Le secteur de l’ingénierie et des études techniques constitue un pilier fondamental de l’innovation industrielle française. Représenté par le code NAF 71.12B, ce domaine rassemble les bureaux d’études, cabinets de conseil et sociétés d’ingénierie qui transforment les concepts en réalités concrètes. Avec plus de 50 000 entreprises et près de 320 000 emplois en France, ce secteur dynamique génère un chiffre d’affaires annuel dépassant 45 milliards d’euros. Au carrefour de multiples disciplines techniques et scientifiques, les entreprises relevant de cette classification offrent une expertise cruciale dans la conception, l’analyse et l’optimisation de projets dans pratiquement tous les secteurs économiques – du bâtiment aux infrastructures, en passant par l’énergie, l’environnement ou encore l’industrie manufacturière.
Panorama économique du secteur de l’ingénierie technique
Le secteur de l’ingénierie et des études techniques en France se caractérise par un tissu économique particulièrement riche et diversifié. Acteur majeur de l’économie française, il représente environ 2% du PIB national et constitue l’un des secteurs les plus dynamiques en termes d’innovation et d’exportation de savoir-faire.
Si les grands groupes d’ingénierie comme Altran, Assystem ou Egis occupent une place prépondérante sur le marché, le secteur se distingue également par une multitude de structures de taille intermédiaire et de cabinets spécialisés. En effet, près de 80% des entreprises du secteur comptent moins de 10 salariés, formant un écosystème dense de TPE/PME hautement spécialisées.
Répartition et poids économique des entreprises d’ingénierie
La répartition géographique des entreprises d’ingénierie montre une forte concentration dans les grandes régions industrielles françaises. L’Île-de-France concentre à elle seule près de 40% des effectifs du secteur, suivie par Auvergne-Rhône-Alpes et les Hauts-de-France. Cette distribution reflète la proximité nécessaire avec les grands donneurs d’ordres industriels et les centres de décision économiques.
Le secteur connaît une croissance annuelle moyenne de 3 à 5% depuis dix ans, démontrant sa résilience même en période de ralentissement économique. Cette performance s’explique notamment par la capacité d’adaptation des entreprises d’ingénierie aux évolutions technologiques et aux nouveaux défis sociétaux comme la transition écologique et la transformation numérique.
Définition et classification de l’ingénierie technique
Le code NAF 71.12B “Ingénierie, études techniques” s’inscrit dans la section M (Activités spécialisées, scientifiques et techniques) de la Nomenclature d’Activités Française. Plus précisément, il appartient à la division 71 (Activités d’architecture et d’ingénierie ; activités de contrôle et analyses techniques), au groupe 71.1 (Activités d’architecture et d’ingénierie), et à la classe 71.12 (Activités d’ingénierie).
Cette classification correspond au code NACE Rev. 2 européen 71.12, témoignant de l’harmonisation des nomenclatures économiques au niveau européen. L’INSEE a choisi de subdiviser cette classe en plusieurs sous-classes spécifiques au contexte français, dont le 71.12B qui nous intéresse ici.
Positionnement dans la hiérarchie des codes NAF
Dans la hiérarchie des codes NAF, le 71.12B se distingue du 71.12A (Activité des géomètres) par la nature plus diversifiée et souvent plus industrielle des prestations intellectuelles fournies. Également, cette classification se différencie du code 71.20B (Analyses, essais et inspections techniques) qui concerne davantage les activités de test et de certification.
La nomenclature reflète l’évolution historique du secteur de l’ingénierie en France, initialement focalisé sur les grands projets d’infrastructure et industriels, puis progressivement diversifié vers des domaines comme l’environnement, l’énergie ou le numérique. Cette évolution témoigne de la transformation des compétences et des métiers de l’ingénierie au fil des décennies.
Activités principales et secondaires couvertes par le code 71.12B
Le périmètre d’activités couvert par le code NAF 71.12B est particulièrement vaste et englobe une multitude de prestations intellectuelles à caractère technique. Cette diversité reflète la richesse des expertises développées par les sociétés d’ingénierie françaises.
Services de conception et d’études
Au cœur du métier des entreprises classées sous ce code, on trouve les activités de conception et d’études techniques qui comprennent :
- La réalisation d’études préliminaires et de faisabilité
- La conception détaillée et le dimensionnement d’ouvrages, d’équipements ou de systèmes
- L’élaboration de plans techniques et de spécifications
- La modélisation numérique et le prototypage
- Les études d’impact et d’intégration environnementale
Prestations d’assistance technique et de conseil
Au-delà de la conception pure, les sociétés d’ingénierie proposent également des prestations d’accompagnement telles que :
- La rédaction de cahiers des charges techniques
- L’assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO)
- La maîtrise d’œuvre (MOE) et le suivi d’exécution
- L’assistance technique spécialisée aux entreprises
- Le conseil en optimisation des processus industriels
- L’expertise technique et les audits
Secteurs d’application spécifiques
Les activités d’ingénierie du code 71.12B s’exercent principalement dans les domaines suivants :
- Construction et infrastructures : conception de bâtiments, d’ouvrages d’art, d’infrastructures de transport
- Industrie : conception d’usines, optimisation des procédés, automatisation
- Énergie : conception de centrales, réseaux énergétiques, systèmes d’efficacité énergétique
- Environnement : ingénierie hydraulique, traitement des déchets, dépollution
- Transport et mobilité : conception de systèmes de transport, ingénierie ferroviaire, aéronautique
- Télécommunications : conception de réseaux et d’infrastructures de communication
Il convient de noter que le code NAF 71.12B exclut certaines activités spécifiques comme les activités de prospection géologique (code 71.12A) ou encore l’édition de logiciels spécialisés intégrés à la prestation d’ingénierie (code 62.01Z).
Tendances et évolutions du marché de l’ingénierie technique
Le secteur de l’ingénierie et des études techniques connaît actuellement des mutations profondes, portées par plusieurs mégatendances qui redéfinissent ses pratiques et son positionnement stratégique.
Transformation numérique et digitalisation
La révolution numérique constitue sans doute le changement le plus radical pour les métiers de l’ingénierie. L’adoption massive du BIM (Building Information Modeling) dans le secteur du bâtiment et des infrastructures a complètement transformé les méthodes de travail et de collaboration. De même, les jumeaux numériques (digital twins) permettent désormais de simuler et d’optimiser les installations industrielles complexes avant même leur construction.
Les cabinets d’ingénierie intègrent également de plus en plus l’intelligence artificielle et l’analyse de données massives dans leurs pratiques, permettant d’affiner leurs modèles prédictifs et d’optimiser leurs conceptions. Cette évolution nécessite l’acquisition de nouvelles compétences et favorise l’émergence de spécialistes de l’ingénierie numérique.
Adaptation aux enjeux environnementaux
La transition écologique représente à la fois un défi et une opportunité majeure pour le secteur. Les bureaux d’études doivent désormais intégrer systématiquement les contraintes environnementales dans leurs projets :
- Conception bas-carbone et bâtiments à énergie positive
- Économie circulaire et analyse du cycle de vie
- Rénovation énergétique du parc immobilier existant
- Solutions pour la décarbonation des procédés industriels
- Ingénierie des énergies renouvelables
Cette transition a donné naissance à de nouveaux domaines d’expertise comme l’ingénierie écologique ou l’éco-conception, créant des opportunités de croissance pour les cabinets spécialisés.
Évolution des modèles économiques
Traditionnellement basés sur la rémunération au temps passé ou au forfait, les modèles économiques des sociétés d’ingénierie évoluent vers des approches plus collaboratives et orientées résultats. On observe notamment :
- Le développement de contrats à engagement de performance
- Le passage de la vente de prestations à la vente de solutions intégrées
- L’émergence de modèles d’ingénierie collaborative et d’open innovation
- Une internationalisation croissante des grands bureaux d’études français
Ces évolutions s’accompagnent d’une consolidation du marché, avec de nombreuses fusions-acquisitions visant à constituer des groupes d’ingénierie pluridisciplinaires capables de répondre aux défis complexes de leurs clients.
Le saviez-vous ?
L’industrie française de l’ingénierie est reconnue mondialement pour son excellence dans certains domaines spécifiques. Par exemple, 3 des 10 plus grands bureaux d’études en génie civil au monde sont français. De même, l’ingénierie nucléaire française est considérée comme une référence internationale, contribuant à faire de ce secteur l’un des plus exportateurs de l’économie française.
Environnement réglementaire de l’ingénierie technique
Les entreprises du secteur de l’ingénierie et des études techniques évoluent dans un cadre réglementaire spécifique, caractérisé par des obligations professionnelles et des normes techniques exigeantes.
Cadre juridique des missions d’ingénierie
En France, l’exercice des activités d’ingénierie est encadré par plusieurs textes fondamentaux, notamment la loi MOP (Maîtrise d’Ouvrage Publique) de 1985, désormais intégrée au Code de la commande publique. Cette réglementation définit précisément les rôles et responsabilités des différents intervenants dans les projets de construction, notamment les missions de maîtrise d’œuvre.
Pour certaines prestations spécifiques, des qualifications ou certifications sont requises. Par exemple, les diagnostics techniques immobiliers nécessitent une certification spécifique, tandis que les études géotechniques doivent respecter la norme NF P 94-500. De même, les études relatives à la sécurité des installations classées (ICPE) requièrent souvent un agrément ministériel.
Responsabilité professionnelle et assurances
Les sociétés d’ingénierie engagent leur responsabilité professionnelle dans les études et conseils qu’elles délivrent. À ce titre, elles sont soumises à une obligation de moyens, parfois renforcée par une obligation de résultat pour certaines missions spécifiques.
L’assurance responsabilité civile professionnelle est obligatoire pour les bureaux d’études techniques. Pour les missions liées à la construction, une assurance décennale peut également être requise, en application des articles 1792 et suivants du Code civil français.
Évolutions réglementaires récentes
Ces dernières années, plusieurs évolutions réglementaires ont impacté significativement le secteur de l’ingénierie :
- Le renforcement des exigences environnementales avec la RE2020 (Réglementation Environnementale 2020) qui impose de nouvelles contraintes de conception pour les bâtiments neufs
- La loi ESSOC et le permis d’expérimenter, qui permettent de déroger à certaines règles de construction pour favoriser l’innovation
- La réglementation BIM qui tend à s’imposer dans les marchés publics importants
- Les nouvelles obligations en matière de résilience aux risques climatiques pour les infrastructures critiques
Ces évolutions réglementaires constituent à la fois des contraintes d’adaptation et des opportunités de développement de nouvelles expertises pour les bureaux d’études techniques.
Codes NAF connexes et différences avec le 71.12B
Le secteur de l’ingénierie s’articule avec plusieurs autres codes NAF correspondant à des activités complémentaires ou parfois concurrentes. La compréhension de ces distinctions est essentielle pour bien cibler les entreprises lors d’une démarche de prospection commerciale.
Code NAF |
Intitulé |
Différences avec le 71.12B |
71.12A |
Activité des géomètres |
Spécialisé dans les relevés topographiques, le bornage et les divisions parcellaires, contrairement au 71.12B qui couvre une ingénierie plus large |
71.11Z |
Activités d’architecture |
Focalisé sur la conception architecturale et esthétique des projets, alors que le 71.12B se concentre sur les aspects techniques |
71.20B |
Analyses, essais et inspections techniques |
Orienté vers les tests, contrôles et certifications, plutôt que vers la conception et l’étude |
74.90B |
Activités spécialisées, scientifiques et techniques diverses |
Regroupe des activités de conseil technique plus généralistes ou spécifiques non classées ailleurs |
62.01Z |
Programmation informatique |
Concerne le développement logiciel, alors que le 71.12B intègre parfois des solutions numériques dans une démarche d’ingénierie globale |
Zones de chevauchement et collaborations intersectorielles
Dans la pratique, les frontières entre ces différentes activités sont souvent poreuses. Les grands projets d’ingénierie impliquent généralement une collaboration entre plusieurs de ces métiers, formant ainsi des consortiums ou des groupements momentanés d’entreprises.
Par exemple, un projet d’infrastructure complexe mobilisera typiquement :
- Des architectes (71.11Z) pour la conception esthétique et fonctionnelle
- Des géomètres (71.12A) pour les relevés topographiques
- Des bureaux d’études techniques (71.12B) pour l’ingénierie structurelle, thermique, etc.
- Des organismes de contrôle (71.20B) pour la vérification de conformité
Cette complémentarité est particulièrement visible dans les grands groupes d’ingénierie qui ont diversifié leurs activités pour proposer des services intégrés couvrant plusieurs de ces codes NAF.
Stratégies de prospection B2B dans le secteur de l’ingénierie
Pour les entreprises souhaitant développer leurs activités auprès des sociétés d’ingénierie et bureaux d’études techniques, une stratégie de prospection adaptée aux spécificités du secteur est indispensable.
Segmentation stratégique du marché de l’ingénierie
Le secteur de l’ingénierie et des études techniques présente une grande hétérogénéité qui nécessite une approche de segmentation fine :
- Par taille d’entreprise : Des TPE spécialisées aux grands groupes internationaux, les besoins et processus de décision diffèrent radicalement
- Par spécialité technique : Ingénierie structure, fluides, électricité, acoustique, procédés industriels, etc.
- Par secteur d’application : Bâtiment, infrastructures, industrie, énergie, environnement
- Par modèle d’affaires : Bureaux d’études indépendants, filiales de grands groupes, cabinets de conseil intégrés
Cette segmentation permet d’adapter précisément l’offre et le discours commercial aux problématiques spécifiques de chaque segment.
Canaux de prospection efficaces
Pour toucher efficacement les professionnels de l’ingénierie, plusieurs canaux de prospection se révèlent particulièrement pertinents :
- Le marketing de contenu technique, avec des livres blancs, webinaires et études de cas démontrant une expertise sectorielle
- La présence dans les salons professionnels spécialisés (BIM World, Pollutec, Batimat selon les spécialités)
- Les partenariats avec les organisations professionnelles comme Syntec-Ingénierie ou CINOV
- L’activation de réseaux LinkedIn, particulièrement utilisés par les cadres et dirigeants du secteur
- L’utilisation de bases de données sectorielles qualifiées, comme celles proposées par Datapult.ai
La combinaison de ces différents canaux dans une stratégie omnicanale permet d’accompagner le prospect tout au long de son parcours de décision, souvent long dans ce secteur B2B.
Ciblage par profils décisionnels clés
Témoignage : Marie D., Directrice Commerciale dans l’édition de logiciels techniques
“Dans notre prospection auprès des bureaux d’études, nous avons appris à identifier les vrais décideurs. Contrairement à d’autres secteurs, ce n’est pas toujours le directeur général qui décide. Dans les structures de taille moyenne, ce sont souvent les directeurs techniques ou les chefs de projet qui ont un pouvoir de prescription déterminant. Notre stratégie commerciale a gagné en efficacité quand nous avons commencé à cibler spécifiquement ces profils techniques avec un discours axé sur leurs problématiques opérationnelles quotidiennes.”
Cette approche par profils décisionnels doit s’adapter selon la taille et l’organisation de l’entreprise ciblée :
- Dans les TPE/PME : cibler les dirigeants-fondateurs, souvent encore impliqués dans les décisions techniques
- Dans les ETI : approcher les responsables de département technique et les chefs de projets seniors
- Dans les grands groupes : identifier le triptyque décisionnel typique (prescripteur technique, décideur budgétaire, acheteur)
Exploiter les données pour cibler le secteur de l’ingénierie
Dans un environnement commercial de plus en plus concurrentiel, l’exploitation des données devient un atout décisif pour cibler efficacement les entreprises d’ingénierie et d’études techniques.
Indicateurs clés à surveiller
Pour une prospection pertinente des entreprises du code NAF 71.12B, plusieurs indicateurs permettent d’affiner le ciblage :
- Effectif technique : Le ratio entre personnel technique et personnel administratif révèle souvent le positionnement stratégique du bureau d’études
- Croissance du chiffre d’affaires : Les entreprises en forte croissance sont généralement plus réceptives aux solutions optimisant leur productivité
- Répartition géographique des agences : Indicateur de la couverture territoriale et du potentiel de déploiement
- Principaux clients et secteurs : Permet d’identifier les spécialisations sectorielles parfois non visibles dans la communication institutionnelle
- Investissements récents : Acquisitions, nouvelles implantations ou levées de fonds signalent des opportunités de développement
Ces indicateurs peuvent être suivis grâce à des plateformes d’intelligence économique spécialisées ou via une veille ciblée des annonces sectorielles.
Approche data-driven pour la prospection
L’approche par les données permet de dépasser l’intuition commerciale pour construire une stratégie de prospection véritablement efficace :
- Prioritisation des cibles en fonction de scores prédictifs combinant plusieurs critères (taille, croissance, spécialisation)
- Personnalisation des approches commerciales en fonction des caractéristiques spécifiques de chaque bureau d’études
- Identification des périodes optimales de prospection (souvent liées aux cycles budgétaires ou aux grands projets)
- Détection précoce des signaux d’intérêt grâce au suivi des interactions digitales
Cette démarche data-driven permet non seulement d’améliorer les taux de conversion, mais aussi d’optimiser l’allocation des ressources commerciales sur les opportunités les plus prometteuses.
Pour exploiter pleinement le potentiel de ce marché, les solutions de ciblage et d’enrichissement de données comme celles proposées par Datapult permettent d’identifier précisément les entreprises d’ingénierie correspondant aux critères recherchés, et d’obtenir les informations stratégiques nécessaires à une prospection efficace.
Défis spécifiques au secteur de l’ingénierie
La prospection des bureaux d’études techniques présente plusieurs défis particuliers qu’une approche data-driven peut aider à surmonter :
- La fragmentation du marché avec de nombreuses TPE/PME spécialisées
- Les cycles de décision souvent longs, nécessitant un suivi dans la durée
- La complexité des structures de groupe, avec des filiales spécialisées
- L’importance des réseaux professionnels et des relations de confiance
Face à ces défis, une approche combinant intelligence des données et compréhension fine des enjeux du secteur permet d’élaborer des stratégies de prospection véritablement efficaces auprès des acteurs de l’ingénierie et des études techniques.