Le secteur de l’hébergement social pour adultes et familles en difficultés constitue un pilier fondamental du système de protection sociale français. Classifié sous le code NAF 87.90B, ce domaine d’activité se trouve à l’intersection des politiques publiques de solidarité et de l’action sociale. Face à l’augmentation des précarités et à l’évolution des besoins sociaux, les structures relevant de ce code connaissent des transformations significatives dans leurs modes d’intervention et leur organisation. Cette nomenclature d’activité couvre un large éventail de dispositifs d’accueil temporaire ou prolongé pour des personnes confrontées à diverses situations de vulnérabilité sociale, familiale, économique ou liée au logement. Dans un contexte de tensions budgétaires et d’accroissement des besoins, ce secteur doit constamment adapter ses réponses tout en maintenant sa mission essentielle de soutien aux populations fragilisées.
Caractéristiques du secteur de l’hébergement social
Le code NAF 87.90B désigne spécifiquement les activités d’hébergement social destinées aux personnes adultes et aux familles traversant des périodes de difficultés sociales, économiques ou personnelles. Cette classification s’inscrit dans la division 87 de la nomenclature d’activités française, consacrée à “l’hébergement médico-social et social”, et plus particulièrement dans le groupe 87.9 relatif aux “autres activités d’hébergement social”.
À la différence d’autres codes NAF du secteur médico-social, la spécificité du 87.90B réside dans sa focalisation sur des populations non médicalisées mais en situation de vulnérabilité sociale. Cette catégorie se distingue également par la diversité des publics accueillis, allant des personnes isolées aux familles entières, et par la variété des problématiques traitées.
Évolution et professionnalisation du secteur
Autrefois caractérisé par une approche essentiellement caritative, ce secteur a connu une professionnalisation croissante au cours des dernières décennies. L’hébergement social moderne intègre désormais une dimension d’accompagnement global, combinant soutien psychosocial, aide administrative, insertion professionnelle et accès aux droits. Cette évolution témoigne de la reconnaissance du caractère multidimensionnel des situations de précarité et de la nécessité d’y répondre par des approches coordonnées et pluridisciplinaires.
Répartition géographique des structures d’hébergement
La répartition des établissements relevant du code NAF 87.90B sur le territoire français présente des disparités significatives, reflétant à la fois les besoins locaux et les politiques territoriales en matière d’action sociale.
Concentration urbaine et zones de tension
Les grandes agglomérations concentrent une part importante des structures d’hébergement social, avec une prédominance en Île-de-France qui regroupe près de 25% des capacités nationales. Cette concentration s’explique par la convergence de facteurs comme la densité démographique, les flux migratoires et la précarité urbaine. Les métropoles régionales comme Lyon, Marseille, Lille ou Toulouse constituent également des pôles majeurs pour ce type d’établissements.
Toutefois, on observe depuis quelques années une saturation croissante des dispositifs dans les zones urbaines et un développement progressif de l’offre dans les villes moyennes et les territoires périurbains. Cette évolution répond à la fois à une stratégie de déconcentration et à l’émergence de nouvelles formes de précarité dans des zones jusque-là moins touchées.
Disparités territoriales et déserts sociaux
Certains territoires, notamment ruraux ou en déclin démographique, présentent un déficit notable d’équipements d’hébergement social. Ces “déserts sociaux” obligent les personnes en difficulté à des déplacements parfois considérables pour accéder aux services dont elles ont besoin, accentuant leur isolement et compliquant leur parcours d’insertion. Les politiques publiques actuelles tendent à encourager un maillage territorial plus équilibré, notamment à travers des appels à projets ciblés et des incitations à l’implantation dans les zones sous-dotées.
Activités incluses dans la classification 87.90B
Le périmètre d’activités couvert par le code NAF 87.90B est particulièrement diversifié, reflétant la multiplicité des réponses développées face aux situations d’exclusion sociale et de précarité résidentielle.
Centres d’hébergement d’urgence (CHU)
Les CHU offrent un accueil immédiat, inconditionnel et de courte durée aux personnes sans abri ou en détresse. Ces structures fonctionnent généralement 24h/24 et proposent, outre un hébergement temporaire, des prestations de première nécessité (repas, hygiène, soins basiques). Initialement conçus comme des solutions transitoires, notamment pendant la période hivernale, de nombreux CHU sont aujourd’hui ouverts toute l’année face à la persistance des besoins.
Centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS)
Les CHRS constituent l’épine dorsale du dispositif d’hébergement social en France. Ces établissements accueillent des personnes ou familles en grande difficulté pour des séjours de moyenne durée (généralement de 6 mois à 2 ans) et leur proposent un accompagnement personnalisé vers l’autonomie. Leur mission dépasse le simple hébergement pour englober un travail approfondi sur les problématiques sociales, professionnelles, sanitaires et administratives des résidents.
Résidences sociales et pensions de famille
Ces structures offrent une solution intermédiaire entre l’hébergement collectif temporaire et le logement autonome. Destinées à des personnes disposant de ressources limitées mais relativement stables, elles proposent des logements individuels associés à des espaces collectifs et à un accompagnement social léger. Les pensions de famille (ou maisons-relais) s’adressent plus spécifiquement à des personnes en situation d’isolement social et présentant des fragilités psychologiques.
Dispositifs spécifiques d’accueil
Le code 87.90B englobe également des structures plus spécialisées comme :
- Les centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA)
- Les centres maternels accueillant des femmes enceintes ou avec enfants de moins de trois ans
- Les foyers de jeunes travailleurs (FJT) pour les 16-25 ans en insertion professionnelle
- Les dispositifs d’accueil pour victimes de violences conjugales ou intrafamiliales
Environnement concurrentiel et acteurs du secteur
Le paysage des opérateurs relevant du code NAF 87.90B présente une grande diversité de statuts et de tailles, reflétant l’histoire et l’évolution du secteur social en France.
Prédominance du secteur associatif
Le secteur associatif occupe une place prépondérante dans l’hébergement social, représentant environ 75% des établissements. Cette domination s’explique par l’ancrage historique de grandes associations caritatives (Emmaüs, Secours Catholique, Armée du Salut, etc.) et d’associations spécialisées de taille moyenne ou régionale. Ces structures associatives bénéficient généralement d’une forte implantation territoriale et d’une reconnaissance de leur savoir-faire par les pouvoirs publics.
On observe toutefois un phénomène de concentration au sein du secteur associatif, avec la constitution de grands groupes par fusion ou absorption d’associations plus petites. Cette évolution répond à des enjeux de professionnalisation et d’économies d’échelle, dans un contexte de rationalisation budgétaire.
Rôle croissant des acteurs publics et émergence du privé
Les établissements publics – principalement rattachés aux centres communaux ou intercommunaux d’action sociale (CCAS/CIAS) – représentent environ 20% du secteur. Leur présence est particulièrement marquée dans les dispositifs d’urgence sociale et les territoires où le tissu associatif est moins développé.
Un phénomène notable de ces dernières années est l’émergence progressive d’opérateurs privés, notamment sous forme d’entreprises sociales et solidaires. Si leur part reste modeste (moins de 5% du secteur), leur croissance témoigne d’une évolution vers des modèles hybrides, combinant mission sociale et recherche d’efficience économique.
Aspects juridiques et réglementaires
Les établissements relevant du code NAF 87.90B évoluent dans un cadre réglementaire dense et complexe, reflétant les enjeux de protection des publics vulnérables et de qualité des prestations.
Cadre législatif général
Le Code de l’action sociale et des familles (CASF) constitue le socle juridique principal de l’hébergement social, notamment à travers ses dispositions sur l’aide sociale à l’hébergement et l’accueil des personnes en difficulté. La loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale a introduit des exigences renforcées en matière de droits des usagers, d’évaluation et de contractualisation.
Plus récemment, la loi ELAN (Évolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique) de 2018 a impacté le secteur en réorganisant le dispositif d’accueil, d’hébergement et d’insertion des personnes sans domicile. La création du “Service public de la rue au logement” vise notamment à fluidifier les parcours et à accélérer l’accès au logement autonome.
Régimes d’autorisation et de financement
La plupart des structures d’hébergement social sont soumises à un régime d’autorisation administrative délivrée par l’État, généralement pour une durée de 15 ans renouvelable. Cette autorisation est conditionnée au respect de normes de qualité, de sécurité et d’encadrement définies par décret.
Le financement de ces établissements repose majoritairement sur des dotations publiques (État, collectivités territoriales, organismes de sécurité sociale) allouées sous forme de dotation globale ou par prix de journée. Les contraintes budgétaires croissantes conduisent à une évolution vers des financements davantage axés sur la performance et les résultats, notamment à travers des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM).
Normes qualité et évaluation
Les établissements sont tenus de mettre en œuvre une démarche continue d’amélioration de la qualité, incluant des évaluations internes et externes régulières. Ces procédures évaluent notamment le respect des droits des personnes accueillies, la pertinence des projets d’établissement, l’adaptation des prestations aux besoins et la qualification des personnels.
L’évolution récente de la réglementation tend à renforcer la participation des usagers à la vie des établissements, à travers des instances comme les conseils de vie sociale (CVS) et l’élaboration systématique de projets personnalisés.
Classifications apparentées et distinctions
Le code NAF 87.90B s’inscrit dans un ensemble plus large de classifications relatives à l’action sociale, avec lesquelles il entretient des relations de complémentarité ou de frontière parfois poreuses.
Codes NAF connexes
Code NAF | Intitulé | Distinction avec le 87.90B |
---|---|---|
87.90A | Hébergement social pour enfants en difficultés | Spécifique aux mineurs, alors que le 87.90B concerne les adultes et familles |
87.30B | Hébergement social pour handicapés physiques | Centré sur le handicap physique, avec une dimension médico-sociale plus prononcée |
88.10C | Aide par le travail | Focalisé sur l’insertion professionnelle des personnes handicapées sans dimension d’hébergement |
88.99B | Action sociale sans hébergement n.c.a | Couvre l’accompagnement social sans composante résidentielle |
La distinction entre ces codes peut parfois s’avérer subtile, notamment dans le cas de structures combinant différentes missions (accueil, accompagnement, insertion) ou s’adressant à des publics mixtes. En pratique, le rattachement à un code plutôt qu’un autre dépend souvent de l’activité principale de l’établissement et des caractéristiques majoritaires de son public.
Évolutions et passerelles entre classifications
On observe une tendance croissante à la diversification des activités au sein d’une même structure, conduisant parfois à des changements de classification ou à l’attribution de codes secondaires. Par exemple, un CHRS (87.90B) peut développer des activités d’insertion professionnelle significatives le rapprochant du code 88.10C, ou des services d’accompagnement hors les murs relevant du 88.99B.
Cette hybridation des modèles répond à une volonté d’offrir des parcours plus fluides et moins segmentés aux personnes accompagnées, mais peut compliquer l’analyse statistique et économique du secteur.
Le saviez-vous ?
La frontière entre hébergement social (code NAF 87.90B) et logement accompagné (relevant souvent du secteur immobilier) tend à s’estomper avec le développement de nouvelles formules comme l’intermédiation locative ou le “Housing First” (Logement d’abord). Ces approches innovantes, qui privilégient l’accès direct au logement ordinaire avec un accompagnement modulable, brouillent les catégories traditionnelles de l’action sociale et conduisent à repenser les nomenclatures actuelles.
Ciblage B2B par région et taille d’entreprise
Pour les entreprises souhaitant développer une stratégie de prospection commerciale auprès des structures d’hébergement social, une approche segmentée et ciblée s’avère particulièrement pertinente.
Segmentation géographique stratégique
L’analyse des données sectorielles révèle des concentrations régionales significatives :
- Île-de-France : Premier bassin d’établissements (25-30% du total national) avec une forte proportion de structures de grande taille
- Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie : Régions dynamiques présentant une diversité d’acteurs et des besoins croissants
- Hauts-de-France et Grand Est : Territoires marqués par des problématiques sociales importantes et un maillage dense de structures moyennes
Une approche par bassin de population permet également d’identifier des opportunités spécifiques. Les zones urbaines concentrent des établissements plus nombreux mais aussi plus sollicités, tandis que les territoires périurbains ou ruraux affichent des besoins particuliers liés à l’isolement et aux difficultés de mobilité des publics.
Typologie des structures et stratégie d’approche
La taille et le statut juridique des établissements conditionnent fortement les processus décisionnels et les besoins :
- Grandes associations gestionnaires (20+ établissements) : Processus d’achat centralisés, recherche d’économies d’échelle, intérêt pour les solutions digitales de gestion
- Associations moyennes (5-20 établissements) : Décisions souvent partagées entre siège et directions d’établissements, besoins d’optimisation des ressources
- Petites structures indépendantes : Circuits décisionnels courts, forte sensibilité au prix, recherche de solutions adaptées à leurs contraintes spécifiques
Pour une prospection efficace, il convient d’adapter son discours commercial aux préoccupations spécifiques du secteur : contraintes budgétaires, exigences réglementaires, qualité de l’accueil des usagers, sécurité, optimisation des ressources humaines et matérielles.
Les données sectorielles accessibles via Datapult.ai permettent d’affiner cette segmentation en identifiant précisément les établissements correspondant à vos critères de ciblage, leurs caractéristiques et leurs dirigeants.
Stratégies de prospection adaptées au secteur de l’hébergement social
Pour les entreprises souhaitant développer leur activité auprès des établissements du code NAF 87.90B, plusieurs approches spécifiques peuvent s’avérer particulièrement efficaces.
Comprendre les cycles budgétaires et décisionnels
Le secteur de l’hébergement social fonctionne selon des temporalités spécifiques qu’il convient d’intégrer dans sa stratégie commerciale. Les budgets sont généralement élaborés entre septembre et novembre pour l’année suivante, avec des validations par les financeurs publics en fin d’année. Les investissements importants s’inscrivent souvent dans des plans pluriannuels, tandis que certains achats peuvent être conditionnés à l’obtention de subventions spécifiques.
Pour optimiser l’approche commerciale, il est recommandé de :
- Cibler la période avril-juin pour les premières prises de contact concernant des projets d’envergure
- Présenter des solutions permettant des économies budgétaires ou une amélioration mesurable de la qualité de service
- Proposer des modalités de financement adaptées aux contraintes du secteur (étalement, location longue durée, etc.)
Adapter son offre aux enjeux sectoriels prioritaires
Les établissements d’hébergement social sont actuellement confrontés à plusieurs défis majeurs qui constituent autant d’opportunités commerciales :
- Optimisation des ressources : Dans un contexte de tension budgétaire, les solutions permettant de réduire les coûts de fonctionnement (énergie, maintenance, gestion administrative) rencontrent un fort intérêt
- Digitalisation : Le secteur connaît un retard numérique qu’il cherche à combler, notamment pour la gestion des dossiers usagers, le suivi des parcours et le reporting aux financeurs
- Sécurité et conditions d’accueil : L’amélioration du cadre de vie des résidents et la sécurisation des établissements constituent des priorités constantes
- Accompagnement au changement : Face aux évolutions du secteur, les prestations d’accompagnement, de formation et de conseil sont particulièrement recherchées
Les témoignages de professionnels du secteur soulignent l’importance d’une compréhension fine des enjeux et contraintes spécifiques. Comme le résume Marie L., directrice d’un CHRS parisien : “Nous privilégions les prestataires qui comprennent notre réalité quotidienne et proposent des solutions vraiment adaptées à nos contraintes, notamment budgétaires, plutôt que des offres standardisées.”
L’exploitation intelligente des données sectorielles constitue un levier déterminant pour affiner votre stratégie de prospection. En identifiant précisément les établissements correspondant à vos cibles prioritaires, leurs caractéristiques et leurs dirigeants, vous optimisez significativement l’efficacité de vos démarches commerciales.