Le secteur de la métallurgie des métaux non ferreux comme le plomb, le zinc et l’étain représente un maillon essentiel dans la chaîne de valeur industrielle française et européenne. Ces matériaux, bien que moins médiatisés que l’acier ou l’aluminium, jouent un rôle fondamental dans de nombreuses applications allant de l’électronique à la construction. La classification 24.43Z identifie spécifiquement les activités de transformation primaire de ces trois métaux stratégiques, dont la demande fluctue en fonction des cycles économiques mais demeure soutenue par les besoins en matériaux de transition énergétique. Dans un contexte mondial marqué par une forte concentration des ressources minières, les entreprises françaises de ce secteur se distinguent par leur maîtrise des procédés de recyclage et d’affinage, positionnant l’Hexagone comme un acteur significatif dans l’économie circulaire des métaux.
Panorama économique du secteur
Le secteur de la métallurgie du plomb, du zinc et de l’étain en France s’articule autour d’un nombre restreint d’acteurs industriels, souvent de taille importante, complétés par un réseau de PME spécialisées. Cette industrie intensive en capital se caractérise par une forte sensibilité aux cours mondiaux des métaux et aux variations des coûts énergétiques, ces derniers représentant généralement 15 à 30% des coûts de production.
Position stratégique dans l’économie nationale
La métallurgie des métaux non ferreux tels que le plomb, le zinc et l’étain occupe une place stratégique dans l’industrie française. Ces métaux constituent des intrants indispensables pour des secteurs aussi variés que l’automobile, l’électronique, le bâtiment ou encore la défense. En particulier, les alliages à base d’étain connaissent un regain d’intérêt avec le développement de l’électronique de pointe, tandis que le zinc demeure irremplaçable pour la galvanisation des aciers et que le plomb, malgré les restrictions environnementales, reste essentiel dans la fabrication des batteries.
La balance commerciale française pour ces métaux est généralement déficitaire, la France important une part significative de sa consommation. Toutefois, le secteur maintient sa compétitivité grâce à une forte valeur ajoutée et à l’expertise technologique développée dans le recyclage et les procédés d’affinage avancés.
Le saviez-vous ?
La France recyclait déjà plus de 85% du plomb consommé en 2022, faisant de ce métal l’un des plus recyclés sur le territoire national. Cette performance positionne l’industrie métallurgique française du plomb parmi les plus efficientes en termes d’économie circulaire en Europe.
Définition et classification
Le code NAF 24.43Z correspond spécifiquement aux activités de métallurgie primaire du plomb, du zinc et de l’étain. Cette classification s’inscrit dans une architecture plus large des nomenclatures d’activités françaises, révélatrice de l’organisation industrielle du pays.
Positionnement dans la nomenclature INSEE
Le code 24.43Z s’intègre dans une structure hiérarchique bien définie :
- Section C : Industries manufacturières
- Division 24 : Métallurgie
- Groupe 24.4 : Production de métaux précieux et d’autres métaux non ferreux
- Classe 24.43 : Métallurgie du plomb, du zinc ou de l’étain
- Sous-classe 24.43Z : Métallurgie du plomb, du zinc ou de l’étain
Cette classification permet de distinguer clairement ces activités métallurgiques des autres types de production de métaux non ferreux, comme l’aluminium (24.42Z) ou le cuivre (24.44Z). Elle reflète la spécificité des procédés et des marchés propres à ces trois métaux qui, bien que différents, sont regroupés en raison de similitudes dans leurs chaînes de production et leurs applications industrielles.
Activités principales et secondaires
Procédés métallurgiques spécifiques
Le code NAF 24.43Z englobe plusieurs activités de transformation métallurgique distinctes selon le métal concerné :
Métallurgie du plomb
La production de plomb primaire implique généralement l’extraction du minerai (galène), son enrichissement par flottation, puis sa transformation en plomb métallique par grillage et réduction. Toutefois, en France, la majorité du plomb est produite par voie secondaire (recyclage), notamment à partir des batteries usagées. Ce procédé comprend le broyage des batteries, la séparation des composants, puis la fusion-réduction du plomb dans des fours spécialisés, suivie d’un affinage pour éliminer les impuretés.
Métallurgie du zinc
La production de zinc primaire s’effectue à partir de la blende (sulfure de zinc) par deux voies principales : la voie hydrométallurgique (lixiviation puis électrolyse) ou pyrométallurgique (grillage puis distillation). En France, les installations intègrent souvent des procédés de récupération des métaux associés comme le cadmium ou l’indium. La production secondaire valorise les poussières d’aciéries électriques, riches en zinc, ou les résidus de galvanisation.
Métallurgie de l’étain
La métallurgie de l’étain, moins répandue en France que celle des deux autres métaux, consiste à produire de l’étain raffiné à partir de la cassitérite ou, plus fréquemment sur le territoire national, par recyclage de déchets riches en étain comme les soudures électroniques ou les alliages étain-plomb. L’affinage de l’étain requiert des techniques spécifiques pour éliminer les impuretés comme le bismuth, l’arsenic ou l’antimoine.
Éventail complet des activités couvertes
Le code 24.43Z couvre précisément :
- La production et l’affinage de plomb, de zinc et d’étain à partir de minerais
- La production et l’affinage de plomb, de zinc et d’étain par recyclage
- La production d’alliages de plomb, de zinc et d’étain
- La fabrication de demi-produits en plomb, zinc ou étain (feuilles, tôles, bandes, barres, fils, tubes)
En revanche, ce code exclut :
- Le moulage de pièces en zinc ou ses alliages (classé en 24.53Z ou 24.54Z selon la technique)
- La fabrication de produits finis en ces métaux (relevant d’autres codes NAF selon l’application)
- L’extraction minière des minerais (codes 07.XX)
Tendances et évolutions du marché
Le secteur de la métallurgie du plomb, du zinc et de l’étain traverse actuellement une période de transformation profonde, marquée par plusieurs tendances lourdes qui redessinent son avenir.
Transition vers une économie circulaire
La raréfaction des ressources primaires et les préoccupations environnementales ont propulsé le recyclage au cœur des stratégies industrielles. En France, plus de 80% du plomb produit provient désormais du recyclage, principalement des batteries automobiles. Cette évolution a conduit à une reconfiguration des installations productives, avec des investissements massifs dans des technologies d’affinage permettant de traiter des matières secondaires de plus en plus diversifiées et parfois complexes.
Pour le zinc, le taux de recyclage progresse également, atteignant environ 40% de la production nationale, avec une valorisation croissante des poussières d’aciéries et des résidus de galvanisation. L’étain, quant à lui, bénéficie d’une filière de recyclage en développement, notamment grâce aux déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE).
Impact des nouvelles technologies
La demande pour ces métaux évolue sous l’influence des innovations technologiques. Si le plomb voit son usage reculer dans certaines applications traditionnelles (soudure, pigments) pour des raisons environnementales, il reste stratégique pour les batteries de stockage, y compris dans le cadre de la transition énergétique. Le zinc connaît un regain d’intérêt pour la protection anticorrosion dans l’éolien offshore, tandis que l’étain s’avère indispensable pour l’électronique de haute performance et les technologies vertes.
Les entreprises françaises du secteur investissent dans la R&D pour développer des alliages innovants répondant aux nouvelles exigences techniques : alliages de zinc pour l’impression 3D, alliages d’étain sans plomb pour l’électronique ou encore alliages de plomb à hautes performances pour le stockage d’énergie.
Défis et opportunités sectoriels
Le secteur fait face à plusieurs défis majeurs, notamment :
- La volatilité des cours des métaux sur les marchés internationaux
- La dépendance énergétique et l’impact des fluctuations des prix de l’énergie
- La concurrence internationale, particulièrement asiatique
- Les contraintes réglementaires environnementales croissantes
Néanmoins, ces défis s’accompagnent d’opportunités significatives, comme le développement de l’économie circulaire, l’essor des technologies vertes consommatrices de ces métaux, et la valorisation de sous-produits autrefois négligés (indium, germanium, cadmium).
Environnement réglementaire
La métallurgie du plomb, du zinc et de l’étain est soumise à un cadre réglementaire particulièrement strict en France et en Europe, reflétant les enjeux environnementaux et sanitaires associés à ces activités.
Réglementation environnementale spécifique
Les installations de métallurgie des métaux non ferreux sont classées ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement) et relèvent généralement du régime d’autorisation avec des rubriques spécifiques de la nomenclature ICPE :
- Rubrique 2546 : Traitement des minerais non ferreux
- Rubrique 2550 : Fonderie de plomb et alliages contenant du plomb
- Rubrique 3250 : Production de métaux non ferreux bruts
Ces installations sont également soumises à la directive IED (Industrial Emissions Directive) et doivent respecter les conclusions sur les meilleures techniques disponibles (MTD) pour la métallurgie non ferreuse, publiées en 2016. Ces MTD imposent des niveaux de performance environnementale exigeants, notamment pour les émissions atmosphériques de métaux lourds, de dioxyde de soufre et de poussières.
La réglementation REACH impacte fortement le secteur, avec des restrictions spécifiques pour le plomb et ses composés, considérés comme substances extrêmement préoccupantes (SVHC). Les entreprises doivent mettre en œuvre une gestion rigoureuse des risques et communiquer les informations de sécurité tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
Évolutions réglementaires récentes
Plusieurs évolutions réglementaires récentes ont des implications directes pour le secteur :
- Le renforcement de la directive sur les batteries (2023), qui fixe des objectifs ambitieux de collecte et de recyclage des batteries contenant du plomb
- La révision du règlement sur les transferts transfrontaliers de déchets, qui encadre plus strictement les exportations de déchets métalliques
- Le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, qui vise à équilibrer les conditions de concurrence avec les importations
- L’intégration progressive des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) dans les obligations de reporting des entreprises
Ces évolutions réglementaires, si elles représentent des contraintes significatives, constituent également des opportunités pour les entreprises françaises ayant investi dans des procédés propres et dans l’économie circulaire.
Codes NAF connexes et différences
Le code NAF 24.43Z s’inscrit dans un écosystème de classifications complémentaires et parfois connexes, qu’il convient de bien distinguer pour éviter toute confusion lors d’analyses sectorielles ou de prospections commerciales.
Code NAF | Intitulé | Différences clés avec 24.43Z |
---|---|---|
24.42Z | Métallurgie de l’aluminium | Concerne un métal léger aux propriétés et applications distinctes, avec des procédés métallurgiques spécifiques (électrolyse) |
24.44Z | Métallurgie du cuivre | Se concentre sur le cuivre, métal aux propriétés électriques supérieures, utilisé principalement dans l’électricité et l’électronique |
24.45Z | Métallurgie des autres métaux non ferreux | Englobe des métaux comme le nickel, le chrome ou le manganèse, aux applications souvent différentes |
38.32Z | Récupération de déchets triés | Concerne les activités de collecte et prétraitement des déchets métalliques, mais pas leur transformation métallurgique |
24.54Z | Fonderie d’autres métaux non ferreux | Se concentre sur le moulage de pièces finies, et non sur la production primaire des métaux |
La compréhension fine de ces distinctions est essentielle pour plusieurs raisons :
- La réglementation applicable peut varier significativement entre ces codes
- Les dynamiques de marché, les clients et les fournisseurs diffèrent selon le code NAF
- Les compétences techniques et les équipements industriels sont souvent spécifiques à chaque type de métallurgie
- Les enjeux environnementaux et sanitaires varient selon les métaux transformés
Il convient également de noter que certaines entreprises peuvent avoir plusieurs activités relevant de codes NAF différents. Par exemple, un groupe industriel pourrait intégrer à la fois des activités 24.43Z (métallurgie du plomb) et 38.32Z (récupération des batteries usagées), illustrant l’intégration verticale fréquente dans ce secteur.
Stratégies de prospection B2B
La prospection commerciale dans le secteur de la métallurgie du plomb, du zinc et de l’étain présente des spécificités liées à la structure oligopolistique du marché et à la technicité des produits. Voici les approches les plus pertinentes pour ce secteur particulier.
Segmentation sectorielle pertinente
Pour une prospection efficace des entreprises relevant du code NAF 24.43Z, plusieurs critères de segmentation s’avèrent particulièrement discriminants :
- Métaux traités : Spécialisation par métal (plomb, zinc ou étain) ou combinaison
- Origine des matières premières : Producteurs primaires (à partir de minerais) vs secondaires (recyclage)
- Produits fabriqués : Lingots, demi-produits, alliages spéciaux
- Taille de l’entreprise : Grands groupes internationaux vs ETI spécialisées
- Marchés desservis : Automobile, bâtiment, électronique, batteries, etc.
Cette segmentation permet d’adapter précisément les approches commerciales selon les besoins spécifiques de chaque sous-segment.
Approches de prospection adaptées
Le secteur métallurgique nécessite des approches de prospection particulières :
- Approche technique consultative : Privilégier une démarche d’expertise technique plutôt qu’une approche commerciale classique, en apportant des solutions à des problématiques précises (amélioration de process, logistique spécialisée, etc.)
- Networking ciblé : Participer aux événements spécialisés comme Metal Events à Londres, Galvatech pour le zinc, ou les conférences de l’International Lead Association
- Partenariats technologiques : Proposer des collaborations R&D sur des problématiques sectorielles comme l’efficacité énergétique des fours ou l’optimisation des procédés d’affinage
- Approche éco-responsable : Valoriser les solutions contribuant à l’économie circulaire et à la réduction de l’empreinte environnementale
Les cycles de décision étant généralement longs dans ce secteur, une approche relationnelle de long terme s’avère plus efficace que des tactiques de vente agressive.
Exploitation des données sectorielles pour la prospection
L’exploitation des données de marché constitue un levier stratégique pour identifier les opportunités dans ce secteur. Datapult.ai propose des solutions d’analyse sectorielle permettant d’identifier avec précision :
- Les entreprises actives dans la métallurgie du plomb, zinc et étain, y compris celles ayant cette activité comme secondaire
- Leur santé financière et leur dynamique de croissance
- Leurs relations d’affaires (clients, fournisseurs) et leur positionnement dans l’écosystème métallurgique
- Leurs investissements récents, souvent révélateurs de leurs orientations stratégiques
Cette approche data-driven permet de prioriser les efforts commerciaux sur les cibles présentant le plus fort potentiel et d’adapter le discours commercial à leurs enjeux spécifiques.
“Dans notre secteur de la métallurgie spécialisée, nous avons constaté que l’exploitation fine des données économiques nous permettait d’anticiper les besoins en équipements de nos clients. Par exemple, une augmentation des investissements dans le recyclage du plomb signale généralement un besoin futur en solutions d’affinage avancées.”
— Directeur commercial d’un fournisseur d’équipements métallurgiques
Ciblage B2B par région et taille d’entreprise
L’analyse géographique et dimensionnelle du secteur de la métallurgie du plomb, du zinc et de l’étain révèle des disparités significatives qui doivent être prises en compte dans toute stratégie de prospection efficace.
Répartition régionale des acteurs
La métallurgie du plomb, du zinc et de l’étain présente une implantation territoriale spécifique en France, reflétant l’histoire industrielle et les logiques économiques propres à ce secteur :
- Hauts-de-France : Concentration historique d’activités liées au plomb, notamment autour de Noyelles-Godault, avec une spécialisation dans le recyclage des batteries
- Grand Est : Présence significative d’entreprises traitant le zinc, en lien avec la tradition métallurgique de la région
- Auvergne-Rhône-Alpes : Pôle majeur pour la transformation des métaux non ferreux, accueillant des activités diversifiées sur les trois métaux
- Nouvelle-Aquitaine : Site important de traitement du zinc à Auby, représentant une part substantielle de la production nationale
- Occitanie : Plusieurs unités spécialisées dans les alliages d’étain pour l’électronique, en lien avec l’écosystème aéronautique régional
Cette répartition géographique s’explique par plusieurs facteurs : proximité historique avec les anciens bassins miniers, accès aux infrastructures logistiques (ports, voies navigables), disponibilité d’énergie à coût compétitif, et plus récemment, proximité des gisements de déchets à recycler.
Typologie des entreprises par taille
Le secteur présente une structuration particulière en termes de taille d’entreprises :
- Grandes entreprises (250+ salariés) : Représentent environ 15% des entités mais concentrent plus de 70% du chiffre d’affaires sectoriel. Il s’agit principalement de filiales de groupes internationaux comme Recylex, Nyrstar ou Glencore
- ETI (50-249 salariés) : Constituent environ 25% des entreprises du secteur et se spécialisent souvent sur des niches technologiques à forte valeur ajoutée
- PME (10-49 salariés) : Représentent près de 40% des acteurs et se positionnent fréquemment sur des segments spécifiques comme les alliages spéciaux ou les services d’analyse et de contrôle qualité
- TPE (< 10 salariés) : Environ 20% des entreprises, souvent spécialisées dans le négoce ou les services connexes
Cette structure oligopolistique pour les activités principales, complétée par un tissu de PME spécialisées, caractérise l’organisation économique du secteur. Elle reflète l’intensité capitalistique des procédés métallurgiques de base, qui favorise les économies d’échelle, tout en permettant l’existence d’acteurs plus modestes sur des créneaux spécifiques.
Pour une stratégie de prospection efficace, cette double segmentation géographique et dimensionnelle permet d’adapter précisément les approches commerciales. Par exemple, les grands acteurs nationaux nécessiteront des démarches formalisées impliquant des cycles de décision longs, tandis que les PME spécialisées pourront être approchées de manière plus directe, souvent via leurs dirigeants.
La connaissance fine de cette répartition constitue un atout majeur pour optimiser les efforts commerciaux et maximiser le retour sur investissement des actions de prospection dans ce secteur particulier.