Le code NAF 72.19Z représente un pilier fondamental de l’innovation et du progrès scientifique en France. Cette classification englobe les activités de recherche-développement (R&D) expérimentale dans les domaines des sciences physiques et naturelles, à l’exception des biotechnologies. Véritable moteur de découvertes scientifiques, ce secteur rassemble des laboratoires, instituts de recherche et départements R&D d’entreprises qui explorent quotidiennement les frontières de la connaissance. Essentiel à la compétitivité nationale et au rayonnement scientifique de la France, ce secteur mobilise des chercheurs hautement qualifiés et génère des innovations qui impactent de nombreux domaines d’application, de la santé aux technologies vertes, en passant par les nouveaux matériaux et l’énergie.
Panorama économique du secteur
Le secteur de la R&D en sciences physiques et naturelles constitue une composante stratégique de l’économie de la connaissance française. Avec plus de 4 000 structures actives, allant des grands organismes publics comme le CNRS aux start-ups deeptech, ce secteur mobilise environ 100 000 personnes, dont une majorité de chercheurs et ingénieurs hautement qualifiés. En 2022, les dépenses intérieures de R&D dans ces domaines ont dépassé les 15 milliards d’euros, représentant près de 0,7% du PIB français.
Un écosystème diversifié et dynamique
L’écosystème de la R&D en sciences physiques et naturelles se caractérise par une grande diversité d’acteurs. On y trouve des organismes publics de recherche, des universités, des centres techniques industriels, mais aussi des entreprises privées de toutes tailles. Cette diversité constitue une richesse mais aussi un défi en termes de coordination et de transfert de technologies. La France se distingue par un modèle mixte alliant recherche fondamentale et appliquée, avec une forte implication de l’État via des financements dédiés (programmes d’investissements d’avenir, crédit impôt recherche).
La compétition internationale dans ce secteur s’intensifie, avec des pays comme les États-Unis, la Chine, l’Allemagne ou la Corée du Sud qui investissent massivement. Pour maintenir son rang, la France mise sur l’excellence de sa formation scientifique et sur des infrastructures de recherche de pointe, comme le synchrotron SOLEIL ou le calculateur Jean Zay pour l’intelligence artificielle.
Définition et classification
Le code NAF 72.19Z “Recherche-développement en autres sciences physiques et naturelles” s’inscrit dans la section M (Activités spécialisées, scientifiques et techniques) de la Nomenclature d’Activités Française. Cette classification, établie par l’INSEE, permet d’identifier précisément les activités économiques pour des fins statistiques et administratives.
Dans la hiérarchie de la nomenclature, ce code appartient à:
- Division 72: Recherche-développement scientifique
- Groupe 72.1: Recherche-développement en sciences physiques et naturelles
- Classe 72.19: Recherche-développement en autres sciences physiques et naturelles
- Sous-classe 72.19Z: Recherche-développement en autres sciences physiques et naturelles
Cette catégorie se distingue nettement du code 72.11Z qui concerne spécifiquement la recherche-développement en biotechnologie. La distinction est importante car elle détermine des régimes réglementaires et fiscaux parfois différenciés, notamment concernant les subventions et crédits d’impôts accessibles.
Une classification aux frontières mouvantes
La définition même de ce que recouvre le code 72.19Z évolue avec le progrès scientifique. Des domaines émergents comme la science des données, l’intelligence artificielle ou les nanotechnologies viennent régulièrement questionner les périmètres traditionnels. Cette classification englobe des activités qui, par nature, repoussent constamment les frontières de la connaissance, ce qui peut parfois créer des zones grises en matière de classification.
Activités principales et secondaires
Champs disciplinaires couverts
Le code NAF 72.19Z englobe un vaste éventail de disciplines scientifiques, parmi lesquelles:
- Physique fondamentale et appliquée: mécanique quantique, physique des particules, astrophysique, physique des matériaux, optique, acoustique
- Chimie: chimie organique et inorganique, chimie analytique, électrochimie, chimie des matériaux
- Sciences de la Terre et de l’univers: géologie, météorologie, océanographie, climatologie
- Sciences de l’ingénieur: mécanique, thermique, électronique, automatique
- Mathématiques appliquées: modélisation, statistiques, informatique scientifique
Types de recherche menés
Dans le cadre du code 72.19Z, on distingue trois types principaux d’activités de recherche:
- Recherche fondamentale: travaux expérimentaux ou théoriques visant l’acquisition de nouvelles connaissances, sans application spécifique immédiate
- Recherche appliquée: travaux originaux menés en vue d’acquérir des connaissances nouvelles, mais dirigés vers un objectif pratique déterminé
- Développement expérimental: travaux systématiques fondés sur des connaissances existantes en vue de lancer la production de nouveaux matériaux, produits ou dispositifs
Ces activités se traduisent concrètement par des expérimentations en laboratoire, des modélisations informatiques, des analyses de données, des prototypages, des tests et validations de concepts scientifiques. Elles aboutissent à diverses formes de valorisation: publications scientifiques, brevets, transferts de technologies, ou encore création de startups deeptech.
Ce que la classification exclut
Il est important de noter que cette classification exclut spécifiquement:
- La R&D en biotechnologie (code NAF 72.11Z)
- Les études de marché (73.20Z)
- L’enseignement supérieur seul, sans activité de recherche (85.4)
- Les activités de conseil scientifique sans composante R&D (74.90B)
Tendances et évolutions du marché
Le secteur de la R&D en sciences physiques et naturelles connaît actuellement plusieurs transformations majeures qui redessinent ses contours et ses pratiques.
Interdisciplinarité croissante
La convergence des disciplines scientifiques constitue l’une des tendances les plus marquantes. Les frontières traditionnelles entre physique, chimie, sciences des matériaux et ingénierie s’estompent progressivement au profit d’approches intégrées. Cette interdisciplinarité se manifeste par la multiplication de laboratoires mixtes et de projets collaboratifs associant des chercheurs de diverses spécialités. Par exemple, les nanosciences mobilisent simultanément physiciens, chimistes et biologistes, tandis que la science des matériaux fait appel à des compétences en physique, chimie et modélisation informatique.
Numérisation et science des données
La révolution numérique transforme profondément les méthodes de recherche. L’intelligence artificielle, le big data et la simulation numérique deviennent des outils incontournables pour les chercheurs en sciences physiques et naturelles. Cette évolution se traduit par l’émergence du paradigme de la “science pilotée par les données” (data-driven science), où les algorithmes d’apprentissage automatique permettent de découvrir des modèles et des corrélations inédites dans des masses de données expérimentales.
Parallèlement, on observe une montée en puissance de la science ouverte (open science) avec le partage croissant des données de recherche et la multiplication des plateformes collaboratives. Cette tendance soulève des questions nouvelles en termes de propriété intellectuelle et de valorisation.
Défis sociétaux prioritaires
La recherche en sciences physiques et naturelles s’oriente de plus en plus vers les grands défis sociétaux:
- Transition écologique: nouveaux matériaux biosourcés, captage et stockage du CO2, énergies renouvelables
- Santé: nouveaux dispositifs médicaux, imagerie avancée, matériaux biocompatibles
- Transition numérique: calcul quantique, stockage d’énergie, électronique basse consommation
Cette orientation vers des défis concrets favorise le développement de la recherche partenariale public-privé et l’émergence d’un continuum plus fluide entre recherche fondamentale et applications industrielles.
Environnement réglementaire
Les activités de recherche-développement en sciences physiques et naturelles s’inscrivent dans un cadre réglementaire spécifique, qui combine incitations et contrôles.
Dispositifs de soutien fiscal
Le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) constitue le principal mécanisme de soutien fiscal à la R&D en France. Ce dispositif permet aux entreprises de déduire de leur impôt sur les sociétés 30% de leurs dépenses de R&D jusqu’à 100 millions d’euros (50% pour les DOM-TOM), et 5% au-delà. Pour les PME, le dispositif Jeune Entreprise Innovante (JEI) offre des exonérations fiscales et sociales pendant les premières années d’existence.
Ces mécanismes sont complétés par le Crédit d’Impôt Innovation (CII) pour les PME, qui concerne les dépenses de conception de prototypes ou d’installations pilotes de nouveaux produits.
Normes et certifications
Les activités de R&D sont encadrées par diverses normes qui garantissent la qualité et la fiabilité des travaux menés:
- La norme ISO 9001 pour les systèmes de management de la qualité
- Les Bonnes Pratiques de Laboratoire (BPL)
- La norme ISO/IEC 17025 pour les laboratoires d’essais et d’étalonnage
Par ailleurs, certaines recherches impliquant des substances dangereuses, des rayonnements ionisants ou des expérimentations spécifiques sont soumises à des autorisations préalables de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) ou des comités d’éthique.
Propriété intellectuelle
La protection et la valorisation des résultats de recherche s’appuient principalement sur:
- Le droit des brevets, qui protège les inventions techniques nouvelles
- Le droit d’auteur pour les logiciels et bases de données
- Le secret des affaires pour les savoir-faire non brevetables
La loi PACTE de 2019 a renforcé les dispositions relatives à la propriété intellectuelle et simplifié les procédures de dépôt et d’opposition en matière de brevets. Elle a également modifié les règles concernant les inventions de salariés, un point particulièrement important dans le secteur de la R&D.
Codes NAF connexes et différences
La recherche-développement en sciences physiques et naturelles (code 72.19Z) s’inscrit dans un écosystème plus large d’activités scientifiques et techniques, avec lesquelles elle entretient des relations étroites mais dont elle se distingue par plusieurs aspects.
Code NAF | Intitulé | Principales différences |
---|---|---|
72.11Z | R&D en biotechnologie | Se concentre sur l’utilisation de cellules/molécules biologiques, techniques ADN/ARN, organismes vivants |
72.20Z | R&D en sciences humaines et sociales | Porte sur l’étude des comportements humains, sociétés, économie, sans dimension expérimentale en sciences dures |
74.90B | Activités spécialisées, scientifiques et techniques | Concerne le conseil et l’expertise scientifique sans composante recherche expérimentale |
71.20B | Analyses, essais et inspections techniques | Vise l’application de protocoles standardisés, sans objectif de création de connaissances nouvelles |
Il existe également des interactions fortes avec le secteur manufacturier, notamment avec le code 26.51B (Fabrication d’instrumentation scientifique et technique). Les entreprises classées sous ce code produisent les équipements essentiels aux laboratoires de recherche, créant une symbiose industrielle où l’innovation en R&D stimule le développement d’instruments toujours plus performants.
Zones de chevauchement
Dans la pratique, certaines activités se situent à la frontière entre plusieurs codes NAF. Par exemple, une entreprise développant des algorithmes d’intelligence artificielle pour l’analyse de données physiques pourrait relever à la fois de la R&D en sciences physiques (72.19Z) et de la programmation informatique (62.01Z). De même, des recherches sur des matériaux biosourcés peuvent se situer à l’interface entre la R&D en sciences physiques et la biotechnologie.
Ces zones grises reflètent l’évolution constante des sciences et technologies, qui tend à brouiller les frontières traditionnelles entre disciplines. Pour les entreprises concernées, le choix du code NAF principal dépendra souvent de la finalité principale de leurs travaux et de la nature dominante des compétences mobilisées.
Stratégies de prospection B2B
La prospection commerciale auprès des acteurs de la R&D en sciences physiques et naturelles présente des spécificités importantes, liées à la nature même de cette activité et aux profils des décideurs concernés.
Segmentation adaptée au secteur
Pour optimiser une démarche de prospection B2B dans ce secteur, plusieurs critères de segmentation s’avèrent particulièrement pertinents:
- Nature de l’organisme: laboratoire public, centre de recherche privé, département R&D d’entreprise, startup deeptech
- Domaine de recherche spécifique: physique des matériaux, optique, chimie fine, sciences de l’environnement, etc.
- Taille et budget: grands organismes publics, ETI innovantes, PME technologiques
- Position dans la chaîne de valeur: recherche fondamentale, recherche appliquée, développement expérimental
- Maturité technologique: échelle TRL (Technology Readiness Level) de 1 à 9
Une analyse fine selon ces critères permet d’adapter précisément l’offre commerciale aux besoins spécifiques de chaque segment. Par exemple, les grands laboratoires publics rechercheront davantage des équipements de haute précision et des services de maintenance spécialisés, tandis que les startups deeptech seront plus sensibles aux solutions flexibles et évolutives.
Cycle de décision spécifique
Le processus d’achat dans ce secteur présente plusieurs particularités:
- Des cycles de décision souvent longs (6 à 18 mois), surtout dans le secteur public
- Une multiplicité d’intervenants: chercheurs, ingénieurs, responsables techniques, services achats
- Un poids important des prescripteurs techniques (chercheurs seniors, directeurs de laboratoire)
- Des contraintes budgétaires liées aux cycles de financement par projet
- Des exigences techniques élevées et une forte sensibilité à la précision et à la fiabilité
Pour naviguer efficacement dans cet environnement, les approches commerciales traditionnelles doivent être adaptées. L’argumentaire doit s’appuyer sur des données techniques précises et des références scientifiques crédibles. Le discours marketing généraliste sera généralement peu efficace face à des interlocuteurs experts dans leur domaine.
Les données fournies par Datapult.ai permettent d’identifier avec précision les acteurs de ce secteur, leurs spécialités et leurs caractéristiques, offrant ainsi une base solide pour une stratégie de prospection ciblée et pertinente.
Canaux de prospection privilégiés
Pour atteindre efficacement les acteurs de la R&D en sciences physiques et naturelles, certains canaux se révèlent particulièrement adaptés:
- Les salons et conférences scientifiques spécialisés (Physics@Veldhoven, Matériaux, etc.)
- Les publications dans les revues scientifiques et techniques du domaine
- Les plateformes professionnelles spécifiques comme ResearchGate ou Academia
- Les partenariats avec les pôles de compétitivité et clusters technologiques
- Le marketing de contenu technique hautement spécialisé
Exploiter les données pour votre prospection
Le secteur de la R&D en sciences physiques et naturelles présente des caractéristiques qui en font un terrain particulièrement propice à une prospection basée sur les données. La connaissance fine des acteurs et de leurs spécificités constitue un avantage concurrentiel majeur pour toute entreprise souhaitant adresser ce marché.
Le saviez-vous?
La France se classe au 7ème rang mondial pour les dépenses de R&D en sciences physiques et naturelles, mais au 3ème rang pour le nombre de publications scientifiques par habitant dans ces domaines, démontrant l’efficience remarquable de son système de recherche.
Pour optimiser votre approche de ce secteur exigeant, plusieurs stratégies data-driven peuvent être déployées:
- L’analyse des publications scientifiques pour identifier les laboratoires les plus actifs sur des thématiques précises
- Le suivi des financements de projets (ANR, Europe, régions) pour détecter les équipes disposant de budgets récemment alloués
- L’exploitation des données de brevets pour cartographier les centres d’innovation
- L’analyse des collaborations inter-organismes pour comprendre les écosystèmes d’innovation
Ces approches permettent de dépasser les limites d’une prospection générique et d’engager un dialogue pertinent avec des interlocuteurs souvent peu réceptifs aux démarches commerciales conventionnelles. L’expertise scientifique et la compréhension fine des problématiques de recherche constitueront toujours les meilleurs atouts pour convaincre ces publics exigeants.
En combinant l’exploitation intelligente des données sectorielles et une approche relationnelle basée sur l’expertise, les entreprises peuvent établir des partenariats durables avec les acteurs de la R&D en sciences physiques et naturelles, contribuant ainsi au dynamisme de cet écosystème d’innovation essentiel à la compétitivité nationale.