Le secteur de la pré-presse représente une étape cruciale dans la chaîne graphique, se positionnant comme l’interface technique entre la conception créative et la production imprimée finale. Sous le code NAF 18.13Z, cette activité englobe un ensemble de processus techniques essentiels à la préparation des documents avant leur impression. Dans un environnement où la transition numérique transforme continuellement les métiers du graphisme, les entreprises de pré-presse ont su évoluer pour intégrer les technologies de pointe tout en préservant leur expertise technique spécifique. Ce secteur, bien que discret pour le grand public, constitue un maillon indispensable dans la production de tous les documents imprimés que nous côtoyons quotidiennement, des magazines aux emballages, en passant par les affiches publicitaires.
Panorama économique du secteur de la pré-presse
Le secteur des activités de pré-presse occupe une position stratégique dans la filière des industries graphiques françaises. Cette nomenclature professionnelle est clairement identifiée dans la Classification des Activités Françaises sous le code 18.13Z, qui s’inscrit dans la division 18 « Imprimerie et reproduction d’enregistrements » et plus précisément dans le groupe 18.1 « Imprimerie et services annexes ».
L’évolution de ce secteur reflète parfaitement la transformation numérique des métiers du graphisme. Autrefois centré sur des techniques analogiques comme la photogravure, le flashage ou le montage manuel, il s’est progressivement tourné vers des solutions entièrement informatisées, modifiant profondément les compétences requises et les modèles économiques.
Un secteur en pleine mutation technologique
L’écosystème de la pré-presse compte aujourd’hui près de 2 500 entreprises en France, majoritairement des TPE et PME spécialisées. Ces structures emploient environ 8 000 professionnels aux compétences hybrides, à la croisée des arts graphiques et des technologies numériques. La taille moyenne des entreprises reste modeste, avec généralement moins de 10 salariés, reflétant un modèle économique basé sur l’expertise et la flexibilité.
Le chiffre d’affaires total du secteur avoisine les 1,2 milliard d’euros annuels, avec toutefois une pression constante sur les marges, liée à la concurrence accrue et à la nécessité d’investissements technologiques réguliers. Face à la dématérialisation croissante des supports, les acteurs de la pré-presse ont dû élargir leur offre vers de nouveaux services numériques.
Définition et classification des activités de pré-presse
La nomenclature NAF 18.13Z « Activités de pré-presse » regroupe l’ensemble des opérations techniques réalisées entre la phase de conception graphique et l’impression proprement dite. Cette classification précise englobe une diversité de prestations hautement techniques qui constituent la colonne vertébrale de la chaîne graphique.
Délimitation du périmètre technique
Les activités de pré-presse comprennent la préparation de la forme imprimante (plaque, cylindre ou écran) destinée à être utilisée par les procédés d’impression. Cette étape inclut des procédés complexes tels que :
- La composition et la photocomposition
- La préparation de données numériques
- Le traitement et la retouche d’images
- La conception assistée par ordinateur (PAO)
- Le contrôle et la vérification des fichiers
- L’imposition numérique
- La fabrication de plaques et de cylindres d’impression
Au-delà de ces activités centrales, le code NAF 18.13Z intègre également la réalisation de produits de prépresse comme les maquettes, les épreuves de contrôle et les épreuves contractuelles, éléments essentiels pour garantir la qualité finale des documents imprimés.
Activités principales et secondaires du secteur
Le code NAF 18.13Z couvre un large éventail d’opérations techniques qui peuvent être regroupées en plusieurs catégories distinctes, chacune nécessitant des compétences et des équipements spécifiques.
Traitement des textes et des images
Cette catégorie fondamentale englobe toutes les interventions sur les éléments graphiques qui composeront le document final :
- Saisie et mise en forme de textes
- Numérisation de documents
- Retouche chromatique et colorimétrique
- Détourage et photomontage
- Correction et optimisation des images
- Gestion des profils colorimétriques ICC
Mise en page et préparation des fichiers
Cette étape critique assure la structuration du document selon les contraintes techniques d’impression :
- Mise en page sur logiciels dédiés (InDesign, QuarkXPress)
- Création et vérification des PDF pour impression
- Imposition des pages selon les cahiers d’impression
- Gestion des fonds perdus et des marges
- Intégration des codes-barres et éléments variables
- Préparation des vernis sélectifs et découpes
Fabrication des formes imprimantes
Dernière étape avant l’impression, cette activité technique hautement spécialisée comprend :
- Gravure de plaques offset (CTP – Computer to Plate)
- Préparation des cylindres pour héliogravure
- Confection des écrans sérigraphiques
- Calibration des systèmes d’épreuvage
Services complémentaires
Pour s’adapter aux évolutions du marché, de nombreuses entreprises de pré-presse ont diversifié leur offre :
- Gestion de bases de données variables pour impression personnalisée
- Création de contenus cross-média (print et digital)
- Services de validation et workflow en ligne
- Archivage numérique de documents
Le saviez-vous ?
L’expression « pré-presse » a remplacé le terme historique de « photogravure » dans les années 1990, marquant le passage des techniques photochimiques traditionnelles aux processus numériques. Ce changement terminologique reflète parfaitement la révolution technologique qui a transformé ce secteur en moins de trois décennies.
Tendances et évolutions du marché de la pré-presse
Le secteur des activités de pré-presse connaît des transformations profondes, influencées par l’évolution technologique et les nouveaux besoins du marché. Ces mutations redéfinissent les contours de la profession et obligent les acteurs à renouveler constamment leurs offres et compétences.
Transition vers le tout-numérique
La digitalisation complète de la chaîne graphique constitue la tendance majeure du secteur. Les flux de production traditionnels ont cédé la place à des workflows entièrement numériques, permettant une automatisation croissante des tâches répétitives. Cette évolution s’accompagne d’une demande croissante pour :
- Les solutions cloud pour la gestion collaborative des projets
- Les plateformes web-to-print permettant aux clients de commander directement en ligne
- L’automatisation des processus via l’intelligence artificielle
- Les technologies de réalité augmentée appliquées aux supports imprimés
Diversification stratégique des services
Face à la pression sur les marges traditionnelles, les entreprises du secteur développent de nouvelles expertises en périphérie de leur cœur de métier :
- Conception graphique intégrée
- Gestion de contenu multi-canal (print et digital)
- Développement d’applications dédiées à l’édition
- Conseil en stratégie de communication visuelle
- Services d’éco-conception des imprimés
Impact environnemental et responsabilité sociétale
La dimension écologique devient un facteur différenciant majeur, avec l’émergence de nouvelles exigences :
- Optimisation des consommations de matières (encres, supports)
- Technologies CTP sans chimie ou à impacts réduits
- Certifications environnementales spécifiques (Imprim’Vert, PEFC, FSC)
- Éco-conception des documents imprimés
Selon les données de l’UNIIC (Union Nationale des Industries de l’Impression et de la Communication), plus de 65% des entreprises du secteur ont déjà engagé une démarche environnementale structurée, un taux supérieur à la moyenne des industries françaises.
Environnement réglementaire spécifique
Les entreprises relevant du code NAF 18.13Z évoluent dans un cadre réglementaire particulier, qui combine des exigences générales applicables à toute activité industrielle et des dispositions spécifiques liées aux procédés techniques utilisés.
Réglementations techniques et professionnelles
La convention collective nationale de l’imprimerie de labeur et des industries graphiques s’applique aux entreprises de pré-presse et définit le cadre social spécifique du secteur. Cette convention, identifiée sous le code IDCC 184, encadre notamment les classifications professionnelles particulières de ces métiers techniques.
En matière de normes professionnelles, les entreprises de pré-presse sont particulièrement concernées par :
- Les normes ISO 12647 qui définissent les paramètres et méthodes de mesure pour la production d’imprimés
- La norme PDF/X pour la standardisation des échanges de fichiers
- Les standards colorimétriques Fogra et GMI
Réglementations environnementales
Les activités de pré-presse sont soumises à des réglementations environnementales spécifiques, particulièrement en ce qui concerne :
- La gestion des déchets chimiques issus des procédés traditionnels
- Le recyclage des plaques d’impression (souvent en aluminium)
- Le traitement des effluents lorsque des procédés humides sont utilisés
- Les obligations liées à la REP (Responsabilité Élargie du Producteur) pour les imprimés
Depuis 2020, les entreprises du secteur sont également soumises à la Directive européenne sur l’écoconception des produits liés à l’énergie, qui impose une approche d’analyse du cycle de vie pour les équipements professionnels utilisés.
Propriété intellectuelle et droits d’auteur
Un aspect réglementaire souvent négligé mais crucial concerne les droits de propriété intellectuelle. Les entreprises de pré-presse manipulent quotidiennement des contenus protégés et doivent :
- Vérifier les droits d’utilisation des polices de caractères
- S’assurer de la légalité d’utilisation des images et illustrations
- Respecter les droits d’auteur sur les contenus édités
- Gérer les contraintes liées aux marques déposées présentes dans les documents
Codes NAF connexes et différences significatives
Le code NAF 18.13Z s’inscrit dans un écosystème de classifications qui reflètent les différentes étapes de la chaîne graphique. Il est essentiel de bien distinguer les activités de pré-presse des codes connexes pour éviter toute confusion lors de recherches sectorielles ou d’analyses de marché.
| Code NAF | Intitulé | Principales différences avec 18.13Z |
|---|---|---|
| Code NAF 18.11Z | Imprimerie de journaux | Concerne la phase d’impression spécifique aux journaux, tandis que 18.13Z se concentre sur les étapes préparatoires |
| Code NAF 18.12Z | Autre imprimerie (labeur) | Couvre l’impression proprement dite de tous types de documents hors journaux |
| Code NAF 18.14Z | Reliure et activités connexes | Concerne les opérations de finition post-impression, contrairement au 18.13Z qui intervient avant l’impression |
| Code NAF 74.10Z | Activités spécialisées de design | Se concentre sur la création graphique pure, alors que 18.13Z traite la préparation technique des fichiers |
| Code NAF 58.19Z | Autres activités d’édition | Concerne la production de contenu et sa commercialisation, non sa préparation technique |
Positionnement dans la chaîne de valeur graphique
La compréhension de ces distinctions est fondamentale pour situer précisément les activités de pré-presse dans l’écosystème des industries graphiques. Le code NAF 18.13Z constitue le maillon intermédiaire entre les activités créatives (design, conception) et les activités de production (impression, façonnage). Cette position stratégique explique pourquoi de nombreuses entreprises ont élargi leur périmètre d’intervention vers l’amont ou l’aval de la chaîne :
- Intégration de services de conception graphique
- Développement de solutions d’impression digitale à la demande
- Gestion globale de projets cross-média
Stratégies de prospection B2B adaptées au secteur de la pré-presse
Pour les entreprises souhaitant adresser le marché des professionnels de la pré-presse, une approche ciblée et spécialisée s’avère indispensable. Ce secteur présente des spécificités qui nécessitent une stratégie de prospection adaptée.
Segmentation pertinente du marché de la pré-presse
Une analyse précise des différents profils d’entreprises relevant du code NAF 18.13Z permet d’identifier plusieurs segments distincts :
- Par taille : TPE spécialisées (1-5 salariés), PME intermédiaires (6-20 salariés), grands groupes industriels (plus de 20 salariés)
- Par spécialisation technique : photograveurs traditionnels, spécialistes PAO, experts prépresse packaging, studios prépresse éditorial
- Par clientèle cible : prestataires pour agences, fournisseurs des imprimeurs, services aux éditeurs, partenaires des industriels
- Par niveau d’équipement : technologies conventionnelles, parcs hybrides, plateformes entièrement digitalisées
Cette segmentation fine permet d’adapter précisément les arguments commerciaux aux besoins spécifiques de chaque catégorie d’acteurs. Par exemple, une approche axée sur le retour sur investissement rapide sera plus efficace auprès des TPE, tandis que les grands groupes seront plus réceptifs aux solutions d’intégration complète.
Cibler les décideurs et influenceurs spécifiques
Dans les entreprises de pré-presse, les profils décisionnaires diffèrent sensiblement selon la taille de la structure :
- Dans les TPE : le dirigeant-fondateur, souvent issu du métier technique
- Dans les PME : le directeur de production ou responsable technique
- Dans les grands groupes : directeur des opérations, directeur informatique, responsables achats
Les données structurées disponibles via Datapult.ai permettent d’identifier précisément ces profils décisionnaires et de personnaliser les approches commerciales en fonction de leurs préoccupations spécifiques.
Méthodologie d’approche recommandée
Pour maximiser l’efficacité des démarches de prospection auprès des entreprises du secteur 18.13Z, nous recommandons une approche en trois temps :
- Phase d’information : Partage de contenu technique à haute valeur ajoutée sur les problématiques spécifiques du secteur
- Phase de qualification : Identification des projets d’investissement ou de transformation en cours
- Phase de proposition : Présentation de solutions sur-mesure avec démonstrations techniques concrètes
Cette méthodologie tient compte de la forte technicité du secteur et du niveau d’expertise élevé des interlocuteurs, qui valorisent particulièrement les approches fondées sur des échanges techniques substantiels.
Zoom sur la répartition géographique
Les entreprises de pré-presse présentent une concentration géographique particulière en France, avec trois pôles majeurs :
- L’Île-de-France, qui concentre près de 35% des effectifs du secteur
- La région Auvergne-Rhône-Alpes, avec un pôle historique autour de Lyon
- La région Grand Est, notamment autour de Strasbourg et Mulhouse
Cette répartition s’explique par la proximité historique avec les grands donneurs d’ordres (édition, publicité, industrie) et influence significativement l’organisation des campagnes de prospection territoriales.
Exploiter les données sectorielles pour optimiser votre prospection
Pour les entreprises souhaitant adresser efficacement les professionnels du secteur de la pré-presse, l’exploitation intelligente des données sectorielles constitue un levier stratégique déterminant. L’accès à des informations qualifiées sur les entreprises relevant du code NAF 18.13Z permet d’affiner considérablement la pertinence des démarches commerciales.
Enjeux spécifiques de la donnée dans ce secteur
Le marché des activités de pré-presse présente plusieurs particularités qui rendent particulièrement précieuse une approche fondée sur la data :
- Un écosystème fragmenté composé majoritairement de TPE/PME
- Des cycles d’investissement techniques très spécifiques (généralement 3-4 ans)
- Une forte disparité des niveaux d’équipement et de digitalisation
- Des spécialisations techniques souvent invisibles dans les données génériques
Ces caractéristiques imposent une granularité fine des données et une compréhension approfondie des logiques sectorielles pour identifier efficacement les opportunités commerciales.
Les solutions d’intelligence commerciale comme celle proposée par Datapult permettent précisément de dépasser les limitations des approches généralistes en offrant une vision qualifiée de ce marché de niche. En combinant données structurelles, signaux d’activité et indicateurs de maturité technologique, elles constituent un outil précieux pour les équipes commerciales ciblant ce secteur.
Pour exploiter pleinement le potentiel du code NAF 18.13Z dans une démarche de prospection, il est recommandé de croiser ces données sectorielles avec d’autres indicateurs comme la présence digitale, les investissements récents ou les partenariats technologiques. Cette approche multidimensionnelle permet d’identifier avec précision les entreprises présentant le meilleur potentiel commercial à un moment donné.
Le secteur de la pré-presse, bien que discret, continue de jouer un rôle fondamental dans l’économie de l’imprimé et s’adapte progressivement aux nouveaux défis du cross-média. Pour les entreprises qui sauront comprendre ses spécificités et adapter leurs approches commerciales à ses particularités, il représente un marché de niche à fort potentiel de valeur ajoutée.