Le secteur de la culture des céréales, légumineuses et graines oléagineuses constitue le socle fondamental de l'agriculture française. Avec plus de 9,3 millions d'hectares consacrés aux grandes cultures en France, ce secteur représente près de 60% de la superficie agricole utile du pays. La production céréalière française, classée au premier rang européen et au cinquième rang mondial, révèle l'importance stratégique des entreprises classées sous le code NAF 01.11Z. Cette nomenclature englobe une diversité de cultures essentielles tant pour l'alimentation humaine et animale que pour les applications industrielles et énergétiques, faisant de ce secteur un pilier économique majeur face aux enjeux contemporains de souveraineté alimentaire et de transition écologique.
Panorama économique du secteur céréalier et oléo-protéagineux
Le secteur des grandes cultures couvert par le code NAF 01.11Z représente un pilier économique majeur pour l'agriculture française. Avec une production annuelle moyenne de 65 millions de tonnes de céréales, 3,5 millions de tonnes de protéagineux et plus de 6 millions de tonnes d'oléagineux, ce secteur génère un chiffre d'affaires de près de 15 milliards d'euros annuellement. Il constitue le premier poste d'exportation agroalimentaire français, contribuant positivement à la balance commerciale nationale.
Les exploitations de ce secteur se caractérisent par une grande diversité structurelle : des grandes exploitations céréalières de plusieurs centaines d'hectares dans le Bassin parisien aux structures plus modestes et diversifiées dans d'autres régions. Cette hétérogénéité traduit la capacité d'adaptation du modèle agricole français aux différentes conditions pédoclimatiques et contraintes économiques territoriales.
Évolution et transformation du modèle économique
Au cours des dernières décennies, le modèle économique des exploitations céréalières a considérablement évolué. La volatilité croissante des marchés agricoles, l'évolution des politiques publiques (notamment la PAC), l'émergence des enjeux environnementaux et la nécessité de s'adapter au changement climatique ont profondément transformé les stratégies des producteurs. On constate :
- Une diversification croissante des assolements pour réduire les risques économiques et agronomiques
- Le développement de démarches de contractualisation et de valorisation spécifiques
- L'émergence de nouveaux modèles comme l'agriculture de conservation des sols
- Une intégration progressive dans des filières à plus forte valeur ajoutée
- Un développement de certifications et labels (agriculture biologique, HVE, etc.)
Définition et classification du code NAF 01.11Z
Le code NAF 01.11Z identifie spécifiquement les entreprises dont l'activité principale est la culture de céréales (à l'exception du riz), de légumineuses et de graines oléagineuses. Cette classification s'inscrit dans une nomenclature hiérarchique précise au sein du système statistique national et européen :
- Section A : Agriculture, sylviculture et pêche
- Division 01 : Culture et production animale, chasse et services annexes
- Groupe 01.1 : Cultures non permanentes
- Classe 01.11 : Culture de céréales (à l'exception du riz), de légumineuses et de graines oléagineuses
- Sous-classe 01.11Z : Culture de céréales (à l'exception du riz), de légumineuses et de graines oléagineuses
Cette classification, qui correspond au niveau le plus fin de la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2), permet d'identifier avec précision les entreprises spécialisées dans la production de grandes cultures annuelles. Elle sert de référence pour les statistiques économiques, les études sectorielles et constitue un élément d'identification pour l'administration fiscale et les organismes sociaux.
La lettre Z qui complète ce code indique qu'il s'agit d'une transposition française de la nomenclature européenne NACE (Nomenclature statistique des Activités économiques dans la Communauté Européenne), permettant ainsi une comparabilité des données à l'échelle européenne.
Activités principales et secondaires couvertes par le code 01.11Z
Le spectre des cultures céréalières
Le code NAF 01.11Z englobe la production d'un large éventail de céréales (hors riz) qui constituent l'épine dorsale de l'agriculture française :
- Blé tendre : première céréale cultivée en France avec environ 5 millions d'hectares, destinée principalement à la meunerie et à l'alimentation animale
- Blé dur : cultivé sur environ 300 000 hectares, principalement dans le sud de la France, destiné à la production de pâtes et semoules
- Orge et escourgeon : environ 1,7 million d'hectares, utilisés pour l'alimentation animale et la malterie (brasserie)
- Maïs grain : environ 1,4 million d'hectares, avec des utilisations variées (alimentation animale, amidonnerie, semoulerie)
- Avoine, seigle, triticale, épeautre et autres céréales secondaires : cultivées sur des surfaces plus réduites mais présentant un regain d'intérêt dans les systèmes diversifiés
Les cultures légumineuses
Les légumineuses à graines, appelées aussi protéagineux, présentent l'avantage agronomique de fixer l'azote atmosphérique et connaissent un regain d'intérêt dans le cadre des politiques de souveraineté protéique :
- Pois protéagineux : principale légumineuse à graine cultivée en France
- Féverole : en développement pour l'alimentation animale et l'export
- Lupin : culture de niche au potentiel croissant pour l'alimentation humaine
- Lentilles, pois chiches, haricots secs : en forte croissance pour répondre à l'évolution des régimes alimentaires
Les cultures oléagineuses
Les oléagineux, cultures produisant des graines riches en huile, constituent le troisième pilier de cette classification :
- Colza : principal oléagineux français avec environ 1,2 million d'hectares
- Tournesol : environ 600 000 hectares, particulièrement adapté aux zones méridionales
- Soja : en développement (environ 170 000 hectares) pour répondre aux besoins en protéines végétales
- Lin oléagineux, moutarde, cameline : cultures de diversification à plus faible superficie
Le saviez-vous ?
Si la France exporte environ 50% de sa production de blé tendre, elle doit paradoxalement importer plus de 3 millions de tonnes de protéines végétales par an pour couvrir ses besoins en alimentation animale. Ce déséquilibre explique les politiques actuelles visant à développer les surfaces en légumineuses et oléo-protéagineux sur le territoire national.
Tendances et évolutions du marché des grandes cultures
Le secteur des grandes cultures traverse une période de profondes mutations, caractérisée par plusieurs dynamiques majeures qui redessinent les stratégies des producteurs classés sous le code NAF 01.11Z.
Transition agroécologique et nouvelles pratiques culturales
Face aux enjeux environnementaux et climatiques, les exploitations céréalières et oléo-protéagineuses adoptent progressivement de nouvelles pratiques :
- Développement de l'agriculture de conservation des sols (réduction du travail du sol, couverts végétaux)
- Diversification des rotations et introduction de cultures intermédiaires multi-services
- Réduction de l'utilisation d'intrants chimiques et développement de solutions alternatives (biocontrôle)
- Progression des surfaces en agriculture biologique (environ 10% des surfaces en grandes cultures)
Ces évolutions répondent tant aux attentes sociétales qu'à la nécessité d'adapter les systèmes de production aux contraintes climatiques croissantes (sécheresses, événements extrêmes) et aux objectifs de décarbonation.
Évolution des marchés et nouvelles valorisations
Les débouchés traditionnels des grandes cultures (alimentaire, alimentation animale, export) se complètent de nouvelles opportunités :
- Développement des filières de biocarburants (biodiesel, bioéthanol) et bioéconomie
- Émergence de marchés pour les protéines végétales à destination de l'alimentation humaine
- Segmentation accrue des marchés avec des cahiers des charges spécifiques (bas carbone, sans résidus, etc.)
- Valorisation des services écosystémiques (crédits carbone, préservation de la biodiversité)
Dans ce contexte, les exploitants doivent développer de nouvelles compétences en matière de commercialisation et de gestion des risques, la volatilité des marchés agricoles constituant un défi majeur.
Environnement réglementaire des exploitations céréalières et oléagineuses
Les entreprises classées sous le code NAF 01.11Z évoluent dans un cadre réglementaire particulièrement dense et en constante évolution, structuré autour de plusieurs dimensions.
Politique Agricole Commune et réglementations européennes
La PAC constitue le cadre principal régissant l'activité des producteurs de grandes cultures avec :
- Des aides directes conditionnées au respect de bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE)
- Des mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) incitatives
- L'écorégime introduit dans la PAC 2023-2027 encourageant la diversification et les pratiques favorables à l'environnement
- Des mécanismes de gestion des marchés (intervention, stockage)
S'y ajoutent les dispositions du Pacte Vert européen et notamment les stratégies « De la ferme à la table » et « Biodiversité 2030 » qui fixent des objectifs ambitieux de réduction des impacts environnementaux.
Réglementations nationales spécifiques
Au niveau national, plusieurs dispositifs encadrent l'activité des producteurs :
- Plan Ecophyto II+ visant la réduction de l'usage des produits phytopharmaceutiques
- Directive Nitrates et programmes d'actions régionaux encadrant la fertilisation azotée
- Loi d'avenir pour l'agriculture de 2014 et Plan Protéines Végétales
- Réglementations sur l'usage de l'eau et l'irrigation (cadre des SDAGE et SAGE)
- Dispositions fiscales spécifiques (Déduction pour Épargne de Précaution, fiscalité du foncier agricole)
Cette densité réglementaire implique pour les exploitants une veille constante et une capacité d'adaptation, notamment dans un contexte d'attentes sociétales croissantes concernant les modes de production.
Codes NAF connexes et différences avec le 01.11Z
Le code NAF 01.11Z s'inscrit dans l'écosystème des activités agricoles avec des liens étroits mais des frontières définies avec d'autres codes NAF connexes :
Code NAF |
Intitulé |
Différences avec le 01.11Z |
01.12Z |
Culture du riz |
Spécifiquement dédié à la riziculture, exclue du 01.11Z malgré son caractère céréalier, en raison de ses spécificités techniques (irrigation permanente) |
01.13Z |
Culture de légumes, de melons, de racines et de tubercules |
Concerne les productions maraîchères et potagères, tandis que le 01.11Z se concentre sur les légumineuses à graines (pois, féverole) |
01.16Z |
Culture de plantes à fibres |
Incluant le lin textile ou le chanvre industriel, alors que le 01.11Z couvre le lin oléagineux ou le chanvre pour la graine |
01.61Z |
Activités de soutien aux cultures |
Regroupe les prestataires de services agricoles mais pas les producteurs directs classés en 01.11Z |
46.21Z |
Commerce de gros de céréales |
Activité commerciale en aval de la production, assurée par des coopératives ou négociants, distincte de l'activité productive des exploitants en 01.11Z |
Ces distinctions sont essentielles pour l'analyse statistique des filières agricoles mais aussi pour l'application de dispositifs fiscaux, sociaux ou d'aides spécifiques. Toutefois, dans la pratique, de nombreuses exploitations combinent plusieurs de ces activités dans des systèmes diversifiés, avec une classification selon l'activité principale.
Stratégies de prospection B2B dans le secteur des grandes cultures
Le secteur couvert par le code NAF 01.11Z présente des caractéristiques spécifiques qui influencent directement les stratégies de prospection commerciale et de développement B2B.
Segmentation adaptée au profil des exploitations céréalières
Pour une prospection efficace auprès des entreprises du secteur 01.11Z, plusieurs critères de segmentation s'avèrent particulièrement pertinents :
- Taille des exploitations : Les besoins et capacités d'investissement diffèrent considérablement entre une exploitation de 50 hectares et une structure de 500 hectares
- Spécialisation culturale : Distinguer les producteurs spécialisés en céréales, en oléagineux ou ceux ayant développé des productions de niche
- Mode de production : Agriculture conventionnelle, de conservation, biologique ou certification HVE
- Situation géographique : Les problématiques varient fortement selon les zones pédoclimatiques (sol, climat)
- Voies de commercialisation : Exploitations liées à des coopératives, travaillant avec des négociants ou développant des circuits courts
Cette segmentation fine permet d'adapter l'offre aux besoins spécifiques de chaque profil d'exploitation.
Approches commerciales adaptées au monde céréalier
L'approche des exploitants de grandes cultures nécessite des méthodes spécifiques :
- Respecter la saisonnalité : cibler les périodes de moindre activité (hiver) pour les premiers contacts
- S'appuyer sur les réseaux professionnels existants : groupements de producteurs, CUMA (Coopératives d'Utilisation de Matériel Agricole), GDA (Groupes de Développement Agricole)
- Utiliser les événements sectoriels comme points d'entrée : salons (Salon International de l'Agriculture, SPACE, Innov-Agri), journées techniques, plateformes d'essais
- Proposer des démonstrations terrain et preuves de concept adaptées aux conditions locales
- Développer une expertise technique crédible sur les enjeux spécifiques du secteur
Les outils numériques de prospection comme
Datapult.ai permettent d'optimiser cette approche en identifiant précisément les exploitations correspondant aux critères ciblés et en fournissant les données essentielles à une prise de contact qualifiée.
Enjeux spécifiques à adresser
Plusieurs problématiques actuelles constituent des leviers potentiels d'approche commerciale :
- Optimisation des coûts de production face à la volatilité des prix et des intrants
- Solutions de gestion des risques climatiques et économiques
- Outils d'aide à la décision et agriculture de précision
- Accompagnement vers les certifications environnementales et bas carbone
- Solutions pour la valorisation différenciée des productions
Exploiter les données sectorielles pour votre prospection
Le secteur des grandes cultures représente un potentiel commercial significatif pour de nombreuses entreprises B2B. Avec environ 130 000 exploitations spécialisées relevant du code NAF 01.11Z, ce marché offre des opportunités diverses mais nécessite une approche ciblée.
L'exploitation efficace des données sectorielles constitue un levier stratégique pour :
- Identifier les zones géographiques à fort potentiel selon votre offre (bassins céréaliers intensifs, zones de diversification, territoires en transition vers le bio)
- Cibler les exploitations selon leur profil de production et leur taille (indicateurs de surface, chiffre d'affaires, cultures spécifiques)
- Anticiper les besoins saisonniers spécifiques aux cycles culturaux des céréales et oléagineux
- Segmenter votre approche selon les enjeux propres à chaque profil d'exploitation
Dans un contexte de forte évolution du secteur céréalier et oléagineux, les entreprises qui sauront combiner une connaissance approfondie des enjeux techniques, économiques et environnementaux avec une approche commerciale personnalisée bénéficieront d'un avantage concurrentiel déterminant. La transition agroécologique, la digitalisation croissante et la recherche de nouveaux débouchés constituent autant d'opportunités de développement pour les fournisseurs et partenaires des exploitations classées sous le code NAF 01.11Z.
Cette approche ciblée, alimentée par des données actualisées et pertinentes sur les exploitations céréalières et oléagineuses, permet non seulement d'optimiser l'efficacité de vos démarches commerciales, mais aussi de vous positionner comme un partenaire pertinent dans l'accompagnement des transitions que connaît ce secteur fondamental de l'agriculture française.