Le secteur de la fabrication des matières plastiques de base constitue un pilier fondamental de l’industrie chimique française et européenne. Avec plus de 420 entreprises actives sur le territoire français, cette classification regroupe les acteurs industriels qui transforment des matières premières issues principalement de la pétrochimie en polymères utilisables par l’industrie de transformation. L’importance stratégique de ce code NAF 20.16Z s’étend bien au-delà de son périmètre direct, car il représente le premier maillon d’une chaîne de valeur qui irrigue pratiquement tous les secteurs économiques, de l’automobile à l’emballage, en passant par la construction et les dispositifs médicaux. Dans un contexte de transition écologique, ce secteur fait face à d’importants défis d’innovation pour développer des matières plastiques bio-sourcées et recyclables.
Panorama économique du secteur
Le secteur de la fabrication des matières plastiques de base en France représente un chiffre d’affaires annuel dépassant les 8 milliards d’euros. Cette industrie est caractérisée par une forte concentration, avec quelques grands groupes qui dominent le marché national et européen. La production annuelle française avoisine les 5,5 millions de tonnes de matières premières plastiques, plaçant l’Hexagone parmi les leaders européens, derrière l’Allemagne.
Cette activité se distingue par une forte intensité capitalistique, avec des installations industrielles nécessitant des investissements considérables. La valeur ajoutée du secteur est relativement élevée par rapport à d’autres segments de l’industrie chimique, atteignant environ 25% du chiffre d’affaires.
Positionnement dans la chaîne de valeur industrielle
La fabrication de matières plastiques de base occupe une position stratégique dans l’économie, à l’interface entre l’industrie pétrochimique en amont et les nombreux transformateurs de plastique en aval. Cette position intermédiaire expose le secteur à une double pression : celle des fluctuations du prix des matières premières (notamment le pétrole) et celle de clients transformateurs qui recherchent des matériaux aux propriétés toujours plus spécifiques et à prix compétitifs.
Les pôles de compétitivité comme Axelera, Plastipolis ou Elastopôle jouent un rôle crucial dans l’animation de cet écosystème industriel, en favorisant les collaborations entre producteurs, transformateurs et utilisateurs finaux.
Définition et classification
Le code NAF 20.16Z correspond à la fabrication des matières plastiques sous leurs formes primaires. Cette nomenclature s’inscrit dans la hiérarchie suivante de la classification des activités économiques :
- Section C : Industrie manufacturière
- Division 20 : Industrie chimique
- Groupe 20.1 : Fabrication de produits chimiques de base, de produits azotés et d’engrais, de matières plastiques de base et de caoutchouc synthétique
- Classe 20.16 : Fabrication de matières plastiques de base
- Sous-classe 20.16Z : Fabrication de matières plastiques de base
Cette classification englobe spécifiquement la production industrielle de polymères synthétiques ou bio-sourcés, avant leur transformation en produits finis. Il s’agit donc d’une activité intermédiaire dans la chaîne de valeur des plastiques, distincte de la transformation des matières plastiques (code NAF 22.2) qui intervient en aval.
La précision de cette nomenclature permet aux instituts statistiques nationaux comme l’INSEE, mais aussi aux organisations professionnelles comme Plastics Europe ou la Fédération de la Plasturgie, de collecter des données sectorielles fiables et comparables au niveau européen et international.
Activités principales et secondaires
Polymères thermoplastiques
La production de polymères thermoplastiques représente le cœur de l’activité 20.16Z. Ces matières se caractérisent par leur capacité à être ramollies par chauffage et durcies par refroidissement, ce qui permet leur mise en forme répétée. Parmi les principaux polymères thermoplastiques produits en France figurent :
- Le polyéthylène (PE), notamment le PEHD (haute densité) et le PEBD (basse densité)
- Le polypropylène (PP), largement utilisé dans l’automobile et les emballages
- Le polychlorure de vinyle (PVC), très présent dans la construction
- Le polystyrène (PS) et ses dérivés comme l’ABS (acrylonitrile butadiène styrène)
- Le polyéthylène téréphtalate (PET), dominant dans l’industrie des bouteilles
- Les polyamides (PA), appréciés pour leurs propriétés mécaniques
Polymères thermodurcissables
La fabrication de résines thermodurcissables constitue un autre segment important du code 20.16Z. Contrairement aux thermoplastiques, ces matériaux ne peuvent être mis en forme qu’une seule fois, car ils subissent une transformation chimique irréversible lors de leur polymérisation. Les principales familles produites sont :
- Les résines époxy, utilisées notamment dans les adhésifs et les composites
- Les résines polyuréthanes, omniprésentes dans l’isolation et l’ameublement
- Les résines phénoliques, appréciées pour leur résistance à la chaleur
- Les résines polyesters insaturées, utilisées pour les composites et revêtements
Biopolymères et nouvelles matières
En réponse aux enjeux environnementaux, le secteur développe activement de nouveaux types de matières plastiques :
- Les bioplastiques biosourcés (PLA, PHA) issus de ressources renouvelables
- Les plastiques biodégradables et compostables
- Les polymères recyclés de haute performance
Cette évolution témoigne de la capacité d’innovation du secteur face aux défis de durabilité.
Tendances et évolutions du marché
Le secteur de la fabrication des matières plastiques de base connaît actuellement plusieurs évolutions majeures qui redessinent son paysage économique et technologique.
Transition écologique et économie circulaire
La pression réglementaire et sociétale pousse le secteur à réinventer ses modèles de production. Ainsi, on observe :
- Une augmentation significative des capacités de production de plastiques recyclés chimiquement
- Le développement de technologies de recyclage avancées comme la dépolymérisation
- L’intensification de la recherche sur les biopolymères issus de ressources renouvelables
- L’optimisation des procédés pour réduire l’empreinte carbone des installations
Les grands acteurs comme Total Energies, Arkema ou Toray investissent massivement dans ces nouvelles filières, anticipant l’évolution des attentes du marché et des réglementations.
Spécialisation et montée en gamme
Face à la concurrence des pays à bas coûts sur les polymères standards, les producteurs français et européens privilégient de plus en plus :
- Le développement de polymères techniques à haute valeur ajoutée
- La fonctionnalisation des matières pour des applications spécifiques
- L’intégration de services de co-développement avec les clients
Cette orientation vers les marchés de spécialités permet de maintenir une production compétitive sur le territoire européen malgré des coûts énergétiques plus élevés qu’ailleurs.
Le saviez-vous ?
La France possède l’une des plus importantes installations européennes de production de polycarbonate, un polymère technique transparent utilisé dans les verres de lunettes, les CD/DVD et de nombreux dispositifs médicaux. Cette unité, située à Carling en Moselle, illustre la capacité de l’industrie française à maintenir sa compétitivité sur des segments à forte valeur ajoutée.
Environnement réglementaire
La fabrication de matières plastiques de base est soumise à un cadre réglementaire particulièrement dense et en constante évolution, qui reflète à la fois les préoccupations de sécurité industrielle et les enjeux environnementaux.
Réglementation des installations industrielles
Les sites de production sont classés comme Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) et sont soumis à autorisation préfectorale. Le code NAF 20.16Z implique généralement un classement sous les rubriques 2660 et 2661 de la nomenclature ICPE, relatives à la fabrication et à l’emploi de matières plastiques. Pour les sites les plus importants, la directive européenne IED (Industrial Emissions Directive) impose l’utilisation des Meilleures Techniques Disponibles (MTD) dont les référentiels sont régulièrement mis à jour.
Ces installations sont également concernées par les réglementations relatives aux risques technologiques majeurs, notamment la directive Seveso III pour de nombreux sites qui stockent ou utilisent des substances dangereuses au-delà des seuils réglementaires.
Réglementation des produits
Le règlement REACH constitue le cadre fondamental pour l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des substances chimiques en Europe. Les fabricants de matières plastiques doivent s’y conformer pour chaque substance qu’ils produisent ou importent en quantité supérieure à une tonne par an. Cette réglementation a considérablement modifié les pratiques du secteur en imposant une évaluation systématique des risques associés aux substances.
Par ailleurs, des réglementations spécifiques encadrent certaines applications, comme le règlement (UE) n°10/2011 pour les matières plastiques destinées au contact alimentaire. Ces textes imposent des restrictions particulières concernant la migration de certains composés vers les aliments.
Évolutions réglementaires récentes
La stratégie européenne sur les plastiques dans l’économie circulaire, adoptée en 2018, transforme progressivement le cadre réglementaire avec :
- L’instauration d’une taxe sur les emballages plastiques non recyclés depuis janvier 2021
- La directive SUP (Single-Use Plastics) qui restreint certains usages du plastique
- L’obligation croissante d’incorporation de matière recyclée dans les produits neufs
Ces évolutions contraignent les fabricants à adapter leurs gammes et leurs procédés pour répondre aux nouvelles exigences environnementales.
Codes NAF connexes et différences
Le code NAF 20.16Z s’inscrit dans un écosystème industriel où plusieurs activités complémentaires ou connexes se distinguent par leurs spécificités. Comprendre ces différences est essentiel pour bien cerner le périmètre exact de la fabrication des matières plastiques de base.
Code NAF | Intitulé | Différences principales |
---|---|---|
Code NAF 20.17Z | Fabrication de caoutchouc synthétique | Concerne les élastomères (matériaux capables de grandes déformations élastiques) et non les plastiques rigides ou semi-rigides |
Code NAF 20.13B | Fabrication d’autres produits chimiques inorganiques de base | Produit des composés minéraux utilisés parfois comme additifs dans les plastiques, mais pas les polymères eux-mêmes |
Code NAF 20.14Z | Fabrication d’autres produits chimiques organiques de base | Produit les monomères et additifs qui servent de matières premières à la fabrication des polymères |
Code NAF 22.21Z | Fabrication de plaques, feuilles, tubes et profilés en matières plastiques | Transforme les matières plastiques de base en produits semi-finis, constituant le premier niveau de transformation |
Code NAF 38.32Z | Récupération de déchets triés | Inclut le recyclage mécanique des plastiques, mais pas leur production initiale |
La distinction la plus importante concerne la séparation entre la fabrication des matières plastiques de base (code 20.16Z) et leur transformation (codes commençant par 22.2). La première activité produit des matières premières sous forme de granulés, poudres ou résines liquides, tandis que la seconde les transforme en produits semi-finis ou finis par des procédés comme l’extrusion, l’injection ou le thermoformage.
Par ailleurs, le développement de l’économie circulaire tend à brouiller les frontières entre ces codes NAF, avec l’émergence d’acteurs intégrant plusieurs maillons de la chaîne de valeur, notamment entre production et recyclage.
Stratégies de prospection B2B
La prospection commerciale dans le secteur de la fabrication des matières plastiques de base présente des particularités qu’il convient de bien appréhender pour développer des approches efficaces.
Segmentation stratégique du marché
Pour optimiser les démarches commerciales dans ce secteur, une segmentation précise s’impose selon plusieurs critères :
- Par taille d’entreprise : Le marché se divise entre quelques grands groupes multinationaux (Total Energies, Arkema, Evonik…), des ETI spécialisées et des PME de niche. Chaque catégorie nécessite une approche différenciée.
- Par type de polymère : Les producteurs de thermoplastiques standards, de polymères techniques et de résines thermodurcissables présentent des caractéristiques distinctes en termes de besoins et de cycles d’achat.
- Par positionnement : Les entreprises axées sur les volumes (commodités) et celles orientées vers les spécialités (niches) requièrent des approches commerciales spécifiques.
Les données sectorielles collectées par Datapult.ai permettent d’établir cette cartographie fine du marché et d’identifier les cibles les plus prometteuses en fonction de critères avancés comme le chiffre d’affaires, les effectifs ou la localisation.
Spécificités du cycle de vente
Le cycle de vente dans ce secteur présente plusieurs caractéristiques notables :
- Des processus de décision souvent complexes impliquant plusieurs départements (R&D, production, achats)
- Des relations commerciales généralement établies sur le long terme, avec des contrats pluriannuels
- Une importance cruciale de la qualification technique et des certifications
- Des délais de prospection relativement longs (6 à 18 mois pour un nouveau fournisseur)
Pour adresser efficacement ce secteur, il convient donc de privilégier une approche de vente consultative, axée sur la compréhension fine des enjeux techniques et économiques des prospects.
Canaux et événements clés
Plusieurs canaux se distinguent par leur efficacité pour toucher les décideurs du secteur :
- Les salons professionnels spécialisés comme K à Düsseldorf, PlastExpo ou FIP
- Les publications sectorielles (Plastiques & Caoutchoucs Magazine, Formule Verte)
- Les événements des pôles de compétitivité (Axelera, Plastipolis)
- Les webinaires techniques sur les innovations matériaux
La prospection directe reste pertinente mais gagne à être ciblée précisément grâce à des bases de données spécialisées permettant d’identifier les interlocuteurs décisionnaires au sein des organisations.
Ciblage B2B par région et taille d’entreprise
La fabrication de matières plastiques de base en France présente une répartition géographique particulière, largement influencée par l’histoire industrielle et les infrastructures disponibles.
Cartographie régionale de l’industrie
Plusieurs régions se distinguent par une concentration significative d’entreprises du secteur :
- Auvergne-Rhône-Alpes : Premier bassin français pour la chimie des polymères, cette région compte plusieurs plateformes chimiques majeures comme celle de Roussillon. La présence historique de grands groupes et le dynamisme du pôle de compétitivité Axelera en font un territoire clé.
- Grand Est : Les plateformes pétrochimiques de Carling-Saint-Avold en Moselle et de Chalampé dans le Haut-Rhin constituent des pôles majeurs de production de polymères techniques et de polyamides.
- Normandie : La vallée de la Seine, avec notamment le complexe pétrochimique de Port-Jérôme, concentre une part importante de la production de polyoléfines (polyéthylène, polypropylène).
- Hauts-de-France : La proximité des ports et des infrastructures logistiques a favorisé l’implantation d’unités de production significatives, notamment à Dunkerque.
Cette répartition territoriale s’explique notamment par la nécessité de proximité avec les sources d’approvisionnement en matières premières (vapocraqueurs, raffinage) et les infrastructures logistiques permettant l’expédition de volumes importants.
Zoom sur un acteur régional : le bassin chimique lyonnais
Le bassin chimique lyonnais illustre parfaitement la dynamique du secteur à l’échelle régionale. Héritier d’une longue tradition dans la chimie, ce territoire a su se réinventer pour maintenir une activité de production de polymères à forte valeur ajoutée. Les anciens sites de production de commodités se sont progressivement reconvertis vers des spécialités, notamment dans le domaine des polymères fluorés, des résines époxy de haute performance et des composites avancés.
Cette évolution démontre la capacité d’adaptation du secteur face aux défis économiques et environnementaux. La présence d’un écosystème complet (centres de R&D, universités, transformateurs) favorise cette spécialisation vers des segments à plus forte valeur ajoutée.
Pour les acteurs proposant des services aux entreprises du code NAF 20.16Z, ce bassin représente une cible privilégiée qui concentre à la fois des grands groupes internationaux et des ETI spécialisées, offrant un potentiel commercial diversifié.
Stratégies d’approche par taille d’entreprise
Les entreprises classées sous le code 20.16Z présentent des profils très variés en termes de taille et d’organisation, nécessitant des approches commerciales différenciées :
- Grands groupes (>500 salariés) : Ces entreprises, souvent multinationales, disposent de processus d’achat structurés et de centres de décision parfois situés à l’étranger. L’approche doit être institutionnelle et passer par l’identification précise des centres de décision.
- ETI (50-499 salariés) : Ces entreprises intermédiaires, souvent spécialisées dans des niches à forte valeur ajoutée, sont généralement plus accessibles mais nécessitent une compréhension fine de leurs spécificités techniques.
- PME (<50 salariés) : Moins nombreuses dans ce secteur capital-intensif, elles se concentrent sur des micro-niches très spécifiques. L'approche directe auprès des dirigeants reste la plus efficace.
L’exploitation de données B2B structurées permet d’affiner cette segmentation et d’identifier les cibles prioritaires en fonction de critères comme la croissance du chiffre d’affaires, les investissements récents ou les orientations stratégiques vers l’innovation durable.
Pour optimiser votre prospection dans ce secteur, l’utilisation d’outils d’intelligence commerciale ciblés sur les entreprises du code NAF 20.16Z vous permettra d’identifier avec précision les opportunités les plus prometteuses et d’adapter votre discours aux spécificités de chaque segment.