Le secteur de la transformation et conservation de légumes occupe une place essentielle dans l’industrie agroalimentaire française. Si la France est connue pour son excellence culinaire, elle se distingue également par son savoir-faire dans la transformation des produits agricoles. Le code NAF 10.39A représente spécifiquement les activités d’autre transformation et conservation de légumes, un segment qui connaît une évolution constante face aux nouvelles exigences des consommateurs et aux défis environnementaux. Cette classification couvre un large éventail d’opérations industrielles visant à prolonger la durée de conservation des légumes par des méthodes variées, distinctes de la surgélation ou de la mise en conserve traditionnelle. Découvrons les spécificités de cette branche industrielle qui constitue un maillon crucial entre notre production agricole et notre alimentation quotidienne.
Panorama économique du secteur de la transformation des légumes
Le secteur de la transformation des légumes en France représente un pan significatif de l’industrie agroalimentaire, avec un chiffre d’affaires annuel estimé à plus de 2 milliards d’euros. Cette branche économique se caractérise par sa résilience et sa capacité d’adaptation, notamment dans un contexte où les consommateurs privilégient de plus en plus les produits locaux, sains et respectueux de l’environnement.
La France compte environ 250 entreprises spécialisées dans cette activité, allant des PME familiales aux grands groupes industriels. Ces acteurs emploient près de 8 000 personnes, répartis sur l’ensemble du territoire avec une concentration plus marquée dans les régions de forte production maraîchère comme la Bretagne, les Hauts-de-France et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Un secteur en évolution constante
La filière de transformation des légumes traverse actuellement une période de mutation profonde. D’une part, elle doit répondre à des attentes consommateurs en évolution (produits biologiques, clean label, praticité), et d’autre part, elle fait face à des défis structurels majeurs comme la concurrence internationale, particulièrement vive avec les pays d’Europe de l’Est et du bassin méditerranéen.
Le taux de croissance du secteur se maintient autour de 1,5% par an, tiré notamment par les segments à plus forte valeur ajoutée comme les produits bio, les légumes fermentés et les préparations prêtes à l’emploi. Les entreprises investissent massivement dans la modernisation de leurs outils de production pour gagner en productivité tout en réduisant leur empreinte environnementale.
Définition et classification de l’activité 10.39A
Le code NAF 10.39A, attribué par l’INSEE dans le cadre de la Nomenclature d’Activités Française, désigne spécifiquement les activités d'”Autre transformation et conservation de légumes” qui ne relèvent pas de la surgélation (code 10.39B). Cette nomenclature s’inscrit dans une hiérarchie précise au sein du système statistique français et européen :
- Section C : Industrie manufacturière
- Division 10 : Industries alimentaires
- Groupe 10.3 : Transformation et conservation de fruits et légumes
- Classe 10.39 : Autre transformation et conservation de fruits et légumes
- Sous-classe 10.39A : Autre transformation et conservation de légumes
Cette classification se distingue notamment du code 10.39B (Transformation et conservation de fruits) et du code 10.31Z (Transformation et conservation de pommes de terre), qui concernent des produits ou des processus différents bien qu’appartenant à la même famille industrielle.
Positionnement dans la chaîne de valeur alimentaire
Les entreprises relevant du code 10.39A se situent à l’interface entre le secteur agricole et la distribution ou l’industrie alimentaire. Elles réceptionnent les produits bruts issus de l’agriculture, les transforment par divers procédés pour en prolonger la conservation et en modifier éventuellement les propriétés, puis les conditionnent avant commercialisation auprès des consommateurs finaux ou d’autres industriels de l’agroalimentaire.
Cette position intermédiaire leur confère un rôle stratégique dans la valorisation de la production agricole nationale et dans la sécurisation des approvisionnements alimentaires tout au long de l’année, indépendamment de la saisonnalité des récoltes.
Activités principales et secondaires couvertes par le code 10.39A
Procédés de transformation spécifiques
Le code NAF 10.39A englobe plusieurs types de transformation des légumes, chacun répondant à des besoins spécifiques de conservation ou de préparation :
- La déshydratation : élimination de l’eau contenue dans les légumes par séchage à l’air chaud ou par lyophilisation (légumes déshydratés, poudres de légumes)
- La fermentation : transformation biologique par l’action de micro-organismes (choucroute, kimchi, cornichons)
- La conservation au vinaigre : immersion dans une solution acide (pickles, condiments)
- La préparation de purées et pâtes : broyage et homogénéisation (concentré de tomates, purées diverses)
- La confection de légumes prêts à l’emploi : légumes lavés, épluchés, découpés et conditionnés en frais
- La fabrication de préparations à base de légumes : mélanges, plats préparés, garnitures
Produits typiques du secteur
La diversité des produits issus de cette activité est considérable et inclut notamment :
- Les légumes en conserve (hors conserves appertisées classées ailleurs)
- Les légumes fermentés (choucroute, légumes lacto-fermentés)
- Les légumes au vinaigre (cornichons, oignons, betteraves)
- Les légumes déshydratés (ail, oignon, persil, tomates séchées)
- Les purées et pâtes de légumes (concentré de tomates)
- Les légumes frais prêts à l’emploi (quatrième gamme)
- Les préparations à base de légumes (ratatouille, macédoine)
- Les jus et concentrés de légumes
Un exemple emblématique de cette industrie est la production de choucroute en Alsace, qui bénéficie même d’une IGP (Indication Géographique Protégée), témoignant de l’ancrage territorial fort de certaines de ces activités de transformation.
Activités exclues de cette nomenclature
Il est important de préciser que certaines activités proches ne relèvent pas du code 10.39A :
- La fabrication de plats préparés à base de légumes (classée en 10.85Z)
- La surgélation de légumes (classée en 10.39B)
- La conservation de légumes par appertisation traditionnelle (classée en 10.39B)
- La transformation de pommes de terre (classée en 10.31Z)
- La production de farines ou semoules de légumes secs (classée en 10.61)
Tendances et évolutions du marché de la transformation de légumes
L’industrie de la transformation des légumes connaît actuellement plusieurs mutations majeures qui redessinent le paysage concurrentiel et les modes de production.
Évolution de la demande consommateurs
Les habitudes alimentaires des Français évoluent rapidement, influençant directement le secteur de la transformation des légumes :
- Montée en puissance du bio : le segment des légumes transformés biologiques connaît une croissance annuelle supérieure à 8%, bien au-dessus de la moyenne du secteur
- Demande de naturalité : les consommateurs privilégient les produits à liste d’ingrédients courte et compréhensible
- Recherche de praticité : développement des légumes prêts à l’emploi (lavés, épluchés, découpés) qui répondent à la réduction du temps consacré à la cuisine
- Intérêt pour les produits fermentés : redécouverte des bienfaits nutritionnels des légumes lacto-fermentés, en lien avec l’attention portée au microbiote
Innovations technologiques et procédés
Le secteur investit dans de nouvelles technologies pour améliorer qualité et durée de conservation :
- Développement des hautes pressions hydrostatiques (HPP) comme alternative aux traitements thermiques
- Utilisation de techniques de déshydratation douce préservant mieux les qualités nutritionnelles
- Emballages actifs et intelligents prolongeant la durée de vie des produits
- Automatisation des chaînes de production pour réduire les coûts et améliorer la traçabilité
Le saviez-vous ? Les légumes de 4ème gamme (frais, lavés, épluchés et découpés) représentent aujourd’hui un marché de près de 400 millions d’euros en France, avec une croissance annuelle de 3 à 5%. Ce segment illustre parfaitement l’évolution du secteur vers des produits alliant praticité et fraîcheur.
Environnement réglementaire spécifique
L’industrie de la transformation des légumes est soumise à un cadre réglementaire particulièrement strict, tant au niveau national qu’européen, qui vise à garantir la sécurité alimentaire et à informer correctement le consommateur.
Réglementation sanitaire et de sécurité alimentaire
Les exigences réglementaires pour ce secteur comprennent :
- L’application obligatoire des principes HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point) pour maîtriser les risques sanitaires à toutes les étapes de la production
- Le respect du règlement (CE) n°852/2004 relatif à l’hygiène des denrées alimentaires
- Le règlement (CE) n°1881/2006 concernant les teneurs maximales en contaminants (métaux lourds, mycotoxines)
- Des contrôles spécifiques pour les produits fermentés concernant la maîtrise des flores microbiennes
- Pour les produits de quatrième gamme (légumes prêts à l’emploi), des normes particulièrement strictes en matière de chaîne du froid et d’hygiène de production
Les entreprises du secteur doivent également mettre en place un système de traçabilité performant, permettant de suivre les produits à toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement, conformément au règlement (CE) n°178/2002.
Étiquetage et information du consommateur
L’étiquetage des produits transformés à base de légumes doit respecter :
- Le règlement INCO (UE) n°1169/2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires
- L’indication obligatoire de l’origine des légumes pour certains produits, conformément au décret n°2018-1239
- Pour les légumes transformés biologiques, le respect du règlement (UE) 2018/848 relatif à la production biologique
Normes environnementales spécifiques
Ce secteur est également concerné par des réglementations environnementales en raison de son impact potentiel :
- La réglementation ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement) pour les unités de production dépassant certains seuils
- Les normes concernant le traitement des eaux usées, particulièrement chargées dans cette industrie
- La réglementation sur les déchets organiques et leur valorisation
- Les dispositions de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) concernant les emballages
Codes NAF connexes et différences avec le 10.39A
Pour bien comprendre le positionnement du code NAF 10.39A dans l’ensemble du secteur agroalimentaire, il est essentiel d’identifier les classifications connexes et d’en saisir les principales distinctions.
Code NAF | Intitulé | Principales différences avec le 10.39A |
---|---|---|
10.39B | Transformation et conservation de fruits | Concerne exclusivement les fruits et non les légumes, avec des techniques de conservation similaires |
10.31Z | Transformation et conservation de pommes de terre | Spécialisé dans un seul légume avec des procédés industriels spécifiques (frites, chips, flocons) |
10.32Z | Préparation de jus de fruits et légumes | Centré uniquement sur la production de jus, nectars et smoothies |
10.85Z | Fabrication de plats préparés | Concerne des préparations culinaires complètes où les légumes ne sont qu’un ingrédient parmi d’autres |
10.89Z | Fabrication d’autres produits alimentaires n.c.a. | Catégorie résiduelle incluant divers produits alimentaires non classés ailleurs |
Les frontières entre ces différents codes peuvent parfois être ténues. Par exemple, une entreprise qui produit majoritairement des jus de légumes sera classée en 10.32Z, mais si elle fabrique principalement des purées ou des légumes déshydratés avec une activité secondaire de production de jus, elle relèvera du code 10.39A.
Il est important de noter également que le code 10.39A se distingue du code 01.63Z (Traitement primaire des récoltes) qui concerne les activités réalisées directement par les exploitants agricoles, comme le nettoyage et le conditionnement initial des légumes, sans véritable transformation.
Stratégies de prospection B2B pour les entreprises du secteur
Pour les fournisseurs et prestataires souhaitant adresser le marché des entreprises de transformation de légumes, une approche segmentée et ciblée s’avère particulièrement efficace.
Segmentation du marché des transformateurs de légumes
Le secteur peut être segmenté selon plusieurs critères pertinents :
- Par taille d’entreprise : PME familiales (35% du marché), ETI (45%) et grands groupes industriels (20%)
- Par procédé de transformation dominant : déshydratation, fermentation, quatrième gamme, conserves, etc.
- Par positionnement commercial : premium, standard, marques de distributeurs, bio
- Par circuits de distribution : GMS, RHD, industrie agroalimentaire, export
Cette segmentation permet d’adapter finement le discours commercial et les solutions proposées aux problématiques spécifiques de chaque type d’acteur.
Besoins sectoriels spécifiques et opportunités commerciales
Les transformateurs de légumes sont confrontés à plusieurs enjeux qui représentent autant d’opportunités pour les fournisseurs :
- Optimisation énergétique : technologies permettant de réduire la consommation d’énergie dans les procédés de séchage ou de traitement thermique
- Automatisation et robotisation : solutions pour pallier aux difficultés de recrutement et améliorer la productivité
- Emballages innovants : matériaux biodégradables ou recyclables répondant aux nouvelles exigences réglementaires
- Ingrédients naturels : alternatives aux additifs chimiques pour répondre à la demande de clean label
- Solutions de traçabilité : technologies blockchain ou IoT permettant de suivre les produits de la récolte à l’assiette
- Valorisation des coproduits : technologies de transformation des déchets en ressources (économie circulaire)
Pour identifier efficacement les entreprises de ce secteur et exploiter ces opportunités, les bases de données spécialisées comme Datapult.ai permettent de dresser une cartographie précise des acteurs selon leurs caractéristiques (localisation, taille, performances économiques) et d’optimiser ainsi les actions de prospection.
Approche commerciale recommandée
La prospection auprès des transformateurs de légumes gagne à s’appuyer sur :
- Une connaissance approfondie des contraintes réglementaires et techniques du secteur
- Une démonstration chiffrée du retour sur investissement des solutions proposées
- Une présence sur les salons professionnels spécialisés (SIAL, CFIA, Natexpo)
- Des études de cas concrets démontrant l’efficacité des solutions dans un contexte similaire
- Des partenariats avec les fédérations professionnelles (FIAC, ADEPALE)
Exploiter les données sectorielles pour votre stratégie commerciale
L’exploitation judicieuse des données relatives aux entreprises du code NAF 10.39A peut transformer radicalement l’efficacité de vos démarches commerciales et votre taux de conversion.
Cartographie stratégique des transformateurs de légumes en France
L’analyse géographique révèle des concentrations d’entreprises dans certains bassins de production agricole :
- Bretagne : forte concentration d’entreprises spécialisées dans les légumes de 4ème gamme
- Grand-Est (particulièrement l’Alsace) : pôle majeur pour la transformation de choucroute
- Provence-Alpes-Côte d’Azur : spécialisation dans les légumes méditerranéens (tomates séchées, tartinables)
- Hauts-de-France : acteurs importants de la transformation de légumes-racines
Cette répartition géographique, corrélée à la proximité des bassins de production, permet d’adopter une approche territoriale dans vos démarches commerciales.
Identifier les opportunités grâce aux indicateurs financiers
L’analyse des données économiques des entreprises du secteur révèle plusieurs signaux d’affaires exploitables :
- Une croissance du chiffre d’affaires supérieure à 15% peut indiquer un développement nécessitant des investissements en équipements ou en nouvelles capacités
- Une augmentation importante des effectifs suggère une phase d’expansion propice à la proposition de solutions d’optimisation de process
- Les entreprises ayant publié des résultats en forte hausse disposent généralement d’une capacité d’investissement accrue
- Les sociétés récemment créées ou ayant réalisé des levées de fonds sont souvent en phase d’équipement initial
La combinaison de ces indicateurs avec l’actualité des entreprises (certifications, lancements de produits, nouveaux marchés) permet de déterminer le moment optimal pour une démarche commerciale et d’adapter finement votre proposition de valeur.
Pour exploiter efficacement ces données, des solutions comme les plateformes d’intelligence commerciale spécialisées dans l’analyse des données d’entreprises vous permettent d’identifier précisément les acteurs du secteur correspondant à vos critères cibles et de détecter les signaux d’affaires pertinents pour votre activité.
L’approche data-driven de la prospection commerciale dans ce secteur permet non seulement d’optimiser le ciblage des entreprises à fort potentiel, mais aussi de personnaliser votre discours commercial en fonction des enjeux spécifiques de chaque transformateur de légumes, augmentant significativement vos chances de conversion.
Témoignage d’un expert du secteur
« Dans l’industrie de la transformation des légumes, nous assistons à une polarisation croissante du marché. D’un côté, les grandes entreprises industrielles investissent massivement dans l’automatisation pour réduire leurs coûts face à la concurrence internationale. De l’autre, des PME innovantes se développent sur des créneaux de spécialité à forte valeur ajoutée, comme les produits fermentés artisanaux ou les préparations gastronomiques. C’est dans cette seconde catégorie que nous observons le plus fort dynamisme et les meilleures perspectives de croissance pour les années à venir. » — Marc Durand, Consultant en stratégie agroalimentaire
En conclusion, le secteur de la transformation des légumes (Code NAF 10.39A) représente un segment dynamique et innovant de l’industrie agroalimentaire française, en constante évolution pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs. La connaissance approfondie de ses spécificités, tendances et acteurs constitue un atout majeur pour développer efficacement votre activité commerciale auprès de ces entreprises, qu’il s’agisse de leur proposer des équipements, des services ou des solutions d’optimisation adaptées à leurs enjeux particuliers.