L’industrie ferroviaire française représente un pilier historique du savoir-faire industriel national, alliant tradition et innovation de pointe. Le code NAF 30.20Z englobe précisément les activités de conception et fabrication des matériels roulants qui constituent l’épine dorsale des réseaux de transport sur rail. Cette classification sectorielle, située au cœur des enjeux de mobilité durable, regroupe des entreprises aux compétences technologiques pointues, des géants mondiaux aux PME spécialisées. Dans un contexte de transition écologique et de réindustrialisation, ce secteur stratégique connaît un regain d’intérêt significatif, soutenu par des investissements publics conséquents dans les infrastructures ferroviaires à travers l’Europe et le monde.
Panorama économique du secteur ferroviaire
Le secteur de la construction ferroviaire français se distingue par son excellence technologique mondialement reconnue. En 2023, cette filière représente plus de 30 000 emplois directs en France et génère un chiffre d’affaires d’environ 4 milliards d’euros, dont près de 40% à l’export. Ce secteur industriel est caractérisé par une concentration relativement élevée, avec quelques grands donneurs d’ordres et une multitude de sous-traitants spécialisés.
La France dispose d’un écosystème complet couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur : conception, fabrication, intégration, maintenance et services.
Importance stratégique dans la mobilité durable
Dans un contexte de décarbonation des transports, la filière ferroviaire occupe une position privilégiée. Le train émet environ 10 fois moins de CO2 que la voiture et 50 fois moins que l’avion par passager-kilomètre. Cette réalité environnementale explique pourquoi les plans de relance post-Covid et les stratégies bas-carbone accordent une place prépondérante au développement ferroviaire, créant un contexte favorable pour les entreprises du code NAF 30.20Z.
Définition et classification
Le code NAF 30.20Z correspond à la “Construction de locomotives et d’autre matériel ferroviaire roulant”, une catégorie appartenant à la division 30 (Fabrication d’autres matériels de transport) de la section C (Industrie manufacturière) de la nomenclature d’activités française.
Cette nomenclature s’inscrit dans une hiérarchie précise :
- Section C : Industrie manufacturière
- Division 30 : Fabrication d’autres matériels de transport
- Groupe 30.2 : Construction de locomotives et d’autre matériel ferroviaire roulant
- Classe 30.20 : Construction de locomotives et d’autre matériel ferroviaire roulant
- Sous-classe 30.20Z : Construction de locomotives et d’autre matériel ferroviaire roulant
Cette classification est alignée avec la nomenclature européenne NACE (Rév. 2) et internationale CITI, permettant des comparaisons statistiques transnationales essentielles pour un secteur hautement globalisé.
Activités principales et secondaires
Production de matériel moteur ferroviaire
Le cœur de métier des entreprises relevant du code 30.20Z comprend la fabrication de plusieurs catégories d’équipements :
- Locomotives électriques (TGV, Intercités, locomotives de fret)
- Locomotives diesel et hybrides
- Automotrices et autorails (trains régionaux type TER)
- Locomotives de manœuvre pour sites industriels
- Motrices pour tramways et métros
Ces activités impliquent la maîtrise de technologies complexes comme les chaînes de traction, les systèmes de freinage ou les équipements de sécurité.
Fabrication de matériel roulant non motorisé
Cette sous-catégorie englobe la production de :
- Voitures voyageurs pour trains de grandes lignes
- Wagons de fret (citernes, porte-conteneurs, trémies, etc.)
- Voitures remorquées pour tramways et métros
- Wagons spéciaux (transport de matières dangereuses, véhicules, etc.)
Un exemple emblématique est la fabrication des voitures duplex TGV, qui ont nécessité des innovations significatives en termes d’allègement et de résistance des structures.
Équipements et composants spécifiques
Ce segment couvre la conception et fabrication de :
- Bogies et systèmes de suspension
- Systèmes d’attelage et d’amortissement
- Essieux et roues spéciales
- Aménagements intérieurs spécifiques
- Systèmes d’information voyageurs embarqués
Certaines entreprises hautement spécialisées se concentrent exclusivement sur ces composants critiques, comme les freins haute performance pour trains à grande vitesse.
Activités exclues du code 30.20Z
Il est important de noter que ce code n’inclut pas :
- La fabrication de rails et équipements de voies (classée en 24.10Z)
- La production de moteurs et turbines (28.11Z)
- La fabrication de dispositifs de signalisation (27.90Z)
- La réparation et maintenance du matériel ferroviaire (33.17Z)
- La construction d’infrastructures ferroviaires (42.12Z)
Tendances et évolutions du marché
L’industrie ferroviaire traverse actuellement une période de transformation profonde, influencée par plusieurs facteurs majeurs :
Transition écologique et électrification
La décarbonation des transports constitue un puissant moteur de croissance. Les plans de relance européens accordent une place prépondérante au ferroviaire, avec plus de 50 milliards d’euros d’investissements prévus d’ici 2030. Le développement de trains à hydrogène et de solutions hybrides pour remplacer le diesel sur les lignes non électrifiées représente notamment un segment en forte croissance.
Digitalisation et train autonome
L’intégration de l’intelligence artificielle, des capteurs IoT et du big data transforme le matériel roulant en plateformes connectées. Les entreprises du secteur investissent massivement dans les technologies permettant la maintenance prédictive, l’optimisation énergétique en temps réel et, à terme, l’automatisation des trains. Cette évolution rapproche le secteur ferroviaire des technologies numériques avancées.
Concurrence internationale et consolidation
Face à l’émergence de concurrents asiatiques puissants, notamment chinois (CRRC), le paysage industriel européen s’est reconfiguré. La fusion Alstom-Bombardier en 2021 illustre cette tendance à la consolidation, nécessaire pour atteindre une taille critique sur les marchés mondiaux. Les entreprises françaises doivent désormais concilier excellence technologique et compétitivité-coût.
Le marché mondial du matériel ferroviaire roulant est estimé à plus de 60 milliards d’euros annuels, avec une croissance projetée de 3,5% par an jusqu’en 2030, portée notamment par les marchés asiatiques et le renouvellement des flottes européennes vieillissantes.
Environnement réglementaire
Le secteur de la construction ferroviaire se caractérise par un cadre réglementaire particulièrement exigeant, reflétant les enjeux de sécurité critiques associés au transport de passagers et de marchandises.
Normes techniques et certifications
Les fabricants doivent se conformer aux Spécifications Techniques d’Interopérabilité (STI) européennes, qui harmonisent les exigences techniques pour permettre la circulation transfrontalière. Le règlement (UE) 2016/919 concernant les spécifications techniques d’interopérabilité relatives aux sous-systèmes de contrôle-commande et de signalisation est particulièrement structurant.
L’obtention d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) délivrée par l’Agence de l’Union européenne pour les chemins de fer (ERA) constitue un prérequis indispensable à la commercialisation de tout nouveau matériel roulant. Cette procédure implique des essais exhaustifs et une validation par des organismes notifiés.
Normes environnementales en évolution
La directive 2016/2370/UE sur l’efficacité énergétique impose des critères de performance toujours plus stricts, obligeant les constructeurs à développer des solutions de récupération d’énergie au freinage et d’allègement des structures. La réglementation sur les émissions sonores (directive 2002/49/CE) influence également fortement la conception des trains modernes.
Marchés publics et contenu local
Une spécificité du secteur réside dans l’importance des marchés publics, encadrés par la directive 2014/25/UE sur les entités opérant dans les secteurs de l’eau, de l’énergie, des transports et des services postaux. Les exigences croissantes en matière de contenu local dans les appels d’offres internationaux imposent aux entreprises françaises des stratégies d’implantation industrielle complexes.
Codes NAF connexes et différences
Le secteur ferroviaire s’intègre dans un écosystème industriel plus large, avec plusieurs codes NAF étroitement liés :
Code NAF |
Intitulé |
Distinction avec 30.20Z |
28.10Z |
Fabrication de moteurs et turbines |
Concerne uniquement les moteurs, pas l’intégration dans les véhicules ferroviaires |
27.90Z |
Fabrication d’autres matériels électriques |
Inclut la signalisation ferroviaire, exclue du 30.20Z |
33.17Z |
Réparation et maintenance d’autres équipements de transport |
Couvre la maintenance du matériel roulant, pas sa fabrication |
30.11Z |
Construction de navires et structures flottantes |
Appartient à la même division mais concerne le domaine maritime |
42.12Z |
Construction de voies ferrées de surface et souterraines |
Concerne les infrastructures, non le matériel roulant |
Ces distinctions sont essentielles pour comprendre la chaîne de valeur complète du secteur ferroviaire, où la spécialisation et la complémentarité des acteurs sont déterminantes. Il est fréquent que des entreprises opèrent à l’intersection de plusieurs codes NAF, par exemple en proposant à la fois la fabrication (30.20Z) et la maintenance (33.17Z) de matériel roulant.
Stratégies de prospection B2B
Le secteur de la construction ferroviaire présente des spécificités qui nécessitent des approches de prospection B2B adaptées.
Cartographie d’un écosystème hiérarchisé
L’industrie ferroviaire française s’organise en pyramide avec :
- Niveau 1 : Constructeurs intégrateurs (moins de 5 entreprises majeures)
- Niveau 2 : Équipementiers systèmes (une cinquantaine d’acteurs)
- Niveau 3 : Sous-traitants spécialisés (environ 300 entreprises)
- Niveau 4 : Fournisseurs de composants standards (plusieurs centaines)
Une stratégie de prospection efficace requiert d’identifier précisément à quel(s) niveau(x) se situent vos prospects et clients potentiels, ainsi que leurs interactions avec les autres niveaux.
Ciblage par spécialités techniques
La segmentation par expertise technique s’avère particulièrement pertinente :
- Spécialistes de la traction électrique
- Experts en matériaux composites et allègement
- Fabricants de systèmes d’information et de contrôle
- Intégrateurs de solutions d’aménagement intérieur
- Concepteurs de systèmes de freinage et de sécurité
Ces entreprises, souvent des PME à forte valeur ajoutée, requièrent une approche commerciale mettant en avant la compréhension fine de leurs enjeux technologiques.
Datapult.ai permet d’isoler ces acteurs grâce à un ciblage précis combinant le code NAF et des critères complémentaires.
Cycles commerciaux et projets structurants
Les grands projets ferroviaires (renouvellement de flottes régionales, nouvelles lignes de métro, etc.) structurent l’activité du secteur avec des cycles de 5 à 10 ans. Une veille systématique des appels d’offres et une cartographie des décideurs impliqués dans ces projets constituent des leviers essentiels pour anticiper les opportunités commerciales.
Le saviez-vous ?
La France est le seul pays européen à avoir conservé une filière ferroviaire complète, de la conception à la maintenance, couvrant tous les types de matériels roulants. Cette spécificité en fait un terrain particulièrement propice pour les entreprises souhaitant tester des innovations avant de les déployer à l’international.
Exploiter les données pour votre prospection ferroviaire
Le secteur de la construction ferroviaire présente des caractéristiques qui en font un territoire de prospection B2B particulièrement intéressant mais exigeant :
- Une concentration géographique marquée (Hauts-de-France, Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes)
- Des cycles d’investissement longs nécessitant une approche commerciale dans la durée
- Un écosystème de sous-traitants spécialisés souvent peu visibles mais représentant un potentiel commercial significatif
Pour optimiser votre ciblage, combinez l’identification par code NAF avec des filtres complémentaires comme la taille d’entreprise, la localisation près des grands sites d’assemblage, ou encore les certifications spécifiques au secteur ferroviaire (ISO/TS 22163, anciennement IRIS).
Les donneurs d’ordres du secteur recherchent des partenaires capables de les accompagner dans la durée, notamment face aux enjeux de transition écologique et numérique qui transforment profondément l’industrie ferroviaire. Une connaissance approfondie de ces mutations constitue un atout différenciant dans votre démarche commerciale auprès des acteurs du code NAF 30.20Z.