Le secteur du nettoyage courant des bâtiments, identifié par le code NAF 81.21Z, constitue un maillon essentiel de l’économie française avec un chiffre d’affaires annuel dépassant les 14 milliards d’euros. Souvent méconnu mais omniprésent, ce secteur emploie plus de 230 000 personnes en France, majoritairement des femmes (67%), et représente un tissu de plus de 15 000 entreprises, des TPE familiales aux grands groupes internationaux. Cette classification regroupe les activités de nettoyage intérieur des bâtiments de tous types, incluant bureaux, établissements commerciaux, bâtiments administratifs et résidentiels. Dans un contexte post-COVID où l’hygiène est devenue prioritaire, ce secteur connaît d’importantes transformations, tant techniques que réglementaires.
Définition et périmètre du code NAF 81.21Z
Le code 81.21Z s’inscrit dans la division 81 de la Nomenclature d’Activités Française (NAF rév. 2), consacrée aux “Services relatifs aux bâtiments et aménagement paysager”. Plus précisément, il appartient à la sous-classe 81.2 “Activités de nettoyage”, dont il représente la première subdivision. Cette classification a été établie par l’INSEE pour harmoniser les statistiques économiques françaises avec les normes européennes NACE.
Ce code englobe spécifiquement les activités de nettoyage général non spécialisé des bâtiments. Contrairement à certaines idées reçues, son périmètre est délimité et n’inclut pas certaines activités de nettoyage spécialisé qui relèvent d’autres codes NAF.
Spécificités du nettoyage courant par rapport aux autres services
Ce qui caractérise le nettoyage courant des bâtiments, c’est sa nature régulière et non spécialisée. Il s’agit essentiellement d’entretenir les espaces intérieurs selon une périodicité définie, qu’elle soit quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle. Cette récurrence distingue fondamentalement ce secteur des services ponctuels comme le nettoyage de fin de chantier ou les opérations de désinfection spéciales.
Les entreprises classées sous ce code interviennent majoritairement dans des milieux variés comme les immeubles de bureaux, les copropriétés, les surfaces commerciales, les administrations publiques ou les établissements scolaires. Elles assurent la propreté et l’hygiène générale des lieux, contribuant ainsi au bien-être des occupants et à la préservation du patrimoine immobilier.
Activités incluses dans le code NAF 81.21Z
Le code NAF 81.21Z couvre un large éventail d’activités, toutes liées au nettoyage courant des espaces intérieurs. Cette diversité reflète la complexité du secteur et la multiplicité des services proposés par les entreprises de nettoyage.
Entretien des surfaces et équipements standards
L’activité principale concerne l’entretien régulier des sols, des sanitaires, des parties communes et des bureaux. Cela comprend notamment :
- Le balayage, aspiration et lavage des sols
- Le dépoussiérage des surfaces horizontales (bureaux, tables, étagères)
- Le vidage des corbeilles et poubelles
- L’entretien des sanitaires et approvisionnement en consommables
- Le nettoyage des ascenseurs et escaliers
- L’essuyage des surfaces vitrées intérieures à hauteur d’homme
Nettoyage de la vitrerie intérieure
Une partie significative de l’activité concerne également l’entretien des surfaces vitrées intérieures. Toutefois, il convient de noter que le nettoyage spécialisé des façades vitrées et des grandes baies extérieures relève généralement du code 81.22Z (“Autres activités de nettoyage des bâtiments et nettoyage industriel”).
Services complémentaires fréquemment associés
Les entreprises de nettoyage courant proposent souvent des services additionnels qui restent dans le périmètre du code 81.21Z :
- Mise en place et entretien des plantes d’intérieur
- Collecte sélective des déchets de bureau
- Nettoyage des équipements informatiques de bureau (écrans, claviers, téléphones)
- Entretien des coins cuisine et salles de repas
- Application de traitements antistatiques sur les surfaces
Il est important de souligner que l’utilisation de produits écolabellisés connaît une forte croissance dans le secteur, avec près de 60% des entreprises qui déclarent désormais utiliser majoritairement des produits respectueux de l’environnement.
Panorama économique du secteur
Le nettoyage courant des bâtiments représente un secteur économique robuste et en expansion, malgré sa faible visibilité médiatique. Ses caractéristiques économiques en font un indicateur intéressant de la santé économique globale du pays.
Structure du marché et typologie des entreprises
Le secteur se caractérise par une structure pyramidale marquée :
- Un sommet concentré : 2% des entreprises (grands groupes nationaux et internationaux comme Onet, Atalian, GSF ou Samsic) captent environ 45% du marché
- Un milieu développé : 22% des acteurs (PME régionales de 20 à 250 salariés) représentent environ 35% du marché
- Une base très fragmentée : 76% des structures (TPE et auto-entrepreneurs) se partagent les 20% restants
Cette stratification se traduit par différentes approches commerciales et opérationnelles. Les grands groupes ciblent principalement les contrats d’envergure (chaînes d’hôtels, grands centres commerciaux, sièges sociaux), tandis que les PME régionales et les TPE se concentrent sur les marchés de proximité et les clients de taille intermédiaire.
Statistiques et chiffres clés
Quelques chiffres révélateurs permettent de mieux appréhender l’importance économique du secteur :
- Plus de 15 000 entreprises enregistrées sous le code 81.21Z en France
- Environ 230 000 salariés, dont 67% de femmes
- 80% des contrats sont à temps partiel (contre 18% dans le reste de l’économie)
- Un turnover avoisinant les 30% par an, l’un des plus élevés tous secteurs confondus
- Un chiffre d’affaires sectoriel de 14,5 milliards d’euros en 2022
- Une croissance moyenne de 3,2% par an sur les cinq dernières années
Selon la Fédération des Entreprises de Propreté (FEP), le secteur a connu une résilience notable pendant la crise sanitaire, avec seulement 8% de baisse d’activité en 2020 contre 15% pour l’ensemble des services aux entreprises.
Environnement réglementaire du secteur
Le secteur du nettoyage courant des bâtiments est encadré par de nombreuses dispositions juridiques et conventionnelles qui structurent fortement son fonctionnement. Ce cadre réglementaire s’est particulièrement renforcé ces dernières années.
Convention collective nationale et accords de branche
La convention collective nationale des entreprises de propreté (IDCC 3043, anciennement 1810) régit l’ensemble du secteur. Particulièrement protectrice pour les salariés, elle comporte des dispositions spécifiques concernant :
- L’annexe VII qui garantit le maintien des emplois lors des transferts de marchés entre prestataires (dispositif connu sous le nom d'”annexe 7″)
- Les classifications professionnelles et les grilles salariales
- Les temps de déplacement entre sites qui doivent être comptabilisés comme du temps de travail effectif
- Les majorations pour travail en horaires décalés (avant 7h ou après 21h)
Réglementation sanitaire et technique
Le secteur est également soumis à plusieurs réglementations techniques :
- Le règlement européen CLP (Classification, Labelling and Packaging) concernant les produits chimiques utilisés
- Les protocoles sanitaires renforcés, notamment depuis la pandémie de COVID-19
- Les certifications volontaires comme la norme NF EN 13549 relative aux “Exigences de base et recommandations pour les systèmes de mesure de la qualité”
- La réglementation sur le temps de travail fragmenté (loi du 8 août 2016)
Depuis 2024, l’obligation d’utiliser au moins 50% de produits écolabellisés s’applique à tous les marchés publics de nettoyage, ce qui a considérablement modifié les pratiques du secteur.
Enjeux de la sous-déclaration et du travail informel
Un aspect particulier de la réglementation concerne la lutte contre le travail non-déclaré, problématique persistante dans ce secteur à forte intensité de main-d’œuvre. Les contrôles de l’inspection du travail se sont intensifiés, avec une augmentation de 35% des contrôles spécifiques au secteur entre 2019 et 2023. Les donneurs d’ordre peuvent être tenus pour responsables solidairement en cas de recours à des entreprises pratiquant le travail dissimulé.
Codes NAF connexes et différences
Le code 81.21Z s’insère dans un écosystème de classifications proches mais distinctes. Comprendre ces nuances est essentiel pour une classification correcte de l’activité d’une entreprise et pour cibler efficacement sa prospection commerciale.
| Code NAF | Intitulé | Différences principales avec 81.21Z |
|---|---|---|
| 81.22Z | Autres activités de nettoyage des bâtiments et nettoyage industriel | Concerne le nettoyage spécialisé (façades, désinfection, nettoyage industriel) |
| 81.29B | Autres activités de nettoyage n.c.a. | Inclut le nettoyage des piscines, trains, avions, services de désinfection |
| 81.10Z | Activités combinées de soutien lié aux bâtiments | Intègre le nettoyage avec d’autres services (accueil, sécurité, maintenance) |
| 96.09Z | Autres services personnels n.c.a. | Services de nettoyage pour particuliers (femmes de ménage, aide à domicile) |
| 43.99E | Location avec opérateur de matériel de construction | Nettoyage de chantiers avec équipements spécialisés |
Le saviez-vous ?
Le code NAF 81.21Z exclut spécifiquement le nettoyage à la vapeur des tapis et moquettes, qui relève du code 96.01B (Blanchisserie-teinturerie). Cette distinction subtile peut avoir d’importantes implications fiscales et conventionnelles pour les entreprises qui proposent ces deux types de services.
Stratégies de prospection B2B dans le secteur du nettoyage
La prospection commerciale dans le secteur du nettoyage courant présente des particularités liées à la structure du marché et aux comportements d’achat des clients. Une approche stratégique s’impose pour les entreprises souhaitant développer leur portefeuille clients.
Segmentation du marché et ciblage
Une segmentation efficace des prospects repose sur plusieurs critères pertinents pour le secteur :
- Par taille d’établissement : Les grands sites (>2000m²) nécessitent des équipes permanentes, tandis que les petites surfaces permettent des interventions ponctuelles
- Par secteur d’activité : Santé, agroalimentaire, tertiaire, industrie, enseignement (chacun avec des exigences spécifiques)
- Par sensibilité prix/qualité : Certains clients privilégient la réduction des coûts, d’autres la qualité du service
- Par modèle de décision : Décision centralisée (grands groupes) ou locale (PME)
Selon l’étude sectorielle XERFI 2023, le secteur tertiaire représente 65% du marché, l’industrie 18%, la santé 10%, et les autres secteurs 7%, offrant des opportunités de spécialisation.
Exploitation des données pour une prospection ciblée
L’utilisation des données de marché permet d’optimiser considérablement la prospection :
- Identification des entreprises en croissance (augmentation des effectifs = augmentation probable des besoins de nettoyage)
- Détection des déménagements d’entreprises (occasion de renégociation des contrats)
- Surveillance des appels d’offres publics (30% du marché)
- Ciblage des zones géographiques à forte densité d’entreprises du tertiaire
Grâce aux plateformes comme Datapult.ai, les entreprises de nettoyage peuvent identifier précisément les prospects correspondant à leurs critères de ciblage et obtenir les coordonnées des décideurs pertinents, optimisant ainsi leur taux de conversion.
Témoignage d’un professionnel du secteur
« Après 15 ans dans le secteur, j’ai constaté que la fidélisation est aussi importante que l’acquisition. Notre approche consiste à segmenter notre prospection par secteur d’activité pour adapter notre proposition de valeur. Par exemple, nos équipes dédiées au secteur médical ont une formation spécifique aux protocoles sanitaires, ce qui nous différencie considérablement de la concurrence. Cette spécialisation nous permet d’afficher un taux de conversion de 8% sur nos actions de prospection ciblée, contre 2% auparavant avec une approche généraliste. » – Marc Dubois, Directeur commercial d’une PME de nettoyage employant 150 personnes.
Tendances et évolutions du marché
Le secteur du nettoyage courant des bâtiments connaît actuellement de profondes mutations sous l’effet de diverses pressions économiques, technologiques et sociétales. Ces évolutions redessinent le paysage concurrentiel et les modèles d’affaires.
Digitalisation et automatisation
L’introduction des technologies numériques transforme progressivement les méthodes de travail :
- Déploiement de logiciels de planification et d’optimisation des tournées (gain de productivité estimé à 12-15%)
- Contrôle qualité via applications mobiles avec photos horodatées
- Robots de nettoyage autonomes pour les grandes surfaces (halls d’aéroport, centres commerciaux)
- Capteurs IoT mesurant le taux d’utilisation des espaces pour adapter les fréquences de nettoyage
Selon l’Observatoire du Facility Management, 62% des entreprises du secteur ont augmenté leurs investissements technologiques de plus de 20% entre 2020 et 2023, signe d’une transformation numérique accélérée.
Évolution vers le nettoyage écologique
La transition écologique représente à la fois une contrainte et une opportunité :
- Utilisation croissante de produits écolabellisés et biosourcés
- Réduction drastique de la consommation d’eau (techniques de pré-imprégnation)
- Nettoyage vapeur sans produits chimiques
- Certification ISO 14001 comme argument commercial différenciant
L’impact environnemental est désormais un critère de sélection dans plus de 45% des appels d’offres publics et 28% des marchés privés, selon une étude publiée par la Fédération des Entreprises de Propreté.
Consolidation du marché et internationalisation
Le secteur connaît une concentration accélérée avec une vague de fusions-acquisitions sans précédent. Entre 2018 et 2023, plus de 200 opérations de rapprochement ont été recensées en France, principalement l’absorption de PME régionales par des groupes nationaux ou internationaux. Cette consolidation répond à plusieurs objectifs :
- Économies d’échelle dans l’achat de consommables et matériels
- Capacité à répondre aux appels d’offres nationaux
- Mutualisation des fonctions support et des investissements technologiques
On observe parallèlement l’arrivée d’acteurs étrangers sur le marché français, notamment des groupes scandinaves et allemands apportant leurs innovations de process et leur expérience des marchés à forte valeur ajoutée.
Optimiser votre prospection dans le secteur du nettoyage
Pour les entreprises souhaitant prospecter efficacement les sociétés de nettoyage courant des bâtiments, plusieurs approches spécifiques peuvent être recommandées :
- Cibler les entreprises selon leur taille : les TPE (0-9 salariés) représentent 76% des structures mais seulement 20% du marché
- Se concentrer sur les PME en croissance, souvent plus réceptives aux nouvelles solutions
- Identifier les périodes de renouvellement de contrats, généralement triennaux dans ce secteur
- Adapter son discours commercial selon la position du prospect : prestataire ou donneur d’ordre
Les entreprises du secteur 81.21Z sont particulièrement sensibles aux solutions permettant d’optimiser leurs marges (historiquement faibles, entre 2 et 5%), notamment les outils de planification, les produits concentrés plus économiques, ou les équipements réduisant la pénibilité et améliorant la productivité.
Une approche sectorielle ciblant des verticales métiers (santé, agroalimentaire, tertiaire) avec des propositions spécifiques génère généralement de meilleurs résultats qu’une approche généraliste. Le secteur du nettoyage courant, malgré sa maturité, reste en constante évolution face aux défis environnementaux, technologiques et réglementaires, créant régulièrement de nouvelles opportunités pour les fournisseurs innovants.