L’extraction de minerais d’uranium et de thorium représente une activité industrielle stratégique, classifiée sous le code NAF 07.21Z dans la nomenclature française. Ce secteur ultra-spécialisé joue un rôle fondamental dans la chaîne d’approvisionnement énergétique nationale, particulièrement pour l’industrie nucléaire française qui produit environ 70% de l’électricité du pays. Bien que peu visible du grand public, cette activité extractive constitue le premier maillon d’une filière hautement surveillée et réglementée. En France, l’exploitation de ces minerais radioactifs a connu son apogée dans les années 1980, avant de connaître un déclin progressif lié à l’épuisement des gisements nationaux économiquement exploitables. Aujourd’hui, cette classification regroupe des activités d’exploration, d’extraction et de traitement primaire des minerais contenant de l’uranium et du thorium.
Panorama économique du secteur
Le secteur de l’extraction d’uranium et de thorium (code NAF 07.21Z) s’inscrit dans un contexte économique mondial particulier. La France, qui fut l’un des principaux producteurs européens d’uranium pendant plusieurs décennies, a progressivement réduit ses activités d’extraction sur le territoire métropolitain. Aujourd’hui, l’essentiel de l’uranium utilisé dans les centrales françaises est importé, principalement du Niger, du Kazakhstan et du Canada.
Malgré l’arrêt de la production nationale, ce code NAF reste actif car il englobe également les activités de recherche, de prospection et de veille technologique liées à ces ressources stratégiques. Le groupe Orano (anciennement Areva) demeure le principal acteur français du secteur, opérant principalement à l’international tout en maintenant une expertise nationale.
Un marché hautement stratégique
L’uranium constitue une ressource stratégique pour les pays développant l’énergie nucléaire. Dans le contexte actuel de transition énergétique et de débats sur la décarbonation, le nucléaire – et donc indirectement l’uranium – connaît un regain d’intérêt comme énergie bas-carbone. Cette dimension stratégique explique pourquoi, même en l’absence d’extraction active significative sur le territoire national, la France maintient une expertise et une veille sur ce secteur.
Le marché mondial de l’uranium représente environ 10 milliards de dollars annuels, avec des fluctuations notables liées aux politiques énergétiques mondiales et aux événements géopolitiques. Quant au thorium, bien que moins exploité actuellement, il fait l’objet d’une attention croissante comme combustible nucléaire alternatif potentiel.
Définition et classification
Le code NAF 07.21Z désigne spécifiquement toutes les activités liées à l’extraction des minerais contenant de l’uranium et du thorium. Dans la nomenclature de l’INSEE, ce code s’inscrit dans une hiérarchie précise :
- Section B : Industries extractives
- Division 07 : Extraction de minerais métalliques
- Groupe 07.2 : Extraction de minerais de métaux non ferreux
- Classe 07.21 : Extraction de minerais d’uranium et de thorium
- Sous-classe 07.21Z : Extraction de minerais d’uranium et de thorium
Cette classification couvre l’ensemble du processus d’extraction minière, depuis la prospection géologique jusqu’au traitement primaire du minerai sur site. Elle inclut également la concentration des minerais et la fabrication de yellowcake (concentré d’uranium), ainsi que la gestion des résidus miniers associés à ces activités.
Il est important de noter que cette classification exclut spécifiquement l’enrichissement des minerais d’uranium et de thorium (code 20.13A), ainsi que la production de matières fissiles ou fertiles (code 24.46Z) et l’extraction d’autres métaux non ferreux souvent associés dans les mêmes gisements.
Activités principales et secondaires
Extraction et traitement primaire
L’activité principale couverte par le code 07.21Z concerne l’extraction proprement dite des minerais contenant de l’uranium et du thorium. Ces opérations peuvent être réalisées à ciel ouvert ou en mines souterraines, selon la profondeur et la configuration du gisement. Le procédé d’extraction comprend plusieurs étapes techniques :
- Prospection et évaluation des gisements
- Préparation du site minier
- Extraction du minerai brut
- Concassage et broyage sur site
- Lixiviation primaire (traitement chimique visant à séparer l’uranium de sa gangue)
- Production de concentré d’uranium (yellowcake)
Historiquement, la France a exploité plusieurs mines d’uranium, notamment dans le Limousin, en Vendée et dans le Forez. La dernière mine française, celle de Jouac en Haute-Vienne, a cessé son activité en 2001, marquant la fin de l’extraction d’uranium en métropole.
Activités connexes et spécialisées
Outre l’extraction directe, ce code NAF englobe également plusieurs activités connexes :
- Exploration et cartographie des gisements potentiels
- Réhabilitation des anciens sites miniers
- Surveillance radiologique des sites d’extraction
- Gestion des résidus miniers radioactifs
- Recherche et développement sur les techniques d’extraction
La lixiviation in situ, technique d’extraction moins invasive consistant à injecter des solutions dans le gisement sans extraire la roche, fait également partie des procédés couverts par ce code. Cette méthode, bien que peu utilisée historiquement en France, est développée sur certains sites à l’international.
Tendances et évolutions du marché
Le marché de l’extraction d’uranium connaît des transformations importantes liées aux évolutions du secteur énergétique mondial. Après une période de ralentissement suite à l’accident de Fukushima en 2011, on observe depuis 2020-2021 un regain d’intérêt pour l’uranium, porté par plusieurs facteurs :
- La reconnaissance du nucléaire comme énergie contribuant à la décarbonation
- Les tensions géopolitiques affectant la sécurité d’approvisionnement
- Le développement de réacteurs de nouvelle génération
- L’émergence de petits réacteurs modulaires (SMR)
En France, si l’extraction directe n’est plus d’actualité, les entreprises du secteur se repositionnent sur des activités d’expertise, d’ingénierie et d’exploitation internationale. Orano maintient notamment des opérations majeures au Niger et au Kazakhstan, tout en développant des projets au Canada.
Le thorium : une ressource d’avenir ?
Bien que l’extraction de thorium reste marginale comparée à celle de l’uranium, ce métal suscite un intérêt croissant dans la recherche nucléaire. Certains pays comme l’Inde, qui dispose d’importantes réserves de thorium, investissent dans le développement de réacteurs utilisant ce combustible alternatif. Les avantages potentiels incluent une moindre production de déchets à longue durée de vie et une prolifération nucléaire plus difficile.
Cette tendance pourrait, à terme, redynamiser certaines activités couvertes par le code NAF 07.21Z, notamment dans le domaine de la recherche et de la prospection.
Le saviez-vous ?
La France a produit environ 76 000 tonnes d’uranium entre 1946 et 2001, à partir de plus de 210 sites miniers répartis sur 25 départements. Ces anciennes mines font aujourd’hui l’objet d’une surveillance environnementale continue organisée par l’Autorité de Sûreté Nucléaire.
Environnement réglementaire
L’extraction des minerais d’uranium et de thorium figure parmi les activités industrielles les plus réglementées en raison des enjeux radiologiques, environnementaux et de sécurité qu’elle implique. Ce cadre normatif est particulièrement dense et multi-niveaux :
Réglementation nucléaire et minière
Les activités classées sous le code 07.21Z sont soumises à une double réglementation : celle des installations minières et celle des matières nucléaires. Ce croisement réglementaire implique le respect de :
- Le Code minier, qui encadre les activités d’extraction
- Le Code de l’environnement, notamment concernant les installations classées (ICPE)
- La réglementation spécifique aux matières nucléaires (contrôle, transport, sûreté)
- Les directives Euratom au niveau européen
- Les recommandations de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA)
En France, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) jouent un rôle déterminant dans le contrôle de ces activités. Même pour les sites désormais fermés, une surveillance post-exploitation est imposée, avec des contrôles radiologiques et environnementaux réguliers.
Évolutions réglementaires récentes
La réglementation a considérablement évolué ces dernières années, avec un renforcement des exigences en matière de :
- Transparence et information du public (loi TSN de 2006)
- Responsabilité environnementale à long terme
- Gestion des résidus et stériles miniers
- Protection des travailleurs contre les rayonnements ionisants
Le Plan National de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs (PNGMDR) intègre désormais explicitement la gestion des anciens sites miniers d’uranium, témoignant d’une approche plus globale de la filière.
Codes NAF connexes et différences
Le code 07.21Z s’inscrit dans un écosystème de classifications qui couvrent l’ensemble de la chaîne de valeur du combustible nucléaire. Il est important de bien distinguer ce code des autres classifications connexes pour éviter toute confusion :
| Code NAF | Intitulé | Différence avec 07.21Z |
|---|---|---|
| 20.13A | Enrichissement et retraitement de matières nucléaires | Concerne le traitement post-extraction et l’enrichissement de l’uranium |
| 24.46Z | Élaboration et transformation de matières nucléaires | Concerne la fabrication du combustible à partir de l’uranium enrichi |
| 07.29Z | Extraction d’autres minerais métalliques non ferreux | Extraction d’autres minerais sans composante radioactive significative |
| 39.00Z | Dépollution et autres services de gestion des déchets | Peut inclure la réhabilitation d’anciens sites miniers d’uranium |
| 38.12Z | Collecte des déchets dangereux | Peut concerner la gestion des déchets radioactifs issus de l’extraction |
Cette distinction entre les différentes étapes du cycle du combustible nucléaire est essentielle pour comprendre la portée exacte du code 07.21Z, qui se limite à l’extraction et au traitement primaire du minerai, sans inclure les phases ultérieures de transformation.
Stratégies de prospection B2B
La prospection B2B dans le secteur de l’extraction d’uranium et de thorium présente des particularités notables en raison de la nature hautement spécialisée et restreinte du marché. Bien que le nombre d’acteurs directs soit limité, l’écosystème des fournisseurs et prestataires offre des opportunités commerciales significatives.
Segmentation du marché cible
Pour une prospection efficace, il convient de segmenter les cibles potentielles en plusieurs catégories :
- Opérateurs miniers principaux : En France, essentiellement Orano (ex-Areva) qui opère à l’international
- Sociétés d’ingénierie et de conseil : Bureaux d’études spécialisés en géologie minière et radioprotection
- Fournisseurs d’équipements spécialisés : Fabricants de matériel d’extraction, de détection et de protection radiologique
- Entreprises de maintenance : Sociétés intervenant sur les anciens sites miniers ou les installations de traitement
- Laboratoires d’analyse : Spécialisés dans les mesures radiologiques et environnementales
Chaque segment nécessite une approche commerciale adaptée, tenant compte des cycles de décision souvent longs et des exigences techniques très spécifiques.
Exploitation des données sectorielles
La prospection dans ce secteur peut s’appuyer sur des données précises pour identifier les opportunités d’affaires les plus pertinentes. Datapult.ai permet d’accéder à des informations structurées sur les entreprises relevant du code NAF 07.21Z et des codes connexes, facilitant ainsi :
- L’identification des acteurs clés et de leur écosystème de fournisseurs
- L’analyse des répartitions géographiques (clusters d’expertise)
- Le suivi des évolutions du secteur (création/fermeture d’entreprises)
- Le ciblage des PME techniques qui constituent souvent les meilleures opportunités
En combinant ces données avec une connaissance approfondie des spécificités du secteur, les entreprises peuvent développer des stratégies de prospection ciblées et efficaces.
Approche internationale indispensable
La particularité du secteur de l’extraction d’uranium et de thorium en France réside dans son orientation principalement internationale. Si les activités d’extraction directe sur le territoire national sont désormais inactives, les entreprises françaises maintiennent une expertise reconnue mondialement et opèrent sur des marchés étrangers.
Une stratégie de prospection efficace doit donc nécessairement intégrer cette dimension internationale, en ciblant :
- Les filiales françaises opérant à l’étranger (notamment au Niger, Kazakhstan, Canada)
- Les bureaux d’études et sociétés d’ingénierie françaises travaillant sur des projets internationaux
- Les fournisseurs d’équipements exportant leur expertise
Ciblage B2B par région et taille d’entreprise
La répartition géographique des entreprises liées au code NAF 07.21Z et à son écosystème présente des caractéristiques spécifiques qui sont essentielles à prendre en compte dans une stratégie de prospection B2B.
Clusters régionaux d’expertise
Malgré l’arrêt de l’extraction minière en France, certains territoires conservent une concentration notable d’entreprises liées à cette filière :
- Île-de-France : Siège des principaux opérateurs (Orano) et bureaux d’ingénierie
- Auvergne-Rhône-Alpes : Pôle d’expertise technique lié à la présence historique du CEA
- Nouvelle-Aquitaine : Expertise en réhabilitation d’anciens sites miniers (Limousin)
- Occitanie : Compétences en analyse environnementale et radiologique
Ces clusters régionaux reflètent l’histoire minière de l’uranium en France et constituent des points d’entrée privilégiés pour les stratégies de prospection sectorielle.
Dans le cadre d’une démarche commerciale ciblée, l’analyse des données d’entreprises par région permet d’optimiser les efforts de prospection et d’adapter les messages en fonction des spécificités locales et des écosystèmes existants. Cette approche territoriale est particulièrement pertinente pour les fournisseurs de services aux entreprises du secteur.
Recommandations pour la prospection de données
Pour exploiter efficacement les données sectorielles dans une stratégie de prospection B2B ciblant les entreprises du code NAF 07.21Z et des codes associés, plusieurs recommandations peuvent être formulées :
- Élargir le périmètre de recherche aux codes NAF connexes pour identifier l’écosystème complet
- Utiliser des filtres de taille d’entreprise adaptés à l’offre commerciale
- Intégrer des critères géographiques basés sur les clusters d’expertise identifiés
- Suivre les évolutions du secteur (projets internationaux, innovations technologiques)
- Analyser les réseaux de sous-traitance et de partenariat entre les entreprises du secteur
L’utilisation d’outils d’intelligence commerciale spécialisés permet d’optimiser cette approche et de générer des leads qualifiés dans un secteur qui, bien que restreint, reste stratégique et à forte valeur ajoutée.
En définitive, malgré sa taille réduite en termes de nombre d’entreprises directement classées sous le code 07.21Z, ce secteur génère un écosystème de partenaires, fournisseurs et prestataires beaucoup plus vaste, offrant des opportunités commerciales significatives pour qui sait les identifier avec précision.