L’architecture, à la croisée de l’art et de la technique, constitue un secteur fondamental dans le développement urbain et l’aménagement du territoire français. Regroupé sous le code NAF 71.11Z, ce domaine englobe l’ensemble des activités liées à la conception architecturale, depuis les premières esquisses jusqu’à la réalisation finale des projets. En France, ce secteur rassemble plus de 30 000 architectes inscrits à l’Ordre des architectes, répartis dans environ 10 000 cabinets et agences de différentes tailles. Avec un chiffre d’affaires annuel dépassant les 6 milliards d’euros, cette branche d’activité joue un rôle crucial dans l’économie de la construction et représente un maillon essentiel dans la chaîne de valeur de l’immobilier et du bâtiment.
Définition et périmètre des activités d’architecture
Le code NAF 71.11Z correspond à la catégorie des “Activités d’architecture” au sein de la Nomenclature d’Activités Française (NAF rév. 2). Cette classification s’inscrit dans la section M (Activités spécialisées, scientifiques et techniques), division 71 (Activités d’architecture et d’ingénierie; activités de contrôle et analyses techniques), groupe 71.1 (Activités d’architecture et d’ingénierie).
Cette nomenclature regroupe toutes les entreprises et professionnels dont l’activité principale consiste à fournir des services d’architecture, qu’il s’agisse d’architectes indépendants, de cabinets collectifs, ou de sociétés d’architecture plus importantes.
Une profession réglementée aux multiples facettes
La particularité du code 71.11Z réside dans son encadrement par la loi n°77-2 du 3 janvier 1977 sur l’architecture, qui définit l’exercice de la profession d’architecte et réserve l’usage de ce titre aux personnes inscrites à l’Ordre des architectes. Cette profession réglementée dispose d’une protection spécifique, notamment pour les projets soumis à permis de construire, où l’intervention d’un architecte est obligatoire au-delà de certains seuils de surface.
Par ailleurs, ce secteur se distingue par la coexistence de différentes structures juridiques : exercice libéral individuel, sociétés d’architecture (EURL, SARL, SAS), sociétés civiles professionnelles d’architectes (SCP) ou sociétés d’exercice libéral (SEL).
Activités couvertes par le code NAF 71.11Z
Le code NAF 71.11Z englobe un large éventail de prestations intellectuelles liées à la conception et au suivi architectural des projets immobiliers et d’aménagement. Ces activités peuvent être regroupées en plusieurs catégories principales.
Conception et planification architecturale
- Établissement des plans et esquisses pour les bâtiments et structures
- Conception architecturale globale (extérieur et intérieur des édifices)
- Établissement des plans de masse et d’urbanisme
- Conception bioclimatique et architecture écologique
- Réalisation de maquettes et modélisations 3D
Maîtrise d’œuvre et suivi de projets
- Direction de l’exécution des contrats de travaux
- Assistance aux maîtres d’ouvrage pour la passation des contrats de travaux
- Coordination des différents corps de métier
- Ordonnancement, pilotage et coordination de chantier
- Suivi administratif des projets jusqu’à la réception des travaux
Conseil et expertise
- Conseil en matière d’architecture, notamment sur les aspects réglementaires
- Assistance dans les démarches administratives (permis de construire, déclarations diverses)
- Études de faisabilité et programmation architecturale
- Diagnostics et expertises techniques sur des bâtiments existants
- Consultations en restauration de patrimoine architectural
Ces activités s’appliquent à différents types de projets : logements individuels ou collectifs, bâtiments publics, édifices commerciaux et industriels, équipements culturels et sportifs, aménagements urbains et paysagers, restauration du patrimoine, etc.
Statistiques et données du secteur architectural
Le secteur de l’architecture en France présente des caractéristiques économiques et structurelles spécifiques qui méritent d’être soulignées pour comprendre son fonctionnement et ses enjeux.
Structure du marché architectural
Selon les données du Conseil National de l’Ordre des Architectes, le secteur se compose majoritairement de petites structures, avec environ :
- 70% des agences d’architecture comptant moins de 2 salariés
- 23% des cabinets employant entre 3 et 9 salariés
- 7% seulement des structures dépassant les 10 employés
Cette atomisation du marché est une caractéristique fondamentale du secteur, qui se traduit par une forte concurrence et une nécessité de différenciation entre les acteurs.
En termes de répartition géographique, on observe une concentration importante dans les grandes agglomérations, avec près de 25% des architectes établis en Île-de-France, suivis par les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie.
Tendances économiques
Le chiffre d’affaires global du secteur connaît des fluctuations en lien direct avec les cycles de la construction. Depuis 2015, on observe :
- Une progression moyenne annuelle de 3,5% (hors période COVID)
- Une répartition des commandes avec environ 55% issues du secteur privé et 45% de la commande publique
- Une diversification croissante des missions, avec une montée en puissance de la rénovation (qui représente désormais plus de 40% de l’activité)
La rémunération moyenne dans ce secteur varie considérablement selon l’expérience, la taille de la structure et la région d’exercice, mais s’établit autour de 42 000 € bruts annuels pour un architecte salarié expérimenté.
Codes NAF apparentés aux activités d’architecture
Le secteur de l’architecture est étroitement lié à d’autres activités professionnelles relevant de codes NAF distincts mais complémentaires. Pour bien identifier les spécificités du code 71.11Z, il est utile de comprendre ses connexions et différences avec ces classifications apparentées.
Code NAF |
Intitulé |
Principales différences avec 71.11Z |
Code NAF 71.12B |
Ingénierie, études techniques |
Activités d’études techniques et d’ingénierie sans conception architecturale |
Code NAF 74.90A |
Activité des économistes de la construction |
Spécialisation dans l’estimation des coûts sans conception architecturale |
Code NAF 74.10Z |
Activités spécialisées de design |
Conception esthétique et fonctionnelle sans les aspects techniques de l’architecture |
Code NAF 71.11Z |
Activités d’architecture d’intérieur |
Spécialisation dans l’aménagement intérieur uniquement |
Code NAF 71.20B |
Analyses, essais et inspections techniques |
Activités de contrôle et vérification sans conception architecturale |
Le code 71.11Z se distingue de ces activités connexes par plusieurs caractéristiques essentielles :
- La conception architecturale globale est au cœur du métier, contrairement aux autres codes qui n’en couvrent que des aspects partiels
- L’exercice professionnel est encadré par l’inscription à l’Ordre des architectes, protection dont ne bénéficient pas les autres professions
- L’approche holistique intégrant considérations esthétiques, techniques, fonctionnelles et réglementaires est propre aux activités d’architecture
Cadre réglementaire spécifique à l’architecture
Les activités d’architecture s’inscrivent dans un cadre réglementaire particulièrement dense et spécifique, qui constitue une caractéristique distinctive de ce secteur.
La loi sur l’architecture et l’encadrement de la profession
Le texte fondateur reste la loi n°77-2 du 3 janvier 1977 sur l’architecture, qui définit l’architecture comme une expression de la culture et déclare d’intérêt public la qualité des constructions. Cette loi :
- Réserve l’usage du titre d’architecte aux personnes inscrites à l’Ordre des architectes
- Rend obligatoire le recours à un architecte pour établir le projet architectural faisant l’objet d’une demande de permis de construire, sauf dérogations
- Encadre les modalités d’exercice de la profession (déontologie, structures juridiques autorisées…)
Obligations déontologiques spécifiques
Le code de déontologie des architectes (décret n°80-217 du 20 mars 1980, modifié plusieurs fois) impose des contraintes éthiques particulières :
- Obligation d’indépendance professionnelle
- Devoir de conseil et d’accompagnement du maître d’ouvrage
- Restrictions en matière de publicité et de communication
- Transparence sur les honoraires et les conflits d’intérêts potentiels
- Obligation d’assurance professionnelle spécifique avec des garanties décennales
Évolutions réglementaires récentes
Ces dernières années ont vu l’adoption de textes qui impactent significativement le métier d’architecte :
- Réglementation environnementale 2020 (RE2020), remplaçant la RT2012, avec des exigences accrues en matière de performance énergétique
- Loi ELAN (2018) modifiant les règles d’intervention des architectes dans le logement social
- Loi CAP (2016) renforçant le rôle des architectes dans les projets participatifs et d’autoconstruction
- Dématérialisation des procédures d’urbanisme (effective depuis 2022)
Ces contraintes réglementaires, bien que parfois perçues comme lourdes, constituent également une protection du marché pour les professionnels qualifiés et garantissent un niveau de qualité des prestations architecturales.
Le saviez-vous ?
Contrairement à une idée reçue, le seuil d’intervention obligatoire d’un architecte varie selon la nature du projet. Pour les particuliers construisant pour eux-mêmes, le seuil est fixé à 150m² de surface de plancher, alors qu’il n’existe aucune dérogation pour les bâtiments non agricoles destinés aux personnes morales.
Tendances et évolutions du secteur architectural
Le secteur de l’architecture connaît actuellement des transformations profondes, tant dans ses pratiques que dans les attentes de ses clients et les défis auxquels il est confronté.
Révolution numérique et modélisation BIM
La transformation digitale constitue sans doute l’évolution la plus marquante des dernières années dans le secteur architectural. Le Building Information Modeling (BIM) est progressivement devenu incontournable, avec :
- Plus de 60% des agences d’architecture françaises désormais équipées en outils BIM
- L’obligation croissante d’utiliser le BIM dans les marchés publics
- L’émergence de nouvelles compétences et spécialisations (BIM managers, coordinateurs…)
- L’amélioration de la collaboration entre les différents intervenants du projet
Cette digitalisation s’étend également aux outils de réalité virtuelle et augmentée, permettant une visualisation immersive des projets avant leur réalisation.
Transition écologique et architecture durable
La prise en compte des enjeux environnementaux est devenue centrale dans la pratique architecturale, avec :
- L’intégration croissante de matériaux biosourcés (bois, paille, terre crue, chanvre…)
- Le développement de compétences en rénovation énergétique et thermique
- L’adoption de démarches comme le réemploi et l’économie circulaire
- L’obtention de certifications environnementales (HQE, BREEAM, LEED…)
Cette évolution s’accompagne d’une refonte des formations initiales et continues des architectes pour intégrer ces nouvelles exigences.
Mutation des modèles économiques
Face à une concurrence accrue et à l’évolution des attentes clients, les cabinets d’architecture diversifient leurs offres :
- Développement de prestations complémentaires (AMO, programmation, décoration…)
- Spécialisation sur des niches (patrimoine, santé, écoconception…)
- Internationalisation pour les structures les plus importantes
- Création de réseaux et groupements pour répondre à des projets complexes
On observe également l’émergence de plateformes digitales mettant en relation clients et architectes, transformant progressivement les modes d’acquisition de clientèle.
Stratégies de prospection B2B dans le secteur architectural
La prospection commerciale dans le domaine de l’architecture présente des particularités qui nécessitent des approches adaptées, notamment en fonction de la taille des structures et des types de clients visés.
Segmentation spécifique du marché architectural
Pour être efficace, la prospection B2B dans ce secteur doit s’appuyer sur une segmentation fine qui tient compte de plusieurs critères :
- Par type de commanditaires : promoteurs immobiliers, collectivités territoriales, entreprises privées, bailleurs sociaux, investisseurs institutionnels
- Par taille de projet : grands projets publics, programmes immobiliers résidentiels, rénovations d’envergure, petites interventions ponctuelles
- Par secteur d’intervention : logement, tertiaire, équipements publics, santé, industrie, commerce, hôtellerie
- Par localisation géographique : zones urbaines denses, territoires ruraux, zones touristiques, zones à fort développement
Cette segmentation permet d’adapter le discours commercial et les supports de présentation aux enjeux spécifiques de chaque cible.
Canaux de prospection privilégiés
Si les méthodes traditionnelles conservent leur pertinence, de nouveaux canaux s’avèrent particulièrement efficaces :
- La veille sur les appels d’offres publics et les concours d’architecture
- Le networking professionnel lors d’événements sectoriels (MIPIM, Biennales d’architecture…)
- Les partenariats avec d’autres acteurs de la chaîne de valeur (bureaux d’études, entreprises de construction…)
- Le content marketing spécialisé via des études de cas détaillées et contenus techniques
- La présence sur des plateformes professionnelles spécialisées
Les données ciblées sur les acteurs de ce secteur, comme celles proposées par
Datapult.ai, permettent d’identifier avec précision les décideurs potentiels et d’adapter les approches commerciales en conséquence.
Cycle de vente et particularités relationnelles
Le cycle de vente dans l’architecture présente plusieurs spécificités :
- Une durée particulièrement longue (souvent plus de 6 mois entre le premier contact et la signature)
- Un processus décisionnel multi-acteurs impliquant plusieurs niveaux hiérarchiques
- L’importance cruciale du portfolio de réalisations et des références
- La nécessité d’une expertise technique démontrée lors des échanges commerciaux
Les stratégies de nurturing et de fidélisation s’avèrent particulièrement pertinentes, la recommandation et le bouche-à-oreille jouant un rôle déterminant dans ce secteur.
Exploiter les données sectorielles pour optimiser votre prospection
La richesse des données disponibles sur le secteur architectural permet d’affiner considérablement les stratégies de prospection commerciale et d’optimiser le ciblage des actions marketing.
Critères de ciblage pertinents pour le secteur architectural
Pour les entreprises souhaitant adresser des produits ou services aux cabinets d’architecture, plusieurs indicateurs s’avèrent particulièrement pertinents :
- L’effectif des agences (indicateur de leur capacité à traiter des projets d’envergure)
- Le chiffre d’affaires et son évolution (révélateurs de la dynamique commerciale)
- L’âge de la structure (les cabinets récents ayant souvent des besoins d’équipement différents)
- La localisation géographique (les marchés architecturaux variant considérablement selon les régions)
- Les spécialisations éventuelles (patrimoine, hospitalier, écologique, etc.)
L’analyse croisée de ces différents critères permet d’identifier avec précision les prospects les plus susceptibles d’être intéressés par une offre spécifique.
Exemples d’applications concrètes
Ces données sectorielles peuvent être mobilisées dans différents contextes commerciaux :
- Un éditeur de logiciels BIM pourra cibler prioritairement les structures de taille moyenne en phase de transformation numérique
- Un fournisseur de matériaux écologiques innovants s’orientera vers les cabinets spécialisés en architecture durable
- Une entreprise proposant des services de visualisation 3D pourra adapter son offre selon la taille et la spécialité des agences
- Un organisme de formation continue identifiera les cabinets ayant récemment intégré de nouveaux collaborateurs
Cette approche data-driven permet non seulement d’optimiser l’efficacité des actions commerciales mais également d’adapter le discours aux problématiques spécifiques de chaque segment du marché architectural.
Témoignage du secteur
“Après dix ans comme associé dans un cabinet traditionnel, j’ai créé ma structure spécialisée en rénovation écologique. L’accès à des données précises sur les maîtres d’ouvrage engagés dans des démarches environnementales m’a permis de constituer rapidement un portefeuille de clients alignés avec ma vision. Sans cette approche ciblée, il m’aurait fallu des années pour atteindre ce niveau de développement.”
– Martin Dubois, architecte DPLG, fondateur de l’agence ÉcoRénov Architecture
Une connaissance approfondie de l’écosystème des activités d’architecture, combinée à l’exploitation intelligente des données sectorielles, constitue ainsi un levier stratégique puissant pour toute entreprise souhaitant adresser efficacement ce marché spécifique.