Le secteur des transports routiers réguliers de voyageurs constitue un pilier fondamental de la mobilité quotidienne en France. Chaque jour, ce sont plus de 5 millions de Français qui empruntent les transports collectifs routiers pour leurs déplacements professionnels ou personnels. Le code NAF 49.39A identifie spécifiquement les entreprises dédiées à l’exploitation de lignes régulières d’autocars sur des itinéraires fixes et selon des horaires déterminés. Ce secteur, en pleine mutation face aux enjeux de transition écologique et de libéralisation du marché, représente un maillon essentiel dans la chaîne de transport multimodale française. Entre transports urbains, interurbains et scolaires, cette classification regroupe des acteurs aux profils variés, des opérateurs historiques aux nouveaux entrants apparus suite à l’ouverture du marché.
Panorama économique du secteur
Le secteur des transports routiers réguliers de voyageurs, identifié par le code NAF 49.39A, s’inscrit dans la division 49 (Transports terrestres et transport par conduites) de la Nomenclature d’Activités Française. Plus précisément, cette activité appartient à la classe 49.39 (Autres transports terrestres de voyageurs n.c.a), elle-même issue de la sous-classe 49.3 dédiée aux transports terrestres de voyageurs.
Un secteur structurant pour la mobilité collective
Ce segment représente un chiffre d’affaires annuel d’environ 7 milliards d’euros en France. Son importance économique se mesure également par les 100 000 emplois directs qu’il génère, sans compter les emplois indirects dans la maintenance, la fabrication de véhicules ou encore les infrastructures routières. Le secteur se caractérise par une grande diversité d’opérateurs, depuis les grands groupes comme Keolis, Transdev ou RATP Dev jusqu’aux PME locales exploitant quelques lignes départementales ou régionales.
L’ouverture à la concurrence et la libéralisation du transport par autocar mise en place par la loi Macron en 2015 ont profondément transformé le paysage économique du secteur. Cette réforme a permis l’émergence de nouveaux acteurs comme FlixBus ou BlaBlaCar Bus, dynamisant ainsi l’offre de transport interurbain longue distance, auparavant concentrée principalement sur les lignes conventionnées.
Définition et classification
Le code NAF 49.39A englobe spécifiquement les activités de transport routier régulier de voyageurs, à distinguer des autres formes de transport collectif non régulier ou occasionnel.
Périmètre précis du code 49.39A
Cette classification recouvre principalement :
- Les services de transports urbains et suburbains de voyageurs sur des lignes régulières (hors transports urbains et suburbains de grandes métropoles qui relèvent du 49.31Z)
- Les services de navettes régulières d’aéroports
- L’exploitation d’autobus scolaires et de transport de personnel
- Les services réguliers de transport interurbain (lignes départementales et régionales)
- Les services de desserte de stations ou de lieux touristiques selon des horaires établis
Il est important de noter que cette classification exclut les transports urbains et suburbains par métro, tramway ou train (code 49.31Z), les transports routiers non réguliers de voyageurs comme les excursions touristiques (code 49.39B), ainsi que les téléphériques et remontées mécaniques (code 49.39C).
Activités principales et secondaires
Services interurbains et régionaux
Le cœur d’activité des entreprises classées sous le code 49.39A concerne l’exploitation de lignes régulières de cars interurbains reliant différentes communes au sein d’un département ou d’une région. Ces services sont généralement organisés dans le cadre de délégations de service public (DSP) attribuées par les autorités organisatrices de mobilité, comme les Régions ou les Départements. Les entreprises assurent des dessertes récurrentes selon des itinéraires, des points d’arrêt et des horaires préétablis.
Depuis la loi NOTRe de 2015, ce sont majoritairement les Régions qui détiennent la compétence d’organisation de ces services, ayant conduit à une restructuration des réseaux sous des marques régionales unifiées comme BreizhGo en Bretagne, Zou! en Provence-Alpes-Côte d’Azur ou encore liO en Occitanie.
Transport scolaire
Le transport scolaire constitue une part significative de l’activité des entreprises du secteur, représentant environ 40% du chiffre d’affaires global. Cette mission de service public essentielle permet chaque jour à plus de 2 millions d’élèves de rejoindre leurs établissements scolaires. Les circuits spéciaux scolaires fonctionnent principalement en période scolaire, avec des horaires calqués sur ceux des établissements desservis.
Les contrats pour ces services sont généralement attribués après appel d’offres par les autorités organisatrices (Régions principalement). Ils impliquent des exigences spécifiques en termes de sécurité, de formation des conducteurs et d’aménagement des véhicules.
Navettes aéroportuaires et dessertes spécifiques
Les entreprises du secteur exploitent également des services de navettes régulières reliant les villes aux aéroports et gares. Ces services, stratégiques pour l’intermodalité, sont souvent caractérisés par des fréquences élevées, des amplitudes horaires importantes et des véhicules spécialement aménagés pour les voyageurs avec bagages.
On peut citer parmi les exemples emblématiques les navettes OUIBUS/BlaBlaCar Bus Airport reliant Paris aux aéroports de Roissy et d’Orly, ou encore les services Rhônexpress entre Lyon et son aéroport Saint-Exupéry (bien que ce dernier utilise un tramway et relève donc du code 49.31Z).
Tendances et évolutions du marché
Le secteur des transports routiers réguliers de voyageurs traverse une période de transformations majeures, sous l’effet conjugué de plusieurs facteurs structurants.
Transition énergétique et verdissement des flottes
Face aux enjeux climatiques et aux nouvelles réglementations, les opérateurs s’engagent massivement dans le renouvellement de leurs flottes. La loi d’orientation des mobilités (LOM) impose désormais l’acquisition de véhicules à faibles émissions lors du renouvellement des flottes de transport public. Ainsi, le secteur investit massivement dans :
- Les autocars fonctionnant au bioGNV (gaz naturel d’origine renouvelable)
- Les véhicules électriques pour les lignes urbaines et périurbaines
- Les technologies hybrides pour les trajets mixtes
- L’expérimentation des cars à hydrogène pour les lignes longue distance
Cette transition représente un défi financier considérable, avec des surcoûts d’investissement de 30% à 200% par rapport aux véhicules diesel conventionnels, nécessitant des soutiens publics importants.
Digitalisation et expérience voyageur
La révolution numérique transforme profondément les services de transport régulier, avec le déploiement généralisé de :
- Applications de mobilité permettant l’information en temps réel
- Systèmes de billettique dématérialisée
- Solutions de paiement sans contact à bord
- Wifi dans les cars interurbains
- Outils prédictifs pour optimiser les correspondances
Ces innovations constituent désormais des critères différenciants dans les appels d’offres lancés par les autorités organisatrices, poussant les acteurs du secteur à développer leurs compétences dans ces domaines technologiques.
Le saviez-vous ?
Le transport collectif routier régulier émet en moyenne 2,6 fois moins de CO2 par passager-kilomètre que la voiture individuelle. Avec un taux de remplissage optimal, un autocar peut remplacer entre 30 et 40 voitures sur les routes, contribuant significativement à la décongestion routière et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Environnement réglementaire
Le secteur des transports routiers réguliers de voyageurs est encadré par un corpus réglementaire particulièrement dense, relevant à la fois du droit des transports, du droit social spécifique et des règles de sécurité.
Cadre juridique fondamental
L’activité est principalement régie par :
- Le Code des transports, notamment sa troisième partie relative au transport routier
- La loi d’orientation des mobilités (LOM) du 24 décembre 2019
- Le règlement européen n°561/2006 relatif aux temps de conduite et de repos
- L’arrêté du 2 juillet 1982 relatif aux transports en commun de personnes
- La Convention collective nationale des transports routiers et activités auxiliaires du transport
Les entreprises doivent obtenir une licence communautaire pour le transport de voyageurs, valable 10 ans et délivrée par les DREAL (Directions Régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement). Cette licence est conditionnée à des exigences d’établissement, d’honorabilité professionnelle, de capacité financière et de capacité professionnelle.
Spécificités en matière sociale
Le secteur se caractérise par des dispositions sociales particulières :
- Un régime de travail adapté aux contraintes d’amplitude horaire (services souvent fractionnés)
- Des règles strictes concernant les temps de conduite (maximum 9h par jour, extensible à 10h deux fois par semaine) et les temps de repos obligatoires
- L’obligation d’équiper les véhicules de chronotachygraphes numériques pour contrôler le respect de ces dispositions
- Un dispositif de formation continue obligatoire des conducteurs (FCO) à renouveler tous les 5 ans
La question du transfert des personnels lors des changements de délégataires constitue également un enjeu majeur, encadré par l’article L.1224-1 du Code du travail et la convention collective sectorielle.
Codes NAF connexes et différences
Le code 49.39A s’intègre dans un écosystème de classifications liées au transport de voyageurs, avec des délimitations parfois subtiles entre activités proches.
Code NAF | Intitulé | Différences clés avec le 49.39A |
---|---|---|
49.31Z | Transports urbains et suburbains de voyageurs | Concerne les transports en commun au sein d’une agglomération (bus urbains, métros, tramways). La fréquence est généralement plus élevée et les distances plus courtes que pour le 49.39A. |
49.32Z | Transports de voyageurs par taxis | Transport individualisé à la demande, sans itinéraire ni horaire fixe, contrairement aux lignes régulières du 49.39A. |
49.39B | Transport routier occasionnel de voyageurs | Services non réguliers comme les excursions touristiques, la location d’autocars avec chauffeur pour des événements ponctuels ou les services shuttle à la demande. |
49.39C | Téléphériques et remontées mécaniques | Transport par câble en zones montagneuses principalement, utilisant des technologies très différentes des véhicules routiers. |
49.10Z | Transport ferroviaire interurbain de voyageurs | Utilise l’infrastructure ferroviaire (trains, TGV) plutôt que le réseau routier, avec des contraintes d’exploitation très différentes. |
Cette distinction est particulièrement importante pour les entreprises diversifiées qui peuvent relever de plusieurs codes NAF selon la répartition de leurs activités. Par exemple, un groupe comme Transdev ou Keolis peut avoir plusieurs filiales classées dans différents codes selon qu’elles exploitent des réseaux urbains (49.31Z), des lignes interurbaines régulières (49.39A) ou proposent des services occasionnels (49.39B).
Répartition géographique des entreprises
L’implantation des entreprises de transport routier régulier de voyageurs sur le territoire français présente des caractéristiques notables liées à la nature même de cette activité.
Maillage territorial équilibré
Contrairement à d’autres secteurs économiques très concentrés dans certaines régions, les entreprises du code NAF 49.39A se répartissent de façon relativement équilibrée sur l’ensemble du territoire national. Cette distribution s’explique par la nécessité d’assurer une couverture de service public dans tous les territoires, y compris ruraux.
On observe néanmoins une concentration plus importante des sièges sociaux des grands opérateurs en Île-de-France, où sont implantés les groupes comme RATP Dev, Transdev ou Keolis. Les filiales opérationnelles, en revanche, sont disséminées sur l’ensemble du territoire, au plus près des réseaux qu’elles exploitent.
Spécificités régionales
Certaines régions présentent des particularités intéressantes :
- Auvergne-Rhône-Alpes : Forte concentration d’entreprises de taille moyenne, notamment autour de Lyon et Grenoble
- Bretagne : Tradition historique de PME familiales, avec un maillage dense de petits opérateurs locaux
- Grand Est : Présence marquée d’entreprises spécialisées dans le transport transfrontalier (vers Allemagne, Luxembourg, Suisse)
- Provence-Alpes-Côte d’Azur : Importance des lignes touristiques saisonnières en complément des services réguliers
La taille des entreprises varie également selon les territoires : les zones rurales comptent davantage de TPE/PME exploitant quelques lignes avec des flottes réduites, tandis que les zones urbaines et périurbaines voient plutôt l’implantation de filiales des grands groupes disposant de flottes importantes.
Stratégies de prospection B2B
La prospection commerciale dans le secteur des transports routiers réguliers de voyageurs présente des spécificités liées au fonctionnement particulier de ce marché, largement déterminé par la commande publique.
Ciblage des décideurs publics et parapublics
Pour les fournisseurs de services, équipements ou solutions destinés aux opérateurs de transport, la stratégie de prospection doit prioritairement cibler :
- Les autorités organisatrices de mobilité (AOM) : Régions, Communautés d’agglomération, Syndicats mixtes de transport
- Les services achats et techniques des grands groupes : Transdev, Keolis, RATP Dev, Lacroix, FlixBus
- Les directions opérationnelles des PME indépendantes : Souvent des entreprises familiales où le dirigeant reste le principal décisionnaire
- Les centrales d’achat spécialisées : Comme l’UGAP ou les groupements d’entreprises du secteur
L’approche doit tenir compte des cycles de renouvellement des contrats de délégation de service public (généralement 5 à 8 ans) qui déterminent les périodes d’investissement importantes pour les opérateurs.
Segmentation adaptée au secteur
Une segmentation efficace pour ce marché peut s’articuler autour de plusieurs critères :
- Par taille de flotte : TPE (1-10 véhicules), PME (11-50 véhicules), ETI (51-200 véhicules), grands groupes (200+ véhicules)
- Par type d’activité dominante : Transport scolaire, lignes régulières interurbaines, navettes aéroportuaires
- Par statut : Opérateurs privés indépendants, filiales de groupes, régies publiques
- Par maturité technologique : Entreprises traditionnelles vs entreprises engagées dans la transition énergétique et numérique
Cette approche segmentée permet d’adapter les propositions de valeur aux besoins spécifiques de chaque profil d’entreprise. Par exemple, les solutions de maintenance prédictive concerneront davantage les opérateurs disposant de grandes flottes, tandis que les services de mutualisation de personnel intéresseront plutôt les petites structures confrontées à des difficultés de recrutement.
Exploitation des données pour une prospection ciblée
L’utilisation de données qualifiées est particulièrement pertinente dans ce secteur où l’identification des décideurs peut s’avérer complexe. Des plateformes comme Datapult.ai permettent d’accéder à des informations stratégiques pour affiner le ciblage commercial :
- Dates d’expiration des contrats de DSP pour anticiper les renouvellements
- Composition et âge moyen des flottes pour identifier les besoins de renouvellement
- Historique des investissements technologiques pour évaluer la maturité numérique
- Cartographie des zones d’opération pour détecter les opportunités géographiques
Ces données permettent d’élaborer un calendrier de prospection aligné sur les cycles décisionnels du secteur, maximisant ainsi l’efficacité des démarches commerciales.
Exploiter les données sectorielles pour votre prospection
Dans un secteur aussi spécifique que le transport routier régulier de voyageurs, l’exploitation intelligente des données sectorielles peut transformer radicalement l’efficacité de votre démarche commerciale.
Approche ciblée par typologie d’acteurs
Pour maximiser le retour sur investissement de vos actions de prospection, une approche différenciée selon les profils d’entreprises est essentielle :
- Pour les grands groupes (Transdev, Keolis, RATP Dev), privilégiez le contact avec les directions techniques centralisées et les responsables innovation
- Pour les PME indépendantes, une approche directe auprès des dirigeants-propriétaires reste la plus efficace
- Pour les entreprises en forte croissance, identifiez les récents attributaires de DSP qui entrent dans une phase d’investissement
L’analyse fine du portefeuille de contrats et des dates d’échéance permet de contacter les prospects au moment précis où leurs besoins d’équipement ou de service sont les plus importants, généralement dans les 6 à 12 mois suivant l’obtention d’un nouveau contrat d’exploitation.
Les données de géolocalisation des dépôts et des lignes exploitées permettent également d’optimiser l’organisation des tournées commerciales, en regroupant les visites par zones d’opération plutôt que par sièges sociaux souvent éloignés des sites d’exploitation.
En définitive, dans ce secteur caractérisé par des cycles de décision longs et fortement corrélés aux contrats publics, une stratégie de prospection basée sur des données qualifiées et constamment actualisées constitue un avantage concurrentiel déterminant pour toute entreprise souhaitant se positionner comme fournisseur ou partenaire des transporteurs routiers réguliers de voyageurs.