Le secteur de l’économie de la construction représente un maillon essentiel dans la chaîne de valeur du bâtiment et des travaux publics en France. Identifié par le code NAF 74.90A, ce domaine d’activité regroupe des professionnels spécialisés dont l’expertise est déterminante pour la viabilité financière des projets de construction. Ces experts interviennent à toutes les phases d’un projet, de sa conception à sa livraison, pour optimiser les coûts tout en maintenant les standards de qualité requis. Dans un contexte où la maîtrise budgétaire des opérations immobilières devient de plus en plus cruciale, ces professionnels apportent une valeur ajoutée significative en permettant une planification financière rigoureuse et une gestion efficiente des ressources.
Définition et cadre professionnel des économistes de la construction
Le code NAF 74.90A désigne spécifiquement l’activité des économistes de la construction, ces professionnels qui se distinguent par leur expertise dans l’évaluation et la maîtrise des coûts des projets de construction. Cette nomenclature s’inscrit dans la section M de la classification INSEE, consacrée aux activités spécialisées, scientifiques et techniques, et plus précisément dans la division 74 qui regroupe les autres activités spécialisées, scientifiques et techniques.
Contrairement à d’autres professions du secteur du bâtiment, l’économiste de la construction ne se charge pas directement de la conception architecturale ou de l’exécution des travaux, mais se concentre sur l’aspect économique et financier des projets. Son intervention garantit une cohérence entre la vision architecturale, les contraintes techniques et les réalités budgétaires.
Une profession aux multiples facettes financières
L’économiste de la construction joue un rôle d’interface entre les différents intervenants d’un projet immobilier. Sa mission va bien au-delà d’un simple chiffrage : il accompagne les maîtres d’ouvrage dans leurs décisions financières, anticipe les dérives budgétaires potentielles et propose des solutions d’optimisation économique tout au long du processus de construction.
Cette profession s’est considérablement professionnalisée au fil des décennies. Autrefois principalement axée sur le métré et le chiffrage, elle s’est enrichie pour intégrer des dimensions de conseil, d’assistance à maîtrise d’ouvrage, et d’expertise en coûts globaux incluant les phases d’exploitation et de maintenance des bâtiments.
Activités couvertes par le code NAF 74.90A
Services d’estimation et d’optimisation budgétaire
Le cœur de métier des économistes de la construction consiste à établir des estimations budgétaires précises à chaque étape d’un projet. Ils réalisent des études de faisabilité économique, élaborent des enveloppes financières prévisionnelles et effectuent des chiffrages détaillés basés sur des métrés rigoureux. Leur expertise leur permet d’anticiper l’ensemble des coûts directs et indirects liés à une opération immobilière.
Ces professionnels procèdent également à l’analyse et à la comparaison des offres des entreprises lors des consultations. Ils vérifient la cohérence des prix proposés avec les pratiques du marché et les spécificités du projet, permettant ainsi au maître d’ouvrage de prendre des décisions éclairées.
Assistance technique et suivi financier
Au-delà de l’estimation initiale, l’économiste de la construction assure le suivi économique du chantier. Il contrôle les situations de travaux présentées par les entreprises, vérifie la conformité des prestations réalisées avec celles prévues au contrat, et valide les demandes de paiement.
En cas de modifications en cours de chantier, il évalue l’impact financier des changements et négocie les prix des travaux supplémentaires. Cette veille constante permet de maîtriser le budget global et d’alerter rapidement sur les dérives potentielles.
Conseil et expertise en économie de la construction
Les économistes interviennent également en tant que consultants sur des problématiques spécifiques liées aux coûts de construction. Ils peuvent être sollicités pour des missions d’audit, d’expertise en cas de litige, ou d’optimisation de projets existants.
Leur connaissance approfondie des techniques constructives, des matériaux et de leurs coûts leur permet de proposer des alternatives économiquement avantageuses sans compromettre la qualité ou la durabilité des ouvrages. Cette approche en coût global intègre non seulement l’investissement initial mais aussi les futurs coûts d’exploitation et de maintenance.
Statistiques et chiffres clés du secteur
Le secteur des économistes de la construction en France présente un profil économique particulier, caractérisé par une forte proportion de structures de petite taille. On dénombre environ 2 500 entreprises classées sous le code NAF 74.90A, employant près de 8 000 professionnels. La majorité de ces structures (plus de 70%) sont des entreprises unipersonnelles ou comptant moins de 5 salariés.
Le chiffre d’affaires annuel du secteur est estimé à environ 800 millions d’euros, avec une croissance moyenne de 2 à 3% par an sur ces cinq dernières années, témoignant d’un développement stable mais modéré. Cette progression est notamment soutenue par la complexification des projets de construction et le renforcement des exigences réglementaires qui nécessitent une expertise économique accrue.
La répartition géographique de ces professionnels suit logiquement celle de l’activité de construction en France, avec une forte concentration en Île-de-France (environ 25% des effectifs), suivie par les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Hauts-de-France. On observe également une corrélation entre la présence des économistes de la construction et les zones à forte dynamique immobilière, tant dans le secteur public que privé.
Codes NAF apparentés et distinctions professionnelles
L’activité des économistes de la construction, bien que spécifique, s’inscrit dans un écosystème de professions connexes au sein du secteur de la construction et de l’immobilier. Comprendre les nuances entre ces différentes classifications permet de mieux cerner le positionnement exact de ces professionnels.
| Code NAF | Intitulé | Distinction avec le 74.90A |
|---|---|---|
| 71.11Z | Activités d’architecture | Conception architecturale vs. expertise économique |
| 71.12B | Ingénierie, études techniques | Études techniques vs. études économiques |
| 74.90B | Activités spécialisées diverses | Classification générique vs. spécialisation économique |
| 71.20B | Analyses, essais et inspections techniques | Contrôle technique vs. suivi économique |
| 43.99E | Location avec opérateur de matériel de construction | Prestation de services matériels vs. prestation intellectuelle |
Si les architectes (71.11Z) et les bureaux d’études techniques (71.12B) peuvent parfois intégrer des compétences en économie de la construction, l’économiste spécialisé sous le code 74.90A apporte une expertise dédiée et approfondie en matière de chiffrage et d’optimisation financière. De même, contrairement aux entreprises de contrôle technique (71.20B) qui vérifient la conformité technique des ouvrages, l’économiste se concentre sur la dimension économique et financière des projets.
Cette distinction est d’autant plus importante dans les projets d’envergure où la spécialisation des intervenants garantit une maîtrise optimale de chaque aspect du projet.
Cadre réglementaire et normatif
Un métier encadré par des pratiques professionnelles
Contrairement à certaines professions du bâtiment, l’activité d’économiste de la construction n’est pas réglementée par un ordre professionnel spécifique en France. Cependant, la profession s’est structurée autour d’organisations représentatives comme l’Union Nationale des Économistes de la Construction (UNTEC), qui contribue à la définition des bonnes pratiques et à la valorisation du métier.
Les économistes de la construction interviennent dans un cadre contractuel précis, généralement défini par la loi MOP (Maîtrise d’Ouvrage Publique) pour les marchés publics, ou par des contrats privés pour les autres opérations. Leur mission s’inscrit dans l’élément de mission “économie du projet” au sein de la maîtrise d’œuvre.
Évolutions réglementaires récentes impactant le secteur
Plusieurs évolutions réglementaires récentes ont renforcé l’importance des économistes de la construction :
- La réforme du Code des marchés publics et l’ordonnance n° 2018-1074 du 26 novembre 2018 portant sur la partie législative du code de la commande publique ont modifié les procédures d’attribution des marchés et renforcé les exigences en matière d’analyse économique.
- La loi ELAN (Évolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique) de 2018 a introduit de nouvelles contraintes budgétaires dans le secteur du logement social, nécessitant une expertise accrue en optimisation des coûts.
- Les réglementations thermiques successives, dont la RT 2012 puis la RE 2020, ont complexifié l’approche économique des projets en intégrant la dimension énergétique et environnementale au calcul du coût global.
- Le développement du BIM (Building Information Modeling) a transformé les pratiques professionnelles, offrant de nouveaux outils pour l’estimation et le suivi économique des projets.
Ces évolutions réglementaires ont contribué à renforcer le rôle des économistes de la construction, dont l’expertise est désormais essentielle pour naviguer dans un environnement normatif de plus en plus complexe.
Analyse sectorielle pour la prospection B2B
Segmentation stratégique du marché des économistes de la construction
Pour les entreprises souhaitant développer une stratégie de prospection B2B ciblant les économistes de la construction, une segmentation fine du marché est essentielle. Cette approche permet d’adapter les offres et les messages commerciaux aux besoins spécifiques de chaque segment.
Les principaux critères de segmentation pertinents pour ce secteur sont :
- Taille de la structure : des indépendants aux cabinets pluridisciplinaires de plus de 50 collaborateurs
- Spécialisation sectorielle : résidentiel, tertiaire, industriel, équipements publics, infrastructure
- Positionnement dans la chaîne de valeur : économistes intégrés à des agences d’architecture, cabinets indépendants, ou rattachés à des groupes d’ingénierie
- Adoption technologique : utilisateurs de méthodes traditionnelles vs. utilisateurs avancés d’outils numériques et BIM
- Couverture géographique : locale, régionale, nationale ou internationale
Cette segmentation permet d’identifier les opportunités commerciales les plus pertinentes selon votre offre de produits ou services, qu’il s’agisse de logiciels spécialisés, de services de formation, de bases de données de prix ou de solutions de numérisation.
Approche commerciale adaptée au cycle d’activité
Les économistes de la construction suivent généralement le cycle des projets immobiliers, avec des phases d’intense activité alternant avec des périodes de prospection. Une approche commerciale efficace doit tenir compte de cette cyclicité et proposer des solutions qui répondent aux défis spécifiques de chaque phase :
- Phase de programmation et conception : outils d’estimation rapide, bases de données de coûts
- Phase d’appel d’offres : solutions d’analyse comparative, outils de vérification des métrés
- Phase de chantier : logiciels de suivi financier, services d’optimisation en temps réel
- Phase de bilan : outils d’analyse rétrospective, services de formation continue
Datapult.ai propose des solutions de data intelligence qui permettent d’identifier précisément les économistes de la construction selon leur profil d’activité, leur taille et leur localisation, optimisant ainsi vos campagnes de prospection B2B.
Défis contemporains de l’économie de la construction
Les économistes de la construction font face à plusieurs défis majeurs qui transforment leur profession et ouvrent de nouvelles opportunités de développement.
Transformation numérique et BIM
L’adoption du Building Information Modeling (BIM) révolutionne les pratiques des économistes de la construction. Cette maquette numérique 3D enrichie d’informations permet une extraction automatisée des quantités et une simulation des coûts en temps réel. Les économistes doivent aujourd’hui maîtriser ces nouveaux outils pour rester compétitifs.
La transition numérique s’accompagne d’investissements significatifs en formation et équipement, représentant un défi particulier pour les petites structures. Selon une étude du Plan Transition Numérique dans le Bâtiment, seulement 35% des économistes de la construction utilisent pleinement le BIM dans leurs pratiques quotidiennes, illustrant un potentiel de développement considérable.
Intégration des enjeux environnementaux
La prise en compte des critères environnementaux dans le calcul des coûts constitue une évolution majeure du métier. L’économiste moderne doit intégrer l’analyse du cycle de vie des matériaux, l’impact carbone des solutions constructives et les coûts énergétiques à long terme.
Cette approche en coût global étendu complexifie le métier mais renforce également sa valeur ajoutée auprès des maîtres d’ouvrage soucieux de la performance environnementale de leurs projets. Les économistes capables d’intégrer ces dimensions dans leurs prestations bénéficient d’un avantage concurrentiel significatif.
Exploiter les données sectorielles pour votre prospection
Pour les fournisseurs et prestataires souhaitant développer leur activité auprès des économistes de la construction, une approche basée sur les données constitue un levier stratégique essentiel.
Les économistes de la construction représentent un marché cible particulièrement pertinent pour les éditeurs de logiciels spécialisés, les fournisseurs de bases de données de prix, les organismes de formation continue ou encore les prestataires de services d’impression de documents techniques. La connaissance fine de ce secteur permet d’adapter votre offre et votre communication aux besoins spécifiques de ces professionnels.
L’exploitation intelligente des données sectorielles vous permet notamment :
- D’identifier les cabinets d’économistes selon leur taille, leur localisation et leur spécialisation
- De détecter les opportunités liées aux projets de construction en cours ou à venir
- D’anticiper les besoins en équipements ou services selon le cycle d’activité des cabinets
- De personnaliser votre approche commerciale selon le profil précis de chaque structure
Les campagnes de prospection les plus efficaces pour ce secteur s’appuient sur une combinaison de canaux digitaux (emailing ciblé, webinaires techniques) et d’approches plus traditionnelles comme la participation aux salons professionnels du bâtiment ou l’organisation d’ateliers pratiques.
Le saviez-vous ?
Selon une étude de l’UNTEC (Union Nationale des Économistes de la Construction), l’intervention d’un économiste de la construction dès la phase de conception permet en moyenne une économie de 7 à 12% sur le coût global d’un projet de construction, grâce à l’optimisation des choix techniques et à la prévention des surcoûts en phase chantier. Cette donnée constitue un argument commercial puissant pour ces professionnels auprès des maîtres d’ouvrage.
Témoignage d’un économiste de la construction
“Après 15 ans d’exercice, je constate une évolution profonde de notre métier. Nous ne sommes plus simplement des calculateurs de coûts, mais de véritables conseillers en stratégie économique du projet. Les maîtres d’ouvrage attendent de nous une vision globale intégrant les coûts d’exploitation et l’impact environnemental. La maîtrise des outils numériques est devenue indispensable, mais notre valeur ajoutée reste notre expertise et notre connaissance du marché local de la construction.”— Marc Durand, économiste de la construction à Lyon
En conclusion, le code NAF 74.90A représente un secteur professionnel spécialisé dont l’importance ne cesse de croître dans un contexte où la maîtrise économique des projets de construction devient cruciale. Les économistes de la construction, par leur expertise unique, contribuent significativement à la réussite financière des opérations immobilières et constituent une cible B2B à fort potentiel pour de nombreux fournisseurs de produits et services spécialisés.