Dans un contexte de transition énergétique accélérée, le secteur de la production d’électricité connaît une transformation sans précédent. Le code NAF 35.11Z englobe l’ensemble des entreprises dont l’activité principale est la génération d’électricité, qu’elle soit d’origine thermique, hydraulique, nucléaire, éolienne, solaire ou issue d’autres sources renouvelables. En France, ce secteur stratégique représente plus de 580 TWh produits annuellement et constitue le socle de notre souveraineté énergétique. La diversification du mix électrique, combinée aux objectifs de décarbonation, redessine profondément ce paysage industriel où cohabitent désormais grands groupes historiques et nouveaux acteurs spécialisés dans les énergies renouvelables.
Panorama économique du secteur
Le secteur de la production d’électricité en France présente un profil économique particulier, marqué par une forte concentration historique et une ouverture progressive à la concurrence. Cette classification 35.11Z regroupe des acteurs extrêmement divers, tant par leur taille que par leurs modes de production.
Structure de marché et acteurs clés
La production d’électricité en France reste dominée par quelques grands groupes, héritage du modèle historique d’organisation du secteur. EDF conserve une position prépondérante avec environ 70% de la production nationale, principalement grâce à son parc nucléaire. Cette concentration est toutefois en diminution constante avec l’émergence de producteurs indépendants, notamment dans le domaine des énergies renouvelables.
Le code 35.11Z englobe ainsi :
- Les grands opérateurs historiques (EDF, Engie)
- Les producteurs indépendants de taille intermédiaire (Neoen, Voltalia)
- Une multitude de petites structures, souvent spécialisées dans un type d’énergie (photovoltaïque, éolien, biomasse)
- Des régies locales et entreprises locales de distribution (ELD) produisant leur propre électricité
Cette diversité croissante reflète la transition progressive du secteur vers un modèle plus décentralisé, où coexistent production massive (nucléaire, grands barrages) et production diffuse (petites installations renouvelables).
Définition et classification
Le code NAF 35.11Z correspond à la catégorie “Production d’électricité” dans la Nomenclature d’Activités Française. Cette classification s’inscrit dans une hiérarchie précise qui permet de situer cette activité dans l’ensemble des secteurs économiques français.
| Niveau | Code | Intitulé |
|---|---|---|
| Section | D | Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné |
| Division | 35 | Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné |
| Groupe | 35.1 | Production, transport et distribution d’électricité |
| Classe | 35.11 | Production d’électricité |
| Sous-classe | 35.11Z | Production d’électricité |
Cette classification est directement alignée avec la nomenclature européenne NACE (Nomenclature statistique des Activités économiques dans la Communauté Européenne), où elle porte le code 35.11. L’ajout du suffixe “Z” est spécifique à la nomenclature française et indique qu’il s’agit de la seule sous-classe nationale pour cette activité.
Activités principales et secondaires
Le code NAF 35.11Z couvre un large éventail de procédés de production d’électricité, reflétant la diversité du mix énergétique français et les évolutions technologiques dans ce domaine.
Activités explicitement incluses
Ce code englobe spécifiquement :
- Production thermique conventionnelle : exploitation de centrales à flamme utilisant charbon, gaz naturel ou fioul
- Production nucléaire : exploitation des 56 réacteurs répartis sur 18 centrales en France
- Production hydroélectrique : grands barrages, centrales au fil de l’eau et stations de transfert d’énergie par pompage (STEP)
- Production éolienne : parcs terrestres et offshore
- Production photovoltaïque : installations sur toiture et centrales au sol
- Production à partir de biomasse : valorisation énergétique du bois, des déchets agricoles ou ménagers
- Production géothermique : exploitation de la chaleur du sous-sol pour produire de l’électricité
- Production marémotrice et hydrolienne : exploitation des courants marins et des marées
Cas particuliers et zones grises
Certaines situations peuvent créer des confusions dans la classification :
La cogénération (production simultanée d’électricité et de chaleur) est classée en 35.11Z si la finalité principale est la production d’électricité. Si la chaleur est le produit principal, l’activité relève du code 35.30Z (Production et distribution de vapeur et d’air conditionné).
Les activités d’autoconsommation posent également question : une entreprise dont l’activité principale n’est pas la production d’électricité, mais qui produit pour ses propres besoins (par exemple, une usine avec des panneaux solaires), ne relève généralement pas du code 35.11Z, sauf si cette production devient significative et commercialisée.
Tendances et évolutions du marché
Le secteur de la production d’électricité traverse une période de profondes mutations, portées par les impératifs de décarbonation et l’évolution technologique.
Développement accéléré des énergies renouvelables
La capacité installée en énergies renouvelables connaît une croissance soutenue. En 2022, la France comptait plus de 26 GW d’éolien et de photovoltaïque installés, contre moins de 10 GW en 2010. Ce développement est porté par des coûts de production en baisse constante – le prix du MWh photovoltaïque a chuté de 70% en dix ans – rendant ces technologies compétitives sans subventions dans de nombreux cas.
Dans ce contexte, on observe une multiplication des petits producteurs indépendants, avec plus de 10 000 entités recensées sous le code 35.11Z, dont une majorité exploite des installations renouvelables de taille modeste.
Le saviez-vous ?
La France est le premier exportateur net d’électricité en Europe, avec un solde positif de 56 TWh en 2022. Cette position s’explique principalement par la compétitivité du parc nucléaire français, qui permet de produire une électricité abondante et peu carbonée à coût stable.
Transformation du modèle économique
Le modèle économique de la production d’électricité évolue rapidement :
- Passage progressif d’un modèle centralisé à un système plus distribué, avec multiplication des points de production
- Émergence des contrats d’achat direct entre producteurs et consommateurs (Power Purchase Agreements ou PPA)
- Développement du stockage d’électricité pour gérer l’intermittence des renouvelables
- Valorisation croissante de la flexibilité pour adapter la production à la demande
Cette évolution se traduit par une diversification des profils d’entreprises dans le code 35.11Z : aux côtés des exploitants traditionnels apparaissent des agrégateurs, des entreprises spécialisées dans la maintenance des installations renouvelables, et des développeurs de projets.
Environnement réglementaire
Le secteur de la production d’électricité est fortement encadré par un dispositif réglementaire complexe, qui reflète son importance stratégique et ses impacts environnementaux.
Cadre législatif spécifique
Les entreprises classées en 35.11Z doivent naviguer dans un environnement réglementaire particulièrement dense :
- Le Code de l’énergie, qui régit l’ensemble des activités de production, transport et distribution d’électricité
- La Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), qui fixe les objectifs de développement par filière
- La législation sur les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) pour certains types de centrales
- La réglementation spécifique aux Installations Nucléaires de Base (INB) pour les centrales nucléaires
- Les mécanismes de soutien aux énergies renouvelables (tarifs d’achat, compléments de rémunération, appels d’offres)
La Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV) de 2015 et la Loi Énergie-Climat de 2019 ont profondément modifié le cadre d’activité des producteurs d’électricité, en fixant notamment l’objectif de réduire à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique français d’ici 2035 et d’augmenter significativement la part des énergies renouvelables.
Autorisations d’exploiter spécifiques
Selon le type d’installation, les producteurs doivent obtenir diverses autorisations :
- Autorisation d’exploiter délivrée par le ministre chargé de l’énergie pour les installations dépassant certains seuils de puissance
- Autorisation environnementale unique, qui regroupe plusieurs procédures (loi sur l’eau, défrichement, etc.)
- Permis de construire, souvent avec étude d’impact environnemental
- Autorisation de raccordement au réseau électrique
Le respect des obligations réglementaires représente un enjeu majeur pour les entreprises du secteur, avec des contraintes spécifiques selon la technologie utilisée. Par exemple, les installations hydrauliques doivent respecter des règles strictes en matière de continuité écologique, tandis que les centrales thermiques sont soumises à des limitations d’émissions de CO2 et de polluants atmosphériques.
Codes NAF connexes et différences
Le code 35.11Z s’inscrit dans un écosystème de classifications qui couvrent l’ensemble de la chaîne de valeur électrique. Il est essentiel de bien comprendre les frontières entre ces différentes activités.
| Code NAF | Intitulé | Différence avec 35.11Z |
|---|---|---|
| Code NAF 35.12Z | Transport d’électricité | Concerne l’acheminement de l’électricité sur le réseau haute tension, activité assurée par RTE en France |
| Code NAF 35.13Z | Distribution d’électricité | Couvre l’acheminement sur les réseaux moyenne et basse tension jusqu’au consommateur final (Enedis et entreprises locales de distribution) |
| Code NAF 35.14Z | Commerce d’électricité | Regroupe les fournisseurs qui achètent et revendent l’électricité sans la produire |
| Code NAF 43.21A | Travaux d’installation électrique dans les bâtiments | Concerne l’installation des équipements électriques, y compris les panneaux photovoltaïques, mais pas leur exploitation |
| Code NAF 35.30Z | Production et distribution de vapeur et d’air conditionné | Inclut les réseaux de chaleur et la cogénération quand la production de chaleur est l’objectif principal |
La distinction entre ces codes peut parfois être subtile, notamment dans le cas d’entreprises intégrées qui exercent plusieurs activités de la chaîne. Le principe général est que l’entreprise est classée selon son activité principale génératrice de valeur ajoutée.
Cas particulier des installateurs-producteurs
Une zone de confusion concerne les entreprises qui installent des équipements de production (panneaux solaires notamment) et exploitent également certaines installations. Leur classification dépend alors de la part respective de chaque activité dans leur chiffre d’affaires :
- Si l’installation représente plus de 50% de la valeur ajoutée : code 43.21A
- Si l’exploitation et la vente d’électricité sont prépondérantes : code 35.11Z
Stratégies de prospection B2B
Le secteur de la production d’électricité offre de nombreuses opportunités de prospection B2B, avec des approches qui doivent être adaptées à la diversité des acteurs présents dans cette classification.
Segmentation adaptée au marché
Pour une prospection efficace des entreprises du code 35.11Z, plusieurs axes de segmentation sont particulièrement pertinents :
- Par technologie : les enjeux diffèrent considérablement entre un exploitant nucléaire, un producteur éolien ou un opérateur de centrale biomasse
- Par taille d’installation : des centrales de plusieurs gigawatts aux petites installations décentralisées de quelques kilowatts
- Par modèle économique : production régulée (avec tarifs garantis) ou marchande (vente directe sur les marchés)
- Par maturité : projets en développement, en construction, en exploitation
Zoom sur les dynamiques régionales
La répartition territoriale des sites de production d’électricité en France présente des spécificités marquées. Le Grand Est et les Hauts-de-France concentrent une part importante de la capacité éolienne terrestre, tandis que les régions méridionales dominent dans le photovoltaïque. Quant au nucléaire, il est principalement implanté le long des grands fleuves (Loire, Rhône) et sur le littoral. Cette géographie énergétique doit être prise en compte pour cibler efficacement les prospects selon leur localisation.
Approches commerciales spécifiques
Les stratégies de prospection doivent être adaptées aux caractéristiques du secteur :
- Cycle de décision long : les investissements dans la production électrique s’inscrivent dans des cycles de plusieurs années, nécessitant une approche commerciale sur le long terme
- Forte technicité : la communication doit intégrer une dimension technique approfondie
- Enjeux réglementaires : valoriser les solutions qui facilitent la conformité réglementaire
- Accent sur la performance : pour les installations existantes, la priorité va à l’optimisation des performances et à la réduction des coûts d’exploitation
L’utilisation d’outils de prospection spécialisés comme Datapult.ai permet d’identifier précisément les entreprises du code 35.11Z correspondant aux critères pertinents (technologie, taille, localisation), et d’affiner les stratégies d’approche en fonction des caractéristiques spécifiques de chaque segment.
Exploiter les données pour une prospection ciblée
Dans un secteur aussi diversifié que la production d’électricité, une approche de prospection fondée sur les données permet d’optimiser significativement l’efficacité commerciale.
Indicateurs clés à surveiller
Plusieurs indicateurs spécifiques peuvent aider à qualifier les prospects du secteur :
- Âge des installations : les centrales approchant de leur fin de vie théorique représentent des opportunités pour des services de prolongation, modernisation ou démantèlement
- Évolution du chiffre d’affaires : dans un contexte de forte volatilité des prix de l’électricité, les variations brutales peuvent signaler des besoins d’optimisation
- Indicateurs de performance opérationnelle : taux de disponibilité, facteur de charge, rendement énergétique
- Investissements récents : augmentations de capital, levées de fonds (particulièrement pertinents pour les développeurs de projets)
Ces données, combinées à une connaissance approfondie des spécificités du secteur, permettent d’affiner considérablement les stratégies de ciblage et d’adapter les propositions de valeur aux besoins réels des différents types de producteurs.
Applications concrètes dans le secteur 35.11Z
Plusieurs cas d’usage démontrent la pertinence d’une approche data-driven dans ce secteur :
- Identification des producteurs indépendants en phase de croissance, cibles privilégiées pour des solutions de financement ou de gestion de portefeuille d’actifs
- Détection des producteurs dont les installations approchent de la fin des contrats d’obligation d’achat, créant des besoins en solutions de valorisation marchande
- Ciblage des exploitants confrontés à des enjeux de maintenance prédictive ou d’optimisation de la production
En définitive, le code NAF 35.11Z recouvre un secteur en pleine transformation, où les besoins des acteurs évoluent rapidement. Une compréhension fine de cet écosystème, combinée à l’exploitation intelligente des données disponibles, constitue un avantage compétitif déterminant pour toute stratégie de prospection dans ce domaine stratégique de la transition énergétique.