Dans l’univers des boissons alcoolisées, le malt constitue un ingrédient fondamental, notamment pour la bière et le whisky. Le code NAF 11.06Z identifie précisément les entreprises françaises spécialisées dans la fabrication de malt, un procédé ancestral de transformation des céréales. Cette activité industrielle, bien que méconnue du grand public, représente un maillon essentiel de la filière brassicole et constitue un secteur économique discret mais stratégique. En France, cette branche d’activité se caractérise par une concentration importante des acteurs et une forte expertise technique, fruit de plusieurs siècles de savoir-faire.
Panorama économique du secteur maltier
La malterie française occupe une position stratégique dans l’économie agroalimentaire nationale. Avec près de 1,4 million de tonnes de malt produites annuellement, la France se positionne parmi les leaders mondiaux, occupant la première place européenne et la quatrième place mondiale dans ce secteur spécialisé. Cette production alimente principalement l’industrie brassicole, mais aussi la distillation de whisky et, dans une moindre mesure, l’industrie alimentaire.
Le secteur se caractérise par une concentration relativement forte, avec quelques acteurs majeurs qui dominent le marché comme Malteries Soufflet, Malteurop ou encore les Grands Moulins de Strasbourg. Ces entreprises, souvent intégrées à des groupes agroalimentaires plus vastes, ont développé une expertise considérable et des infrastructures industrielles spécifiques pour répondre aux exigences de qualité des brasseurs et distillateurs.
Une activité à forte valeur ajoutée
La fabrication de malt, bien que relativement peu médiatisée, constitue un secteur à forte valeur ajoutée. Le processus de transformation des céréales en malt requiert des installations spécifiques, des savoir-faire techniques pointus et une maîtrise parfaite des processus biologiques impliqués. Cette expertise technique se traduit par des emplois qualifiés et une contribution significative à l’économie des territoires où sont implantées les malteries.
Définition et classification
Le code NAF 11.06Z correspond à la fabrication de malt au sein de la nomenclature d’activités française. Cette classification s’inscrit dans une hiérarchie précise qui permet de situer cette activité dans l’ensemble de l’économie :
- Section C : Industrie manufacturière
- Division 11 : Fabrication de boissons
- Groupe 11.0 : Fabrication de boissons
- Classe 11.06 : Fabrication de malt
- Sous-classe 11.06Z : Fabrication de malt
Cette nomenclature, établie par l’INSEE, permet d’identifier avec précision les établissements dont l’activité principale consiste à transformer des céréales (principalement l’orge, mais aussi le blé, le seigle ou l’avoine) en malt. Cette transformation implique plusieurs étapes clés : trempage, germination contrôlée, puis séchage et parfois torréfaction.
Le maltage : un processus industriel spécifique
La fabrication de malt représente une activité industrielle bien distincte des autres productions agroalimentaires. Elle se caractérise par un processus biologique contrôlé visant à transformer l’amidon des céréales en sucres fermentescibles et à développer des enzymes essentielles aux processus ultérieurs de brassage ou de distillation. Cette spécificité technique justifie pleinement la création d’un code NAF dédié à cette activité.
Activités principales et secondaires
Le code NAF 11.06Z couvre spécifiquement les activités de maltage industriel, qui peuvent être déclinées en plusieurs catégories selon le type de production et la finalité du malt.
Production de malt brassicole
L’activité principale des entreprises classées sous le code 11.06Z concerne la production de malt destiné à l’industrie brassicole. Ce malt, généralement élaboré à partir d’orge, est transformé selon des procédés industriels précis :
- Réception et stockage des grains d’orge de brasserie
- Nettoyage et calibrage des grains
- Trempage dans l’eau pour amorcer la germination
- Germination contrôlée en conditions optimales de température et d’humidité
- Touraillage (séchage) pour stopper la germination et stabiliser le produit
- Dégermage et conditionnement du malt
Selon les spécifications des brasseurs, différentes variétés de malt peuvent être produites, avec des degrés de torréfaction variables influençant la couleur et les arômes des bières finales.
Fabrication de malts spéciaux
Au-delà du malt brassicole standard, les malteurs produisent également des malts spécialisés :
- Malt caramélisé ou cristal pour apporter des notes sucrées aux bières
- Malt chocolat ou torréfié pour les bières brunes et stouts
- Malt fumé utilisé pour certaines bières traditionnelles et whiskies
- Malt de seigle, d’avoine ou de blé pour des productions spécifiques
- Malt destiné à la distillation (whisky, gin)
Ces productions spéciales représentent des niches à forte valeur ajoutée qui permettent aux malteries de diversifier leurs débouchés et de répondre à la demande croissante pour des produits différenciés.
Tendances et évolutions du marché
Le secteur de la malterie connaît actuellement plusieurs évolutions significatives qui modifient le paysage traditionnel de cette industrie.
L’impact de la révolution des bières artisanales
L’explosion du nombre de brasseries artisanales en France (plus de 2200 en 2023) a considérablement modifié la demande en malt. Si les grands groupes brassicoles restent les clients principaux des malteries industrielles, les microbrasseries ont créé une nouvelle demande pour des malts spécifiques, des productions en plus petits volumes et une diversité accrue de produits. Certaines malteries ont développé des gammes spécifiquement destinées à ce segment en croissance.
Pour répondre à cette évolution, on observe l’émergence de micro-malteries artisanales, parfois associées à des brasseries, qui proposent des malts de spécialité ou des productions locales, s’inscrivant dans une logique de circuits courts et de terroir.
Développement durable et traçabilité
Les enjeux environnementaux touchent également le secteur du maltage. On observe une demande croissante pour des malts issus d’orges cultivées en agriculture biologique ou selon des pratiques agricoles durables. Les malteries développent des filières spécifiques garantissant la traçabilité complète du grain jusqu’au malt, répondant ainsi aux exigences des consommateurs finaux de plus en plus sensibles à ces questions.
Ces évolutions se traduisent par des investissements dans la modernisation des installations pour réduire l’empreinte environnementale (consommation d’eau, d’énergie) et par la mise en place de systèmes de certification et de traçabilité.
Le saviez-vous ?
La France est le premier exportateur mondial de malt, avec plus de 80% de sa production destinée aux marchés internationaux. Cette performance témoigne de l’excellence reconnue des malteurs français et de leur capacité à répondre aux exigences qualitatives des brasseurs du monde entier, notamment en Asie et en Afrique où la consommation de bière connaît une forte croissance.
Environnement réglementaire
La fabrication de malt est soumise à un cadre réglementaire spécifique qui encadre cette activité industrielle et garantit la sécurité des produits.
Réglementation des installations classées
Les malteries, en tant qu’installations industrielles, sont généralement soumises à la réglementation des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Selon leur capacité de production, elles peuvent être soumises à déclaration, enregistrement ou autorisation. Cette classification détermine le niveau de contrôle administratif et les prescriptions environnementales applicables.
Les principaux enjeux environnementaux concernent :
- La consommation et le rejet d’eau (les étapes de trempage et germination nécessitent des quantités importantes d’eau)
- Les émissions atmosphériques, notamment lors du touraillage (séchage)
- Le stockage et la manutention des céréales (risques de poussières et d’incendie)
- La valorisation des sous-produits comme les radicelles de malt
Sécurité alimentaire et traçabilité
En tant qu’industrie agroalimentaire, les malteries sont également soumises aux réglementations relatives à la sécurité sanitaire des aliments, notamment :
- L’application des principes HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point)
- Le respect du paquet hygiène et des règlements européens 178/2002 et 852/2004
- La mise en place de systèmes de traçabilité
- Le contrôle des contaminants potentiels comme les mycotoxines
Les malteries obtiennent généralement des certifications comme l’ISO 22000 ou la certification IFS Food pour attester de leur conformité à ces exigences sanitaires.
Codes NAF connexes et différences
Le code NAF 11.06Z s’inscrit dans un ensemble d’activités liées à la transformation des céréales et à la production de boissons. Plusieurs codes sont particulièrement proches ou en relation directe avec la fabrication de malt :
Code NAF | Intitulé | Relation avec la fabrication de malt |
---|---|---|
Code NAF 11.05Z | Fabrication de bière | Principal débouché du malt, les brasseries sont les clients majeurs des malteries |
Code NAF 11.01Z | Production de boissons alcooliques distillées | Utilise du malt pour la production de whisky et autres spiritueux à base de céréales |
Code NAF 10.61A | Meunerie | Transformation des céréales, mais vers la farine et non le malt |
Code NAF 01.11Z | Culture de céréales | Fournit la matière première (orge, blé, etc.) aux malteries |
Contrairement à la meunerie qui vise à produire des farines par simple broyage mécanique, la malterie implique une transformation biochimique complexe des grains. Elle se distingue également des brasseries qui utilisent le malt comme ingrédient dans un processus ultérieur de fermentation. Ces distinctions justifient pleinement l’existence d’un code NAF spécifique pour cette activité.
Stratégies de prospection B2B
Pour les entreprises souhaitant développer des relations commerciales avec les acteurs du secteur de la fabrication de malt, plusieurs approches stratégiques peuvent être envisagées.
Segmentation du marché des malteries
Une prospection efficace nécessite une segmentation précise des acteurs du secteur :
- Grands groupes maltiers : Entreprises comme Malteurop ou Soufflet disposant de plusieurs sites de production et servant principalement les grands brasseurs internationaux
- Malteries régionales indépendantes : Structures de taille intermédiaire, souvent ancrées dans des bassins de production céréalière spécifiques
- Micro-malteries artisanales : Petites structures récentes, parfois associées à des microbrasseries, produisant des volumes limités de malts spécifiques
- Malteries spécialisées : Entreprises focalisées sur des productions spécifiques (malt biologique, malts spéciaux)
Cette segmentation permet d’adapter l’approche commerciale aux spécificités et aux besoins de chaque typologie d’acteur.
Ciblage géographique
Les malteries françaises présentent une concentration géographique assez marquée, liée à la localisation des bassins de production céréalière :
- Grand Est : région historique de production d’orge de brasserie et de maltage
- Hauts-de-France : présence de grands groupes maltiers
- Nouvelle-Aquitaine : développement récent de malteries régionales
- Bretagne et Normandie : émergence de micro-malteries liées au développement des brasseries artisanales
L’utilisation d’outils de data intelligence comme Datapult.ai permet d’identifier précisément ces acteurs par zone géographique et de structurer une approche commerciale territorialisée.
Approches sectorielles spécifiques
Selon votre positionnement, différentes approches de prospection peuvent être pertinentes :
- Fournisseurs d’équipements : cibler les périodes de renouvellement des installations ou d’expansion
- Prestataires logistiques : proposer des solutions adaptées aux flux d’approvisionnement en céréales et d’expédition du malt
- Services analytiques : offrir des contrôles qualité spécifiques aux problématiques du malt
- Solutions digitales : développer des outils de traçabilité ou d’optimisation des processus
Exploiter les données pour cibler le secteur de la malterie
Le secteur de la fabrication de malt présente des spécificités qui en font un marché B2B particulier. Pour une prospection efficace, l’exploitation des données sectorielles est déterminante.
Les malteries françaises, bien que peu nombreuses (environ une cinquantaine d’établissements), représentent un secteur économique dynamique avec un chiffre d’affaires cumulé significatif. Pour identifier avec précision ces acteurs, il est nécessaire de combiner plusieurs sources de données :
- Les données administratives basées sur le code NAF 11.06Z
- Les informations issues des organisations professionnelles comme le Syndicat des Malteurs Français
- L’analyse des relations fournisseurs-clients dans la filière brassicole
Cette approche data-driven permet non seulement d’identifier les cibles potentielles, mais aussi de qualifier leur profil (taille, type de production, marchés servis) pour personnaliser l’approche commerciale.
Dans un secteur aussi spécialisé, où les relations commerciales s’inscrivent souvent dans la durée, la connaissance fine des acteurs et de leurs problématiques représente un avantage concurrentiel majeur pour toute entreprise souhaitant se positionner auprès des malteurs français.