Le transport sanitaire par ambulance constitue un maillon vital dans la chaîne des soins d’urgence en France. Le code NAF 86.90A est spécifiquement dédié aux entreprises qui assurent le transport de patients par voie terrestre dans des véhicules spécialement aménagés. Ce secteur, à l’intersection des domaines de la santé et du transport, se distingue par un niveau élevé d’exigences techniques, humaines et réglementaires. Avec plus de 5 500 entreprises réparties sur l’ensemble du territoire français, ce secteur représente un enjeu majeur pour la continuité des soins, particulièrement dans les zones rurales où l’accès aux établissements de santé peut s’avérer plus complexe.
Panorama économique du secteur des ambulances
Le secteur des ambulances en France est caractérisé par un tissu économique principalement constitué de PME et TPE. Ces entreprises, souvent familiales, jouent un rôle crucial dans le système de santé français en assurant la mobilité des patients entre leur domicile et les établissements de soins, ou entre différentes structures médicales.
L’activité ambulancière s’inscrit dans la section Q de la Nomenclature d’Activités Française, dédiée à la santé humaine et l’action sociale. Plus précisément, elle appartient à la division 86 (Activités pour la santé humaine), au groupe 86.9 (Autres activités pour la santé humaine) et à la classe 86.90 (Autres activités pour la santé humaine). Le suffixe “A” identifie spécifiquement l’activité ambulancière au sein de cette classification.
Une profession au carrefour de plusieurs compétences
Les entreprises classées sous le code 86.90A se distinguent par la combinaison unique de compétences qu’elles requièrent : maîtrise des gestes de premiers secours, connaissance du réseau sanitaire, expertise en conduite d’urgence et compétences relationnelles avec des patients souvent en situation de fragilité. Cette polyvalence fait de ce secteur un domaine professionnel particulièrement exigeant.
Définition et classification des activités ambulancières
Le code NAF 86.90A englobe spécifiquement “le transport des patients par ambulance, y compris les véhicules de premiers secours et d’assistance aux victimes (VPSA), et véhicules légers sanitaires”. Cette définition recouvre différentes catégories de transport sanitaire, chacune correspondant à des besoins patients spécifiques.
Types de véhicules concernés
- Ambulances de secours et de soins d’urgence (ASSU) : équipées pour les interventions d’urgence nécessitant une réanimation
- Ambulances de type A : conçues pour le transport de patients dont l’état nécessite une surveillance constante
- Ambulances de type B : adaptées au transport de patients dont l’état ne présente pas de risque vital
- Véhicules sanitaires légers (VSL) : destinés au transport assis de patients ne nécessitant pas de surveillance particulière
Il est important de noter que ce code exclut le transport par ambulance aérienne, qui relève des codes NAF du transport aérien (51.10Z pour les vols réguliers ou 51.21Z pour le transport aérien de fret).
Activités principales et secondaires
Les entreprises classées sous le code NAF 86.90A exercent un éventail d’activités qui gravitent autour du transport sanitaire terrestre. Ces activités se déclinent selon différentes modalités d’intervention et de prise en charge.
Interventions d’urgence et transport programmé
L’activité ambulancière se partage principalement entre deux types de missions :
- Transport d’urgence : interventions en réponse à des appels du SAMU (15) ou des centres 112, nécessitant une réactivité immédiate et une coordination avec les services d’urgence hospitaliers
- Transport programmé : déplacements planifiés à l’avance, souvent pour des consultations, examens, hospitalisations ou sorties d’établissement
À ces activités principales peuvent s’ajouter des prestations complémentaires comme :
- La mise à disposition d’ambulances lors d’événements sportifs ou culturels
- La participation à des dispositifs prévisionnels de secours en coordination avec les associations agréées de sécurité civile
- La formation aux premiers secours (bien que cette activité soit souvent secondaire)
Certaines entreprises d’ambulances diversifient également leurs activités en proposant des services de taxi conventionné, relevant toutefois d’un autre code NAF (49.32Z).
Tendances et évolutions du marché ambulancier
Le secteur des ambulances connaît actuellement plusieurs transformations majeures qui redéfinissent progressivement son modèle économique et opérationnel.
Statistiques et chiffres clés
- Environ 5 500 entreprises d’ambulances en France
- Plus de 55 000 professionnels salariés du secteur
- Un parc d’environ 15 000 ambulances et 12 000 VSL
- Un chiffre d’affaires sectoriel estimé à 3 milliards d’euros
- Une moyenne de 11 salariés par entreprise
Le secteur fait face à plusieurs défis structurels, notamment :
- La concentration progressive du marché avec l’émergence de groupes régionaux
- La pression sur les tarifs conventionnés qui représentent plus de 90% du chiffre d’affaires
- L’augmentation des coûts d’exploitation (carburant, équipements, formation)
- La transition écologique avec l’arrivée progressive de véhicules à faibles émissions
Le saviez-vous ?
Contrairement à une idée reçue, les ambulanciers ne sont pas simplement des chauffeurs mais des professionnels de santé à part entière. Depuis 2022, ils sont officiellement reconnus comme auxiliaires médicaux par le Code de la santé publique et doivent suivre une formation spécifique sanctionnée par un diplôme d’État (DEA).
Environnement réglementaire du transport sanitaire
Le secteur des ambulances est l’un des plus réglementés au sein des activités de santé, avec un cadre juridique particulièrement dense qui encadre tous les aspects de l’activité.
Un agrément obligatoire et des normes strictes
L’exercice de l’activité d’ambulancier est soumis à l’obtention d’un agrément préfectoral spécifique, conformément aux articles L.6312-1 à L.6313-1 du Code de la santé publique. Cet agrément n’est délivré qu’aux entreprises respectant de nombreuses conditions :
- Respect des normes de véhicules définies par l’arrêté du 12 décembre 2017
- Personnel titulaire du Diplôme d’État d’Ambulancier (DEA)
- Équipements conformes aux spécifications techniques réglementaires
- Locaux adaptés à l’activité avec zones de désinfection
- Participation à la garde départementale organisée par l’ARS
Les entreprises sont également soumises à des contrôles réguliers des Agences Régionales de Santé (ARS) qui vérifient la conformité aux règles d’hygiène, de sécurité et d’équipement des véhicules.
Convention nationale et tarification
Une particularité importante du secteur réside dans l’encadrement strict des tarifs par une convention nationale signée entre l’Assurance Maladie et les organisations professionnelles représentatives. Cette convention détermine les modalités de prise en charge des transports et leur tarification, créant un modèle économique très encadré où les marges de manœuvre tarifaires sont limitées.
Codes NAF connexes et différences
Le code 86.90A s’inscrit dans un écosystème de classifications liées au transport de personnes et aux activités de santé, avec lesquelles il convient d’établir des distinctions claires.
Code NAF | Intitulé | Différence avec 86.90A |
---|---|---|
86.90B | Laboratoires d’analyses médicales | Activités diagnostiques sans transport |
86.90C | Centres de collecte et banques d’organes | Collecte et conservation de produits biologiques |
49.32Z | Transports de voyageurs par taxis | Transport non médicalisé, y compris taxis conventionnés |
84.25Z | Services du feu et de secours | Services publics d’incendie et de secours (SDIS) |
La distinction la plus délicate concerne souvent la frontière entre l’activité ambulancière (86.90A) et le transport de voyageurs par taxis (49.32Z), notamment pour les taxis conventionnés qui peuvent également réaliser du transport sanitaire assis. La différence principale réside dans les équipements du véhicule, les qualifications du personnel et le cadre réglementaire applicable.
Stratégies de prospection B2B dans le secteur ambulancier
Le secteur des ambulances présente des caractéristiques particulières en termes de prospection commerciale, avec une clientèle B2B composée principalement d’établissements de santé, d’organismes assureurs et d’acteurs institutionnels.
Segmentation du marché ambulancier
Une approche efficace de prospection nécessite d’identifier les différents segments de clients potentiels :
- Établissements hospitaliers publics : procédures d’appels d’offres pour les contrats-cadres
- Cliniques privées : conventions de partenariat privilégié
- EHPAD et structures médico-sociales : besoin régulier de transport de résidents
- Centres de réadaptation fonctionnelle : transport de patients pour des séjours prolongés
- Compagnies d’assurance et mutuelles : conventions pour la prise en charge de leurs assurés
L’exploitation des données sectorielles permet d’affiner cette segmentation en identifiant, par exemple, la typologie des établissements de santé par territoire, leur volume d’activité ou leurs spécialités médicales qui influencent directement leurs besoins en transport sanitaire.
Les plateformes spécialisées comme Datapult.ai offrent la possibilité d’accéder à des informations précises sur ces établissements, facilitant ainsi le ciblage des actions commerciales.
Répartition géographique des entreprises d’ambulances
La distribution territoriale des entreprises ambulancières est étroitement liée à la démographie et à la cartographie sanitaire. On observe une concentration plus forte dans les zones urbaines densément peuplées, avec néanmoins une présence garantie sur l’ensemble du territoire en raison des obligations de service public.
Les départements comptant le plus grand nombre d’entreprises d’ambulances sont généralement ceux qui combinent forte population et présence de CHU importants : Nord, Bouches-du-Rhône, Rhône et Paris/petite couronne.
Zoom sur les défis actuels du secteur ambulancier
Le secteur des ambulances traverse actuellement une période de transformation profonde, confronté à plusieurs enjeux majeurs qui redessinent son paysage économique et organisationnel.
La réforme du financement des transports sanitaires
Depuis la mise en place de l’article 80 de la loi de financement de la Sécurité sociale 2017, les établissements de santé sont devenus responsables du financement des transports inter-établissements. Cette réforme a profondément modifié les relations commerciales entre ambulanciers et hôpitaux, avec le développement d’appels d’offres et une pression accrue sur les tarifs.
La numérisation des processus
La transition numérique représente un autre défi majeur pour le secteur, avec :
- Le déploiement de plateformes de régulation territoriale des transports
- La dématérialisation des prescriptions médicales de transport
- L’intégration de logiciels d’optimisation des tournées
- Le développement de solutions de géolocalisation en temps réel
Ces évolutions technologiques nécessitent des investissements significatifs mais offrent également des opportunités d’amélioration de la productivité et de la qualité de service.
Exploiter les données pour votre prospection dans le secteur ambulancier
La prospection commerciale auprès des entreprises d’ambulances ou par ces entreprises elles-mêmes nécessite une compréhension fine de l’écosystème sanitaire territorial et des spécificités réglementaires du secteur.
Ciblage B2B optimisé grâce aux données sectorielles
Pour les fournisseurs souhaitant adresser le marché des ambulances (équipementiers médicaux, vendeurs de véhicules spécialisés, prestataires informatiques), l’exploitation de données sectorielles précises permet d’affiner considérablement l’approche commerciale. Les critères particulièrement pertinents pour ce secteur incluent :
- La taille du parc de véhicules, indicatrice du potentiel d’équipement
- L’ancienneté des agréments, qui peut signaler des besoins de renouvellement
- Le rayon d’action géographique, qui influence les besoins logistiques
- Les types d’agréments détenus (types d’ambulances autorisées)
Pour les entreprises ambulancières elles-mêmes, l’analyse des données relatives aux établissements de santé et médico-sociaux de leur territoire d’implantation permet d’identifier les opportunités de développement les plus prometteuses, particulièrement dans un contexte où la recherche de contrats-cadres avec les établissements devient stratégique.
L’utilisation d’outils d’intelligence économique spécialisés représente donc un avantage compétitif significatif dans ce secteur en pleine transformation.
Témoignage
“Après 15 ans dans le secteur ambulancier, j’ai constaté que notre métier évolue vers une logique de partenariat intégré avec les établissements de santé. Aujourd’hui, une entreprise d’ambulances qui ne maîtrise pas parfaitement sa zone d’intervention et les besoins spécifiques des structures sanitaires locales ne peut plus rester compétitive. L’accès à des données précises sur l’écosystème sanitaire local est devenu aussi important que la qualité de notre parc de véhicules.” – Jean-Marc D., dirigeant d’une entreprise d’ambulances dans le Grand Est.