Le secteur de la fabrication de margarine et graisses comestibles similaires représente un segment spécifique de l’industrie agroalimentaire française, souvent méconnu du grand public. Pourtant, cette activité joue un rôle essentiel dans notre chaîne alimentaire en proposant des alternatives aux matières grasses d’origine animale. La classification 10.42Z englobe les entreprises spécialisées dans la transformation de matières premières végétales en produits de table et ingrédients pour l’industrie alimentaire. Entre innovations technologiques, évolution des habitudes de consommation et préoccupations nutritionnelles grandissantes, ce secteur connaît des mutations significatives depuis plusieurs années. Cette classification industrielle s’inscrit dans un cadre réglementaire strict, particulièrement en matière de sécurité alimentaire et d’étiquetage.
Panorama économique du secteur
Le secteur de la fabrication de margarine et graisses comestibles similaires s’inscrit dans l’économie agroalimentaire française comme un maillon intermédiaire entre la production agricole de matières premières oléagineuses et le consommateur final. Ces dernières années, ce segment a connu d’importantes transformations liées à la fois aux préoccupations sanitaires (élimination des acides gras trans) et aux nouvelles attentes des consommateurs (recherche de naturalité).
Un secteur en adaptation constante
Les entreprises relevant du code NAF 10.42Z ont dû adapter leur appareil productif et leurs recettes pour répondre à ces nouvelles exigences. Cette adaptation s’est traduite par des investissements significatifs en recherche et développement mais aussi dans l’outil industriel. Le marché français de la margarine représente aujourd’hui environ 100 000 tonnes par an, pour un chiffre d’affaires estimé à plus de 400 millions d’euros.
La production nationale est assurée par un nombre limité d’acteurs industriels, principalement des groupes internationaux disposant d’unités de production sur le territoire. Cette concentration des acteurs est une caractéristique forte du secteur, avec 80% de la production assurée par moins de 10 entreprises sur le territoire national.
Évolution et perspectives
Ces dernières années, le secteur a connu une croissance modérée en valeur mais un léger recul en volume sur le segment des margarines de table, compensé par une hausse sur les segments professionnels (boulangerie-pâtisserie notamment). Cette évolution s’explique par les nouvelles habitudes alimentaires et la concurrence d’autres corps gras comme les huiles d’olive ou de coco sur le marché grand public.
Définition et classification
Le code NAF (Nomenclature d’Activités Française) 10.42Z correspond spécifiquement à la fabrication de margarine et graisses comestibles similaires. Cette catégorie s’inscrit dans le cadre plus large de la division 10 (Industries alimentaires) et du groupe 10.4 (Fabrication d’huiles et graisses végétales et animales).
D’un point de vue hiérarchique, cette nomenclature s’organise comme suit :
- Section C : Industrie manufacturière
- Division 10 : Industries alimentaires
- Groupe 10.4 : Fabrication d’huiles et graisses végétales et animales
- Classe 10.42 : Fabrication de margarine et graisses comestibles similaires
- Sous-classe 10.42Z : Fabrication de margarine et graisses comestibles similaires
Cette classification permet de distinguer cette activité spécifique d’autres activités proches comme la fabrication d’huiles et graisses brutes (code 10.41A) ou raffinées (code 10.41B), qui correspondent à des procédés industriels et des marchés différents.
Activités principales et secondaires
Production de margarines standards et spécialisées
L’activité principale des entreprises classées sous le code 10.42Z consiste en la fabrication de margarine, une émulsion de matières grasses végétales dans l’eau. Cette production se décline en plusieurs catégories :
- Margarines de table : destinées à la consommation directe par les ménages, conditionnées en plaquettes ou en barquettes
- Margarines professionnelles : formulées pour les besoins spécifiques des artisans boulangers-pâtissiers, avec des propriétés techniques adaptées (point de fusion, malléabilité)
- Margarines industrielles : utilisées comme ingrédients dans la fabrication de produits alimentaires transformés
Fabrication de matières grasses composées
Ce code NAF englobe également la fabrication de :
- Minarine : produits allégés contenant entre 39% et 41% de matières grasses
- Matières grasses à tartiner allégées : contenant moins de 80% de matières grasses
- Mélanges gras composés : combinaisons de matières grasses végétales et animales selon des formulations spécifiques
- Substituts de matière grasse laitière : produits formulés pour remplacer le beurre dans certaines applications
Un aspect technique particulier de cette industrie concerne les procédés de cristallisation et d’émulsion, qui nécessitent un savoir-faire spécifique et des équipements industriels dédiés. La maîtrise de ces procédés constitue souvent un avantage concurrentiel important pour les entreprises du secteur.
Tendances et évolutions du marché
Le marché de la margarine et des graisses comestibles similaires a connu plusieurs transformations importantes ces dernières années, qui reflètent l’évolution des attentes des consommateurs et des contraintes réglementaires.
Reformulations pour des produits plus sains
La principale évolution concerne la composition nutritionnelle des produits. Les fabricants ont progressivement éliminé les acides gras trans (AGT) de leurs formulations, suite aux recommandations sanitaires et aux évolutions réglementaires. Parallèlement, on observe une réduction des teneurs en acides gras saturés au profit d’acides gras insaturés, réputés plus favorables à la santé cardiovasculaire.
Les statistiques du secteur montrent que :
- Plus de 95% des margarines disponibles sur le marché français ne contiennent plus d’acides gras trans d’origine industrielle
- La teneur moyenne en acides gras saturés a diminué de 30% en 15 ans
- 70% des produits commercialisés mettent aujourd’hui en avant des bénéfices nutritionnels (enrichissement en vitamines, oméga 3, etc.)
Orientation vers le naturel et le durable
Une autre tendance majeure concerne l’approvisionnement en matières premières. Le secteur s’oriente progressivement vers :
- L’utilisation d’huiles certifiées durables (RSPO pour l’huile de palme notamment)
- Le développement de gammes bio, en croissance de 15% par an
- La réduction des additifs et la simplification des listes d’ingrédients
- L’abandon progressif des huiles tropicales controversées dans certaines formulations
Ces évolutions répondent à une demande croissante pour des produits perçus comme plus naturels et respectueux de l’environnement, particulièrement auprès des jeunes générations de consommateurs.
Environnement réglementaire
La fabrication de margarine et graisses comestibles similaires est encadrée par un dispositif réglementaire strict, tant au niveau national qu’européen. Ces dispositions visent principalement à garantir la sécurité sanitaire des consommateurs et à assurer une information transparente.
Cadre réglementaire spécifique
Les entreprises du secteur 10.42Z doivent notamment se conformer à :
- Le règlement (UE) n°1308/2013 qui définit les dénominations de vente et les teneurs minimales en matières grasses pour les différentes catégories de produits
- Le règlement INCO (UE) n°1169/2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires, qui impose des mentions obligatoires sur l’étiquetage
- Le règlement (CE) n°852/2004 relatif à l’hygiène des denrées alimentaires, qui impose la mise en place de procédures HACCP
Une spécificité notable concerne l’obligation d’indiquer les origines des huiles végétales utilisées. Contrairement à d’autres produits alimentaires, les fabricants de margarine doivent préciser non seulement la présence d’huiles végétales mais aussi leurs natures exactes (palme, colza, tournesol, etc.).
Contrôles et certifications
Les unités de production sont soumises à :
- Des contrôles réguliers de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes)
- Des audits de certification selon les normes IFS ou BRC, exigées par la grande distribution
- Des contrôles internes rigoureux dans le cadre des démarches d’assurance qualité
Ces contraintes représentent un défi pour les entreprises du secteur mais constituent également une barrière à l’entrée qui protège les acteurs établis d’une concurrence excessive.
Codes NAF connexes et différences
Le code 10.42Z s’inscrit dans un écosystème d’activités connexes avec lesquelles il entretient des relations de complémentarité ou de concurrence. Comprendre ces liens permet de mieux cerner les dynamiques du secteur.
Code NAF | Intitulé | Principales différences |
---|---|---|
10.41A | Fabrication d’huiles et graisses brutes | Concerne l’extraction primaire sans émulsion ni formulation élaborée |
10.41B | Fabrication d’huiles et graisses raffinées | Produits liquides à température ambiante sans transformation en émulsion |
10.51A | Fabrication de lait liquide et de produits frais | Inclut la production de beurre, concurrent direct des margarines |
10.89Z | Fabrication d’autres produits alimentaires n.c.a. | Peut inclure certains substituts alimentaires aux frontières de la définition |
La principale distinction entre le code 10.42Z et les codes liés aux huiles (10.41A et 10.41B) réside dans la transformation physique de la matière première. Alors que les fabricants d’huile produisent des corps gras à l’état liquide, les producteurs de margarine créent des émulsions solides ou semi-solides à température ambiante, impliquant des procédés industriels spécifiques (hydrogénation, interestérification, émulsification).
Par rapport à la fabrication de beurre (incluse dans le code 10.51A), la différence fondamentale tient à l’origine de la matière grasse : végétale pour la margarine, animale (laitière) pour le beurre. Les procédés de fabrication diffèrent également substantiellement.
Stratégies de prospection B2B
Pour les entreprises souhaitant prospecter les acteurs du secteur 10.42Z, plusieurs approches spécifiques peuvent être envisagées en fonction des caractéristiques propres à cette industrie.
Segmentation adaptée au secteur
Une segmentation efficace des entreprises de fabrication de margarine peut s’appuyer sur :
- La taille des unités de production : de quelques grands sites industriels (>100 salariés) à des PME spécialisées
- Le positionnement produit : acteurs généralistes vs spécialistes des segments premium ou techniques
- Les marchés servis : grand public (GMS), restauration collective, industrie agroalimentaire, artisanat
- La nature des capitaux : filiales de groupes internationaux vs entreprises indépendantes
Cette segmentation permet d’adapter les arguments commerciaux aux problématiques spécifiques de chaque profil d’entreprise. Par exemple, les grands groupes seront plus sensibles aux arguments liés à l’optimisation des coûts et à la conformité réglementaire, tandis que les PME spécialisées seront davantage réceptives aux propositions d’innovation et de différenciation.
Ciblage des décideurs clés
Dans ce secteur, les décideurs stratégiques à cibler varient selon le type d’offre :
- Pour les équipements industriels : directeurs de production et responsables techniques
- Pour les matières premières : directeurs des achats et R&D
- Pour les services de conseil : direction générale et responsables qualité
- Pour les solutions digitales : DSI et responsables de production
L’accès à ces contacts qualifiés peut être facilité par des outils comme Datapult.ai, qui permettent d’identifier les entreprises du secteur et leurs dirigeants avec précision.
Timing et cycles d’achat
Les cycles d’investissement dans ce secteur suivent généralement des temporalités spécifiques :
- Renouvellement des équipements industriels tous les 7-10 ans
- Révision des formulations et recettes tous les 2-3 ans
- Audits réglementaires et certifications annuels ou bisannuels
Adapter sa démarche commerciale à ces cycles augmente significativement les chances de succès en prospection B2B.
Exploiter les données pour cibler le secteur
Le secteur de la fabrication de margarine et graisses comestibles similaires présente des caractéristiques spécifiques qui nécessitent une approche ciblée en matière de prospection commerciale. L’exploitation des données sectorielles s’avère particulièrement stratégique pour identifier et approcher efficacement les acteurs de ce marché de niche.
Les entreprises classées sous le code 10.42Z sont réparties de façon hétérogène sur le territoire français, avec une concentration notable dans les régions Nord-Pas-de-Calais et Grand Est, historiquement liées à la culture d’oléagineux. Cette concentration géographique permet d’envisager des stratégies de prospection territoriales ciblées.
La digitalisation progressive des processus de production offre de nouvelles opportunités aux fournisseurs de solutions technologiques. Les systèmes de contrôle qualité automatisés, les outils de traçabilité des matières premières et les solutions d’optimisation énergétique constituent des angles d’attaque pertinents pour aborder ces industriels en pleine transformation.
Pour optimiser vos démarches commerciales auprès de ce secteur, l’utilisation d’une base de données qualifiée, régulièrement mise à jour et intégrant les spécificités du marché de la margarine, constitue un atout indéniable. Les informations sur les équipements en place, les certifications obtenues et les marchés servis par chaque acteur permettent d’affiner considérablement le ciblage et de personnaliser vos approches commerciales.
Le saviez-vous ?
La France compte moins de 20 unités de production significatives dédiées spécifiquement à la fabrication de margarine, ce qui en fait l’un des secteurs les plus concentrés de l’industrie agroalimentaire. Cette concentration s’explique par les investissements importants nécessaires (équipements spécialisés d’émulsion et de cristallisation) et par la maturité du marché. Cette caractéristique implique une approche commerciale très ciblée pour les fournisseurs du secteur.