En France, le secteur des remontées mécaniques représente un pilier essentiel de l’économie touristique montagnarde avec plus de 250 stations de ski réparties sur six massifs. Le code NAF 49.39C “Téléphériques et remontées mécaniques” encadre l’ensemble des activités liées à l’exploitation de ces infrastructures qui transportent chaque année plus de 53 millions de journées-skieurs lors de la saison hivernale. Ce secteur, qui génère plus de 120 000 emplois directs et indirects dans les territoires de montagne, constitue un maillon stratégique dans l’écosystème des sports d’hiver tout en s’adaptant progressivement aux enjeux d’un tourisme quatre saisons face aux défis du changement climatique.
Panorama économique du secteur
Le secteur des remontées mécaniques représente un chiffre d’affaires annuel d’environ 1,4 milliard d’euros et constitue le moteur économique des territoires montagnards français. Pour chaque euro dépensé en forfaits de remontées mécaniques, on estime que 7 euros sont générés dans l’économie locale (hébergement, restauration, commerces, etc.).
Les entreprises classées sous le code 49.39C sont majoritairement des sociétés d’économie mixte (SEM) ou des régies municipales, témoignant de l’importance des collectivités territoriales dans la gouvernance de ces infrastructures essentielles à l’aménagement du territoire montagnard.
Impact économique sur les territoires de montagne
L’exploitation des remontées mécaniques dépasse largement le simple cadre du transport. Elle constitue le socle sur lequel repose l’économie touristique des stations de montagne :
- Génération de plus de 120 000 emplois directs et indirects
- Maintien des populations en zones montagneuses
- Valorisation du patrimoine naturel et culturel montagnard
- Développement d’infrastructures bénéficiant aux résidents à l’année
Ce secteur connaît des mutations importantes liées aux défis climatiques, à la diversification des activités touristiques et aux nouveaux modes de consommation des voyageurs. Les entreprises relevant du code 49.39C doivent ainsi constamment innover pour pérenniser leur modèle économique.
Définition et classification
Le code NAF 49.39C appartient à la division 49 (Transports terrestres et transport par conduites) et à la sous-classe 49.39 (Autres transports terrestres de voyageurs n.c.a). Cette classification spécifique reconnaît le caractère particulier des téléphériques et remontées mécaniques comme moyens de transport non conventionnels, généralement liés à l’exploitation touristique des zones montagneuses.
Dans la hiérarchie de la Nomenclature d’Activités Française, ce code s’insère de la manière suivante :
- Section H : Transports et entreposage
- Division 49 : Transports terrestres et transport par conduites
- Groupe 49.3 : Autres transports terrestres de voyageurs
- Classe 49.39 : Autres transports terrestres de voyageurs n.c.a.
- Sous-classe 49.39C : Téléphériques et remontées mécaniques
Cette classification a évolué au fil du temps pour s’adapter aux spécificités de ce secteur qui combine des aspects de transport public, d’équipement touristique et d’aménagement du territoire montagnard. Contrairement à d’autres codes de transport, le 49.39C intègre la dimension d’exploitation commerciale des installations au-delà de leur simple fonction de mobilité.
Activités principales et secondaires
Typologie des installations couvertes
Le code NAF 49.39C englobe l’exploitation commerciale de plusieurs types d’installations de transport par câble :
- Téléphériques : cabines suspendues à un ou plusieurs câbles reliant deux points distants
- Télécabines : cabines fermées de plus petite capacité, souvent débrayables
- Télésièges : sièges suspendus à un câble, à pinces fixes ou débrayables
- Téléskis : systèmes tractant les usagers à la surface de la neige
- Funiculaires : véhicules sur rails tractés par câble sur de fortes pentes
- Tapis roulants : convoyeurs mécaniques pour débutants ou liaisons courtes
Services associés à l’exploitation
Au-delà de l’opération technique des installations, les entreprises classées en 49.39C assurent également :
- La vente de titres de transport (forfaits journaliers, séjours, saison)
- La maintenance quotidienne et les grandes révisions techniques
- La sécurisation des pistes et domaines skiables
- L’aménagement des zones de départ et d’arrivée
- La formation du personnel d’exploitation
- L’information aux usagers et la gestion des flux
Il est important de noter que ce code n’inclut pas la fabrication des équipements (qui relève du secteur industriel) ni les activités d’enseignement sportif comme les écoles de ski (qui disposent de leurs propres codes NAF spécifiques).
Tendances et évolutions du marché
Le secteur des remontées mécaniques connaît des transformations majeures sous l’effet de plusieurs facteurs convergents :
Adaptation au changement climatique
Face à la raréfaction progressive de l’enneigement naturel, les opérateurs de remontées mécaniques développent de nouvelles stratégies :
- Investissements massifs dans la production de neige de culture
- Développement d’activités quatre saisons (VTT, randonnées, parcours ludiques)
- Repositionnement des stations de moyenne montagne vers des offres alternatives
- Valorisation des atouts naturels en dehors de la période hivernale
Les entreprises du code 49.39C consacrent désormais en moyenne 20% de leurs investissements à des équipements non directement liés à la saison hivernale, contre moins de 5% il y a une décennie.
Modernisation technologique
Le secteur connaît une véritable révolution numérique et technologique :
- Forfaits mains-libres et billetterie dématérialisée
- Systèmes de gestion des flux en temps réel
- Installations à haut rendement énergétique
- Applications mobiles dédiées à l’expérience client
- Outils prédictifs pour la maintenance des installations
Ces innovations permettent d’optimiser l’exploitation tout en améliorant l’expérience utilisateur, facteur clé de différenciation dans un marché concurrentiel où la clientèle devient plus exigeante et volatile.
Le saviez-vous ?
La France possède le plus grand domaine skiable interconnecté au monde avec les 3 Vallées (Courchevel, Méribel, Val Thorens), qui totalise plus de 600 km de pistes reliées par 180 remontées mécaniques. L’exploitation de ce réseau mobilise plus de 2 300 employés en haute saison.
Environnement réglementaire
Le secteur des téléphériques et remontées mécaniques est fortement encadré par un corpus réglementaire spécifique qui reflète les enjeux de sécurité liés à ces installations de transport.
Cadre législatif spécifique
Les entreprises relevant du code 49.39C sont soumises à plusieurs textes réglementaires majeurs :
- Le Code des transports (articles L342-1 à L342-26) qui définit le cadre juridique d’exploitation des remontées mécaniques
- L’arrêté du 7 août 2009 relatif à la conception, à la réalisation, à la modification, à l’exploitation et à la maintenance des téléphériques
- Le règlement européen 2016/424 relatif aux installations à câbles, qui harmonise les exigences de sécurité au niveau européen
- La loi Montagne de 1985 (révisée en 2016) qui encadre l’aménagement touristique des territoires montagnards
Les exploitants doivent respecter un calendrier strict de contrôles techniques et d’inspections périodiques réalisés sous la supervision du Service Technique des Remontées Mécaniques et des Transports Guidés (STRMTG), autorité de tutelle du secteur.
Obligations spécifiques aux exploitants
Les entreprises classées sous le code 49.39C doivent satisfaire à plusieurs obligations particulières :
- Obtention d’une autorisation préfectorale d’exploitation après validation technique
- Réalisation d’exercices annuels d’évacuation des passagers
- Formation et certification du personnel d’exploitation
- Tenue d’un registre d’exploitation consignant tous les événements
- Mise en œuvre d’un système de management de la sécurité (SMS)
- Contrôles quotidiens et vérifications techniques périodiques
Ces contraintes réglementaires représentent un investissement significatif pour les exploitants, pouvant atteindre jusqu’à 15% de leur budget d’exploitation annuel, mais garantissent un niveau de sécurité élevé pour les usagers.
Codes NAF connexes et différences
Le secteur des téléphériques et remontées mécaniques (code 49.39C) s’inscrit dans un écosystème plus large d’activités liées à la montagne et au tourisme. Plusieurs codes NAF sont étroitement liés à cette classification tout en présentant des différences significatives :
Code NAF | Intitulé | Relation avec 49.39C | Différences principales |
---|---|---|---|
Code NAF 49.39A | Transports routiers réguliers de voyageurs | Service de transport complémentaire (navettes stations) | Transport sur route et non par câble, régularité des services |
Code NAF 42.99Z | Construction d’autres ouvrages de génie civil | Construction des infrastructures de remontées | Concerne la phase de construction et non l’exploitation |
Code NAF 93.11Z | Gestion d’installations sportives | Gestion des pistes et domaines skiables | Focalisation sur l’aspect sportif plutôt que transport |
Code NAF 79.90Z | Autres services de réservation | Commercialisation des forfaits et séjours | Concerne uniquement l’aspect commercial |
Code NAF 85.51Z | Enseignement de disciplines sportives | Écoles de ski utilisant les remontées | Activité pédagogique et non exploitation technique |
Cette distinction entre les différents codes est essentielle pour les entreprises opérant dans l’écosystème de l’économie montagnarde, car elle détermine non seulement leur cadre réglementaire mais également leurs obligations fiscales et sociales. Les exploitants de remontées mécaniques travaillent souvent en étroite collaboration avec des entreprises relevant de ces codes connexes pour offrir une expérience touristique intégrée.
Répartition géographique des entreprises
Les entreprises classées sous le code NAF 49.39C présentent une distribution territoriale spécifique, directement liée à la géographie montagneuse de la France. On observe une concentration notable dans les six principaux massifs montagneux français.
Concentration par massifs
La répartition des exploitants de remontées mécaniques suit logiquement la topographie du territoire français :
- Alpes du Nord : 46% des installations françaises, avec une forte concentration en Savoie et Haute-Savoie
- Alpes du Sud : 15% des installations, principalement dans les Hautes-Alpes et les Alpes-Maritimes
- Pyrénées : 12% des remontées mécaniques, réparties entre six départements
- Massif Central : 10% des installations, avec une présence significative dans le Puy-de-Dôme
- Jura : 8% du parc national, concentré dans les départements du Doubs et du Jura
- Vosges : 7% des remontées mécaniques, principalement dans le Haut-Rhin et les Vosges
- Corse et autres : 2% des installations
Cette répartition territoriale s’accompagne d’une typologie d’entreprises variant selon les massifs. Les grands domaines reliés des Alpes du Nord sont généralement exploités par des groupes d’envergure nationale ou internationale comme la Compagnie des Alpes, tandis que les stations de moyenne montagne sont souvent gérées par des régies municipales ou des sociétés d’économie mixte de taille plus modeste.
Zoom sur la Tarentaise : épicentre de l’économie des remontées mécaniques
La vallée de la Tarentaise en Savoie représente à elle seule près de 22% du chiffre d’affaires national du secteur des remontées mécaniques. Cette concentration exceptionnelle s’explique par la présence des plus grands domaines skiables mondiaux :
- Les 3 Vallées (Courchevel, Méribel, Val Thorens)
- Paradiski (La Plagne, Les Arcs)
- Espace Killy (Tignes, Val d’Isère)
Cette région concentre également les sièges sociaux de nombreuses entreprises leader du secteur et constitue un laboratoire d’innovation pour les nouvelles technologies d’exploitation et les stratégies d’adaptation au changement climatique.
Stratégies de prospection B2B
Le secteur des téléphériques et remontées mécaniques présente des caractéristiques particulières qui nécessitent des approches de prospection B2B adaptées. Pour les entreprises souhaitant cibler ce marché, plusieurs stratégies peuvent s’avérer pertinentes.
Segmentation spécifique au secteur
Une approche efficace de prospection auprès des entreprises du code NAF 49.39C repose sur une segmentation précise :
- Par taille d’exploitation : très grandes stations (CA > 50M€), stations moyennes (CA entre 10 et 50M€), petites stations (CA < 10M€)
- Par structure juridique : sociétés d’économie mixte, régies municipales, sociétés privées, filiales de groupes
- Par massif géographique : Alpes du Nord, Alpes du Sud, Pyrénées, Massif Central, Jura, Vosges
- Par positionnement : stations premium internationales, stations familiales, stations de proximité
Cette segmentation permet d’adapter le discours commercial aux enjeux spécifiques de chaque catégorie d’acteurs, dont les besoins et les contraintes diffèrent significativement.
Cycles de décision et périodes de prospection
Le secteur des remontées mécaniques fonctionne selon un rythme saisonnier très marqué qui impacte directement les stratégies de prospection :
- Avril-juin : période optimale pour la prospection, après le bilan de saison hivernale
- Juillet-septembre : phase de préparation et de mise en œuvre des investissements
- Décembre-mars : exploitation hivernale, peu propice à la prospection (sauf urgences)
Les décisions d’investissement significatives sont généralement prises au printemps, après l’analyse des résultats de la saison écoulée et avant le lancement des travaux d’été. Les entreprises du secteur disposent souvent de comités d’investissement spécifiques qui conjuguent les aspects techniques et commerciaux.
Pour optimiser votre prospection auprès des entreprises exploitant des remontées mécaniques, l’utilisation d’une base de données professionnelle comme Datapult.ai permet d’identifier précisément les acteurs du secteur, leur taille, leur localisation et leurs spécificités. Cette approche data-driven facilite le ciblage et la personnalisation des propositions commerciales.
Exploiter les données pour votre prospection
Pour les entreprises souhaitant adresser le marché spécifique des téléphériques et remontées mécaniques, l’exploitation intelligente des données constitue un levier stratégique déterminant.
Le secteur des remontées mécaniques présente des particularités qui nécessitent une approche commerciale adaptée. La concentration géographique des acteurs, leur saisonnalité marquée et la diversité des structures juridiques (SEM, régies, entreprises privées) exigent une connaissance approfondie de cet écosystème.
Pour construire une stratégie efficace, plusieurs approches sont recommandées :
- Cartographie précise des 250+ exploitants par taille et typologie
- Identification des cycles d’investissement et de renouvellement des équipements
- Compréhension des chaînes de décision spécifiques au secteur
- Analyse des tendances d’investissement (verdissement, diversification, digitalisation)
Les données issues des organisations professionnelles comme Domaines Skiables de France (DSF) ou les rapports du STRMTG peuvent compléter utilement votre analyse pour affiner votre ciblage et adapter votre proposition de valeur aux enjeux actuels de ce marché en pleine transformation.