Dans l’univers des communications modernes, la radio conserve une place privilégiée avec près de 42 millions d’auditeurs hebdomadaires en France. Le code NAF 60.10Z balise précisément ce territoire sonore qui, malgré l’avènement du numérique, continue de rythmer le quotidien des Français. Cette classification officielle encadre l’ensemble des activités liées à la conception, la production et la diffusion de contenus radiophoniques, qu’il s’agisse de stations généralistes nationales, de radios locales ou de webradios en plein essor. Dans un paysage médiatique en constante mutation, cette nomenclature permet d’identifier clairement un secteur qui se réinvente perpétuellement tout en préservant sa mission essentielle d’information et de divertissement accessible et immédiat.
Panorama économique du secteur radiophonique
Le secteur de l’édition et de la diffusion radiophonique en France représente un maillon essentiel du paysage audiovisuel national. Il s’inscrit dans une dynamique économique particulière où coexistent grands groupes médias, radios associatives et nouveaux acteurs issus de la révolution numérique.
Un écosystème radiophonique diversifié
Ce secteur rassemble environ 900 entreprises en France, allant des majors comme Radio France ou le groupe NRJ aux petites radios locales et associatives. L’audience cumulée journalière atteint près de 40 millions d’auditeurs, témoignant de l’ancrage profond de ce média dans les habitudes des Français malgré la concurrence des nouveaux supports numériques.
Le chiffre d’affaires global du secteur avoisine les 1,3 milliard d’euros annuels, principalement généré par la publicité pour les radios commerciales, et par la redevance audiovisuelle pour le service public. Dans la hiérarchie de la nomenclature d’activités française, le code 60.10Z s’insère dans la division 60 (programmation et diffusion) qui fait elle-même partie de la section J dédiée à l’information et à la communication.
Définition et classification exacte
La classification 60.10Z encadre spécifiquement les activités d’édition et de diffusion de programmes audio via différents canaux de transmission. Cette catégorie constitue un sous-ensemble précis dans l’architecture de la nomenclature des activités économiques françaises.
Positionnement dans la nomenclature officielle
Le code 60.10Z se décompose selon la logique suivante :
- Section J : Information et communication
- Division 60 : Programmation et diffusion
- Groupe 60.1 : Édition et diffusion de programmes radio
- Classe 60.10 : Édition et diffusion de programmes radio
- Sous-classe 60.10Z : Édition et diffusion de programmes radio
Cette nomenclature a évolué lors de la révision de 2008, intégrant les nouvelles réalités du secteur radiophonique face à la transformation numérique. Auparavant, certaines activités aujourd’hui regroupées sous ce code étaient dispersées entre plusieurs classifications, reflétant moins fidèlement l’écosystème radiophonique moderne.
Activités principales et secondaires couvertes
Le code NAF 60.10Z englobe un large éventail d’activités liées à la création et la diffusion de programmes sonores, avec des frontières précises qui déterminent son périmètre d’application.
Production de contenus radiophoniques
Cette catégorie inclut la conception, l’enregistrement et la production de programmes destinés à être diffusés par voie hertzienne, numérique terrestre (DAB+), câble, satellite ou internet. Sont concernés :
- Les émissions d’information et d’actualité
- Les programmes musicaux et de divertissement
- Les débats, entretiens et magazines culturels
- Les fictions radiophoniques et documentaires sonores
- La création de podcasts natifs destinés à une première diffusion radiophonique
Exploitation de réseaux et infrastructures
Le code couvre également l’exploitation des installations nécessaires à la transmission des programmes :
- Gestion des studios d’enregistrement et de diffusion
- Exploitation d’équipements de radiodiffusion
- Maintenance des infrastructures techniques
- Gestion des plateformes numériques de diffusion en streaming
En revanche, sont exclus de cette classification et relèvent d’autres codes NAF :
- La production de programmes radio enregistrés ou de podcasts non destinés à une diffusion radiophonique immédiate (59.20Z)
- Les activités des agences de presse fournissant du contenu aux radios (63.91Z)
- La fabrication d’équipements et matériels radiophoniques (26.40Z)
- Les télécommunications par satellite utilisées pour la retransmission (61.30Z)
Tendances et évolutions du marché radiophonique
Le secteur radiophonique traverse une mutation profonde, confronté à des défis technologiques et économiques qui redessinent ses contours traditionnels.
La révolution numérique et l’évolution des usages
L’écosystème radiophonique français vit une transformation majeure avec l’essor du numérique. Le déploiement du DAB+ (Digital Audio Broadcasting) sur le territoire national modifie progressivement le paysage de la diffusion, offrant une meilleure qualité sonore et davantage de stations. Parallèlement, la consommation mobile de la radio progresse, avec 30% des 15-34 ans qui écoutent désormais la radio via leur smartphone.
Le podcast natif s’impose comme un format incontournable, avec une croissance d’écoute de plus de 25% annuels depuis 2018. Cette évolution pousse les acteurs traditionnels à développer des offres délinéarisées et à investir dans de nouveaux formats de contenu. Le Médiamétrie Podcast 2022 recensait plus de 15 millions d’auditeurs mensuels de podcasts en France, un chiffre en constante augmentation.
Le saviez-vous ?
Malgré la multiplication des supports numériques, la durée moyenne d’écoute quotidienne de la radio reste stable autour de 2h40 par auditeur depuis cinq ans, démontrant la résilience exceptionnelle de ce média audio dans les habitudes des Français.
Environnement réglementaire spécifique
Le secteur radiophonique français évolue dans un cadre réglementaire particulièrement structuré, visant à garantir le pluralisme des médias et la diversité culturelle.
Autorisation et contrôle de l’activité radiophonique
L’Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle et Numérique (ARCOM), née de la fusion du CSA et de l’HADOPI, constitue le principal régulateur du secteur. Ses prérogatives vis-à-vis des entreprises classées en 60.10Z comprennent :
- L’attribution des fréquences radioélectriques par appel à candidatures
- La délivrance d’autorisations d’émission pour une durée déterminée (généralement 5 ans)
- Le contrôle du respect des obligations conventionnelles (quotas musicaux, temps de parole, publicité)
- La surveillance des concentrations dans le secteur pour préserver le pluralisme
Les radios sont notamment soumises à l’obligation de diffuser 40% de chansons d’expression française, dont la moitié au moins provenant de nouveaux talents ou de nouvelles productions. Cette spécificité française vise à protéger la création francophone dans l’environnement radiophonique.
Obligations spécifiques et financement du secteur
Les entreprises du secteur sont également soumises à des règles particulières :
- Contribution au Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER) pour les radios associatives
- Respect des temps de parole équilibrés lors des périodes électorales
- Limitations publicitaires (12 minutes maximum par heure pour les radios privées)
- Obligations de transparence sur la propriété et le financement
- Depuis 2021, obligations progressives d’accessibilité des programmes aux personnes handicapées
La récente loi du 25 octobre 2021 relative à la régulation et à la protection de l’accès aux œuvres culturelles a renforcé le cadre réglementaire spécifique à ce secteur, notamment concernant la diffusion numérique.
Codes NAF connexes et différences fondamentales
Le code 60.10Z s’inscrit dans un environnement de classifications voisines avec lesquelles il entretient des relations plus ou moins étroites, mais dont il se distingue par des caractéristiques précises.
Code NAF | Intitulé | Différences principales avec 60.10Z |
---|---|---|
60.20A | Édition de chaînes généralistes | Concerne la télévision plutôt que la radio, avec des contraintes techniques et réglementaires différentes |
59.20Z | Enregistrement sonore et édition musicale | Couvre la production de contenus audio non destinés à une diffusion radiophonique immédiate |
61.30Z | Télécommunications par satellite | Concerne les infrastructures de télécommunication mais pas le contenu éditorial |
63.91Z | Activités des agences de presse | Fournit du contenu aux médias mais ne gère pas la diffusion |
La frontière est parfois ténue entre ces activités, notamment à l’ère du numérique où les groupes médias tendent à diversifier leurs activités. La convergence des technologies favorise d’ailleurs les rapprochements entre ces différents codes, certaines entreprises pouvant relever de plusieurs classifications selon leurs activités principales et secondaires.
Un groupe comme Radio France peut ainsi avoir son activité principale en 60.10Z, mais également des activités secondaires en édition musicale (59.20Z) pour ses labels discographiques ou en édition de contenu web (63.12Z) pour ses plateformes numériques.
Stratégies de prospection B2B dans le secteur radiophonique
Le marché des entreprises classées en 60.10Z présente des spécificités qui requièrent une approche de prospection adaptée, tenant compte de la structure particulière de cet écosystème.
Segmentation stratégique du marché radiophonique
Pour une prospection efficace, plusieurs axes de segmentation s’avèrent particulièrement pertinents :
- Par statut juridique : Radios publiques, commerciales, associatives ou communautaires
- Par couverture géographique : Nationales, régionales, locales ou thématiques
- Par audience et puissance : Grands réseaux, stations moyennes, micro-stations
- Par positionnement éditorial : Généralistes, musicales, d’information, culturelles
- Par niveau de digitalisation : Traditionnelles, hybrides ou nativement numériques
Cette segmentation permet d’identifier des besoins spécifiques : une radio locale associative n’aura pas les mêmes attentes qu’un groupe radiophonique national en termes d’équipements, de services ou de solutions technologiques.
Approches commerciales différenciées
L’approche commerciale auprès des acteurs du 60.10Z gagne à être personnalisée selon plusieurs critères :
- Les cycles budgétaires sont souvent calés sur les saisons radiophoniques (rentrée de septembre)
- Les décisionnaires varient considérablement selon la taille de la structure (direction générale pour les petites stations, départements spécialisés pour les grands groupes)
- Les radios associatives sont particulièrement sensibles aux solutions économiques ou subventionnées
- Les groupes commerciaux cherchent davantage des solutions permettant la monétisation de leurs audiences
Grâce aux solutions de ciblage avancées proposées par Datapult.ai, il devient possible d’affiner la prospection en identifiant précisément les acteurs radiophoniques selon leur taille, leur implantation géographique ou leur modèle économique, optimisant ainsi le taux de conversion des démarches commerciales.
Répartition géographique des acteurs radiophoniques
Une caractéristique notable du secteur radiophonique français est sa distribution territoriale particulière :
- Une forte concentration parisienne pour les sièges des grands groupes et radios nationales (plus de 40% des effectifs)
- Une présence significative dans les métropoles régionales (Lyon, Marseille, Bordeaux, Lille)
- Un maillage territorial diffus avec près de 700 radios locales réparties sur l’ensemble du territoire
- Une surreprésentation dans les zones touristiques pour les radios saisonnières
Cette répartition géographique implique des stratégies de prospection hybrides, combinant approche centralisée pour les décideurs parisiens et démarches locales pour les stations indépendantes en région.
Exploiter les données du secteur pour votre développement commercial
Le secteur radiophonique offre des opportunités commerciales variées qui peuvent être optimisées grâce à une analyse fine des données disponibles sur les acteurs du marché.
Les entreprises classées sous le code 60.10Z présentent des caractéristiques particulières qui peuvent être exploitées pour des approches commerciales ciblées. Par exemple, leur cycle d’investissement est souvent lié aux saisons audiovisuelles, avec des décisions budgétaires importantes prises entre mai et juillet pour l’année suivante.
Pour les fournisseurs d’équipements techniques, de solutions logicielles ou de services spécialisés, une connaissance précise de l’écosystème radiophonique permet d’adapter l’offre selon plusieurs critères déterminants : la taille de la structure, son modèle économique (commercial, associatif, public), son niveau d’avancement technologique et ses projets de développement.
Les données de prospection visant ce secteur gagneront à intégrer des informations qualitatives spécifiques comme le type de programmation, les audiences certifiées par Médiamétrie, ou encore les autorisations d’émission et leur date de renouvellement – ces dernières pouvant constituer des déclencheurs d’investissement pertinents.
La transformation numérique accélérée du secteur créé également de nouveaux besoins en matière de cybersécurité, d’hébergement cloud, de solutions de production à distance ou d’analyse de données d’audience, autant d’opportunités pour les prestataires spécialisés qui sauront comprendre les enjeux particuliers de ce secteur en pleine mutation.