La filière de transformation et conservation des produits de la mer représente un maillon stratégique de l’économie bleue française. Le code NAF 10.20Z englobe les activités industrielles et artisanales dédiées au traitement des produits marins, des ateliers de fumage traditionnels aux conserveries modernes. Avec un chiffre d’affaires annuel dépassant les 4 milliards d’euros sur le territoire national, ce secteur constitue un pilier majeur de l’industrie agroalimentaire française. À l’intersection entre les enjeux de souveraineté alimentaire, de durabilité des ressources halieutiques et d’innovation produit, cette classification regroupe des entreprises dont l’activité principale est la préparation et la conservation des produits de la mer sous diverses formes : conserves, surgelés, plats préparés, fumés ou salés.
Panorama économique du secteur
Le secteur de la transformation et conservation de poisson, de crustacés et de mollusques occupe une place significative dans le paysage industriel français. Avec plus de 300 entreprises réparties sur le territoire et environ 12 000 emplois directs, cette filière contribue activement à l’économie des régions littorales françaises.
Poids économique et tendances du marché
Le marché français des produits aquatiques transformés représente un volume d’environ 850 000 tonnes annuelles, dont près de 55% sont issues de la production nationale. La balance commerciale demeure toutefois déficitaire, la France important massivement des produits semi-transformés destinés à être finalisés sur son territoire. Les conserves de thon, sardines et maquereaux constituent les segments historiques, tandis que les produits frais élaborés, les plats préparés à base de produits marins et les produits fumés connaissent une croissance soutenue.
Cette filière se caractérise par une forte dichotomie entre :
- Des grands groupes industriels internationalisés (comme Findus, Fleury Michon ou Labeyrie)
- Des PME et TPE souvent ancrées dans des terroirs et valorisant un savoir-faire traditionnel (fumeurs de saumon artisanaux, conserveries bretonnes, etc.)
Avec une consommation annuelle moyenne de 34 kg de produits aquatiques par habitant, la France figure parmi les premiers marchés européens, stimulant l’innovation et la diversification des produits transformés.
Définition et classification
La nomenclature 10.20Z s’inscrit dans la division 10 (Industries alimentaires) et plus précisément dans le groupe 10.2 dédié à la transformation et conservation de poissons, crustacés et mollusques. Cette catégorisation officielle établie par l’INSEE permet d’identifier avec précision les activités économiques relevant de ce secteur spécifique.
Positionnement dans la hiérarchie des codes NAF
Dans l’architecture des codes NAF/APE, le 10.20Z se situe :
- Section C : Industrie manufacturière
- Division 10 : Industries alimentaires
- Groupe 10.2 : Transformation et conservation de poisson, de crustacés et de mollusques
- Classe 10.20 : Transformation et conservation de poisson, de crustacés et de mollusques
- Sous-classe 10.20Z : Transformation et conservation de poisson, de crustacés et de mollusques
Cette classification permet de distinguer clairement les activités de transformation des produits de la mer des autres industries alimentaires, comme la transformation de viande (10.1) ou la fabrication de produits de boulangerie-pâtisserie (10.7). La lettre Z indique qu’il s’agit de l’unique sous-classe pour cette activité, contrairement à d’autres secteurs qui peuvent comporter plusieurs sous-divisions.
Activités principales et secondaires
Le périmètre du code NAF 10.20Z englobe une large variété d’opérations de transformation des produits aquatiques, reflétant la diversité des technologies et des marchés de ce secteur.
Procédés de fabrication couverts
Les entreprises classées sous le code 10.20Z peuvent exercer plusieurs types d’activités de transformation :
- La préparation et conservation de filets de poisson : découpe, parage, conditionnement sous atmosphère protectrice ou sous vide
- La production de surimi et autres préparations similaires : extraction des protéines, texturation, aromatisation
- La fabrication de conserves de produits marins : mise en boîte, appertisation, stérilisation
- Le fumage, salage et séchage : procédés traditionnels de conservation comme le saumon fumé, les harengs salés ou la morue séchée
- La surgélation et congélation des produits de la mer
- La cuisson de crustacés et mollusques : préparation pour commercialisation immédiate ou transformation ultérieure
- La fabrication de plats préparés à base de produits aquatiques : brandades, soupes de poisson, paella surgelée, etc.
Produits finis caractéristiques
La diversité des procédés se reflète dans l’éventail des produits commercialisés :
- Conserves (thon, sardines, maquereaux, anchois)
- Produits fumés (saumon, hareng, truite)
- Produits surgelés (filets panés, fruits de mer, plats cuisinés)
- Produits frais élaborés (tartares, carpaccios)
- Salades et terrines de la mer
- Œufs de poisson (tarama, caviar)
- Soupes et bisques
Il est important de noter que ce code exclut la simple congélation à bord des navires de pêche (03.11Z) et la fabrication d’huiles de poissons (10.41A), qui relèvent d’autres classifications NAF.
Le saviez-vous ?
La France possède une tradition ancestrale de conservation du poisson qui remonte au Moyen Âge. La première conserverie industrielle française de sardines a été créée en 1824 à Nantes par Joseph Colin, s’inspirant des travaux de Nicolas Appert sur l’appertisation. Aujourd’hui encore, certaines conserveries bretonnes perpétuent des méthodes traditionnelles comme la préparation des sardines millésimées qui se bonifient avec le temps.
Tendances et évolutions du marché
Le secteur de la transformation des produits de la mer connaît des mutations profondes en réponse aux attentes des consommateurs et aux défis de durabilité.
Innovations produits et marchés émergents
Les industriels de la filière diversifient leur offre pour répondre aux nouvelles tendances de consommation :
- Produits à haute valeur ajoutée : portions individuelles, plats prêts à consommer
- Snacking marin : tapas de la mer, bouchées apéritives
- Clean label : réduction des additifs, listes d’ingrédients simplifiées
- Alternatives végétales : développement de substituts aux produits de la mer à base de protéines végétales
Le marché est également marqué par l’essor de la digitalisation, avec la vente en ligne et la traçabilité numérique des produits devenant des standards du secteur. Les entreprises investissent dans des technologies comme la blockchain pour garantir l’origine et la qualité de leurs approvisionnements.
Défis environnementaux et adaptation du secteur
Face à la raréfaction des ressources halieutiques, les transformateurs doivent adapter leurs approvisionnements et leurs procédés :
- Recours croissant aux produits issus de l’aquaculture certifiée
- Développement de certifications durables (MSC, ASC)
- Valorisation des espèces moins connues ou sous-exploitées
- Optimisation des rendements matière et réduction des déchets
- Investissements dans des équipements moins énergivores
Ces transformations s’accompagnent d’une consolidation du secteur, avec une tendance aux fusions-acquisitions permettant aux acteurs de gagner en taille critique face à la grande distribution et aux marchés internationaux.
Environnement réglementaire
Le secteur de la transformation des produits de la mer est soumis à un cadre réglementaire particulièrement strict, reflétant les enjeux de sécurité alimentaire et de préservation des ressources marines.
Normes sanitaires et de traçabilité
Les entreprises relevant du code NAF 10.20Z doivent se conformer à de nombreuses exigences :
- Paquet hygiène : ensemble des règlements européens définissant les principes d’hygiène applicables (CE n°852/2004, CE n°853/2004)
- HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point) : méthodologie obligatoire d’analyse des risques et maîtrise des points critiques
- Plan de maîtrise sanitaire (PMS) : document obligatoire décrivant les mesures prises pour assurer l’hygiène et la sécurité des aliments
- Règlement INCO (UE n°1169/2011) : exigences d’étiquetage nutritionnel et d’information des consommateurs
- Règlement contrôle (CE n°1224/2009) : obligations de traçabilité et de lutte contre la pêche illicite
Les ateliers sont soumis à des inspections régulières des services vétérinaires (DDPP) et doivent détenir un agrément sanitaire européen identifiable par un numéro commençant par FR suivi de 8 chiffres.
Réglementations spécifiques aux produits de la mer transformés
Au-delà du cadre général de l’agroalimentaire, plusieurs dispositions visent spécifiquement les produits aquatiques :
- Contrôles renforcés sur les histamines dans les espèces à risque (thon, maquereau)
- Réglementation stricte sur la congélation des produits destinés à être consommés crus (parasitologie)
- Normes de commercialisation définissant les appellations officielles des espèces
- Obligations d’indication de la zone de pêche ou d’élevage et de la méthode de production
Les entreprises françaises sont également incitées à participer à la démarche collective France Filière Pêche et son label Pavillon France, valorisant l’origine nationale des approvisionnements.
Codes NAF connexes et différences
La transformation des produits de la mer interagit avec plusieurs autres activités codifiées, formant un écosystème économique complexe. Voici les principales classifications connexes et leurs spécificités :
Code NAF | Intitulé | Différences avec le 10.20Z |
---|---|---|
Code NAF 03.11Z | Pêche en mer | Concerne la capture des produits de la mer et leur conservation primaire à bord, mais pas leur transformation industrielle |
Code NAF 03.21Z | Aquaculture en mer | Couvre l’élevage des espèces marines, mais pas leur transformation après récolte |
Code NAF 46.38A | Commerce de gros de poissons, crustacés et mollusques | Concerne uniquement la commercialisation, sans transformation significative des produits |
Code NAF 10.39A | Autre transformation et conservation de légumes | Peut inclure certaines préparations mixtes (salades de la mer avec légumes), mais focalisé sur les produits végétaux |
Code NAF 10.85Z | Fabrication de plats préparés | Spécialisé dans les plats cuisinés, dont certains peuvent contenir des produits de la mer, mais dans le cadre de préparations complexes |
Les frontières entre ces activités peuvent parfois être poreuses. Par exemple, certaines entreprises de mareyage (46.38A) peuvent réaliser des opérations simples de transformation comme le filetage, alors que la transformation plus poussée relèvera du 10.20Z. De même, une conserverie produisant majoritairement des plats cuisinés à base de poisson pourra être classée en 10.85Z si cette activité devient prépondérante.
Stratégies de prospection B2B
Pour les entreprises cherchant à développer leur activité commerciale auprès des transformateurs de produits de la mer, une approche segmentée et personnalisée s’impose.
Segmentation stratégique du marché 10.20Z
Le secteur peut être analysé selon plusieurs critères pertinents :
- Taille des entreprises : des groupes industriels internationaux aux artisans transformateurs
- Spécialisation produit : conserveries, fumeurs, surgélateurs, fabricants de plats préparés
- Positionnement commercial : premium/terroir, marques distributeurs, export
- Certification : Bio, MSC/ASC, Label Rouge, IGP
- Zones géographiques : avec des concentrations particulières en Bretagne, Normandie, Pays de la Loire et littoral méditerranéen
Cette segmentation fine permet d’adapter les propositions de valeur aux besoins spécifiques de chaque sous-segment.
Opportunités commerciales par profil d’entreprise
Selon la nature de votre offre, différents angles d’approche peuvent être privilégiés :
- Équipementiers : mettre en avant les économies d’énergie, l’automatisation ou l’amélioration des rendements matière
- Fournisseurs d’ingrédients : proposer des alternatives naturelles aux additifs, des solutions clean label
- Prestataires logistiques : valoriser l’expertise en chaîne du froid et transport de produits sensibles
- Services numériques : solutions de traçabilité, optimisation de la supply chain, e-commerce B2B
L’accès à des données précises sur les entreprises du secteur est un prérequis pour une prospection efficace. Des plateformes comme Datapult.ai permettent d’identifier les acteurs du code NAF 10.20Z selon leur taille, localisation et autres critères pertinents, facilitant ainsi l’élaboration de listes de prospection qualifiées.
Cycles d’achat et moments propices
La prospection gagne en efficacité lorsqu’elle s’aligne sur les cycles d’activité du secteur :
- Anticipation des périodes de pics de production (saisonnalité de certaines espèces)
- Salon CFIA à Rennes (équipements et ingrédients agroalimentaires)
- Seafood Expo Global (salon international des produits de la mer)
- SIRHA à Lyon (restauration et alimentation)
- Période pré-budgétaire pour les investissements matériels (septembre-octobre)
Répartition géographique des entreprises
Le tissu économique du secteur 10.20Z présente une distribution territoriale caractéristique, principalement concentrée sur le littoral français mais avec quelques spécificités régionales notables.
Clusters et bassins d’emploi spécialisés
La cartographie des entreprises de transformation des produits de la mer révèle plusieurs pôles d’excellence :
- Bretagne : premier bassin français avec environ 40% des effectifs nationaux, notamment concentrés dans le Finistère (Douarnenez, Concarneau) et les Côtes d’Armor. La région abrite les principales conserveries historiques et de nombreuses PME innovantes.
- Normandie : spécialisée dans la transformation des produits de la pêche hauturière, particulièrement autour des ports de Boulogne-sur-Mer et Fécamp, avec une expertise reconnue dans les produits fumés.
- Pays de la Loire : pôle important pour les plats préparés et les conserves, avec une concentration d’entreprises dans la région nantaise et vendéenne.
- Littoral méditerranéen : davantage orienté vers les spécialités régionales comme les anchois, la soupe de poisson et les préparations à base de fruits de mer locaux.
Plus récemment, des installations se sont développées dans des zones non littorales, notamment en Île-de-France et dans la région lyonnaise, pour se rapprocher des grands bassins de consommation urbains.
Ciblage B2B par région et taille d’entreprise
Pour optimiser vos démarches de prospection auprès des acteurs du secteur de la transformation des produits de la mer, une approche différenciée selon les territoires et la taille des structures s’avère pertinente.
Approches commerciales adaptées aux profils régionaux
Chaque bassin de production présente des spécificités qui influencent les stratégies de prospection :
- Bretagne : privilégier les approches valorisant la tradition et le savoir-faire local pour les conserveries historiques, tout en proposant des solutions d’innovation pour les entreprises plus modernes
- Hauts-de-France : mettre l’accent sur l’optimisation logistique et l’accès aux marchés nord-européens pour ces entreprises souvent tournées vers l’export
- Régions méditerranéennes : adapter les propositions aux spécificités des produits locaux et aux plus petites structures artisanales typiques de ces territoires
Les manifestations professionnelles locales comme le Salon de la Conchyliculture à Vannes ou les Assises de la Pêche à Nice constituent d’excellentes opportunités de rencontres ciblées.
L’exploitation des données sectorielles géolocalisées permet d’identifier avec précision les zones de concentration d’entreprises relevant du code 10.20Z et d’optimiser ainsi l’organisation des tournées commerciales ou des campagnes marketing territorialisées.
Pour les fournisseurs de l’industrie, les solutions permettant de répondre aux défis spécifiques du secteur – comme la gestion de la chaîne du froid, l’optimisation des process de transformation ou l’amélioration de la traçabilité – constituent des arguments particulièrement percutants lors des démarches de prospection auprès des entreprises transformatrices de produits de la mer.