (sociétés de crédit à la consommation notamment) |
Code NAF 66.12Z | Courtage de valeurs mobilières et de marchandises | Activité d’intermédiation sur les marchés financiers sans collecte de dépôts ou octroi de crédits |
La distinction principale entre le code 64.19Z et les codes connexes réside dans la combinaison des activités de collecte de dépôts et d’octroi de crédits, qui constitue le cœur de métier de l’intermédiation monétaire traditionnelle.
Il est important de noter que certains groupes financiers peuvent exercer plusieurs de ces activités à travers différentes filiales spécialisées. Par exemple, un groupe bancaire peut avoir une filiale principale classée en 64.19Z pour ses activités de banque commerciale, une filiale de crédit-bail classée en 64.91Z, et une société de gestion d’actifs classée en 66.30Z.
Stratégies de prospection B2B
Segmentation et ciblage du secteur bancaire
Pour les entreprises souhaitant prospecter les établissements classés sous le code NAF 64.19Z, une approche segmentée s’impose compte tenu de l’hétérogénéité du secteur :
- Par taille et importance systémique : Grands groupes bancaires internationaux (BNP Paribas, Société Générale, etc.), banques de taille moyenne, établissements spécialisés
- Par statut juridique : Banques commerciales (SA), réseaux mutualistes et coopératifs (Crédit Agricole, BPCE, Crédit Mutuel), établissements publics spécialisés
- Par activité dominante : Banque de détail, banque privée, banque d’entreprise, banque de financement et d’investissement
- Par maturité digitale : Acteurs traditionnels en transformation, banques en ligne, néobanques
L’analyse des données sectorielles révèle que les besoins et les processus d’achat varient considérablement selon ces segments. Par exemple, les grands groupes bancaires disposent généralement de directions des achats centralisées avec des procédures formalisées, tandis que les établissements de taille plus modeste peuvent avoir des processus décisionnels plus courts mais des budgets plus limités.
Enjeux sectoriels et opportunités commerciales
La compréhension des enjeux spécifiques du secteur est essentielle pour adapter son approche commerciale. Parmi les priorités actuelles des établissements d’intermédiation monétaire, on peut citer :
- La transformation digitale : modernisation des systèmes d’information, développement des canaux digitaux, intelligence artificielle
- La cybersécurité et la protection des données : avec des investissements croissants face à la multiplication des menaces
- La conformité réglementaire : outils de reporting, solutions de KYC (Know Your Customer), surveillance des transactions
- L’optimisation des coûts : rationalisation des réseaux d’agences, automatisation des processus, mutualisation de fonctions
- La finance durable : développement de produits et services alignés avec les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance)
Ces enjeux constituent autant de portes d’entrée pour les prestataires de services et de solutions technologiques. Une approche consultative, démontrant une réelle compréhension des problématiques spécifiques du secteur, sera généralement plus efficace qu’une approche transactionnelle.
Pour optimiser vos efforts de prospection, Datapult.ai vous permet d’identifier précisément les établissements classés sous le code 64.19Z, avec des données actualisées sur leur taille, leur localisation et leurs dirigeants clés.
Ciblage B2B par région et taille d’entreprise
Le secteur de l’intermédiation monétaire présente des caractéristiques de distribution géographique et de concentration assez spécifiques, qu’il convient d’analyser finement pour optimiser ses stratégies de prospection commerciale.
Répartition géographique des établissements du code 64.19Z
Une analyse des données sectorielles révèle une forte concentration des sièges sociaux en Île-de-France, particulièrement à Paris et La Défense, où sont implantés la majorité des organes centraux des groupes bancaires. Toutefois, cette concentration administrative masque une réalité opérationnelle plus dispersée :
- Les réseaux coopératifs (Crédit Agricole, BPCE, Crédit Mutuel) sont organisés autour de caisses régionales ou banques régionales relativement autonomes, avec des centres de décision répartis sur l’ensemble du territoire
- Les directions régionales des grandes banques commerciales disposent généralement d’une autonomie significative sur certains segments de clientèle (notamment les PME)
- Certaines régions comme l’Alsace (avec le Crédit Mutuel), la Bretagne (avec le Crédit Mutuel Arkéa) ou le Centre-Val de Loire (avec le Crédit Agricole Centre Loire) abritent des centres décisionnels importants au-delà de la région parisienne
Cette organisation territoriale influence directement les stratégies de prospection, avec souvent la nécessité d’une approche à deux niveaux : central pour les décisions cadres et régional pour la mise en œuvre opérationnelle.
Analyse par taille d’établissement
Le secteur présente également une forte polarisation en termes de taille :
- Les six grands groupes bancaires (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, BPCE, Crédit Mutuel, La Banque Postale) représentent plus de 85% des actifs totaux et emploient environ 90% des effectifs du secteur
- Une vingtaine d’établissements de taille intermédiaire (banques généralement spécialisées sur des segments spécifiques) constituent un deuxième cercle
- Une multitude de petits établissements spécialisés complète le paysage
Cette structure pyramidale implique des approches commerciales différenciées :
- Pour les grands groupes : approche structurée avec identification des centres de décision (direction des achats centrale, directions métiers, filiales) et des processus souvent formalisés (appels d’offres, référencement fournisseurs)
- Pour les établissements de taille intermédiaire : approche plus directe, avec des circuits décisionnels plus courts mais des budgets plus contraints
- Pour les petits établissements : approche très ciblée, adaptée à des besoins spécifiques souvent liés à leur spécialisation
Les cycles de vente varient également considérablement, de plusieurs mois pour les grands groupes à quelques semaines pour les établissements de plus petite taille, notamment sur des solutions pointues répondant à des besoins réglementaires urgents.
Cette compréhension fine de l’écosystème du code NAF 64.19Z vous permettra d’adapter votre stratégie de prospection aux spécificités structurelles et géographiques du secteur, maximisant ainsi vos chances de succès commercial.