Le secteur de la production de boissons rafraîchissantes, identifié par le code NAF 11.07B, représente un pilier majeur de l’industrie agroalimentaire française. Cette classification regroupe les entreprises spécialisées dans la fabrication de sodas, eaux aromatisées, thés glacés, boissons énergisantes et autres rafraîchissements non alcoolisés. Dans un marché où les habitudes de consommation évoluent rapidement vers des produits plus naturels et moins sucrés, ce secteur connaît d’importantes mutations. Les acteurs de cette industrie, des grands groupes multinationaux aux jeunes marques disruptives, doivent constamment innover pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs tout en respectant un cadre réglementaire de plus en plus exigeant.
Panorama économique du secteur
Le secteur des boissons rafraîchissantes constitue un segment dynamique de l’industrie agroalimentaire française. Avec un marché estimé à plus de 4 milliards d’euros et une production annuelle dépassant les 3,5 milliards de litres, cette industrie occupe une place significative dans l’économie nationale.
Les boissons gazeuses représentent environ 60% du volume total, suivies par les eaux aromatisées (15%), les thés glacés (10%), les boissons énergisantes (8%) et les autres types de boissons (7%). Cette répartition témoigne de la diversité des produits couverts par le code NAF 11.07B.
Un secteur entre concentration et innovation
Le paysage économique de ce secteur présente une structure particulière. D’un côté, on observe une forte concentration avec quelques grands groupes multinationaux (Coca-Cola, PepsiCo, Orangina Suntory) qui dominent le marché. De l’autre côté, on assiste à l’émergence constante de PME innovantes proposant des alternatives plus naturelles, biologiques ou artisanales.
Cette dualité crée une dynamique concurrentielle intense qui stimule l’innovation et diversifie l’offre. Les investissements dans la recherche et développement sont conséquents, représentant en moyenne 3 à 5% du chiffre d’affaires des entreprises du secteur, soit bien plus que la moyenne de l’industrie agroalimentaire (1,5%).
Définition et classification
Le code NAF 11.07B « Production de boissons rafraîchissantes » s’inscrit dans une structure hiérarchique précise au sein de la Nomenclature d’Activités Française. Cette classification appartient à la section C (Industrie manufacturière), à la division 11 (Fabrication de boissons), au groupe 11.0 (Fabrication de boissons) et à la classe 11.07 (Industrie des eaux minérales et autres eaux embouteillées et des boissons rafraîchissantes).
Cette nomenclature distingue spécifiquement la production de boissons rafraîchissantes (11.07B) de la production d’eaux minérales naturelles et autres eaux embouteillées (11.07A), bien que ces deux activités appartiennent à la même classe.
Portée exacte de cette classification
Le code 11.07B couvre la fabrication industrielle de boissons non alcoolisées aromatisées et/ou sucrées telles que les limonades, les colas, les sodas aux fruits, les tonics, les boissons au thé, les boissons énergisantes, les boissons pour sportifs, et autres préparations à base d’extraits naturels ou artificiels.
Cette classification englobe également la production de boissons rafraîchissantes à base de jus de fruits non fermentés, la fabrication de sirops de fruits destinés à la production de boissons, ainsi que l’embouteillage et le conditionnement associés à ces activités lorsqu’ils sont réalisés par le même établissement.
Activités principales et secondaires
Production de sodas et boissons gazeuses
L’activité la plus emblématique du secteur concerne la fabrication de sodas et boissons gazeuses. Ce segment comprend la production de colas, limonades, orangeades, et autres boissons pétillantes aromatisées. Le processus implique généralement le mélange d’eau gazéifiée avec des sirops, des arômes, des colorants, des édulcorants et divers additifs selon des recettes souvent jalousement gardées.
Les entreprises spécialisées dans cette activité investissent massivement dans des lignes d’embouteillage à haut rendement, pouvant atteindre des cadences de 40 000 bouteilles par heure pour les installations les plus performantes.
Fabrication d’eaux aromatisées
Ce segment, en forte croissance ces dernières années, concerne la production de boissons à base d’eau enrichie d’arômes naturels ou artificiels, avec ou sans sucre ajouté. Ces produits se positionnent souvent comme alternatives plus saines aux sodas traditionnels, avec une teneur en sucre réduite et parfois enrichis en vitamines ou minéraux.
On distingue notamment :
- Les eaux aromatisées aux fruits (citron, pêche, fraise, etc.)
- Les eaux aromatisées aux plantes (menthe, sureau, etc.)
- Les eaux fonctionnelles (enrichies en vitamines, antioxydants, etc.)
Production de boissons énergisantes et pour sportifs
Ce segment spécifique englobe la fabrication de boissons formulées pour répondre à des besoins particuliers :
- Boissons énergisantes contenant de la caféine, taurine, vitamines B et autres stimulants
- Boissons isotoniques destinées aux sportifs, formulées pour favoriser l’hydratation et l’apport en électrolytes
- Boissons de récupération riches en protéines ou nutriments spécifiques
Ces produits font l’objet d’une réglementation particulière concernant leur composition et leur étiquetage.
Fabrication de thés glacés et infusions prêtes à boire
La production de boissons à base de thé et d’autres infusions constitue un segment en pleine expansion. Ces produits sont généralement obtenus par infusion de feuilles de thé ou d’autres plantes, puis refroidissement, filtration et conditionnement, souvent avec ajout de sucre et d’arômes.
Cette catégorie comprend également les infusions froides à base de plantes (rooibos, hibiscus, etc.) et les kombuchas qui connaissent une popularité grandissante.
Tendances et évolutions du marché
Le virage santé et naturalité
La principale tendance qui transforme actuellement le secteur est l’orientation vers des produits perçus comme plus sains et naturels. Face à la méfiance croissante des consommateurs envers le sucre et les additifs artificiels, les industriels adaptent leurs formulations :
- Réduction progressive des teneurs en sucre (baisse moyenne de 15% sur les 10 dernières années)
- Substitution des sucres par des édulcorants naturels (stévia, érythritol)
- Remplacement des colorants et arômes artificiels par des alternatives naturelles
- Développement de gammes bio représentant désormais plus de 8% du marché
Cette évolution répond également à des enjeux réglementaires, notamment la mise en place de taxes sur les boissons sucrées et les obligations croissantes en matière d’étiquetage nutritionnel (Nutri-Score).
Innovation packaging et durabilité
Le saviez-vous ?
En 2022, plus de 40% des entreprises françaises du secteur des boissons rafraîchissantes se sont engagées à utiliser au moins 50% de matériaux recyclés dans leurs emballages d’ici 2025, face à une réglementation européenne de plus en plus contraignante.
L’emballage constitue un axe majeur d’innovation et de différenciation. Les entreprises investissent massivement dans :
- Le développement d’emballages à faible impact environnemental (PET recyclé, bioplastiques)
- La réduction du poids des bouteilles (allègement moyen de 30% en 15 ans)
- Les formats nomades et les solutions d’emballage innovantes (canettes slim, pouches, etc.)
- Les systèmes de fermeture améliorant l’expérience consommateur
Ces innovations répondent à la fois aux exigences des consommateurs en matière de durabilité et aux contraintes réglementaires croissantes concernant la responsabilité élargie du producteur.
Montée en puissance des marques locales
Un phénomène notable est l’essor des marques locales et régionales, qui représentent aujourd’hui près de 15% du marché en valeur. Ces acteurs mettent en avant des recettes authentiques, des ingrédients sourcés localement et des procédés artisanaux, séduisant ainsi des consommateurs en quête de transparence et d’ancrage territorial.
Les petits producteurs se différencient également par leur capacité à développer rapidement des produits de niche répondant à des tendances émergentes, comme les boissons à base de plantes adaptogènes ou les alternatives fermentées type kombucha.
Environnement réglementaire
Les producteurs de boissons rafraîchissantes opèrent dans un cadre réglementaire particulièrement dense qui englobe plusieurs dimensions.
Réglementations spécifiques aux ingrédients
La fabrication de boissons rafraîchissantes est soumise au règlement (CE) n°1333/2008 qui encadre précisément l’utilisation des additifs alimentaires. Ce texte définit les niveaux maximaux autorisés pour chaque catégorie d’additifs (colorants, conservateurs, édulcorants, etc.) spécifiquement pour les boissons non alcoolisées.
Une attention particulière est portée à certains ingrédients sensibles :
- La caféine, dont la teneur doit être clairement indiquée sur l’étiquetage lorsqu’elle dépasse 150 mg/L
- Les édulcorants, soumis à des doses journalières admissibles strictement définies
- Les extraits végétaux, notamment pour les boissons énergisantes, qui peuvent faire l’objet d’évaluations spécifiques
Fiscalité spécifique
Le secteur est particulièrement concerné par la taxe sur les boissons sucrées, instaurée en 2012 et renforcée en 2018 avec l’introduction d’un barème progressif en fonction de la teneur en sucres ajoutés. Cette fiscalité comportementale a eu un impact significatif sur les formulations, incitant les industriels à réduire progressivement les teneurs en sucre de leurs produits.
S’ajoutent à cela la contribution à l’économie circulaire via la REP (Responsabilité Élargie du Producteur) et les éco-contributions versées aux éco-organismes comme Citeo pour le recyclage des emballages.
Exigences d’étiquetage
Outre les obligations générales d’information du consommateur (règlement INCO n°1169/2011), les boissons rafraîchissantes sont soumises à des exigences particulières :
- Mention obligatoire de la présence d’édulcorants
- Avertissements spécifiques pour les boissons énergisantes
- Règles strictes concernant les allégations nutritionnelles et de santé
- Obligation croissante d’affichage du Nutri-Score
Ces contraintes nécessitent une veille réglementaire permanente de la part des entreprises du secteur.
Codes NAF connexes et différences
Le secteur des boissons rafraîchissantes s’insère dans un écosystème plus large de fabrication de boissons, avec plusieurs codes NAF connexes dont il est important de comprendre les spécificités et les frontières.
Code NAF | Intitulé | Différences principales avec 11.07B |
---|---|---|
11.07A | Industrie des eaux minérales et autres eaux embouteillées | Concerne uniquement l’extraction et la mise en bouteille d’eaux naturelles sans ajout d’arômes ou de sucres |
10.32Z | Préparation de jus de fruits et légumes | Spécifique à la production de jus purs sans ajout d’eau ou d’ingrédients autres que conservateurs |
11.03Z | Fabrication de cidre et de vins de fruits | Concerne des boissons fermentées contenant de l’alcool, contrairement aux produits du 11.07B |
11.06Z | Fabrication de malt | Activité en amont de la production de certaines boissons mais n’incluant pas la fabrication de produits finis |
Il est important de noter que la frontière entre ces codes peut parfois être subtile. Par exemple, une entreprise produisant à la fois des jus de fruits purs et des boissons à base de jus de fruits devra déterminer son code principal en fonction de l’activité générant la plus grande valeur ajoutée.
La distinction entre 11.07A et 11.07B est particulièrement importante : le premier concerne exclusivement l’eau naturelle conditionnée sans additifs, tandis que le second englobe toutes les eaux dès lors qu’elles sont aromatisées ou sucrées, ainsi que l’ensemble des boissons rafraîchissantes non alcoolisées.
Stratégies de prospection B2B
Segmentation optimale pour le ciblage commercial
Le secteur de la production de boissons rafraîchissantes présente plusieurs dimensions de segmentation pertinentes pour une approche commerciale B2B efficace :
- Taille de l’entreprise : Multinationales (≥ 5000 salariés), grandes entreprises (250-5000), ETI (50-250), PME (10-50) et TPE (≤ 10)
- Positionnement produit : Mass market, premium, bio/naturel, fonctionnel
- Type de production : Marques nationales, marques de distributeurs (MDD), façonniers
- Canaux de distribution : GMS, CHR (cafés, hôtels, restaurants), e-commerce, export
Pour une prospection efficace, la combinaison de ces critères permet d’identifier des segments homogènes aux besoins spécifiques. Par exemple, les petits producteurs de boissons premium biologiques constituent un segment aux problématiques très différentes des grands fabricants de MDD.
Identification des opportunités commerciales par type d’acteur
Selon le profil de l’entreprise cible, différentes approches commerciales peuvent être privilégiées :
Pour les grands groupes (Coca-Cola, PepsiCo, etc.) :
- Solutions d’optimisation de la chaîne d’approvisionnement
- Innovations technologiques pour réduire l’empreinte carbone
- Outils d’intelligence de marché et d’analyse prédictive
Pour les ETI et PME innovantes :
- Accompagnement à l’internationalisation
- Solutions de traçabilité et certification
- Financement de l’innovation et des investissements industriels
Pour les TPE artisanales :
- Mutualisation logistique
- Solutions d’accès aux circuits de distribution spécialisés
- Accompagnement réglementaire
L’exploitation des données structurées disponibles via Datapult.ai permet d’affiner ce ciblage en identifiant précisément les entreprises correspondant aux critères définis et en analysant leur santé économique, leur dynamique d’innovation et leur potentiel de développement.
Cycles d’achat et moments clés pour la prospection
Dans l’industrie des boissons rafraîchissantes, certaines périodes sont particulièrement propices à la prospection commerciale :
- Octobre-décembre : Période de définition des budgets et planification stratégique pour l’année suivante
- Janvier-février : Phase de développement des innovations pour la saison estivale
- Post-salons professionnels : SIAL (octobre des années paires), Natexpo (septembre), BevNet Live (décembre)
Le cycle d’achat typique pour des solutions B2B dans ce secteur s’étend sur 3 à 6 mois pour les PME et peut atteindre 12 à 18 mois pour les grands groupes aux processus décisionnels plus complexes.
Exploiter les données pour votre prospection
Le secteur de la production de boissons rafraîchissantes présente des spécificités qui rendent particulièrement stratégique l’exploitation des données pour la prospection commerciale.
Cartographie régionale des opportunités
L’analyse géographique révèle des concentrations significatives d’entreprises dans certains territoires :
- La région Auvergne-Rhône-Alpes, qui bénéficie d’un accès privilégié aux ressources en eau et abrite 18% des entreprises du secteur
- L’Île-de-France, qui concentre les sièges sociaux des grands groupes et de nombreuses startups innovantes (22% des entreprises)
- L’Occitanie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur, terres historiques de production de sirops et boissons aux fruits (respectivement 14% et 12% des entreprises)
Cette répartition géographique permet d’optimiser les stratégies de prospection terrain en concentrant les efforts sur les zones à forte densité d’acteurs cibles.
Indicateurs de potentiel commercial
Pour identifier les entreprises à fort potentiel dans ce secteur, plusieurs indicateurs clés peuvent être exploités :
- Le taux de croissance du chiffre d’affaires sur 3 ans (révélateur du dynamisme commercial)
- Les investissements récents en équipement industriel (souvent corrélés à des besoins en solutions complémentaires)
- Les dépôts de brevets ou marques (indicateurs d’une stratégie d’innovation active)
- La diversification récente des gammes (opportunité de accompagnement au changement)
- L’obtention de certifications (Bio, Fair Trade, etc.) signalant une montée en gamme
La combinaison de ces critères, disponibles via l’analyse des données structurées du secteur, permet d’établir un scoring précis des prospects les plus pertinents.
Dans un marché aussi concurrentiel que celui des boissons rafraîchissantes, une approche de prospection fondée sur l’exploitation intelligente des données constitue un avantage décisif. Les entreprises positionnées sur ce secteur ont tout intérêt à investir dans des outils d’intelligence économique permettant d’identifier précisément les acteurs en phase avec leur proposition de valeur, qu’il s’agisse de fournir des ingrédients innovants, des solutions d’emballage durable ou des services d’optimisation de la production.