Le secteur de la construction de routes et autoroutes représente un pilier fondamental des infrastructures de transport en France. Avec plus de 1 500 km d’autoroutes et 400 000 km de routes nationales et départementales, ce secteur est essentiel à la mobilité des personnes et des marchandises. Le code NAF 42.11Z englobe les entreprises spécialisées dans la conception, la construction et la rénovation des voies routières de toutes catégories. Ce secteur, qui emploie plus de 85 000 personnes en France, joue un rôle stratégique dans l’aménagement du territoire et contribue significativement au PIB national avec un chiffre d’affaires annuel dépassant les 16 milliards d’euros.
Panorama économique du secteur routier
Le secteur de la construction routière en France se caractérise par une structure économique particulière, dominée par quelques grands groupes mais soutenue par un tissu dense de PME spécialisées.
Un secteur structuré entre majors et entreprises régionales
La classification 42.11Z se positionne dans la section F (Construction) de la nomenclature INSEE, plus précisément dans la division 42 (Génie civil) et le groupe 42.1 (Construction de routes et de voies ferrées). Cette catégorie couvre spécifiquement les travaux de construction, d’entretien et de réfection des surfaces de roulement. Elle se distingue nettement des autres activités de génie civil comme les ouvrages d’art (code 42.13A) ou les travaux souterrains (code 42.13B).
Le marché français se caractérise par la prédominance de grands groupes comme Colas (filiale de Bouygues), Eurovia (VINCI), Eiffage Infrastructures et NGE, qui concentrent près de 75% de l’activité nationale. Ces majors coexistent avec environ 1 600 entreprises de taille moyenne ou petite, souvent ancrées dans un territoire régional spécifique. Cette dualité crée un écosystème économique où les grands groupes prennent en charge les projets d’envergure nationale tandis que les PME répondent aux besoins locaux d’entretien et de rénovation.
Activités principales et secondaires
Le code NAF 42.11Z englobe un large éventail d’activités liées à la construction et à l’entretien des infrastructures routières.
Construction neuve et grands chantiers
La construction neuve constitue l’activité la plus emblématique de ce secteur. Elle comprend :
- La construction d’autoroutes (conception, terrassement, mise en œuvre des couches de fondation)
- La réalisation des voies express et contournements urbains
- L’aménagement des routes nationales, départementales et communales
- La création de pistes cyclables séparées de la circulation
- La réalisation des aires de stationnement et parkings publics
Entretien et rénovation du réseau existant
Ces activités représentent aujourd’hui plus de 60% du chiffre d’affaires du secteur :
- Réfection des couches de roulement et renforcements structurels
- Traitement des déformations (nids-de-poule, orniérages)
- Élargissement de chaussées existantes
- Mise aux normes environnementales et sécuritaires
- Entretien préventif (pontage de fissures, imperméabilisation)
Aménagements spécifiques
Le code 42.11Z inclut également des aménagements associés aux infrastructures routières :
- Réalisation de la signalétique horizontale (marquage au sol)
- Installation de dispositifs de sécurité (glissières, séparateurs)
- Aménagement des accotements et bas-côtés
- Création de bretelles d’accès et d’échangeurs
Sont explicitement exclus de ce code les travaux de signalisation verticale (panneaux), qui relèvent du code 43.29B, ainsi que les travaux d’éclairage public (code 43.21B) et les ouvrages d’art comme les ponts et tunnels (code 42.13A).
Tendances et évolutions du marché
Le secteur de la construction routière connaît actuellement des mutations profondes, tant sur le plan technologique que sur les aspects environnementaux.
Innovation et durabilité
Les entreprises du secteur 42.11Z font face à des exigences croissantes en matière d’impact environnemental. Cela se traduit par plusieurs tendances fortes :
- Le développement des enrobés tièdes ou à froid, qui réduisent considérablement la consommation énergétique
- L’utilisation croissante d’agrégats d’enrobés recyclés (AER), avec des taux atteignant 40 à 50% sur certains chantiers
- L’expérimentation de liants biosourcés en remplacement partiel du bitume pétrolier
- L’intégration de technologies comme les routes à énergie positive (captation solaire)
Ces innovations constituent des avantages compétitifs significatifs pour les entreprises capables de les maîtriser, dans un contexte où les appels d’offres publics intègrent de plus en plus de critères environnementaux.
Statistiques et chiffres clés
Le secteur de la construction routière en France représente :
- Près de 1 800 entreprises employant plus de 85 000 salariés
- Un chiffre d’affaires annuel de 16,2 milliards d’euros (2021)
- Une production annuelle d’environ 35 millions de tonnes d’enrobés bitumineux
- Un réseau national comprenant 11 624 km d’autoroutes, 9 625 km de routes nationales et plus de 378 000 km de routes départementales
Le saviez-vous ?
La France compte parmi les leaders mondiaux des technologies routières avec le développement d’enrobés phoniques capables de réduire jusqu’à 7 décibels le bruit de roulement des véhicules. Cette innovation, principalement déployée en milieu urbain, représente un marché à fort potentiel pour les entreprises du secteur, avec une croissance annuelle estimée à 15% depuis 2018.
Environnement réglementaire
Le secteur de la construction routière est encadré par un ensemble de réglementations techniques, environnementales et sociales particulièrement exigeantes.
Cadre normatif technique
Les entreprises relevant du code 42.11Z sont soumises à des normes strictes qui définissent les caractéristiques des matériaux et les méthodes de construction :
- Les normes européennes de la série EN 13108 qui définissent les spécifications des enrobés bitumineux
- Le référentiel technique routier français, incluant les guides techniques du CEREMA et du SETRA
- Les recommandations du Comité Français pour les Techniques Routières (CFTR)
- Les cahiers des clauses techniques générales (CCTG) applicables aux marchés publics
Contraintes environnementales spécifiques
Ces dernières années, les exigences environnementales se sont considérablement renforcées :
- La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) qui fixe des objectifs de recyclage des matériaux
- La réglementation sur les installations classées (ICPE) qui encadre l’exploitation des centrales d’enrobage
- La directive-cadre sur l’eau qui impose des mesures de prévention des pollutions des eaux de ruissellement
- La loi Climat et Résilience limitant l’artificialisation nette des sols
En 2022, la nouvelle loi d’orientation des mobilités (LOM) a également introduit des obligations relatives à l’incorporation de matériaux recyclés et à l’empreinte carbone des chantiers routiers, avec un objectif de réduction de 30% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Codes NAF connexes et différences
Le secteur des travaux publics comporte plusieurs codes NAF apparentés à celui de la construction routière, mais avec des spécificités importantes.
Code NAF | Intitulé | Principales différences |
---|---|---|
Code NAF 42.12Z | Construction de voies ferrées de surface et souterraines | Spécialisation dans les infrastructures ferroviaires, avec des techniques et matériaux différents |
Code NAF 42.13A | Construction d’ouvrages d’art | Concerne les ponts, viaducs et tunnels, exigeant des compétences en structures complexes |
Code NAF 42.13B | Construction de tunnels | Axé sur les ouvrages souterrains avec des technologies spécifiques de creusement |
Code NAF 43.12A | Travaux de terrassement courants | Limité aux opérations de préparation du terrain, sans réalisation des couches de chaussée |
Code NAF 42.11Z | Construction de routes et autoroutes | Notre sujet : couvre spécifiquement la réalisation des chaussées et surfaces de roulement |
Répartition géographique des entreprises
La répartition des entreprises de construction routière sur le territoire français présente des spécificités régionales marquées, liées tant aux besoins d’infrastructures qu’aux ressources disponibles.
Concentration régionale
L’analyse géographique des entreprises du secteur 42.11Z révèle plusieurs pôles de concentration :
- Île-de-France : Concentre près de 18% des entreprises du secteur, principalement en raison des grands projets urbains et périurbains comme le Grand Paris Express
- Auvergne-Rhône-Alpes : Représente 14% du secteur, avec une forte présence dans les zones alpines où l’expertise en construction routière en zone montagneuse est valorisée
- Nouvelle-Aquitaine : 12% des entreprises, bénéficiant du dynamisme des infrastructures de transport du sud-ouest
- Occitanie : 10% des acteurs, particulièrement actifs dans le développement des connexions transfrontalières avec l’Espagne
À l’inverse, les régions comme la Corse, la Bourgogne-Franche-Comté ou le Centre-Val de Loire présentent une densité plus faible d’entreprises spécialisées, souvent desservies par des antennes régionales des grands groupes nationaux.
Spécificités territoriales des pratiques constructives
Les méthodes de construction routière varient significativement selon les régions, principalement en fonction :
- Des conditions climatiques locales (résistance au gel dans le nord et l’est, à la chaleur dans le sud)
- De la nature des sous-sols et des matériaux disponibles localement
- Des contraintes topographiques (plaines, montagnes, zones urbaines denses)
Par exemple, les entreprises des régions montagneuses (Alpes, Pyrénées) ont développé une expertise spécifique dans les techniques de stabilisation des sols et d’adaptation aux fortes pentes, tandis que celles des régions côtières maîtrisent particulièrement les techniques de protection contre la corrosion saline.
Stratégies de prospection B2B
La prospection commerciale dans le secteur de la construction routière présente des particularités liées à la structure du marché et aux cycles de commande publique.
Segmentation du marché pour une prospection efficace
Pour optimiser une stratégie de prospection B2B auprès des entreprises du code NAF 42.11Z, il convient d’adopter une segmentation adaptée :
- Par taille d’entreprise : Les majors (CA > 500M€), les ETI régionales (50-500M€), les PME locales (5-50M€) et les micro-entreprises spécialisées
- Par spécialisation technique : Entreprises de terrassement, spécialistes des enrobés, experts en ouvrages annexes, sociétés d’entretien routier
- Par zone d’intervention : Acteurs nationaux/internationaux, entreprises régionales, opérateurs strictement locaux
Cette segmentation permet de personnaliser les approches commerciales selon les besoins spécifiques de chaque catégorie d’entreprises. Par exemple, les grands groupes sont sensibles aux solutions innovantes permettant des gains d’efficacité à grande échelle, tandis que les PME recherchent davantage des partenariats leur permettant d’accéder à des marchés plus importants.
Cycles de décision et moments stratégiques
Le secteur de la construction routière suit des cycles particuliers qu’il est essentiel d’intégrer dans une démarche de prospection :
- Les périodes de préparation budgétaire des collectivités (septembre-décembre), où se décident les investissements routiers de l’année suivante
- La programmation pluriannuelle des infrastructures nationales, définissant les grands projets sur 5-7 ans
- Les phases précédant les saisons de travaux (février-mars et août-septembre)
Pour une prospection efficace, Datapult.ai permet d’identifier précisément les entreprises du secteur 42.11Z, de les segmenter selon des critères pertinents (taille, implantation, spécialisation), puis d’établir un ciblage sur les décideurs clés (directeurs travaux, responsables matériels, acheteurs spécialisés).
Témoignage d’un expert du secteur
“Dans la construction routière, la relation client se construit sur le long terme et la confiance technique. Les entreprises qui nous approchent avec une véritable compréhension de nos contraintes opérationnelles ont toujours un avantage décisif. Notre secteur recherche des partenaires capables d’apporter des solutions concrètes aux enjeux de productivité et de réduction de l’impact environnemental.” – Jean Dupont, Directeur Technique d’une entreprise de travaux routiers en Rhône-Alpes.
Exploiter les données pour votre prospection dans le BTP
Le secteur de la construction routière présente un potentiel commercial considérable pour de nombreux fournisseurs et prestataires. Pour maximiser l’efficacité d’une démarche commerciale auprès des entreprises du code 42.11Z, l’exploitation intelligente des données est devenue incontournable.
Les entreprises de construction routière investissent massivement dans leur matériel de production et de transport : finisseurs, compacteurs, fraiseuses, centrales d’enrobage. Ces équipements représentent un marché de renouvellement estimé à 450 millions d’euros annuels en France. Les fournisseurs d’équipements peuvent affiner leur ciblage en identifiant les entreprises par taille de parc matériel et cycles de renouvellement.
De même, les prestataires de services (maintenance, logistique, recrutement) peuvent optimiser leur approche en analysant les données géographiques et les cycles d’activité saisonniers propres à chaque région. Le secteur connaît par exemple des pics d’activité aux périodes printanières et automnales dans la plupart des régions métropolitaines.
Pour développer une relation durable avec les acteurs de ce secteur, il est recommandé d’adopter une approche consultative centrée sur les enjeux spécifiques de la construction routière : productivité des chantiers, conformité réglementaire, développement durable et formation continue des personnels spécialisés.