Le secteur de l’élevage ovin et caprin représente un pan important du patrimoine agricole français, avec ses 3,8 millions de brebis et plus d’un million de chèvres réparties sur l’ensemble du territoire. Pilier de l’économie rurale dans certaines régions comme le Massif Central, les Alpes ou les Pyrénées, cette filière traditionnelle jongle aujourd’hui entre préservation des savoir-faire ancestraux et modernisation des pratiques d’élevage. Le code NAF 01.45Z encadre spécifiquement ces activités pastorales qui, au-delà de leur dimension économique, jouent un rôle crucial dans l’entretien des paysages, la biodiversité et la vitalité des territoires ruraux. Face aux défis contemporains de rentabilité et aux attentes sociétales, ce secteur connaît une mutation notable vers la valorisation qualitative et la diversification.
Panorama économique du secteur ovin et caprin
La filière ovine et caprine française s’inscrit dans un paysage économique contrasté. Avec un chiffre d’affaires annuel estimé à 1,2 milliard d’euros, ce secteur représente environ 3% de la production agricole nationale. Malgré sa taille relativement modeste comparée à d’autres productions animales, son importance dépasse largement le cadre purement économique.
Un secteur en restructuration constante
Depuis plusieurs décennies, le nombre d’exploitations spécialisées dans l’élevage ovin et caprin diminue régulièrement. On comptait environ 35 000 élevages professionnels d’ovins et 5 500 élevages caprins en 2020, marquant une baisse de près de 30% en vingt ans. Cette restructuration s’accompagne d’une augmentation de la taille moyenne des troupeaux, témoignant d’une professionnalisation accrue.
Les exploitations modernes relevant du code NAF 01.45Z se caractérisent par une recherche d’équilibre entre traditions pastorales et innovations techniques. Cette dualité constitue à la fois une richesse et un défi pour la filière, qui doit maintenir sa compétitivité face à la concurrence internationale tout en préservant ses spécificités.
Répartition géographique inégale
L’élevage ovin se concentre principalement dans le Massif Central (Limousin, Auvergne), le Sud-Ouest, les Alpes et les Pyrénées, avec des races adaptées aux terroirs comme la Lacaune, la Blanche du Massif Central ou la Préalpes du Sud. L’élevage caprin, quant à lui, est particulièrement présent en Nouvelle-Aquitaine, Centre-Val de Loire et Pays de la Loire, avec des races emblématiques comme la Saanen, l’Alpine et la Poitevine.
Définition et classification du code NAF 01.45Z
Le code NAF (Nomenclature d’Activités Française) 01.45Z correspond spécifiquement à l’activité d’élevage d’ovins et de caprins. Cette classification, instaurée par l’INSEE, s’inscrit dans la hiérarchie suivante :
- Section A : Agriculture, sylviculture et pêche
- Division 01 : Culture et production animale, chasse et services annexes
- Groupe 01.4 : Production animale
- Classe 01.45 : Élevage d’ovins et de caprins
- Sous-classe 01.45Z : Élevage d’ovins et de caprins
Cette catégorisation précise permet d’établir des statistiques sectorielles et constitue un référentiel administratif essentiel pour les éleveurs, les organisations professionnelles et les pouvoirs publics.
Contrairement à certaines classifications qui distinguent les types d’élevage en sous-catégories séparées, le code 01.45Z regroupe sous une même nomenclature l’élevage des moutons (ovins) et des chèvres (caprins), deux filières qui partagent certaines caractéristiques techniques et économiques tout en ayant leurs spécificités propres.
Activités principales et secondaires couvertes
Élevage ovin : entre viande et lait
L’élevage ovin se décline principalement en deux orientations distinctes, parfois combinées :
- Production de viande : Représentant environ 70% des exploitations ovines françaises, cette orientation se focalise sur l’élevage d’agneaux destinés à la boucherie. Les races à viande comme la Charollaise, la Texel ou la Suffolk sont privilégiées pour leur conformation et leur croissance rapide.
- Production laitière : Concentrée dans quelques bassins traditionnels comme le Rayon de Roquefort (Aveyron), les Pyrénées-Atlantiques et la Corse, cette production est essentiellement destinée à la fabrication de fromages prestigieux (Roquefort, Ossau-Iraty, Brocciu).
L’activité secondaire de production de laine, autrefois centrale, est aujourd’hui considérée comme un sous-produit en France, bien qu’une valorisation qualitative commence à émerger auprès d’artisans et designers textiles.
Élevage caprin : prédominance fromagère
L’élevage caprin français est très majoritairement orienté vers la production laitière (plus de 95% des exploitations), avec des valorisations diverses :
- Livraison aux laiteries industrielles pour la fabrication de fromages de grande consommation
- Transformation fromagère fermière avec vente directe ou circuits courts
- Production sous AOP/AOC comme le Sainte-Maure de Touraine, le Rocamadour, le Picodon ou le Chabichou du Poitou
La production de viande caprine reste marginale en France mais constitue néanmoins une activité couverte par le code NAF 01.45Z, tout comme la valorisation du poil mohair issu des chèvres Angora.
Activités connexes incluses
Le code 01.45Z englobe également :
- La production de lait cru ovin ou caprin
- La production de laine brute
- La reproduction et la sélection génétique
- L’élevage d’animaux reproducteurs
En revanche, sont exclus de cette classification (relevant d’autres codes NAF) :
- La transformation du lait (10.51Z pour l’industrie, 10.52Z pour le fermier)
- L’abattage et la découpe (10.11Z)
- Le négoce d’animaux vivants sans élevage (46.23Z)
- Les services vétérinaires (75.00Z)
Tendances et évolutions du marché ovin-caprin
Le secteur de l’élevage ovin et caprin traverse une période de profondes mutations, reflétant les changements des habitudes de consommation et les nouvelles attentes sociétales.
Montée en gamme et valorisation qualitative
Face à la concurrence internationale (notamment néo-zélandaise et irlandaise pour l’agneau, espagnole pour le chevreau), les éleveurs français misent sur la différenciation qualitative. Cette stratégie se traduit par :
- Le développement des signes officiels de qualité : Labels Rouges, IGP (Agneau de l’Aveyron, Agneau de Sisteron), AOP fromagères
- L’essor de l’agriculture biologique, avec une croissance annuelle de 15% pour les élevages caprins bio
- La mise en avant des races locales et de l’ancrage territorial
- Le renforcement des circuits courts et de la vente directe
Cette orientation vers la qualité permet de maintenir une valeur ajoutée sur les exploitations, compensant partiellement la hausse des coûts de production.
Défis contemporains et innovations
Les exploitations classées sous le code NAF 01.45Z font face à plusieurs défis majeurs :
Le renouvellement des générations constitue un enjeu critique, avec 45% des éleveurs ovins et caprins âgés de plus de 55 ans. L’installation en élevage de petits ruminants nécessite des investissements importants et une technicité spécifique.
L’autonomie alimentaire devient une préoccupation centrale face à la volatilité des prix des intrants. Des innovations en agroforesterie et sylvopastoralisme émergent pour y répondre.
La prédation par les grands carnivores (loup principalement) représente une contrainte majeure pour les élevages pastoraux, nécessitant des adaptations coûteuses (chiens de protection, parcs sécurisés).
Environnement réglementaire spécifique
Les exploitations d’élevage ovin et caprin sont soumises à un cadre réglementaire spécifique qui encadre les différents aspects de leur activité.
Réglementation sanitaire et traçabilité
La réglementation sanitaire constitue un pilier fondamental pour les éleveurs relevant du code NAF 01.45Z. Elle s’articule autour de plusieurs dispositifs :
- Identification individuelle obligatoire de tous les animaux par bouclage électronique depuis 2010
- Tenue d’un registre d’élevage détaillant entrées, sorties, traitements médicamenteux
- Prophylaxie obligatoire contre certaines maladies comme la brucellose
- Règles strictes sur l’utilisation des médicaments vétérinaires avec temps d’attente spécifiques
Depuis 2016, le programme sanitaire d’élevage (PSE) impose également un suivi vétérinaire régulier et la mise en œuvre de mesures préventives adaptées.
Régimes d’autorisation environnementale
Contrairement aux élevages de grande taille comme les bovins ou les porcins, les élevages ovins et caprins sont généralement soumis au régime de déclaration ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement) lorsqu’ils dépassent certains seuils :
- Au-delà de 500 animaux : régime de déclaration
- Très rarement soumis au régime d’autorisation (sauf cas exceptionnels)
Cette réglementation relativement allégée reflète l’impact environnemental généralement modéré de ces élevages, souvent extensifs et valorisant des surfaces herbagères.
Aides spécifiques et conditionnalité PAC
L’élevage ovin-caprin bénéficie de dispositifs d’aides spécifiques dans le cadre de la Politique Agricole Commune :
- Aide ovine et caprine couplée à la production
- Indemnités Compensatoires de Handicaps Naturels (ICHN) pour les zones défavorisées
- Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC) valorisant le pastoralisme
Ces aides sont conditionnées au respect de normes environnementales, de bien-être animal et de traçabilité sanitaire, formant un ensemble cohérent d’incitations au maintien de pratiques durables.
Codes NAF connexes et différences
Le code NAF 01.45Z s’inscrit dans un écosystème de classifications qui délimitent les frontières entre différentes activités agricoles et agro-alimentaires. Voici les principaux codes connexes et leurs spécificités :
Code NAF | Intitulé | Différence avec 01.45Z |
---|---|---|
01.41Z | Élevage de bovins laitiers | Concerne uniquement les bovins pour le lait, avec des contraintes techniques et des investissements différents |
01.42Z | Élevage d’autres bovins et de buffles | Spécialisé dans les bovins à viande, avec des cycles de production plus longs |
01.49Z | Élevage d’autres animaux | Catégorie résiduelle incluant des espèces diverses (lapins, cervidés…) mais pas les ovins-caprins |
10.51Z | Fabrication de lait liquide et de produits frais | Transformation industrielle du lait, activité en aval de la production primaire |
10.52Z | Fabrication de fromage | Spécialisé dans la transformation fromagère, généralement en structures dédiées |
La distinction entre ces codes est parfois subtile dans la pratique, notamment pour les exploitations diversifiées. Par exemple, un éleveur caprin qui transforme son lait et commercialise ses fromages peut relever de plusieurs codes selon l’importance relative de chaque activité dans son chiffre d’affaires :
- Si l’élevage est l’activité principale : code NAF 01.45Z
- Si la transformation fromagère domine économiquement : code NAF 10.52Z
Ce découpage administratif ne reflète pas toujours la réalité intégrée de nombreuses exploitations artisanales, mais reste néanmoins un outil statistique et fiscal important.
Stratégies de prospection B2B dans la filière ovine et caprine
La prospection commerciale auprès des acteurs classés sous le code NAF 01.45Z nécessite une approche spécifique, tenant compte des particularités de ce secteur agricole.
Segmentation pertinente du marché
Pour optimiser une démarche commerciale B2B dans ce secteur, plusieurs critères de segmentation s’avèrent particulièrement pertinents :
- Orientation technico-économique : élevages laitiers vs élevages allaitants (viande)
- Taille du cheptel : petits troupeaux familiaux (moins de 100 têtes) vs structures professionnelles spécialisées
- Mode de commercialisation : vente directe, circuits courts, filières longues
- Engagement dans des démarches qualité : conventionnel, bio, AOP, Label Rouge
- Localisation géographique : zones de montagne, plaine, pastoralisme méditerranéen
Ces différents segments présentent des besoins spécifiques et répondent à des logiques économiques distinctes qu’il convient d’intégrer dans toute approche commerciale.
Cycle d’activité et moments stratégiques
L’activité d’élevage ovin et caprin suit un rythme saisonnier marqué, qu’il est judicieux de prendre en compte dans une démarche de prospection :
- Périodes d’agnelage/chevrettage : pic d’activité intense où les éleveurs sont peu disponibles (principalement février-mars pour les caprins, variable selon les systèmes pour les ovins)
- Période estivale : souvent consacrée au pâturage, avec parfois transhumance
- Automne : période de préparation à la mise à la reproduction, moment propice aux investissements
- Hiver : période de relative disponibilité pour les éleveurs (hors agnelages précoces)
Une approche commerciale respectant ce calendrier aura davantage de chances de succès, en s’adaptant à la disponibilité réelle des exploitants.
Leviers de ciblage avec Datapult.ai
L’utilisation d’outils de ciblage comme Datapult.ai permet d’affiner considérablement l’identification des prospects pertinents dans ce secteur, notamment grâce à :
- Le filtrage géographique précis pour cibler les bassins de production
- L’analyse des données économiques pour identifier les exploitations en développement
- Le croisement avec d’autres indicateurs sectoriels comme l’appartenance à des groupements de producteurs
- L’enrichissement des données avec des informations sur les circuits de distribution
Cette approche data-driven permet d’optimiser les ressources commerciales en concentrant les efforts sur les cibles à plus fort potentiel, tout en personnalisant le discours en fonction des spécificités de chaque segment.
Le saviez-vous ? Les particularités méconnues de l’élevage ovin-caprin
L’élevage ovin et caprin présente plusieurs caractéristiques originales souvent méconnues du grand public :
- Les chèvres et brebis ont un rôle écologique majeur dans le maintien des paysages ouverts et la prévention des incendies en zone méditerranéenne. Certaines collectivités emploient désormais des troupeaux pour l’éco-pâturage urbain.
- La France est le premier producteur européen de lait de chèvre, mais n’est que le 3ème producteur de fromages caprins derrière la Grèce et l’Espagne.
- Contrairement à une idée reçue, l’élevage ovin-caprin est parmi les moins consommateurs d’antibiotiques en élevage, avec des indices d’exposition (ALEA) trois fois inférieurs à la moyenne des filières animales.
- Les troupeaux transhumants parcourent encore aujourd’hui plusieurs centaines de kilomètres à pied sur les drailles historiques, perpétuant une tradition millénaire.
Zoom sur les métiers et compétences de l’élevage ovin-caprin
Le secteur ovin-caprin mobilise des profils professionnels diversifiés, alliant savoir-faire traditionnel et compétences techniques modernes :
L’éleveur : un chef d’entreprise polyvalent
Le métier d’éleveur ovin ou caprin exige une polyvalence remarquable. Au quotidien, cet entrepreneur rural assume de multiples fonctions :
- Soins aux animaux et suivi sanitaire du troupeau
- Gestion de la reproduction et de la génétique
- Production et conservation des fourrages
- Transformation fromagère (pour les systèmes fermiers)
- Commercialisation et relation client
- Gestion administrative et comptable
Cette diversité de compétences fait de l’éleveur classé sous le code 01.45Z un véritable chef d’entreprise, jonglant entre exigences techniques, contraintes économiques et valorisation commerciale.
Une filière qui recrute
Malgré les défis économiques, le secteur ovin-caprin offre des opportunités d’emploi réelles sur les territoires ruraux :
- Postes de salariés d’élevage, particulièrement recherchés pendant les périodes d’agnelage
- Fromagers fermiers et affineurs spécialisés
- Techniciens de contrôle laitier et conseillers d’élevage
- Bergers salariés pour la conduite des troupeaux en estive
La formation professionnelle s’adapte à ces besoins avec des parcours spécifiques comme le BP REA (Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole) option ovins-caprins ou des Certificats de Spécialisation en transformation fermière.
Exploiter les données sectorielles pour votre prospection
L’analyse fine du secteur ovin-caprin représenté par le code NAF 01.45Z révèle un marché de niche mais dynamique, avec des opportunités commerciales spécifiques pour les entreprises B2B. Pour maximiser l’efficacité de votre approche commerciale, plusieurs stratégies s’avèrent particulièrement pertinentes :
- Privilégier une segmentation géographique ciblant les bassins de production traditionnels (Massif Central, Poitou-Charentes, Provence-Alpes-Côte d’Azur)
- Différencier les approches entre élevages laitiers et allaitants, dont les besoins et cycles d’investissement diffèrent sensiblement
- Identifier les exploitations en transition (vers le bio, l’agrandissement ou la transformation fermière)
- S’appuyer sur les réseaux professionnels spécifiques (Chambres d’Agriculture, groupements de producteurs, syndicats spécialisés)
L’utilisation d’outils d’intelligence économique comme Datapult permet d’affiner cette approche en identifiant précisément les exploitations correspondant à vos critères cibles, optimisant ainsi votre démarche commerciale dans ce secteur aux multiples facettes.