Dans le paysage commercial français, les supérettes occupent une place stratégique entre les petites épiceries de quartier et les supermarchés. Répertoriées sous le code NAF 47.11C, ces commerces de proximité connaissent une renaissance remarquable ces dernières années. Avec une superficie généralement comprise entre 120 et 400 m², ces points de vente répondent à un besoin croissant de proximité et de praticité dans les zones urbaines et rurales. Leur modèle économique, à mi-chemin entre le commerce traditionnel et la grande distribution, leur permet d’offrir un assortiment significatif tout en maintenant une dimension humaine. Le code 47.11C regroupe des enseignes variées qui partagent ce positionnement spécifique dans le commerce alimentaire de détail.
Panorama économique des supérettes en France
Le code NAF 47.11C distingue les supérettes des autres formats de distribution alimentaire par leur surface de vente intermédiaire. Ces commerces sont définis comme des établissements de vente au détail en libre-service réalisant plus de deux tiers de leur chiffre d’affaires en produits alimentaires, et disposant d’une surface de vente comprise entre 120 et 400 m².
Cette catégorie s’inscrit dans la nomenclature française selon une hiérarchie précise :
- Section G : Commerce ; réparation d’automobiles et de motocycles
- Division 47 : Commerce de détail, à l’exception des automobiles et des motocycles
- Groupe 47.1 : Commerce de détail en magasin non spécialisé
- Classe 47.11 : Commerce de détail en magasin non spécialisé à prédominance alimentaire
- Sous-classe 47.11C : Supérettes
Un modèle commercial en transformation
Le marché des supérettes représente un segment particulièrement dynamique du commerce alimentaire français. Ces établissements proposent un format intermédiaire qui répond parfaitement aux évolutions récentes des modes de consommation, notamment dans les zones urbaines denses où l’accessibilité et la rapidité d’achat priment.
Définition et classification des supérettes
Les supérettes se distinguent des autres formats de distribution alimentaire par plusieurs caractéristiques essentielles :
Caractéristiques définissant une supérette
- Surface commerciale : Entre 120 et 400 m², ce qui les positionne entre les petites épiceries (moins de 120 m²) et les supermarchés (400 à 2 500 m²)
- Assortiment : Entre 2 000 et 5 000 références en moyenne, majoritairement alimentaires
- Mode de vente : Principalement en libre-service
- Implantation : Généralement dans des zones de chalandise de proximité (quartiers urbains, petites communes)
- Horaires : Souvent étendus par rapport aux supermarchés classiques, avec parfois des ouvertures le dimanche ou en soirée
Les supérettes occupent ainsi un segment intermédiaire stratégique, permettant de répondre aux besoins de consommation quotidiens sans nécessiter les déplacements plus importants qu’exigent les supermarchés ou hypermarchés.
Activités principales et secondaires
Cœur d’activité des supérettes
Les établissements classés sous le code NAF 47.11C exercent principalement les activités suivantes :
- Vente au détail de produits alimentaires : Représentant au moins 65% de leur chiffre d’affaires
- Offre de produits frais : Fruits, légumes, produits laitiers, viandes préemballées
- Épicerie sèche : Conserves, produits d’épicerie, boissons
- Produits de première nécessité : Hygiène personnelle, entretien ménager
- Services complémentaires : Point relais colis, vente de tabac (sous licence), presse
Certaines supérettes développent également des activités secondaires qui peuvent inclure :
- Dépôt de pain ou point chaud
- Point PMU ou Française des Jeux
- Développement de rayons traiteur ou plats préparés
- Offre de produits locaux ou biologiques
Cas particuliers
Certains établissements hybrides peuvent présenter des caractéristiques à la frontière de plusieurs classifications :
Les supérettes de stations-service qui, bien que rattachées à une activité principale différente (47.30Z – Commerce de détail de carburants), peuvent fonctionner selon le modèle économique des supérettes classiques.
Les supérettes spécialisées en produits exotiques qui, malgré leur spécialisation, restent classées en 47.11C si leur surface et leur mode de fonctionnement correspondent aux critères de cette catégorie.
Tendances et évolutions du marché des supérettes
Le secteur des supérettes connaît actuellement plusieurs évolutions significatives qui transforment le paysage de la distribution alimentaire de proximité :
Statistiques sectorielles
Le format des supérettes représente environ 7% du marché alimentaire en France, avec près de 7 500 points de vente sur le territoire. Après une période de déclin dans les années 1990-2000, on observe un renouveau notable depuis 2010 :
- Croissance annuelle moyenne du parc de 2,5% ces cinq dernières années
- Progression du chiffre d’affaires du segment estimée à 3,8% en 2022
- Augmentation de la fréquentation de 12% depuis la crise sanitaire de 2020
- Développement important des concepts de supérettes urbaines premium et des formats automatisés
Ce dynamisme s’explique par plusieurs facteurs conjoncturels et structurels : vieillissement de la population, réduction de la taille des ménages, recherche de proximité et de praticité, et regain d’intérêt pour le commerce local.
Nouvelles tendances des supérettes
Le saviez-vous ?
Les supérettes automatisées ouvertes 24h/24 représentent le segment à la plus forte croissance dans cette catégorie, avec une multiplication par cinq du nombre de points de vente entre 2020 et 2023. Ces formats innovants permettent d’étendre l’offre de proximité dans des zones ou des horaires auparavant non couverts.
Parmi les innovations majeures du secteur, on observe :
- Supérettes automatisées : points de vente accessibles 24h/24 par badge ou application
- Formats hybrides : combinant épicerie et restauration rapide
- Concepts urbains premium : offrant des produits plus qualitatifs et des services additionnels
- Digitalisation : intégration de services click & collect ou livraison rapide
Environnement réglementaire spécifique aux supérettes
Les commerces classés sous le code NAF 47.11C sont soumis à un cadre réglementaire spécifique qui combine les dispositions générales du commerce de détail et certaines particularités liées à leur format :
Réglementation commerciale
- Autorisation d’exploitation commerciale : Les supérettes sont généralement exemptées des autorisations CDAC (Commission Départementale d’Aménagement Commercial) du fait de leur surface inférieure à 1 000 m², sauf dans certaines communes de moins de 20 000 habitants où le seuil peut être abaissé à 300 m²
- Règles d’urbanisme commercial : Leur implantation doit respecter les dispositions des PLU (Plans Locaux d’Urbanisme) et éventuellement des SCOT (Schémas de Cohérence Territoriale)
- Réglementation des horaires d’ouverture : Les dispositions concernant le travail dominical et nocturne s’appliquent avec des assouplissements possibles dans les zones touristiques ou selon les arrêtés préfectoraux
Normes spécifiques aux supérettes
- Hygiène et sécurité alimentaire : Application du règlement CE 852/2004 relatif à l’hygiène des denrées alimentaires, avec obligation de formation HACCP pour le personnel manipulant des produits alimentaires
- Accessibilité : Obligation d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite (avec possibilité d’aménagements spécifiques pour les commerces existants)
- Normes de sécurité incendie : Classement en ERP (Établissement Recevant du Public) de 5ème catégorie nécessitant des dispositions particulières
- Étiquetage et information consommateur : Application stricte des règles d’affichage des prix et d’information sur les produits
Évolutions réglementaires récentes
Plusieurs changements réglementaires récents impactent spécifiquement l’activité des supérettes :
- La loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire) de 2020 impose de nouvelles obligations en matière de gestion des invendus alimentaires et d’utilisation des emballages plastiques
- Le décret sur les achats en vrac de 2022 favorise ce mode de distribution que certaines supérettes commencent à adopter
- Les nouvelles dispositions sur les paiements dématérialisés facilites par la loi PACTE influencent l’organisation des caisses et le parcours client
Codes NAF connexes et différences
Le code 47.11C s’inscrit dans un écosystème de classifications qui distinguent les différents formats de commerce alimentaire :
| Code NAF | Intitulé | Principales différences avec 47.11C |
|---|---|---|
| 47.11A | Commerce de détail de produits surgelés | Spécialisation dans les produits surgelés uniquement |
| 47.11B | Commerce d’alimentation générale | Surface inférieure (moins de 120 m²) |
| 47.11D | Supermarchés | Surface supérieure (400 à 2 500 m²) |
| 47.11E | Magasins multi-commerces | Concept différent, assortiment plus diversifié (non alimentaire important) |
| 47.11F | Hypermarchés | Surface très supérieure (plus de 2 500 m²) et assortiment beaucoup plus large |
Zones de chevauchement et cas particuliers
Certaines situations présentent des difficultés de classification :
- Les magasins de proximité de grandes enseignes peuvent osciller entre les codes 47.11B et 47.11C selon leur surface exacte
- Les supérettes spécialisées (produits bio, exotiques) peuvent parfois être classées dans des codes plus spécifiques selon leur degré de spécialisation
- Les points de vente hybrides associant restauration et vente au détail peuvent présenter des difficultés de classification
Stratégies de prospection B2B pour le secteur des supérettes
Analyse de la répartition géographique
Les supérettes présentent une distribution territoriale spécifique qui influence les stratégies de prospection commerciale :
- Forte concentration urbaine : 60% des établissements sont situés dans des agglomérations de plus de 100 000 habitants
- Zones rurales : 23% des points de vente servent des communes de moins de 5 000 habitants, souvent comme commerce unique
- Zones touristiques : Présence notable dans les stations balnéaires, de montagne et lieux touristiques avec souvent une activité saisonnière marquée
- Quartiers prioritaires : Implantation spécifique dans le cadre de programmes de redynamisation commerciale des quartiers
Segmentation et ciblage des supérettes
Pour une prospection B2B efficace auprès des supérettes, plusieurs critères de segmentation pertinents peuvent être utilisés :
- Type d’enseigne :
- Supérettes intégrées aux grands groupes (Carrefour City, Franprix, Casino Shop…)
- Supérettes indépendantes sous franchise (Vival, Spar, Proxi…)
- Supérettes totalement indépendantes
- Supérettes spécialisées (bio, ethniques, premium…)
- Critères d’exploitation :
- Surface commerciale précise (120-250 m² / 251-400 m²)
- Amplitude horaire (standard / étendue / 24h/24)
- Services additionnels proposés
- Dynamiques d’achat :
- Centrales d’achat utilisées
- Degré d’autonomie dans les référencements
- Budget dédié aux services et équipements
Les données collectées par Datapult.ai permettent d’affiner cette segmentation et d’identifier précisément les cibles les plus pertinentes pour votre offre B2B, qu’il s’agisse de produits, équipements ou services destinés aux supérettes.
Approches commerciales recommandées
Selon le profil des supérettes ciblées, différentes stratégies de prospection peuvent être privilégiées :
- Pour les supérettes intégrées : Approche des centrales d’achat et services merchandising des enseignes
- Pour les franchisés : Double approche tête de réseau et points de vente individuels
- Pour les indépendants : Prospection directe et présence dans les salons professionnels spécialisés comme le Salon Franchise Expo ou le SIAL
Exploiter les données des supérettes pour votre prospection
Le secteur des supérettes présente un potentiel commercial particulier pour de nombreux fournisseurs et prestataires. Pour une prospection efficace, il convient d’adapter votre approche aux spécificités de ce format commercial :
Zoom sur les opportunités régionales
Certaines régions présentent des concentrations particulièrement intéressantes de supérettes :
- L’Île-de-France concentre plus de 22% du parc national, avec une forte densité dans les quartiers urbains denses
- Les zones touristiques du littoral méditerranéen et atlantique présentent un maillage important, avec une saisonnalité marquée
- Les zones rurales du Centre-Val de Loire, de Bourgogne-Franche-Comté et d’Occitanie connaissent un développement significatif de ce format commercial dans le cadre des politiques de revitalisation des centres-bourgs
Ces disparités territoriales impliquent d’adapter les stratégies de prospection selon les zones géographiques ciblées.
Pour optimiser votre ciblage commercial auprès des supérettes, les outils d’analyse de données comme ceux proposés par Datapult vous permettent d’identifier précisément les établissements correspondant à vos critères de prospection : localisation, taille, enseigne, statut juridique, etc. Cette approche data-driven améliore significativement l’efficacité des campagnes marketing et commerciales dédiées à ce secteur en pleine transformation.